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Critiques de Antoine Choplin (588)
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Le héron de Guernica

Tout au long de ma lecture du " Héron de Guernica " je me suis souvenu des quelques hérons cendrés qu'il m'est arrivé d'observer au bord des roselières des marais bretons ou landais . Je pensais aussi au tableau que Picasso réalisa en 1937 à la demande du gouvernement républicain espagnol pour figurer au pavillon espagnol lors de l'Exposition universelle de Paris cette année là et à propos duquel il dit : " La guerre d'Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple , contre la liberté . Toute ma vie d'artiste n'a été qu'une lutte continuelle contre le réaction et la mort de l'art . Dans le panneau auquel je travaille et que j'appellerai Guernica et dans toutes mes oeuvres récentes , j'exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort . "

L'écriture de ce livre est bien moins politique que la peinture de Picasso mais montre à voir avec beaucoup de retenue la destruction de cette petite ville basque par l'aviation allemande et italienne surtout destinée à répandre la peur parmi les sympathisants républicains .

, Pudique , discrète et humainement chaleureuse , l'écriture de ce livre mèle la poésie à la simplicité de vie des personnages .



Basilio , l'ouvrier agricole , peintre amateur , voit le désastre s'abattre sur sa ville et l'on devine que son amoureuse Celestina y trouvera la mort .



le père Eusébio paye à Basilio le voyage jusqu'à Paris pour qu'il aille voir Picasso et sa célèbre illustration de la destruction de Guernica .



Lecture émouvante que ce livre d'Antoine Choplin que je recommande à tous ceux qu'irritent les bombardements de civils de par des dictatures ou gouvernements proches du fascisme .
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Partie italienne

Si la parenthèse italienne est charmante, ensoleillée et colorée, elle reste trop courte. Les sujets fourmillent, effleurés puisque le nombre de pages ne permet pas à l'auteur de s'étendre davantage. Certes, Antoine Choplin signe un plaidoyer pour l'art et contre l'obscurantisme, mais un plaidoyer sans doute trop confus et bref pour atteindre son but (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/08/27/partie-italienne-antoine-choplin/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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À contre-courant

L'auteur décide de marcher le long du cours de l'Isère mais hélas bien souvent sur des routes nationales remplies de véhicules bruyants et malodorants.

Dans la narration des rencontres faites par Antoine Choplin sur ce chemin, je suppose entre 2017 et 2018, j'ai trouvé les prémices de ce qu'il adviendrait en novembre 2018. Et une surprise en cours de route !

L'originalité (?) tient au fait que l'auteur marche sur un tronçon différent à chaque saison.

Et, la marche facilitant la réflexion, il s'interroge en cours de route sur son métier d'écrivain.

Cependant, je n'ai pas réussi à apprécier entièrement ce récit. Pourtant, j'avais beaucoup aimé "La nuit tombée" du même auteur, mais heureusement que les livres d'un même écrivain sont parfois fort divers.
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Léger fracas du monde

Un récit comme une brise légère plissant le surface des eaux du lac du Bourget. Évariste, candide que l’on devine reclus dans son petit monde et sa maison, est peintre. Un voyage pour peindre son ultime tableau lui est proposé et c’est un autre monde qui s’ouvre à lui. Il l’appréhende avec l’innocence de son regard, qui passant par l’étonnement, la surprise et l’incompréhension en révélera toujours la délicatesse. Un bouleversement pour lui, une parenthèse de douceur pour le lecteur.
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L'incendie

Un aveu: j'étais fâchée depuis le lycée avec le roman épistolaire à cause de Montesquieu qui aura gaché une bonne partie des mercredis après-midi de mes 16 ans, passés dans la douloureuse étude de ses satanées lettres persanes, ce que 25 ans plus tard je ne pardonnais toujours pas. Mais ma crise d'adolescence arrivant quasiment à son terme (j'aime prendre mon temps), j'ai décidé de renouer avec le genre grâce à deux grands auteurs, Choplin et Mingarelli. Roman de moins de 100 pages et contemporain, la prise de risque comme choix de lecture me semblait acceptable. Et banco, j'ai accroché.



Cette correspondance fictive entre deux amis d'enfance renouant le contact après s'être perdus de vue une quinzaine d'années est très aboutie, malgré une idée de départ peu séduisante. Car à bien y réfléchir, que vont se raconter deux copains qui mérite d'en faire le récit? Quitte ou double, ça peut être très vite casse-pieds ce genre d'échange.



Au début on lit en effet les banalités d'usage des retrouvailles: je suis trop content de te retrouver ; ouais moi aussi ; ben moi je travaille dans une scierie ; ah c'est chouette moi je suis dans un bureau en musicologie, etc... 

Puis finalement après avoir fait le tour des politesses, le sujet de conversation qui s'impose entre anciens potes est évidemment les souvenirs du passé. Mais Pavle et Jovan, nos deux protagonistes, malgré cette apparente légèreté de ton du début, ne vont pas nous raconter leurs souvenirs de vacances ou de virées en boîtes (ouf). Non car eux partagent un lourd passé: ils ont participé à la guerre en ex-Yougoslavie 15 ans plus tôt et sont liés à jamais par un évènement tragique dont ils sont les seuls témoins.

Tous deux avouent d'abord du bout de la plume puis plus ouvertement leurs difficultés à la fois à se souvenir et à oublier cet épisode qui les bouleverse toujours. Les faits sont présents mais flous, chacun connait sa vérité et la confronte à celle de l'autre, cherchant à réveiller cette mémoire et faire éclore la vérité pour mieux affronter ses propres souvenirs.



Témoin de cet échange épistolaire sur une période d'un an, on assiste semaine après semaine à l'évolution des confidences, des plus superflues aux confessions les plus intimes. L'écriture leur permet alors de se mettre à nu, de se confronter à la confusion de leurs sentiments, entre colère et culpabilité, et de mettre enfin des mots sur l'ineffable. Mais leur correspondance leur permettra aussi de prendre la mesure de l'inutilité des mots pour guérir certaines souffrances.

Une brillante réussite pour une brillante association d'auteurs. 



Une promesse maintenant: Montesquieu tu pourras donc remercier Choplin et Mingarelli car grâce à eux, je reviendrai vers toi pour te laisser une deuxième chance. Mais t'emballes pas, uniquement quand j'aurai vraiment fini de grandir, là je boude encore un peu avant.

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L'incendie

« L’Incendie » est un roman épistolaire à quatre mains et à deux voix, celles d’ Antoine Choplin et Hubert Mingarelli.

Jovan et Pavle, deux amis d’enfance, évoquent leurs récentes retrouvailles au terme d’une longue séparation. Après quelques banalités qui retardent le moment de se parler vraiment, ils reviennent sur la nuit où les flammes ont envahi le ciel noir, sur la petite maison qui semble maintenant s’enfoncer dans la forêt, sur cet événement avec lequel ils se sont « arrangés » jusque-là pour essayer de vivre, mais qu’ils ne peuvent oublier. En mettant des mots sur cette blessure, en révélant leurs secrets, en tentant de partager leurs culpabilités, ils mettent en péril leur fragile équilibre, avec l’espoir qu’enfin le passé cesse de les hanter.

Avec une économie de mots qui donne d’autant plus de poids aux non-dits, Antoine Choplin et Hubert Mingarelli signent un roman épuré et pudique sur la culpabilité.

Un grand bonheur de lecture.

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La nuit tombée

La principale héroïne de ce roman n'est autre que la mort. Une mort omniprésente, une mort omnipotente, une mort qui ne dit pas son nom, mais qui se cache dans les êtres et dans les villages irradiés, une mort qui s'avance à pas de loup, imprévisible mais efficace, une mort qui se présente sous forme de désolation, d'abandon, de maladies et de de phénomènes étranges. Une mort latente qui provoque peur et effroi, et sait sa victoire sûre, à court ou à long terme. De cette tragédie humaine que fut Tchernobyl, Choplin chosit de nous en montrer l'essentiel dans un court mais efficace roman où le personnage principal, le poète Gouri retourne sur les lieux et nous fait voir avec ses yeux l'effroyable désastre qui en résulte et le courage des victimes.

Par une incroyable douceur d'écriture où tout est suggéré plutôt que décrit, Choplin parvient à susciter un effroi glaçant face à une réalité invisible et cependant toute-puissante qui ne peut jamais être saisie ni localisée : celle de la peur devant un ennemi impitoyable et impossible à éradiquer. Nous sommes comme pris à la gorge par ce drame humain.

Témoignage de ce qui s'est passé et qui pourrait se reproduire, ce livre nous laisse face à notre reflexion et à nos responsabilités.

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Une forêt d'arbres creux

Une forêt d'arbres creux – Antoine Choplin (Français, 1962) – 120 pages – La Fosse aux Ours – Sorti le 21 Août 2015



En Décembre 41, à Terezin, République Tchèque, Bedrich arrive avec femme et enfants dans la ville-ghetto. Il prend l’habitude d’observer les arbres « les arbres ne mettent pas » « Les arbres ne sont pas creux » etc… C’est alors qu’il va arriver l’un des pires trucs pour lui et sa famille en cette époque qu’est 39-45 …



Ce récit est beaucoup trop court (Quoique ! Plus long ce aurait pu être pire ! C’est plus une question de style!). Et c’est un Taiseux (pas ou très peu de dialogues). L’attachement aux personnages est peu réussite…



Désolé ! Je ne critique absolument pas le sujet de la Shoah mais plutôt le manque d’additivité du Livre. Je trouve que perpétuer la mémoire de la Shoah est un objectif louable et difficile de la faire avec « entrain » donc voilà la note n’est pas forcément représentative du message.



« Je n’ai fait que vous donner les bases, faites-vous votre propre avis »

(Désolé j’avais oublié cette phrase rituelle dans la dernière critique)



Et puis je n’en fais pas la même Lecture qu’une femme de 70 ans qui n’en ferait qu’une bouchée tellement ces témoignages sont moches et il y a ce besoin d’être compris…

Moi me seul lieu avec la Shoah ce sont les cassettes qu’on nous passaient en cours d’histoire.



Bref, l’histoire est toujours en mouvement eihn.



Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Radeau

Un camion s’éloigne de Paris, de nuit, sur une route déserte. A l’arrière, des chefs-d’œuvre du Louvre que Louis est chargé de convoyer afin de les mettre à l’abris. La chaleur est à son comble en cet été 1940.

La consigne reçue est de rouler, sans s’arrêter. Mais lorsqu’une silhouette de femme marchant pieds nus apparaît dans la lueur des phares, Louis ne peur faire comme s’il ne l’avait pas vue. Il vient de faire la connaissance de Sarah.

Un dialogue à minima, ils s’apprivoisent peu à peu, du bout des lèvres, du bout du cœur.

Que ou qui fuit Sarah ?



Trois ans plus tard. Ailleurs. Toujours Louis et Sarah. Toujours la guerre. La violence qui surgit. Le bonheur aussi.

Des tableaux étalés sur l’herbe du château leur servant de refuge.

Comme devant les œuvres d’un musée, les hommes commentent et se posent des questions sur la peinture, sur le sens que l’artiste a voulu transmettre à son œuvre et sur la façon dont on la regarde.



Ce roman, le premier écrit par Antoine Choplin est étrange et envoûtant.

Bien des questions demeurent sans réponse et c’est peut-être ce qui en fait le charme.

L’auteur s’attarde davantage que les non-dits et les perceptions que sur les faits réels.

Bien que l’écriture souvent sèche avec une économie de mots m’est dérangée pendant les trente premières pages, j’ai au final pris un grand plaisir sur ce « Radeau ».





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La nuit tombée

Il y a ceux qui sont disparus, ceux qui sont malades, ceux qui sont restés à proximité, ceux qui sont partis, ceux qui veulent retourner mourir sur la zone parce que c'était leur vie, ceux qui y retournent pour récupérer un souvenir cher ou pour en faire un trafic. Et puis surtout, ce qui ressort de ce livre sur Tchernobyl, il y a cette fraternité de ceux qui en étaient, leur envie de vivre quand même, de vouloir faire comme si on pouvait conjurer le passé, malgré leur vie ravagée. Ce qui frappe aussi, c'est cette absence de rancoeur. Ce petit livre est une vision poignante et émouvante de cet après-Tchernobyl humain.
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Partiellement nuageux

Je pensais me lancer dans un très gros livre ( Les somnambules ou La fabrique des salauds….) mais je me suis fait happé par une myriade de petits romans.

Je ne le regrette pas.

Car, entre autres, j’ai découvert Antoine Choplin !!!



C’est un peu un voisin. D’ailleurs son œuvre est essentiellement publiée par La fosse aux ours , la belle maison d’édition de Lyon 3e

Lâcher le monde des traders et de la modélisation en économie pour écrire de la prose poétique, devenir directeur artistique du festival de l’Arpenteur ( en Isère), c’est un sacré parcours.



Partiellement nuageux est un texte merveilleux et puissant.

L’auteur danse avec les mots , sculpte et polit doucement son phrasé, confie au vent pacifique la pudeur des sentiments. En même temps et très peu de texte il s’incarne littéralement , radicalement dans son personnage.

C’est Ernesto, l’astronome, quelques années après la fin de la dictature, on ne sait pas trop. Ça n’a pas d’importance, il y a une telle puissance d’évocation !

Ernesto vit à Quidico au Chili ( là il faut jeter un coup d’œil sur Maps !). Il a des potes mapuches, écrit un peu de poésie, et attend une pièce de rechange pour bosser correctement dans son petit observatoire. Il doit donc retourner à Santiago de temps en temps.

Et badaboum, son histoire se télescope (!) avec celle d’Ema. Mais attention c’est un peu « lost in translation » : ils se fracassent amoureusement mais tout en douceur, tout en douleur.

Car le Chili n’en finit pas d’essayer de comprendre, de penser et puis de panser ces histoires de disparus , pendant la dictature.

Écrit à la première personne, ce livre est d’une folle tendresse et en même temps cela n’oblitére pas les horreurs du passé.

C’est magistral de bout en bout.

« Sûr, on verra bien, j’ai dit, la nuit sera belle »

dit Ernesto à Ema.

Car il faut bien vivre et puis aimer aussi et quand même.



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Nord-Est

Lire un roman d'Antoine Choplin c'est l'assurance de se plonger dans une belle écriture , celui-ci ne déroge pas à cette règle.



Un peu plus déroutant que les précédents lus du même auteur car il ne s'insinue pas dans une période précise de l'Histoire ou à une époque bien déterminée mais on peut très bien imaginer l'antériorité de ce qui a pu arriver.



Un camp, où sont parquées de nombreuses personnes qui ressemble à une base de vie puisqu'il est possible d'en sortir .

C'est ce que décide Garri pour rejoindre les plaines du nord-Est où l'avenir lui parait de toute façon plus riant que ce lieu réducteur . Il entraine avec lui quelques hommes , Saul le poète muet, Emmet un jeune homme plein de fougue et avide de découverte et Jammal .

Au début de leur long périple , ils sauvent un homme, Ruslan qui parcoure le pays pour dessiner les pétroglyphes menacés de disparaitre et ils le ramènent à son village . Tanya, une femme de ce village va continuer la route avec eux .



On peut voir dans ce roman , à la fois conte et dystopie , beaucoup de références à l'époque dans laquelle vivons actuellement, les camps de réfugiés, l'exode et le retour au pays , la disparition d'une mémoire d'hommes du temps jadis , l'angoisse d'un futur inconnu avec une belle représentation de caractères différents mais dont les aspirations se rejoignent dans la difficulté, qui s'entraident et apprennent apprécier leurs différences et leur complémentarité .

Une fois de plus, une magnifique lecture .
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Nord-Est

Offrez-vous une parenthèse, direction NORD EST ! Un groupe d’hommes et de femmes se lance à la recherche du Graal, décrit ici comme « les plaines » au-delà des montagnes. Ils vous invitent dès le début du roman à les suivre. Alors allez-y ! , j’ai osé et je ne l’ai pas regretté même si au début j’avais un peu l’impression de les déranger.

Mais l’aventure en vaut le coup. Vous serez votre seul repère, votre boussole intérieure qui vous permettra de vous situer dans un temps et un espace et même dans une société. Car ANTOINE CHOPLIN ne vous dévoile rien de tous ces repères, il vous raconte juste ici l’épopée de 5 ou 6 personnages qui décident ensemble de faire corps pour aller de nulle part vers « les plaines du Nord-Est». Et vous découvrirez alors petit à petit toute l’humanité de ces hommes, leur personnalité si fine, si incarnée, si ouverte sur l’environnement, ici puissant et envoutant, et surtout leur capacité à s’écouter, se respecter, s’encourager, s’honorer. Ce roman est une extraordinaire ode à la chaleur humaine. Aucune violence, même dans l’adversité du voyage, de toutes ses péripéties et de ses drames. Grace à une écriture directe et sensible, l’auteur nous met en lévitation pour nous porter avec ses héros vers une hypothétique quête du bonheur et surtout du respect de soi et des autres. J’ai adoré ce roman !

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La nuit tombée

Ce roman se déroule sur deux jours.Gouri veut retourner dans le village qu'il a dû quitter après les événements de Tchernobyl,afin de récupérer dans son ancien appartement une porte.L'objet peut paraître insolite mais cette porte représente beaucoup pour lui et je n'en dévoilerai pas plus.Avant de s'aventurer dans ce village désormais en zone interdite, il s'arrête chez de vieux amis dont l'homme va mourir suite aux radiations.

C'est un roman tout en douceur, en pudeur mais aussi violent par la souffrance qu'il évoque.Il est empreint de poésie, de symboles mais aussi de silence.Un silence qui reflète l'intériorité de chacun.Un silence qui vient ponctuer le temps: Le temps des souvenirs,ceux qu'on partage comme le trésors d'un temps révolu,ceux qu'il est impossible d'énoncer.Ce temps,c'est aussi la marque du respect pour ce que l'autre ressent, une reconnaissance qui se passe de mots, un terrain connu.Ce temps est également celui qui a brutalement scindé la vie:il y a "avant" et "après"; le passé et le présent mais l'avenir n'est pas évoqué.Les descriptions d'une beauté profonde,fascinante mais aussi effrayante et font souvent frissonner...Mais heureusement lecteurs,n'ayez aucune crainte,ce drame ne peut pas se passer dans nos frontiéres!Avec nos centales si performantes, si protégées ,indestructibles comme le Titanic , nous pouvons dormir sur nos deux oreilles...
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Une forêt d'arbres creux

Un petit livre mais un grand roman !



Antoine Choplin est un écrivain qui ne s'embarrasse pas de longues phrases , les descriptions sont percutantes, que ce soit des paysages ou des personnages , le propos est concis et va droit au but  : celui du témoignage et de l'émotion ...



Bedrich Fritta, artiste et caricaturiste tchèque est envoyé avec sa femme et son jeune enfant à Terezin, une ville forteresse, devenue un ghetto et un centre de tri lors de la seconde guerre mondiale .



Bedrich est nommé chef dessinateur pour le bureau d'études créé par les nazis et il doit collaborer avec son équipe à la réalisation du futur crématorium.



En dehors des heures de travail, ces hommes et ces femmes profitent des lieux et du matériel pour dessiner la réalité de la vie à Terezin et pour Bedrich à esquisser  pour son fils avec ses crayons de couleur des rêves d'espoir . 



Délicat travail d'orfèvre que nous offre Antoine Choplin, en peu de mots , il nous décrit la vie de ces gens, les privations, la promiscuité mais aussi le bonheur de se retrouver pour quelques moments de promenade avec sa famille, de regarder un paysage au delà des barbelés, de découvrir le toit d'une maison et d'imaginer la vie des gens dehors, la fraternité qui unit les prisonniers et la musique qui les relient .



Intense et poignant, comme déjà l'écrivain avait su le faire avec Le Héron de Guernica , ce livre mérite une place à part , celle des coups de coeur et des coups au coeur . Merci l'artiste .
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Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar

Tomas Kusar est garde barrière à Trutnov en Tchécoslovaquie, il aime se promener dans la forêt, c'est un homme de la nature, il aime plus particulièrement les arbres dont il photographie les écorces. Sa vie va changer à l’occasion du bal des cheminots une représentation théâtrale par une troupe de Prague, cette simple rencontre suffit à ce changement. Pourquoi ? Tomas croise pour la première fois la route de Václav Havel.

Ce roman retrace la rencontre et l'amitié entre un intellectuel et un ouvrier et permet à Antoine Choplin de nous parler avec beaucoup d’humanité, d’humilité des activités dissidentes, de la lutte pour les libertés, l’engagement pour un monde meilleur et ce que cela peut consentir de sacrifices, de risques, de solidarité…

La beauté de ce roman passe par l’écriture concise, suggestive de l’auteur, par sa manière d’écrire les silences qui en disent plus que les mots, de s’emparer un moment, d’un temps de vie. Un roman tout en finesse, sobriété comme tous les romans de cet auteur.

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Le héron de Guernica

Cet après -midi , j'étais à Guernica , en compagnie de Basilio , je l'ai vu peindre son héron cendré préféré , parcourir les rues paisibles de Guernica , je l'ai accompagné au marché vendre son cochon et son sac de haricots . Enfin , je veux dire que la plume de l'auteur m'a transportée ailleurs pour quelques heures . Une écriture ciselée , une évocation sensible de la destruction de Guernica . J'ai ralenti la lecture aux dernières pages , pour rester quelques instants encore avec les différents protagonistes . Une réflexion originale sur la créativité , sur le devoir de mémoire , la transmission au travers des yeux des artistes . Comment témoigner sur les événements que l'on a vécu ? Peux-on témoigner en n'étant pas présent ?Un questionnement intéressant sur ces être humains , un peu différents , qui n'ont pas toujours les pieds sur terre , qu'on appelle ' les artistes ' Merci à Babélio pour cette nouvelle Masse Critique .
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La nuit tombée

C’est un voyage singulier qu’effectue Gouri.

Sa moto le mène au fil du livre de Kiev à Pripiat.

Un retour au pays de sa vie passée.



Son pays, c'est cette ville modèle construite pour héberger les employés de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Son retour, c’est celui vers ce pays contaminé jusqu’à sa ville fantôme, abandonnée et pillée.

Il va chercher la porte de la chambre de sa fille : “Il y a pas mal d’inscriptions dessus, dit Gouri. Des choses que nous avions écrites ou dessinées, Ksenia et moi. Un peu de poésie, des mots comme ça.

Un temps.

Il y aussi les marques de sa taille, pour chaque anniversaire.”



Le style est simple comme la vie des gens de cette région, égayé de notes de poésie qui contrastent avec ce pays dévasté.

D’ailleurs Gouri en écrit : “Oui, les poèmes. Un chaque jour, je ne sais pas dire pourquoi. Comme si ça pouvait changer quelque chose à toute cette saleté.”



Un petit livre profondément humain qui résonne avec la série télévisée “Tchernobyl”.
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La nuit tombée

J’ai lu pas mal de livres, vu des documentaires et des séries , pour la plupart passionnants et richement documentés. Sur Chernobyl.

La fin du monde commence le 26 avril 1986 à Pripiat.

L’approche d’Antoine Choplin est parfaitement intemporelle.

Cet auteur merveilleux a l’art de se glisser dans la peau et l’âme de ses personnages pour apaiser la tragédie et penser l’impensable.

La poésie, le récit poétique plutôt ,rend son humanité à l’innommable , retisse des liens d’une étonnante fraternité et permet aux survivants de vivre et d’aimer.

En 124 pages d’une infinie délicatesse nous allons suivre, nous allons être Gouri , l’ukrainien à la drôle de moto.

Gouri est revenu de Kiev pour quelques jours.

Ils doit récupérer quelque chose à Pripiat et parler à son pote Iatov.

Iatov, comme beaucoup d’autres, est très malade..

Antoine Choplin nous embarque dans cette petite épopée avec tendresse, humour et vodka.

Et cela apaise, entre 2 gros livres et nos propres micro-tragédies du quotidien.

Une formidable respiration.
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Une forêt d'arbres creux

Déçue, j'en attendais beaucoup plus de ce court récit,au vue des critiques,lu en à peine 1h,30(116 pages).

C'est une histoire vraie se déroulant en 1941,à Terezin en république tchèque ,qui fut une ville ghetto pour des juifs âgés, célèbres ,allemands et autrichiens.

Bedrich Fritta, caricaturiste,arrive un matin de décembre 1941 dans cette ville ghetto ,avec sa femme et son fils .Il est responsable du bureau des dessins.

Apprenant que la croix rouge va leur rendre visite ,la gestapo met tout en oeuvre pour faire croire que Terezin est une ville bonheur où il fait bon vivre.Tout sera repeint de vives peintures ,un orchestre et un opéra donneront une représentation, la croix rouge " n'y verra que du feu" lors de sa visite.Mais la réalité était autre ,et toutes les nuits ,en cachette ,Bedrich et son équipe de dessinateurs, vont dessiner la réalité de Terezin. Hélas, ils seront démasqués et en paieront de leur vie puisqu'ils seront tous déportés ( Lėo Haas en revint).

Faisant quelques recherches,j'ai vu aussi que Robert Desnos était mort à Terezin de fièvre typhoïde le 08/06/45(Je l'avais oublié ).

Certes le récit est angoissant et va vers l'inėluctable au fil des pages tournées mais peut-être dû au style bref ,direct sec,au manque d'empathie de l'auteur vis avis de ces personnes ayant existées je n'ai pas été touchée ,émue, je suis restée au bord du drame et cette forêt d'arbres creux n'a pas résonné en moi.Ressenti en demi-teinte.⭐⭐⭐
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