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Critiques de Arthur Upfield (204)
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L'os est pointé

Comme dans tous ses romans, Arthur Upfield, nous fait découvrir les grandes étendues sauvages de l’Australie au travers des aventures de son héros. Napoléon Bonaparte, (excusez du peu !) est un détective hors normes. De père européen et de mère aborigène, il vit et ressent les évènements qui l’entoure avec l’influence de ses deux cultures si différentes.

Le père du polar ethnologique nous transporte, autres temps autres procédures pour régler une enquête, laissant une grande part au surnaturel et au ressenti, à l’intuition. C’est passionnant.

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La Maison maléfique

Un très bon roman policier de facture classique dont l'action se situe dans le bush australien.



Une magnifique demeure est cernée par les eaux, pourrie par l'humidité y vivent les trois rejetons d'une lignée violente. Pour batir leur empire leurs ancêtres ont tué, massacré des aborigènes, ont détruit la nature et spolié des tas de gens.

Il se murmure qu'ils sont victimes d'une malédiction, que les ancêtres ont tourné vers eux leurs os.



Le père des 3 héritiers, Jacob Answerth, s'est suicidé d'une balle dans la tête, sa première épouse une "ancienne catin à tondeurs de moutons " lui a donné deux filles et sa seconde épouse, fille d'un fermier respectable du coin, lui a donné un fils.Elle a subi ses violences pendant des années.



Deux personnes sont retrouvées noyées en peu de temps , le premier est un boucher, Ed Carlow dont la fortune subite est suspecte, volait il du bétail ? Puis la seconde épouse de Jacob Answerth, âgée de 69 ans, est retrouvée noyée.



Sur l'ïle vivent trois héritiers et leurs employés tous aussi suspects les uns que les autres :

- Mary, 44 ans, grossière, s'habille en homme, se bat mieux ,ignorante, choquante mais ses ennemis reconnaissent sa perspicacité

- Janet 41 ans , une "artiste que toute la ville apprécie car elle est philanthrope

- Moris, 26 ans, leur demi frère attardé, un colosse avec une âme d'enfant qui rêve de fuguer pour retourner jouer avec des agneaux.



- Albert Blaze un homme d'âge indéterminé est le cuisinier qui connait la famille depuis des années et qui respecte les croyances du bush.

- Mrs Leeps la cuisinière est une ancienne infirmière psy qui rêve de gagner suffisemment d'argent pour ouvrir son propre hôpital.



Pour mener l'enquête le très brillant Napoléon Bonaparte, Bony pour ses amis. Il doit résoudre l'énigme de l'origine de la fortune de ED Carlow et découvrir comment elle pourrait avoir un rapport avec son meurtre et celui de Mrs Answerth

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La mort d'un lac

Tony Hillerman dit lui-même que Arthur Upfield l'a inspiré : l'élève a largement dépassé le maître.

Autant l'intrigue reste très crédible avec l'inspecteur Bony et la disparition du lac absolument fascinante, autant les personnages ont du mal à exister réellement et manquent de cette chair qui nourrit le suspens.

Ecrit en 1954 (on verra ici un excellent article sur Upfield http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Upfield ) "La mort d'un lac" est une sorte de huis-clos : les assassins sont forcément parmi la petite communauté. Assassins ? Mais y a't-il eu meurtre ? Tout le laisse penser : l'argent disparu, l'incendie, les discussions (Bony excelle à tirer les vers du nez de tout un chacun), et l'attitude suspicieuse de chaque membre vis-à-vis des autres.

La description des derniers jours du lac, dans une chaleur plus qu'étouffante, est très émouvante. A l'instar des oiseaux qui vont s'envoler, on imagine Bony repartir pour de nouvelles aventures.

Mais sans moi...
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L'Homme des deux tribus

Première lecture de cet auteur avec ce livre que je croyais être le premier de la série . Raté c'est le 21ème apparement !

Difficile de se faire une idée avec cet opus car il y a peu d'enquête en fait.



Myra Thomas disparait d'un train en chemise de nuit au milieu du désert australien et, Bony (alias l'inspecteur Napoléon Bonaparte) entreprend une longue traque dans ce milieu hostile dans l'espoir de la retrouver.



L'intrigue est captivante, le style d'écriture suffisamment fluide pour ne pas se voir imposer un récit de la traque au jour le jour rébarbatif.



Ce roman d'Arthur Upfield m'a réellement transporté dans un autre monde et je pense reprendre un autre livre de cette série découverte grâce au Challenge Solidaire.





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Pas de traces dans le bush

Plutôt que "pas de traces dans le bush" ( traduction effectivement littérale de "no footprints in the bush") Michèle Valencia aurait pu donner comme titre français à ce roman " duel au soleil"... Car oui, c'est bien d'un duel qu'il s'agit; peu d'enquête, Bony découvre très vite qui est le responsable de ce qui cloche au domaine des Mc Pherson, dans le pays d'Eau Brûlante. Ce n'est nul autre que Rex Mc Pherson, le fils naturel du maître des lieux, fruit de ses amours avec une aborigène, et qui, du fait du tiraillement entre ses deux origines, est devenu un meurtrier, suivant ainsi un chemin radicalement différent de celui de Bony.



Duel entre deux - pratiquement, du fait de leur sang mêlé - frères ennemis, et duel entre deux tribus: l'une, les Wandella, acquise au vieux Donald Mac Pherson et donc ensuite à Bony, via leur loyal chef Eau Brûlante ( Writjitandil) qui grandit avec l'éleveur, l'autre, les Illprinka, décrits comme mauvais, brutaux, et dévoués à leur chef et âme damnée Rex Mc Pherson, aviateur meurtrier, ayant l'ambition de s'emparer des biens de son père ainsi que de sa cousine Flora.



Thé, clopes et concours des aborigènes comme des hommes blancs locaux seront nécessaires pour régler le problème de Rex Mc Pherson sans que cela ne s'ébruite et que la mémoire de sa mère aborigène Tarlalin, tendrement chérie par le vieil éleveur, ne soit salie par les agissements de son fils rendus publics.



J'ai l'impression qu'en Australie pullulent quelques unes des bestioles les plus dangereuses du monde, je suis parfois un peu déçue de ne pas les trouver dans les romans d'Arthur Upfield, mais là j'ai été servie avec le serpent des chénopodes, introduit par une séquence digne d'un documentaire animalier, puis par un récit mythologique.



J'ai trouvé quelques longueurs dans la deuxième partie, mais globalement, ce tome de la série des Napoléon Bonaparte est un bon policier ( plus proche d'un roman noir d'aventures que d'un whodunit) qui fait passer un bon moment de lecture!
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La branche coupée

Une ferme comme une autre perdue dans le ventre de l’Australie …

Des hommes, vieux ou jeunes qu’importe, isolés, désespérés, des fermiers qui ne savent plus que faire pour tenter de survivre …

Des troupeaux, de vaches, de chevaux ou de moutons, condamnés à se traîner d’un puit où ils peuvent s’abreuver à des champs à peine verdoyants où ils peuvent à peine se restaurer …

La mort rôde sur tout ce petit monde, les animaux finissent par mourrir lentement de soif, sous la torture des corbeaux.

Une vie pas vraiment réjouissante, la grande sécheresse sévit.

Deux meurtres non élucidés nécessitent l’arrivée de l’inspecteur Bony.

Le thème important de ce livre ne sera pas la résolution de l’enquête, ce sera beaucoup plus, la découverte de l’incidence des anomalies pluviométriques … comment l’absence d’eau durant plusieurs années peut ruiner non seulement l’économie d’une région mais aussi détruire des hommes … comment la venue de l’orage tant attendu donne lieu à une description de la modification des lieux, leur renaissance qui est éblouissante et donne toute la mesure de la somptuosité de l’écriture d’Upfield. Un vrai régal !
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Sinistres augures

Sinistres augures .. peut-être … mais ça commence plutôt pas mal … une beuverie comme on en voit peu … à votre santé, messieurs ! … encore et toujours le même refrain … nous sommes bien dans un autre temps, dans un autre lieu où au bistrot il n’y a que des messieurs ! … à votre santé, messieurs ! … encore et toujours le même refrain … attention au lendemain qui déchante.

Sinistres augures … certainement quand on lit « il actionna le démarreur aussi facilement qu’une femme manie la flatterie » … on ne peut même pas parler de machisme … on est bien eu delà !

En ces lieux sauvages, il y traîne peu d’hommes mais des ânes sauvages, des kangourous,des wallabies (1), des apôtres gris(2), des aigles et des dindons … on peut y faire un feu et y cuire des steaks sur la lame d’une pelle à long manche … et y boire une tasse de café accompagnée d’un peu de brandy … sans oublier bien sûr… « qu’une bonne raclée n’a jamais fait d’mal à une femme » … ben voyons !

C’est fascinant de découvrir les méthodes utilisées par certaines tribus aborigènes pour faire parler les morts et leur faire révéler le nom de leur assassin car n’oublions pas que « tant que le meurtrier ne serait pas exécuté, l’esprit du défunt ne connaîtrait pas le repos ».

C’est fascinant et une fois de plus, nous pauvres européens devront attendre la page 246 (ma version du livre comporte 254 pages) pour que l’énigme soit résolue !



(1)

Les wallabies mesurent entre 40 cm et 1,70 m. Ils ont les pattes plus fines, la queue moins longue et les oreilles plus arrondies que les kangourous. On estime que les wallabies sont plus dociles et moins agressifs que ne peuvent l'être les kangourous.



(2)

L'Apôtre gris est une espèce d'oiseau, gris ou noir, au vol rapide, d'environ 30 cm de long. Il est originaire d’Australie où il vit dans les bois, se nourrissant d'insectes et de graines. Ils volent en petits groupes de 6 à 20 individus mais la croyance populaire les voit en bandes de 12, comme les apôtres du christ d'où leur nom.
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L'Homme des deux tribus

Un polar écrit en 1956 et qui n'a pris (quasi) aucune ride...



Evidemment, si on devait écrire un récit avec les mêmes rouages en 2017, la technologie finirait fatalement par s'immiscer mais au milieu du désert australien, je ne suis quand même pas sûr qu'il y ait beaucoup de réseau, 3G, 4G ou 5G...



Le pitch est clair comme de l'eau de source. Une femme a disparu, elle vient d'être acquitté pour le meurtre de son mari, mais ce n'est pas pour cela qu'on la recherche... mais parce qu'on la soupçonne de collusion avec l'ennemi, de traîtrise aux intérêts de la Nation. On est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on ne rigole pas avec ces choses-là.



L'enquête est menée par un détective improbable, qui doit également élucider le meurtre d'un prospecteur, chasseur de dingos. Napoléon Bonaparte, dit Bony, vient de la police de Brisbane, mais il est aussi aborigène et a subi les rites d'initiation dans certaines tribus. Il est au fait du bush et des pratiques magiques. Il craint les esprits plus que les hommes, finalement, mais sait lire le vent et écouter la poussière... Ce sera très utile dans cette enquête.



Bony découvre une prison naturelle, un trou dont on ne peut s'échapper (sauf quand Bony s'en mêle). Et dans ce trou, il découvre plusieurs criminels qui ont été relâchés.



Ils s'évadent, et parcourent le bush pour rejoindre la civilisation. Cette partie pourrait être fastidieuse, mais elle est rendue avec une maestria incroyable par Arthur Upfield, un sacré auteur que je découvre et que j'inscris derechef dans la (trop) longue liste d'auteurs que j'apprécie et qu'il me faudra approfondir.



Quand je dis que cela n'a pas pris un ride, c'est aussi du point de vue du ton, de l'humour, de l'écriture. C'est direct, cash, sans fioritures, mais avec une certaine poésie qui s'installe dans les descriptions de la nature. Upfield décrit bien les hommes et leurs penchants. Et quand il pose en deux traits la question éthique de la relaxe des condamnés et la justice immanente, c'est fait sans état d'âme, comme la sécheresse du bush et l'âpreté du Nullarbor, ce désert où nul arbre ne survit.



Brillant et tout à fait convaincant.
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Le Prophète du temps

Bony a une définition bien à lui des vacances. Alors que, pour la plupart des enquêtes, le crime vient aux enquêteurs qui n’avaient rien demandé, là, c’est Bony qui vient au crime, qui n’avait rien demandé.

Est-ce vraiment un crime? Ce n’est pas que certains en doutent, c’est qu’il n’est qu’une seule personne, le vieil ami de Ben Wickham, pour croire à un meurtre puisqu’il s’y connait assez bien en méfaits en tout genre de l’alcool. Le médecin ? Il a signé le certificat de décès sans ciller – il est sur le testament de la victime. La police locale ? Elle menace le vieil ami, qu’elle soupçonne de vivre aux crochets du météorologiste décédé, de le placer dans un asile pour vieillards. Oui, il est des policiers vraiment brillants qui se fient aux apparences et ne voient pas plus loin que le bout de leur insigne.

Très vite, Bony dérange, et pas qu’un peu. Ces adversaires ne sont même pas discrets, disons même qu’ils étaient attendus. Plus complexe encore, Bony est rappelé au beau milieu de ses vacances, de manière très officielle – bien plus qu’il n’en a l’habitude quand il sort des sentiers battus. Qui peut-il déranger à ce point ?

L’intrigue est peut-être un peu plus confuse que d’habitude. Nous sommes dans les années 50, deux guerres mondiales sont passées par là. La guerre froide est loin, géographiquement. Elle peut cependant s’inviter dans la brousse, puisque certains ont refait leur vie en Australie. Et si le pays a changé, entre broussards, on se comprends toujours.

Féministe, Arthur Upfield ? En tout cas, c’est un plaisir de retrouver Alice, et ses méthodes d’interrogatoires hors norme.A méditer, même si certains pourraient crier à la torture morale.

Allez, venez disputer une partie de pèche avec l’inspecteur Bony !
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La loi de la tribu

En 1927, Arthur Upfield, en sillonnant le bush australien, fait la connaissance d'un certain Leon Tracker, un métis aborigène devenu l'un des meilleurs traqueurs de la police d'État du Queensland. De cette rencontre va naître le détective Napoléon Bonaparte dont il publie la première enquête en 1928.

Napoléon Bonaparte est Inspecteur de la police de Brisbane, métis d'une mère aborigène et d'un père anglais, il associe dans ses enquêtes les deux approches de sa double culture, aborigène et occidentale, et nous fait découvrir les paysages du bush, démesurés, magnifiques et impitoyables, les mythes, les légendes, les coutumes d'une culture qui disparaît.

de grands espaces, des personnages secondaires exceptionnels, femmes et hommes du bush, des intrigues qui mêlent tradition et évolution d’un peuple dans une société en pleine mutation.

Les enquêtes qui se déroulent de 1914 à 1960, sont pourtant très contemporaines.

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Les Vieux Garçons de Broken Hill

Bony n’a jamais connu d’échec, et il sait très bien que si l’on pardonnerait facilement une seule défaillance à un policier blanc – pour ne pas dire plusieurs défaillances – il n’en serait pas de même pour lui, métis de son état.

A Broken Hill, la mission s’annonce pourtant très difficile, puisque le temps a passé depuis les deux meurtres, les témoins ont des souvenirs très flous, quand ils ne sont pas bloqués par l’angoisse suscité par ce cher Stillman, l’enquêteur-persécuteur. Même si le terme si galvaudé aujourd’hui de « tueur en série » n’est pas utilisé, il est évident pour Bony que le tueur récidivera. Puisqu’il a agi en toute impunité, pourquoi ne recommencerait-il pas ? Il aurait tort de se priver, surtout que son mobile n’est pas connu. Tout comme Hercule Poirot, Bony ne qualifie pas de « fou » un criminel à la légère. Il affirme l’existence d’un mobile, d’un élément déclencheur, même s’il n’est pas aisé à identifier.

Bony n’est pas un enquêteur ordinaire, il faut le reconnaître, et il hiérarchise ses enquêtes, n’hésitant pas à utiliser les services d’un cambrioleur pour l’aider à arrêter un meurtrier. Il ne s’agit pas de choisir le moindre de deux maux, il faut simplement savoir s’entourer de personnes compétentes et motivées – et Jimmy, qui ne trouve pas la terre assez grande pour fuir Bony, l’est véritablement.

C’est presque une enquête en huis-clos que nous lisons ici. A Broken Hill, ville isolée, presque coupée du monde extérieur, tous se connaissent, même si certains viennent de très loin – on partait encore en Australie pour refaire sa vie si le climat britannique n’était plus vraiment propice. Se réinventer n’est pas si compliqué.

Plus on avance dans le récit, plus les révélations assombrissent le climat pourtant solaire de cette petite ville. Même Bony en fait (un temps) les frais. Un temps seulement. Qui peut résister à la persévérance de Bony et au réseau bienveillant de relations qu’il sait tisser ? Personne.
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Un écrivain mord la poussière

Napoléon Bonaparte, inspecteur de police métis d’ascendance aborigène, est confronté pour sa vingt-cinquième enquête à un cas inhabituel, une situation inédite, où sa connaissance du bush australien et sa capacité à travailler dans des conditions extrêmes ne lui sont pas d’un grand secours. « Bony » est en effet contraint de s’adapter à la bonne société et aux mœurs hypocrites du milieu littéraire pour enquêter sur la mort suspecte d’un romancier réputé.

Comme d’habitude, le tableau peint par Arthur Upfield, plus encore peut-être que les ficelles de l’intrigue elle-même, contribue pour beaucoup à l’intérêt du roman. Pas de terres arides, de vastes domaines ni de personnages rugueux cette fois-ci, mais une ambiance très « british » dans une petite bourgade cossue, où le détective va découvrir les rivalités, jalousies et mesquineries qui animent un petit cercle d’auteurs souvent arrogants et bouffis d’autosuffisance. Upfield règle là vraisemblablement ses comptes avec le milieu élitiste des écrivains australiens de l’époque, où les auteurs plus « populaires », entre autres de polars, n’étaient pas forcément bien considérés.

Si l’histoire souffre d’un rythme un peu lent (par rapport aux polars modernes, s’entend), on ne manque pas de s’attacher encore une fois à la personnalité singulière de Bony, jamais en panne d’intuition, et au parfum exotique des romans d’Upfield.

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La mort d'un lac

En Australie, tout est hors normes. Les paysages désertiques, les conditions climatologiques, la faune et la flore sont comme nulle part ailleurs. Mais pour l’inspecteur Napoléon Bonaparte (surnommé « Bony »), ce n’est que le quotidien, et sa parfaite connaissance des lieux est très certainement due à ses origines aborigènes, par sa mère. Aussi l’idée qu’un lac puisse s’assécher pendant quinze à vingt ans ne l’étonne guère. Par contre, ce qui le dérange est le fait que le cadavre d’un homme, au fond du lac Otway, va bientôt réapparaître, sans qu’on sache ce qu’est devenu son magot. Aussi intègre-t-il, incognito, l’équipe de l’exploitation proche du lac.

Au-delà de l’enquête, assez classique en fin de compte, l’intérêt de ce roman policier réside dans sa description des conditions de vie des éleveurs et des trappeurs, au cœur même d’un désert des plus éprouvants. Le poids de la chaleur est si bien rendu par l’auteur que certaines pages semblent se ralentir. Et que dire de ces milliers de kangourous, de corbeaux, de cormorans, se battant pour leur survie auprès d’une source d’eau bientôt tarie ? La description des lapins est également particulièrement parlante. Au milieu des buissons somnolents, ils se reproduisent très vite, grimpent aux arbres, mangent les jeunes pousses, creusent la terre et dévorent les racines. Le fléau de l’Australie est ce sympathique rongeur dont l’extermination est programmée grâce à la myxomatose. Quand cela fonctionne, évidemment.
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Le retour du Broussard

J'ai été très heureuse de retrouver Bony au cours de cette enquête. De prime abord, pourtant, tout semble simple, de l'identité de la victime à celle du coupable, qu'il suffirait de retrouver.

Sauf que, pour Bony, il ne faut surtout pas se fier aux apparences, surtout quand la vie d'une enfant est en jeu.

Bien construit, le récit nous permet aussi d'en savoir un peu plus sur la vie des aborigènes, et sur les lois qui les régissaient.

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La loi de la tribu

N°642– Avril 2013.



LA LOI DE LA TRIBU - Arthur Upfield 10/18



Traduit de l'anglais par Michèle Valencia.



Nous sommes dans le nord de l'Australie, à la frontière du désert. Dans "le lit de Lucifer" , c'est à dire dans un cratère creusé dans la bush par un météorite voilà de nombreuses années, on vient de retrouver le cadavre d'un homme blanc, un étranger. Bien entendu, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, autrement dit Bony, est désigné par le gouvernement fédéral pour faire toute la lumière sur cette affaire criminelle. Pourtant aucun étranger n'a été signalé dans les exploitations les plus proches et le mystère s'épaissit avec le silence qui entoure cette affaire. La seule hypothèse avancée est qu’il serait tombé d'un avion, mais elle ne tient pas et le policier devra déterminer ce qu'il faisait avant sa mort et surtout la raison pour laquelle cet homme a pu pénétrer le territoire de la tribu sans que personne ne s'en rende compte. Bony est un sang-mêlé et à ce titre connaît bien les aborigènes et les noirs sauvages du désert et il sait donc que cet homme n'a pu traverser la région sans que les autochtones le sachent. Tout son talent va donc être de leur faire dire ce qu’ils savent, interpréter leur silence, lire les traces laissées sur le sable du désert... et il est sûrement le seul à pouvoir le faire.



Dans ce roman, les relations parfois difficiles entre les communautés, blancs et aborigènes, sont juste esquissées. Ici, la ferme où se passe l'intrigue est tenue par un couple de blancs et les aborigènes semblent avoir du mal à les accepter. De plus, au cours du récit, le lecteur a un peu l'impression que la recherche de la vérité à propos de ce cadavre est parfois un peu oubliée .



Dans ce récit, notre inspecteur donne toute sa mesure de la connaissance du pays profond, des tribus, de leurs lois, de leurs légendes, de leurs coutumes et de leurs habitudes autant qu'il se révèle un fin connaisseur de la psychologie des blancs et un audacieux joueur de poker puisque sa démarche d'enquêteur inclue aussi le pari. Bony démêle donc ce mystérieux meurtre et détermine sans difficulté les auteurs de ce crime lié à la politique expansionniste des pays voisins. Sans oublier bien sûr "l'amour qui fait marcher les étoiles et le soleil".



Arthur Upfield quant à lui, établit une nouvelle fois, qu'il est le talentueux auteur de romans policiers ethnologiques. Il distille jusqu'à la fin le suspens avec des descriptions poétiques toujours appréciées.



D'ordinaire, j'aime bien les romans d'Arthur Upfield mais ici, je dois avouer que le dénouement m'a un peu déçu. Cependant je reste attentif à l'atmosphère si particulière des romans d'Upfield.



© Hervé GAUTIER - Avril 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La Maison maléfique



N°633– Mars 2013.



LA MAISON MALEFIQUE - Arthur Upfield - 10/18.



Traduit de l'anglais par Michèle Valencia.



Étrange affaire dont le titre rappelle un peu un "Agatha Christie" pour le non-moins étrange inspecteur Napoléon Bonaparte, Bony pour les amis, qui s'est volontairement chargé de cette enquête. de quoi s'agit-il donc ? On a retrouvé, flottant sur l'étendue d'eau qui entoure la magnifique maison des Answerth, le cadavre étranglé de la mère, 69 ans, seconde épouse de Jacob Answerth qui s'est lui-même suicidé d'une balle dans la tête, il y a quelques années alors que sa situation financière était prospère et qu'il n'avait aucune raison particulière pour cela. Ce n'est pas la première mort suspecte constatée dans le coin puisque un boucher du nom de Ed Carlow a subi le même sort quelques mois auparavant et il y aura même, durant l'enquête, une tentative avortée suivie d'un autre meurtre.



Dans la maison-île vivent les trois héritiers de cette famille : Mary, 44 ans, la terreur de la maison, aussi hommasse et violente que Janet, sa soeur de 41 ans est douce et artiste, et Morice, 27 ans, leur demi-frère, attardé mental mais athlétique et demeuré en enfance. Avec eux vivent deux employés, le cuisinier et ancien chef des gardiens de troupeaux, Albert Blaze et Mrs Leeper, également cuisinière et dédiée à la bonne tenue de cette grande maison. Elle a cependant a été infirmière en chef dans un hôpital psychiatrique et rêve d'ouvrir son propre établissement.



Il reste donc à notre fin limier, venu tout exprès de Brisbane (Australie), à enquêter et découvrir l'origine de la fortune, semble-t-il douteuse de Ed Carlow qui aurait peut-être un rapport avec le meurtre de Mrs Answerth d'autant que cette famille s'est enrichie pendant des générations en massacrant les aborigènes, spoliant les gens et détruisant la nature. Il y sera aidé par ses origines puisqu'il est un métis australien, élevé dans une tribu du bush qu'il connaît bien et qu'il partage avec ces peuplades l'amour de la nature. Il témoigne d'une bonne dose de pragmatisme, use de psychologie, de patience, de méthode, met en oeuvre des idées originales qui, à ses yeux, justifient un meurtre et recherche inlassablement dans le passé, dans les secrets de famille, ce qui peut l'expliquer. Il a décidément beaucoup de flair et cela ne s'applique pas uniquement à sa capacité de déduction et à son sens des réalités.



Il se moque de la hiérarchie, de la bureaucratie et de la "politique du résultat", assemble patiemment tous les morceaux du puzzle, remettant sans cesse en question les évidences et les apparences. Il obtient souvent des renseignements là où d'autres échouent. Il en conçoit même une certaine suffisance, ce qui ne le rend pas antipathique pour autant.



Reste cette "Maison Maléfique" où règne une atmosphère étrange. Elle tire son surnom du malheur qui s'accroche à elle et à ses habitants ou peut-être à cause de "l'os pointé" par les aborigènes sur ceux qui les ont exterminés, une sorte de malédiction dont l'eau qui entoure ce manoir n'est que la marque visible...



J'ai trouvé ce roman passionnant du début à la fin, le suspense y étant lentement distillé au rythme des investigations de cet inspecteur décidément attachant.



J'avoue que je ne connaissais pas Arthur Upfield [1888-1964], reconnu comme le père du polar ethnologique et qui est un auteur prolifique puisqu'il a publié 33 romans. J'ai apprécié l'ambiance de ce roman, la manière tout en nuances de procéder de Bony autant que le dépaysement né des évocations poétiques de ces paysages. Cet ouvrage est pour moi l'invitation à explorer davantage l'univers de cet auteur.



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Sinistres augures

C'est un roman qui me laisse perplexe. Je trouve que l'auteur y va très fort à l'égard des Aborigènes. Il faut 'recontextualiser' ce roman écrit dans les années quarante et cinquante pour comprendre le pourquoi du comment car c'est encore l'époque du colonialisme. L'image des Aborigènes est souvent réduite à celle de sauvages. J'avoue que cela m'a gênée pour la lecture de ce livre. Néanmoins, ce roman est très dépaysant. Arthur Upfield décrit si bien les paysages que l'on se perd au gré des pistes et des campements. L'intrigue est bien ficelée mais la fin est trop convenue. Certains éléments de l'enquête sont tellement évidents que l'on se doute de ce qui va se passer.
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Mort d'un Trimardeur

Merino, au beau mitan du bush australien : sa poignée d'âmes, ses quelques mètres de route asphaltée, ses cabanes en taule ... et son meurtrier. C'est ici qu'échoue Napoléon Bonaparte, dit "Bony", un fin limier métis, pour tenter de résoudre une énigme apparemment insoluble, en tous cas pour la police classique, qui ne connaît pas le langage des hobbos et ne sait pas déchiffrer les signes de la brousse.



Car Napoléon Bonaparte a ses méthodes bien à lui pour élucider ce cas de meurtre. "Ici, dans la brousse, Redman ne valait même pas Gleeson, car l'agent était incapable de reconnaître les traces de n'importe quel cheval, de le suivre pendant des kilomètres et de faire la différence entre des empreintes de chien et de renard".



Bony mène donc l'enquête en homme patient et qui attend son heure : "Pourquoi devrais-je foncer tête baissée pour aller poser telle ou telle question à des tas de gens ? Alors qu'il me suffit de garder mes yeux et mes oreilles ouverts, et de faire travailler mon simple bon sens jusqu'au moment où le meurtrier de George Kendall et de ce trimardeur se révèlera être la raie pastenague prisonnière dans mes filets".



Il y a le côté vintage - ça, c'est rigolo. Il y a le côté polar ethno - ça, ça dépend des fois ; lourdaud par moments, mais en même temps assez fascinant, et puis, on apprend une foultitude de choses.Il y a le côté nature writing - pas mal. Pas complètement emballée, j'ai mis des semaines à le lire (bon, avec d'autres livres en même temps mais quand même), un peu mieux sur la fin, où je suis presque conquise par la poésie des moulins à vent, mais bon.



"Il n'y poussait ni un brin d'herbe, ni une broussaille. Le vent venait de la droite, de l'ouest, un vent régulier qui devait atteindre les vingt-cinq kilomètres à l'heure. Il projetait contre la Muraille les grains de sable soulevés par les sabots de son cheval, et noyait dans une brume blanche les courbes des sommets sur lesquels reposait le ciel bleu. Le soleil était chaud et agréable sur ses bras nus, son cou, sa joue droite, et, de temps en temps, Bony gonflait sa cage thoracique pour respirer profondément. Il avait envie de chanter car il se sentait d'humeur joyeuse."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Le Prophète du temps



L'inspecteur Napoléon Bonaparte, dit Bony a, une nouvelle fois, montré sa virtuosité en démasquant le coupable d'un meurtre sans cadavre puisque la victime a été incinérée avant le début de l'enquête, rendant impossible la manifestation de la preuve matérielle de l'assassinat.

Il a, par la même occasion, ridiculisé les services secrets et la police fédérale de son pays ainsi que les espions d'un pays étranger.



Il a, encore une fois, désobéi à sa hiérarchie avec la chaleureuse complicité de sa collègue, agente de police remarquable, Alice McGorr, laquelle a montré une efficacité à conduire un interrogatoire à faire pâlir d'envie les barbouzes.



Il a exprimé ses dons extraordinaires de psychologue et son humanité qui transparaît dans les liens qu'il tisse avec les protagonistes.



Le souci du détail, le rythme lent de l'enquête, les digressions apparentes, la manière de poser des questions, de mettre en place une stratégie permettant à Bony de piéger ses adversaires, l'attention portée aux lieux, les portraits qu'il dresse des protagonistes, notamment, la description qu'il fait du caractère et de la vie de M. Luton, font de A. Upfield non pas un simple auteur de romans policiers, mais un véritable écrivain maîtrisant les dialogues à la manière d'un Dostoïevski, donnant de l'épaisseur psychologique à ses personnages, le tout, servi par une parfaite connaissance de l'esprit de l'Australie provinciale et rurale.



de surcroît, Bony me rappelle le fameux commissaire Adamsberg des rompols de Fred Vargas. Peut-être a-t-elle été influencée par son grand et lointain devancier A. Upfield ? Pat



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Bony et le sauvage blanc

On change un peu des grands espaces poussiéreux du Bush pour aller sur le littoral traquer un violeur en série...



L'homme à tout faire du couple Jukes, Karl Mueller, s'endort un 9 janvier, durant son voyage de retour de chez sa famille, et voit pendant la nuit passer Marvin Rhudder, qu'il ne pensait jamais revoir... Il croit à une hallucination provoquée par trop de rhum bu lors des fêtes, mais parle tout de même de cette vision à ses employeurs, qui sont tout aussi perturbés, tant Marvin Rhudder a laissé de mauvais souvenirs dans la région, malgré une excellente éducation de parents aimants et une enfance qui ne laissait augurer en rien des actes ignobles qu'il allait ensuite perpétrer...



Bony enquêtera incognito, de nouveau sous l'identité de Nat Bonnar, un éleveur, pour ne pas éveiller la méfiance de la famille Rhudder, qui cache peut-être le rejeton indigne... sans montrer aucune pitié pour ce "Kedic" (monstre, homme possédé par la magie noire, pour les aborigènes) qu'il semble être le seul à voir sous son vrai jour, et au sujet duquel il s'efforcera d'ouvrir les yeux des proches, tous aveuglés par le personnage beau, fort, intelligent et éblouissant que Marvin, aspirant pasteur, s'était construit dans sa jeunesse.



( Au passage, je trouve ça amusant d'avoir donné à son héros un nom si pompeux, pour ne finalement l'utiliser que très peu, en l'appelant majoritairement soit Bony, soit son pseudo de couverture Nat Bonnar!^^)



La nature australienne est puissante, et Upfield nous le fait bien sentir à travers les karri (arbres) géants, les montagnes d'algues sur la plage, le vent, les vagues monstrueuses frappant les falaises. Cela vaudra à Bony de manquer d'être submergé, entre deux découvertes et portraits psychologiques. Hommage rendu aussi aux capacités de traqueurs des aborigènes, capables de déceler des jours après, la peur d'un homme dans la cabane où il s'est réfugié, et en leur jugement, envers un homme dont le racisme latent, jeune, annonçait peut-être déjà sa nature de prédateur sexuel...



L'enquête est résolue, même si la fin est à la fois satisfaisante et un peu amère .



Et toujours, ces litres et ces litres de thé bus à tire-larigot par les personnages des romans de Upfield!









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