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Critiques de Frank Giroud (725)
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Les Fleury-Nadal, tome 4 : Anahide

Anahide est un nouvel ouvrage de fiction qui traite du génocide arménien. Sujet que j'ai "découvert" (ou plutôt approfondi) grâce à Babelio.



On retrouve des évènements "clés" qui ont pû être utilisés dans "La Bâtarde d'Istanbul" d'Elif Safak ou dans le diptyque "Le Cahier à fleurs" qui m'avait aussi beaucoup touchée.

Une fois une de plus il me semble difficile de faire une critique de cet ouvrage.



Ce que je peux en dire toutefois, c'est que le graphisme sert à merveille le récit, les expressions des personnages sont bien travaillées sans être caricaturales ou forcées. Et le scénario qui prend d'abord un aspect circulaire se déroule en deux temps, ce qui permet au personnage de la petite-fille et au lecteur de découvrir ce qui se cache dans les espaces "blancs" du passé de la grand-mère.



Deux "choses" se dégagent de cette bande-dessinée par rapport aux autres œuvres de fiction sur ce sujet :

* la 1ère est qu'il met en scène sans équivoque l'aspect temporel du silence des rescapés, dont les récits et la recherche de reconnaissance s'est faite par les petits-enfants (et ,non par leurs enfants) ;

* la 2nde, c'est l'analyse que nous propose l'auteur sur la raison de ce silence que l'Etat turc s'entête à faire régner aujourd'hui encore.



La fiction permettant de créer des destins plus heureux que la vie ne les a façonnés, le lecteur reste sur une note positive à l'issu de cette lecture.

Cette absence de manichéisme nous laisse entrevoir le fait qu'avec le temps, le dialogue se nouera avec la partie adverse. Ce qui permettra aux descendants des unions mixtes (turc/arménien) de connaître la vérité sur leurs origines.

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Page noire

Kerry Stevens travaille pour le magazine Tales and Writters en tant que journaliste. Après avoir quitté la maison familiale et s'être brouillée avec son papa, elle vit désormais à New York. Pour le moment, elle n'a qu'une envie: rencontrer et interviewer le romancier de renom Carson McNeal que personne n'a encore réussi à approcher. Véritable phénomène littéraire, il est devenu la curiosité des journalistes qui tentent à tout prix de l'approcher ou de le photographier. Ayant réussi à s'introduire dans le bureau du comptable de son éditeur et fouiller dans les papiers, Kerry tombe sur sa fiche de paie ainsi que l'adresse de la personne chez qui il est censé habiter, Lewis Shiffer. C'est donc dans la campagne, à Blue Falls, qu'elle se rend. Sur son vélo, elle provoque un accident avec un homme. Lewis ou Carson, peu importe, elle tente de discuter avec lui mais l'homme reste évasif. Deuxième tentative d'approche qui, cette fois, réussit. Elle finit par aller chez lui. Après avoir fouiné dans sa maison, elle tombe sur un manuscrit et une machine à écrire. Plus aucun doute, il s'agit bien du grand écrivain! Sur ces pages, l'auteur raconte l'histoire d'une Palestinienne, Afia, qui a survécu à un drame dont elle a bien du mal à sortir et qui cherche à découvrir ce qui se cache derrière ce traumatisme...



Alternant passé et présent et avec une double narration, Giroud et Lapière ont vraiment réussi à capter toute notre attention. Le lecteur ne pourra que tenter d'essayer de comprendre ce qui relie les deux histoires qui semblent pourtant indépendantes et qui s'alternent judicieusement pour faire monter le suspense. Avec une intrigue savamment travaillée et un final époustouflant, cet album à quatre mains est tout simplement surprenant. Avec une mise en abyme inattendue!

Pour couronner le tout, Ralph Meyer a lui aussi joué le jeu du «double» dessin. Alternant un dessin plutôt encré sur fond bleu et un superbe lavis à dominance rouge, il nous montre ici toute l'étendue de son talent.



Page noire... pour nuit blanche..
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Le Décalogue, Tome 8 : Nahik

Configuration réseau: check

Connexion des neurones: check

Alunissage des prothèses occulaires: check

C'est parti pour le tome 8 du Décalogue: "Tu te montreras charitable envers les faibles, les démunis et les pauvres d'esprit."

1813, l'Empire sent sérieusement le sapin.

Ninon, rentre au bercail avec son général de mari désormais invalide (ce n'est pas un jeu de mot).

Ce retour sonne l'hallali de sa tranquillité car une ambiance mortifère règne à la maison. Son frère Hector a une attitude très ambivalente envers leur frère Eugène, en proie à des crises de démence depuis son retour de la campagne d'Egypte.

Il n'en faut pas plus à Ninon pour mener son enquête avec son intuition toute féminine.

Pas mal sans plus, il a manqué un je ne sais quoi pour me convaincre, peut-être le versant psychologique à mon goût un peu tiré par les cheveux?

Bon pas de quoi casser deux pattes à un grognard!

Merci à mes amis de Babelio qui restent stoïques depuis deux mois!

Plus que deux tomes et c'est la quille, courage donc!
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Galkiddek, tome 1 : La prisonnière

Naguère, il faisait bon vivre dans la cité de Galkiddek. Le sire Galohan y vivait avec sa bien-aimée Eloée. Le château était le lieu de perpétuelles fêtes et réjouissances.

Désormais, Galkiddek n'est plus que l'ombre d'elle-même. Forteresse imprenable aux remparts d'une vertigineuse hauteur, tristes et austères murs refermant sur eux une plaie qui saigne encore...

Galohan est devenu fou. Brute cruelle et sanguinaire tenu par un seul souffle : celui de la vengeance.

A ses côtés, veille Alcantor, effroyable et inquiétant alchimiste.

Et comme une obsession, la statue d'une femme, sculpture admirable qui rend Galohan encore plus enragé, plus assoiffé de sang ...





Allez, je n'en dirai pas plus sur l'histoire ! J'en ai déjà sûrement trop dit...

Si vous aimez l'univers médiéval, un brin fantastique mais pas trop non plus, où se côtoient de monstrueux guerriers sombres et violents et d'autres personnages plus en douceur, dans un paysage à la fois terrifiant et fascinant, cette bande dessinée est faite pour vous !

En ce qui me concerne, ce premier tome a titillé au plus haut point ma curiosité, m'a appâtée, m'a ensorcelée, m'a captivée !

Difficile d'échapper dans ces conditions à la lecture du second tome...



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Le Décalogue, tome 1 : Le manuscrit

Je ne connaissais absolument pas cette série et qu'elle belle découverte !

Le premier tome du Décalogue " Le manuscrit"commence avec le premier commandement : "Tu ne tueras point" .

A Glasgow, un écrivain raté, avec une vie personnelle en berne suite à une rupture douloureuse, va découvrir un manuscrit et en assurer la traduction . N'en connaissant pas l'auteur, (après tout ce manuscrit semble ancien), et cédant à la facilité, Simon Broemecke va s'en attribuer la paternité.

Une histoire ou s’entremêlent plusieurs destins, avec un rythme soutenu.

J'ai beaucoup aimé et vais bien evidemment bientôt m'attaquer à la suite de cette série.
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Le Décalogue, tome 4 : Le serment

Le serment, opus IV du Décalogue ne restera peut-être pas mon chouchou mais il n'en demeure pas moins intéressant à de nombreux égards.

La trame historique tout d'abord: l'album débute en 1937, en Bosnie et se prolonge dans l'après deuxième guerre mondiale et ses règlements de compte. Décidément, l'ère de Tito contient les germes de la gangrène qui feront imploser la Yougoslavie de notre XX ème siècle finissant.

Et enfin la trame narrative avec notre prêtre, héros bien malgré lui d'une triste et sombre histoire qui commence par une bluette et se termine dans un bain de sang.

Et vous me demanderez avec bonne foi: et la religion dans tout ça? L'histoire illustre le commandement: "Tu ne porteras pas de faux témoignage" où nous constaterons que l'histoire de Pierre qui criait au loup est une excellente illustration des comportements humains. La morale étant que pour être crû il ne faut pas commencer sa carrière dans le mensonge car après quoi que l'on fasse nous porterons les stigmates du menteur éternel.

L'illustrateur TBC que je découvre avec cet album taille les visages au couteau, un peu comme un sculpteur mais, sa sensibilité slovène transpire sur toutes les planches, donnant un peu plus de profondeur et de crédibilité au récit.

J'ai été particulièrement sensible à la dédicace qu'il adresse en début d'album:

"À mes deux grands-pères qui ont combattu dans des camps opposés et qui sont tombés l'un, sous le drapeau à étoile, l'autre, sous le drapeau à croix."

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Le Décalogue, Tome 9 : Le papyrus de Kôm-Ombo

Août 1798, en pleine campagne d'Egypte, le capitaine Eugène Nadal fait la connaissance de Fernand Desnouettes, peintre qui a illustré le désormais célèbre Nahik, recueil des préceptes de Moïse.

Nadal escorte Desnouettes à la recherche du site de Kôm- Ombo au milieu des sables nubiens.

L'aventure est au coin de la dune!

Un petit parfum d'Atlantide, un grain de mysticisme et un soupçon d'érotisme, ma foi, de quoi régaler l'esprit et les yeux!

Une illustration très soignée, des planches très segmentées.

Le passage du labyrinthe de Thot est somptueux, les dialogues s'effacent pour laisser la part belle aux images et nous savourons pleinement des paysages luxuriants d'oasis.

"Tu ne convoiteras pas le bien d'autrui" autrement dit "Bien mal acquis ne profite jamais" Nadal y laissera quelques plumes.

Un album qui ravira les amoureux de l'Egypte.

Un petit clin d'oeil m'a particulièrement ravie à la fin de l'album, me rappelant une très belle exposition vue au Grand Palais sur les trésors engloutis d'Egypte en 1997.

Sûrement l'album que je préfère de cette série mais il en reste un, alors... ne vendons pas la peau de l'ours...
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Le Décalogue, tome 6 : L'Echange

Un petit déca avant la route?

Attention cette fois-ci on embarque à bord du Fast Well, pour un aller simple sur la Méditerranée via Gibraltar, sans escale pour New York.

Nous sommes en 1882, la marine à voile a tiré sa révérence (ou presque), le canal de Suez inauguré en 1869 en présence de l'impératrice Eugénie a été cédé à la Grande Bretagne par Ismaël Pacha car l'Égypte croule sous les dettes.

Notre héroïne Alice voit le jour pendant la traversée.

Cette histoire retrace l'intégration d'une famille franco-égyptienne qui fait le choix de l'émigration aux États Unis tout en reniant ses origines.

"Tu honoreras ton père et ta mère", défi s'il en est, difficile à relever pour Alice que nous retrouvons vingt ans après en 1902.

La jeune fille mène l'enquête sur ses origines et Nahik, ouvrage ayant appartenu à la famille de sa mère sera un élément important de cette quête.

Je suis un peu moins emballée par le scénario qui tourne un peu à la caricature sur fond de lutte des classes on pourrait y trouver quelques principes chers aux sagas familiales américaines genre Dallas mais je ne poursuivrai pas dans l'énumération de séries toutes plus ineptes les unes que les autres.

Cette BD a néanmoins beaucoup de charme de part ses qualités graphiques et son contexte historique. La chute est particulièrement réussie mais je ne la raconterai pas bien sûr pour ne pas gâter votre plaisir!
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Les Fleury-Nadal, tome 5 : Missak (première p..

Dans le tome précédent racontait l'histoire d'Anahide, une rescapée du génocide arménien restée vivre en Turquie après s'être convertie avec un prénom musulman. A la fin du tome 4, on aperçoit brièvement dans une vignette, Missak, le frère, qu'elle croyait mort, venu avec une congrégation américaine demandée justice pour les Arméniens. Une telle scène a piqué ma curiosité au vif et j'ai fait tout ce que j'ai pu pour me procurer les deux tomes qui parlaient de l'aventure de Missak.



Le scénario de Franck Giroud est original et ambitieux. Missak est un miraculé, un chanceux mais surtout, près à tout pour survivre. Sa bonne étoile et la vivacité de son esprit lui permettent de rejoindre ses grands-parents qui résident à New York depuis une trentaine d'années.



L'album contient des scènes intéressantes sur Ellis Island, dans le Great Hall d'une part, puis avec l'inspection médicale. L'atmosphère dans laquelle nous plonge l'auteur est si vivante, grouillante de voix, de langues et de détails qu'on sent qu'il y a eu pas mal de recherches en amont. Pour notre protagoniste, les problèmes ne font que commencer une fois arrivé sur le sol américain. Tout d'abord à cause d'un employé de l'immigration résolument raciste, et qui semble avoir une dent particulièrement dur contre ce pauvre gamin famélique. Et dans la vie quotidienne qui pourrait être paisible, dans la petite épicerie des grands-parents, les souvenirs remontent… En refermant ce tome, on ne connait pas vraiment l'histoire de Missak, on n'en voit que des bribes, et surtout ses réactions "post-traumatiques". Il y a aussi la souffrance des grands-parents face à son silence obstiné car ils voudraient savoir ce qui est rivé à leurs enfants.

Et aussi : les gangs qui défendent leurs territoires, et l'ombre des loi sur la Prohibition planent au-dessus de tout ce petit monde.



Un tome très riche en informations, à tel points que les vignettes sont parfois encombrées. Avec toutes les références difficile de s'empêcher de penser au "Gangs of New York" de Scorcese, par exemple. Le récit en lui-même est assez lacunaire, on a parfois une suite de "photos" avec une opposition entre des tons gris et bruns, comme la grisaille d'un ciel new yorkais un jour de pluie et les photos sépias. On ne sait pas vraiment lesquelles sont les plus tristes.

Même si je n'ai pas été transportée, il y a suffisamment d'éléments qui me donnent envie de lire la suite.

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Le Décalogue, tome 2 : La fatwa

Mieux que le premier tome où visiblement le scénariste se faisait un peu la main. Le ton est plus énergique. Le découpage des planches en vignettes suit l'action puisqu'il y en a, ce qui ralentit peut-être un peu le rythme de l'intrigue mais ce n'est pas gênant. C'est une sorte de polar philosophico-religieux sur fond d'intégrisme islamique avec un zeste de terrorisme. Il y a encore ici un écrivain qui trouve la mort (*) après avoir été en contact avec le fameux livre. Cette répétition est en quelque sorte le fil rouge des histoires. Giroud relie habilement tous les faits en les justifiant et c'est la justification qui donnent une bonne dynamique au récit et même une épaisseur certaine.





Les dessins, très agréables, collent un peu plus au style réaliste. Les couleurs sont beaucoup plus discrètes que dans le premier opus mais elles sont en bonne harmonie avec le dessin. Pour résumer on ne s'ennuie pas et ça donne envie de connaître la suite qui n'en est pas une, plutôt une variation sur le thème.





(*) La relation à la mort est assez spéciale. Est-ce qu'il la trouve ? Se la donne ? Avait-il rendez-vous avec elle de toute façon ?.. comme tout le monde, soit dit en passant, mais à plus court terme que les autres mortels ? Là, franchement, dans le contexte, il n'avait absolument aucune chance. Croiser son futur assassin par hasard en montant dans le train passe mais être atteint d'un cancer en phase terminale - ce qui justifie les tendances suicidaires - avec en plus une fatwa sur le dos, en y réfléchissant l'accumulation des chemins qui devaient le conduire dans la tombe fait un peu sourire, humour noir et macabre du destin - "mektoub" - quand il est entre les mains de l'auteur qui a décidé de ne pas rater son personnage.

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Les Grands Peintres - Géricault

"On dit qu'un tableau raconte une histoire" (quatrième de couverture).

Indéniablement, le radeau de la Méduse est une histoire, une histoire vécue, une épouvantable histoire. Une énorme erreur d'un commandant incapable, dépassé par les événements, sans aucun sens de la navigation, pistonné qu'il était.

Théodore Géricault, peintre romantique, précurseur de l'impressionnisme, peignit, avec talent et avec ses tripes, le martyre de ses hommes, perdus sur un radeau, qui perdirent, également leur âme .

Le tableau obtint beaucoup d'éloges mais fut très controversé, à l'époque, récupéré qu'il fut, politiquement, par les uns et par les autres.

Il n'empêche que, dans sa courte vie, la toile du radeau de la Méduse apporta au peintre la notoriété.

Ici, sous couvert d'une intrigue menée par une jolie femme anglaise, la biographie de Géricault se déroule de façon épique bien dans la façon dont la vie du peintre s'est déroulée. Eleanor perdit, elle, en avouant sa traitrise, l'homme qu'elle aimait.

Cette série des grands peintres a des hauts et des bas. Cet album, lui serait plutôt dans le haut, bien que je l'ai trouvé un peu bavard, il est de bonne facture. Le scénario sans être brillant est efficace et les dessins bien maitrisés. Scènes de mer comme scènes de ville sont d'un trait précis au noir entourant. Il serait possible de critiquer la couleur, bien souvent sépia, mais ce serait aller un peu loin quoique ce soit dans l'air du temps et, pas toujours, avec bonheur.

Un dossier avec quelques reproductions de tableaux complète cet album.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le vétéran, tome 1

Le vétéran est un album sympathique au format atypique avec ses 64 pages. Il s’agit de la première partie d’une histoire qui tient en deux albums. La deuxième partie est d’ores et déjà disponible en librairie après quelques mois d’attente seulement....



Nous découvrons ici un officier de la garde de Napoléon Ier, qui se retrouve blessé et amnésique à la suite de la bataille de Waterloo. Serait-ce un remake de XIII au XIXème siècle ? Non, car la comparaison avec cette illustre série s’arrête là. En revanche, l’album tient davantage des films de Alfred Hitchcock.



Notre protagoniste, se retrouve, après quelques péripéties, lancé dans une nouvelle vie qu’il sait ne pas être la sienne, alors que de nombreux éléments viennent prouver le contraire. Puis vient le moment du doute et celui des pièges... Serait-il devenu fou ? Des plaines de Belgique, le voilà donc quittant Paris pour une immersion dans le Rouen du début de le Restauration sous fonds de revanche d’aristocrates sur les fidèles de l’empereur et de la révolution.



La mise en place de tous les ingrédients est peut-être un peu lente. Un certain nombre de développements, le recours à un allié : tout cela prend du temps et pourtant l’ensemble reste plaisant. Les personnages sont sympathiques : notre capitaine-colonel est un sanguin au potentiel intéressant qui peut compter avec des alliés tels que la belle Mélie ou l’énigmatique Dubois et d’autres têtes bien plus inquiétantes…



Les dessins de Gilles Mezzomo y sont pour beaucoup : beaux, sans être trop précis, ils restent franchement agréables avec de belles couleurs. Seule la séquence de démarrage manque un peu de précision, mais il s’agit là de répondre à un impératif scénaristique. Quelques scènes d’action manquent également de précision, mais tout cela n’est guère pénalisant.



Bien que parfois convenu et prévisible, l’intrigue est prenante, le style des dessins est agréable et la période intéressante. L’histoire tient en deux tomes alors qu’il y aurait ici matière à faire une trilogie. Cette forme d’honnêteté mérite d’être récompensée ! Vous n’en serez pas déçus !
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Secrets: L'Angélus, tome 1

Homs et Giroud, nous présentent Clovis Chaumel, un personnage peu charismatique menant une vie terne et sans relief. A l’issue d’une visite à l’hôpital, il va entrer fortuitement dans au musée d'Orsay et se retrouver devant un tableau de Millet « L’Angélus » qui va le fasciner. Il va alors entreprendre des recherches sur celui-ci et découvrir que Dali en a fait plusieurs représentations.

Ce mystère de l’histoire de l’art va redonner un sens à sa vie, il va s’investir dans les recherches dans les bibliothèques , sur le net et auprès de la charmante Evelyne, professeur d’art plastique de son fils. Son émotion vis-à-vis de ce tableau est telle que cela va faire resurgir des éléments de son histoire familiale. Une énigme psychologique va alors se greffer à l’intrigue picturale.

J’aime beaucoup le graphisme aux multiples détails soignés et ce Clovis peu attirant au début de la bd devient très attachant !

Je suis contente de ne pas être obligée d’attendre le tome suivant, il m’attend !

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Galkiddek, tome 2 : Le mage

Ce tome 2 est encore mieux que le premier !



Les événements s’enchainent à merveille. Entre appréhension et décisions inattendues, on n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer.



On tremble pour la jeune Lillewyn prisonnière du comte Galohan, ce guerrier dont la démence semble s'être un peu calmée dans ce second tome. Mais, tout n'est qu'apparence et Lillewyn n'a qu'une seule idée en tête : venger son père atrocement occis par ce fou furieux de Galohan.

Y parviendra-t-elle ? Saura-t-elle endormir la vigilance du comte et de ses serviteurs ? Et surtout déjouera-t-elle les plans maléfiques de Galohan et de son mage Alcantor ?





Dans ce tome comme dans le premier, l'histoire haletante et riche en rebondissements est admirablement servie par une palette de couleurs intenses et variées s'accordant parfaitement à l'atmosphère du moment. Entre le rouge flamboyant de la colère, le jaune chatoyant de la traîtrise et le vert morbide de l'antre du sorcier, les émotions sont parfaitement rendues et entraînent le lecteur dans un tourbillon de sentiments exaltés et exaltants.

De chaque personnage, dont le point de vue est savamment mis en relief, se dégage une profondeur, un caractère bien défini et une détermination propre. Chacun, même le plus cruel d'entre eux, possédant sa part d'humanité renforce l'intérêt du lecteur.

Amour chevaleresque, brutalité, charme, frénésie, mysticisme, sorcellerie, haine et revanche sont les fers de lance de cette bande dessinée qui vous plonge dans un huis-clos fantastique médiéval passionnant et envoûtant.

Le troisième tome de cette trilogie est à paraître. On l'attend avec impatience !



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Les Fleury-Nadal, tome 6 : Missak (deuxième p..

Suite des aventures de Missak Zakarian, un jeune arménien qui a fui les persécutions de 1915 et essaye tant bien que mal de se construire une nouvelle vie aux Etats-Unis auprès de ses grands-parents.



Ce second tome consacré aux aventures de Missak est plus intéressant, plus recherché que le premier. Le mystère autour de ce qui est arrivé au jeune homme avant son arrivée à New York est levé. Et ce qui fait avancer le récit surtout, c'est que Missak commence à extérioriser ses souffrances. Que ce soit avec ce qu'il a vu ou ce qu'il a dû faire pour s’échapper.

Ce second volet est donc celui de la rédemption et du pardon. Le pardon du grand-père à son petit-fils et de Missak vis-à-vis de lui-même.

Une fois de plus, Dachnak, l'organisation politique arménienne qui apparaissant dans le premier tome joue toujours un rôle dans cet opus. Certes secondaire, mais le récit est construit de telle façon qu'il nous laisse entendre que c'est de là que viendra la rédemption pour le jeune garçon. Et surtout, que c'est en cherchant la justice qu'il parviendra à aller de l'avant.



Avec les aventures de son personnage, Franck Giroud met en avant une partie des dilemmes moraux et psychologiques auxquels sont confrontés les rescapés de tragédies comme celles de 1915 : jusqu'où peut-on aller pour sa survie ? Et que faire de ces étapes qui nous ont construit et gardé en vie lorsque notre vie reprend un cours "normal" ?



Le tout avec l'Amérique du Volstead Act, des gangs de quartiers et du KKK en toile de fond qui rendent l'adaptation du personnage à une nouvelle vie disons, plus pimentée !



Un bon moment de lecture.
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L'Expert, Tome 1 : Le Triomphe de saint Wal..

Adam Robak est un collectionneur et expert reconnu. Lors de l'inauguration d'une exposition où il présente une œuvre de sa collection, "le triomphe de Saint Waldemar", il se trouve pris à partie publiquement sur l'authenticité de l'œuvre car il existe dans cette toile un anachronisme flagrant. Alors que chacun s'interroge sur le bien fondé de cette accusation un arbalétrier en costume moyenâgeux se cache dans les hauteurs de la salle. Son arbalette est armée prête à tirer sa flèche. Ce même individu a déjà commis un meurtre dans un jardin public sur un étranger dans la même journée, qui vise-til ?

Ce tome 1 débute sur une histoire qui tire ses origines du moyen-âge et croise habilement enquête actuelle et nombreux retours dans le passé où l'ésotérisme, présent tout au long de l'enquête fait un peu penser aux principes du célèbre Da Vinci Code. Le scénario signé Giroud est gage de qualité, quand aux dessins de Brada ils s'accordent très bien à cette ténèbreuse histoire qui débute dans le plus grand mystère.
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Les Fleury-Nadal, tome 4 : Anahide

Nouveau voyage dans la généalogie des Fleury-Nadal. Cet unique tome, dont Frank Giroud a confié les dessins à Didier Courtois, est consacré à Anahide et nous plonge dans l'année 1915, à l'époque du génocide arménien. Anahide apparaît dans les tomes V et XI du décalogue. Son histoire commence en juin 1915 alors que des rumeurs de déportations dans des camps se font de plus en plus précises et sur le sort d'Arméniens dont les familles n'ont plus de nouvelles. Mais lorsque l'armée turque, sous prétexte d'un regroupement familial, décide d'expédier tous les Arméniens vers ces camps tout bascule dans l'horreur pour Anahide et les siens.

Cet excellente bande dessinée nous conte avec justesse le désarroi de ce peuple face à la cruauté de ses bourreaux. Suivant jusqu'à son terme l'existence d'Anahide ce tome nous fait vivre un parcours où pour sauver son existence, il lui sera demandé d'énormes sacrifices, jusqu'à renoncer même à son identité afin que les siens puissent vivre en paix. Mais les secrets sont-ils toujours suffisamment enfouis?
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Page noire

C’est suite à mes recherches pour valider un mot-clé du challenge Riquiqui que je suis tombée tout à fait par hasard sur cette bande-dessinée. Connaissant Giroud, et ayant apprécié son travail narratif sur Le Décalogue, j’ai décidé de tenter ma chance avec ce one-shot, et je ne regrette pas le moins du monde.



Le point de départ de l’intrigue est somme toute assez simple : Kerry Stevens, jeune critique au magazine littéraire new-yorkais Tales and Writers, cherche à tout prix à résoudre le mystère de l’identité de Carson McNeal, écrivain aux nombreux best-sellers, sur lequel personne ne sait rien, car il veut absolument garder secrète toute information le concernant. Alors quand Kerry pense avoir obtenu l’adresse de l’écrivain sus-cité, en même temps que les premières pages de son nouveau roman, encore en cours d’écriture, son sang ne fait qu’un tour, et elle décide de percer le mystère McNeal, coûte que coûte.



Pour nous conter cette intrigue, la bande-dessinée joue sur deux narrations : d’un côté, celle de Kerry, à la recherche de l’écrivain ; de l’autre, celle du roman qu’il est en train d’écrire, et qui décrit quant à elle l’histoire d’Afia, jeune palestinienne en proie à d’horribles cauchemars, traumatisée par un épisode terrible de son enfance en Palestine, dont elle n’a pas souvenir, vivant désormais aux Etats-Unis et tentant tant bien que mal de savoir ce qui lui est arrivé. D’un côté, des couleurs froides, aux tons bleus ; de l’autre, des couleurs chaudes, aux tons rouges… ces choix renvoyant à deux faces complémentaires d’une quête, plus légère pour Kerry, plus grave pour Afia, bien mises en évidence par un graphisme réaliste, assez proche des comics.



Jusqu’à ce que… l’on soit mené habilement là où l’on ne s’y attend pas, que les intrigues, assez banales de prime abord, deviennent moins attendues que prévu, pour donner lieu à une bande-dessinée magistrale, tant sur la forme que dans le fond, qui questionne intelligemment les notions de création, de vérité, d’identité. Une excellente surprise.

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Churchill et moi

Une héroïne de fiction qui symbolise la condition des femmes en Angleterre à la fin du 19e siècle.



Clémentine Harper, fille d'un éleveur de chevaux, souhaite s'émanciper de sa condition à une époque où les femmes sont considérées comme des mineurs.



Le lecteur va vivre avec elle les nombreuses injustices qui en découlent.



Il sera question du droit de vote mais aussi de l'impossibilité de faire reconnaître son indépendance tant pour obtenir un logement qu'un compte en banque.



Il lui faudra se faire passer pour un homme pour faire reconnaître sa valeur comme journaliste.



Par ailleurs, Clémentine étant amoureuse du jeune Churchill, c'est le moyen pour l'auteur d'égratigner sa légende...



A découvrir !
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Secrets: L'Angélus, tome 2

Dans le tome 2, le secret est dévoilé, et toutes nos questions trouvent réponses.

Quel plaisir de voir la métamorphose de Clovis, c’est un vrai bonheur ! De plus, l’histoire familiale de Dali m’était inconnue et j’ai trouvé intéressant ce parallèle. Cela invite nécessairement à aller revisiter les tableaux de Dali ! l’angélus architectonique prend alors une toute autre dimension .

C’est vraiment une belle découverte qui met au centre deux sujets qui me tiennent à cœur : les secrets de famille et la peinture !

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