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Critiques de Robert Merle (1110)
Fortune de France, tome 6 : La Pique du jour

Le tome que j'ai le moins apprécié pour l'instant. J'ai eu du mal à le lire car cela me paraissait long. J'ai eu l'impression qu'il se passait trop de choses certes très intéressantes mais que finalement rien n'était vraiment traité. J'espère que la suite sera à la hauteur de mes espérances mais je pense faire une petite pause dans la série pour me remotiver un peu.
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Fortune de France, tome 5 : La violente amour

Fortune de France

Tome 5: La violente amour

Tout semble aller pour le mieux au début de ce tome. Le duc de Guise est mort, Navarre et Henri III se sont alliés pour  reconquérir la France. Mais voilà qu'entre en scène Jacques Clément qui assassine le roi. Navarre doit désormais et se faire accepter comme roi et reconquérir son royaume aux mains des ligueux.

Encore une lecture prenante qui demande qu'on s'y attarde ( et qui fait que je n'atteindrai pas mon objectif de terminer cette série de 13 tomes pour début juillet). Le style d'écriture,  le vocabulaire employé demande parfois de relire quelques phrases ou de se rendre dans le lexique en fin de livre. Il me faut même parfois sortir le dictionnaire.  Obligée aussi de faire quelques recherches car certaines références me sont inconnues. Que vient faire Ugolin dans cette histoire ?  Moi le seul Ugolin que je connaisse, cultive des œillets et se pâme d'amour pour la belle Manon. Après recherches,  il fait peur le Ugolin en question ici.

J'ai particulièrement apprécié tout ce qui avait trait au siège de Paris et la multitude d'informations sur la vie quotidienne pendant cette période. Je vais enchaîner directement avec le tome 6 pour voir comment Henri IV, à  qui il aura fallu 5 ans après la mort de son prédécesseur pour être sacré roi, s'en sort pour ramener la paix dans son royaume.
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La Mort est mon métier

La mort est mon métier - Robert Merle

@editionsfolio



Le livre met en scène le personnage de Rudolf Lang, qui est « une re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess », écrite d’après les mémoires de Hoess lui-même (Le commandant d'Auschwitz parle) et le résumé, communiqué à l'auteur, des entretiens que le psychologue américain Gustave M. Gilbert eut avec Hoess dans sa cellule lors du procès de Nuremberg.

Ce roman est à la fois très dur, intéressant et dérangeant. Dur évidemment car il traite de la solution finale mise en place par le IIIe Reich, l'extermination systématique des juifs d'Europe de manière organisée, industrielle. On est dans l'horreur des camps, la froide planification de ces usines de la mort, la déshumanisation, l'abomination, le pire de ce que l'homme peut devenir. Il est intéressant car l'on suit le parcours de Lang depuis l'enfance, on voit toutes les étapes qui l'ont conduit à devenir un des rouages actifs de ce régime immonde et parce que l'on apprend certains détails historiques et techniques et l'on se rend encore plus compte de l'implacabilité du système nazi. On suit la mise en place de cette extermination à grande échelle, avec ces termes administratifs pour cacher l'horreur, ces hommes qui ont, comme des ingénieurs dans une usine, réglé les problèmes techniques, logistiques qu'ils rencontraient mais sans jamais se poser de questions morales, les ordres étant les ordres. Dérangeant car le livre est écrit à la première personne, l'auteur nous implique donc directement, autant vous dire que certains passage sont vraiment extrêmement difficiles à lire.

Ce roman n'est pas une lecture facile mais elle est importante, nécessaire.
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La Mort est mon métier

Né en 1900, Rudolf Lang grandit traumatisé par son père, un fanatique religieux qui terrorise femme et enfants en leur imposant des pénitences quotidiennes. Après deux tentatives infructueuses du fait de son jeune âge Rudolf parvient en 1916 à s'engager dans l'armée. Il participe à des massacres de masse en soutien à l'armée turque. Après la guerre il mène une existence incertaine, connaît le chômage, s'engage dans les corps francs. Sa vie de chômeur me fait penser à celle d'Hitler à la même époque. Rudolf adhère au parti nazi en 1922. Sa situation matérielle commence à s'améliorer avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Il est nommé à l'administration du camp de Dachau puis commandant du camp d'Auschwitz en 1940.



Dans ce roman rédigé à la première personne, sous la forme des souvenirs de Rudolf Lang, Robert Merle nous présente son personnage comme quelqu'un à qui le fait d'obéir à une discipline rigoureuse procure un sentiment de contentement et de paix. A l'armée, à l'usine, au camp de concentration, quand on lui donne un ordre il obéit sans discuter. Chargé de transformer le camp d'Auschwitz en usine de mise à mort il va s'atteler à cette tache avec le sens pratique et la conscience professionnelle qui le caractérisent. C'est assez glaçant de le voir réfléchir à la façon de "traiter" un maximum de "pièces" le plus efficacement possible. Il fait son métier sans affect, comme s'il n'avait pas affaire à des personnes. Le titre est particulièrement bien choisi.



Rudolf Lang a existé. Robert Merle nous annonce en préface qu'il s'agit en fait de Rudolf Höss, commandant du camp d'Auschwitz. A l'occasion du procès de Nüremberg il a été interrogé par le psychologue américain Gilbert qui fit un résumé de ces entretiens sur lequel s'est appuyé l'auteur en plus d'autres documents issus du procès. Le roman a été rédigé entre 1950 et 1952, c'est à dire peu de temps après les faits. La préface date de 1972. Bien avant Hannah Arendt et son concept de la "banalité du mal", Robert Merle montre que les bourreaux ne sont pas nécessairement des sadiques. "Il y a eu sous le Nazisme des centaines, des milliers de Rudolf Lang, moraux à l'intérieur de l'immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs "mérites" portaient aux plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'Etat. Bref, en homme de devoir: et c'est en cela justement qu'il est monstrueux" dit-il dans sa préface. C'est cette étude psychologique qui fait pour moi l'intérêt majeur de ce bon roman.



Vu la date de rédaction je relève quelques erreurs concernant les faits historiques. En préface on nous annonce un bilan de cinq millions de Juifs gazés à Auschwitz. Aujourd'hui ce bilan est estimé par les historiens entre 1.2 et 1.5 millions de morts. La présentation de Treblinka donne l'impression que ce centre de mise à mort fonctionnait comme Auschwitz avec un camp de prisonniers, ce qui n'était pas le cas: la grande majorité des victimes y ont été assassinées dès leur arrivée. Incarcéré en Pologne après Nüremberg, Rudolf Höss a écrit ses vrais souvenirs Le commandant d'Auschwitz parle, que j'ai maintenant envie de découvrir.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Fortune de France, tome 2 : En nos vertes a..

L'aventure des deux jeunes demi-frères du premier tome se poursuit à Montpellier.

Le récit, dans un style néo-vieux français, entre truculence et humour noir, est parfois répétitif car l'auteur utilise un vocabulaire assez réduit, ce qui plombe un peu la lecture.

L' histoire est émaillée de personnages (pelerins, brigands, aubergistes, curés, soldats, étudiants, femmes, jeunes filles) de toutes conditions et de toutes religions, qui nourrissent l'intrigue de sang, de larmes et d'autres humeurs. Ils manquent parfois d'épaisseur, mais leurs contradictions, volte-faces, faiblesses, permettent à l'auteur, avec un humour truculent, de se moquer de l'église, des médecins, des notables et des réformés eux-mêmes, et de dérouler dans une ambiance colorée ce morceau d'histoire de France peu glorieuse, s'agissant des débuts d'une guerre civile.

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La Mort est mon métier

Un classique du genre !

L'histoire incroyable d'un homme dont son honneur est d'exécuter les ordres quoi qu'il arrive. La création des camps d'Auschwich lui parait impossible à faire mais il le fait puisque cela est un ORDRE. Un roman superbement écrit où l'on découvre la vie des allemands pendant la période des deux guerres et le profil psychologique du concepteur de l'un des camps de la solution finale.
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Fortune de France, tome 8 : L'Enfant Roi

Poursuivant ma lecture de la prodigieuse saga de Robert Merle "Fortune de France" je quitte la période tourmentée des guerres de religion pour aborder l'âge classique et le 17ème siècle suivant les traces de Pierre-Emmanuel de Siorac , le fils de ce Pierre que nous avons suivi avec un plaisir gourmand au fil des premières "saisons", alors qu'il s'attache au service d'un jeune garçon solitaire à qui il a fait cadeau d'une petite arbalète et qui n'est rien moins que le futur Louis XIII.

Avec son talent de conteur hors pair, Robert Merle fait ici découvrir à son lecteur les coulisses de la Cour pendant la Régence de Marie de Médicis et donne vie aux personnages historiques du temps en les intégrant dans une riche trame narrative.

Quelle triste enfance a connue l'héritier de la couronne de France, trop tôt privé d'un père tant admiré, mal aimé par une mère indigne qui ne cessera de l'humilier et de le maintenir sous sa coupe, privé de tout soutien amical ou fraternel ! Dès son plus jeune âge il devra s'habituer à dissimuler ses émotions et à se méfier de tous et la situation de cet enfant perce le cœur tant le malheur émeut quand il frappe les plus jeunes.

C'est un portrait à charge de Marie de Médicis qui est présenté dans le roman qui nous la montre incapable politiquement, vaniteuse, sotte et désagréable envers tous. Le couple Concini qui gravite dans son orbite s'enrichit aux dépens du royaume et multiplie les exactions ce qui provoque émeutes et révoltes mettant en péril l'unité du pays.

Au milieu de cette période troublée, Pierre-Emmanuel vit une belle histoire d'amour avec celle qui devait lui enseigner l'allemand et sympathise avec le Médecin du Roi, ce fameux Heroard qui a laissé tant de détails précis sur la santé de son patient.

Quelle meilleure façon de découvrir l'histoire de France que de se plonger dans un roman écrit d'une plume vive et alerte, qui présente un récit foisonnant et ne laisse jamais le lecteur se détourner en chemin tant le texte se lit avec plaisir.

On n'a qu'une envie quand on est parvenu à la fin de ce volume, c'est de découvrir la suite sans tarder... Et c'est là le meilleur hommage qu'un lecteur puisse rendre à un romancier!
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Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Quel extraordinaire plaisir de retrouver après tans d'années, un plaisir intact à la lecture de cette formidable saga "Fortune de France" qui met en scène un si attachant héros Pierre de Siorac, fils cadet du baron de Mespech en Périgord, qui après avoir terminé ses études de médecine à la faculté de Montpellier, rentre au bercail où il se trouve contraint à un duel avec l'ennemi de sa famille le sinistre Fontenac qu'il va à son corps défendant , dépêcher dans l'au-delà...Pour échapper à la sanction judiciaire qui lui pend au nez, le voici obligé de monter à Paris pour quérir la grâce du Roi.

Or nous sommes en l'été 1572, et si la belle Margot s'apprête à épouser le huguenot Henri de Navarre, l'heure n'est pas à la réconciliation entre les chrétiens et il y aura grand péril à se trouver entre les murs de la "bonne ville" le jour de la Saint Barthélémy.

D'un bout à l'autre, Robert Merle passionne son lecteur en narrant par le menu la découverte de la capitale par la petite bande des périgourdins, avec un luxe de détails historiques et de précisions piquantes. Bien mieux qu'une série télé de la BBC qui pourtant donne furieusement dans l'authentique ! Car on s'y croit ! et on plonge à corps perdu dans cette ville puante et surpeuplée, pleine de chausse-trappes pour nos héros mais aussi d'attraits liés à la proximité du pouvoir. Sur les pas de Pierre, on entre dans le Louvre et on fait connaissance avec les grands personnages de l'époque dont l'historicité est parfaitement respectée par l'auteur.

Au final, la Saint Barthélémy comme si on y était ! En technicolor et son surround ! Impossible de lâcher le roman tant qu'on n'est pas rassuré sur le sort du gentil Pierre , toujours aussi vaillant et généreux, amoureux de toutes les femmes, et surtout empli d'une bienveillance remarquable pour un homme de son époque.

Rarement un roman historique ne m'a comblée à ce point tant par les rebondissements multiples d'une intrigue parfaitement ficelée que par la langue employée toujours aussi savante et savoureuse.

Si seulement on pouvait mettre six étoiles ....

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Malevil

je continue de parcourir la littérature liée à un collapse/effondrement passé ou celui à venir.

J'ai bien aimé Malevil, très bien écrit et ficelé. Peut-être juste un peu de déception vers le 3e tiers puisque la gouvernance de type anarchique au château est passée aux pleins pouvoirs pour l'un d'eux.
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Malevil

Un matin de 1977, Emmanuel, Meyssonnier, Peyssou, Colin, Thomas, la Menou et son fils Momo connaissent l'enfer. D'un seul coup, la température augmente considérablement : c'est le feu de la catastrophe qui ne fait que les frôler. En réalité, ces personnages viennent d'échapper à un accident nucléaire majeur, dont on ne sait s'il a été volontaire ou non, et qui a dévasté le monde entier. La terre est brûlée ; brûlés les végétaux, brûlés les mammifères, les insectes, toute la vie animale. Leur survie, ces personnages la doivent à la cave où ils se trouvaient : la cave du château de Malevil. Château anglais dans le Périgord, Malevil est une forteresse médiévale qu'Emmanuel a restauré patiemment, espérant y animer des visites, y élevant déjà des chevaux. Survivre à pareil cataclysme est un exploit ; encore faut-il que cette survie s'inscrive dans le temps. Car le monde, alors, n'est plus, et ces hommes et cette femme se trouvent, tel Robinson sur son île, coupés - à jamais - de la civilisation qu'ils ont connue. Roman d'aventure et d'anticipation, Malevil est avant tout une narration formidable et un examen de la politique au sens premier du terme : Robert Merle donne à voir les mécanismes qui régissent la vie dans la cité, c'est-à-dire en communauté.



La description du désastre nucléaire - et de la façon dont les personnages principaux le vivent, terrés dans la cave - suffirait à démontrer la maîtrise narrative de Robert Merle. Celle-ci ne se dément pas tout au long des six cents pages. Les descriptions techniques ou topographiques sont minutieuses sans être barbantes, la psychologie des personnages est suffisamment exploitée pour être crédible, les rebondissements viennent casser à bon escient les phases d'accalmie. La lecture du roman est très agréable, rythmée efficacement par les dialogues. Sur la forme, Robert Merle a fait le choix d'un compte-rendu des événements tenu par Emmanuel et augmenté de notes complémentaires livrées par Thomas : ainsi se trouve-t-on au plus près des événements. La narration est chronologique, ce qui donne à voir l'évolution du groupe et de la situation politique de Malevil. Ce choix de la simplicité contribue à la fluidité du récit.



Malevil est un roman éminemment politique. Il raconte ce que c'est de vivre en communauté, les choix que cela implique, les rapports de force que cela engendre. Ôtés les éléments de confort technologique et les habituelles conventions sociales : qu'est-ce qui lie les hommes et les femmes entre eux ? Dans le contexte de Malevil, le souci premier est celui de la survie, donc de la préservation des personnages en tant qu'eux-mêmes, mais aussi de l'espèce humaine. On comprend, peu à peu, que les survivants de Malevil ne sont pas seuls. D'autres groupes restreints ont survécu de qui a été une destruction instantanée, absolue et définitive du monde. Ce qui fait, très tôt, la force de Malevil réside dans la cohésion sociale. Cohésion facilitée parce qu'Emmanuel, Meyssonnier, Peyssou et Colin sont des amis d'enfance, que la Menou et Momo ont servi l'oncle d'Emmanuel, qu'Emmanuel s'est pris d'affection pour le jeune Thomas, géologue qui vient de la ville. Le lien existait avant la catastrophe et il perdure. Le groupe parvient à survivre dans un premier temps, car il se connaît et parce que les uns et les autres possèdent des compétences utiles : agriculture, bricolage ... D'autres groupes, croisés par la suite, comme les bandes errantes, ne semblent pas avoir ces compétences, et elles en sont réduites à la misère la plus profonde. La survie commande au groupe de Malevil leurs premières actions : c'est contraint par elle que le groupe se structure.



La politique primitive de Malevil peut être résumée en deux questions : qui fait quoi ? qui décide ? A la première question, on répond par les spécialités de chacun : Peyssou est agriculteur et maçon ; Colin et Meyssonnier sont d'habiles bricoleurs ; Emmanuel est éleveur. A la deuxième, le groupe répond en organisant une démocratie primitive et imparfaite : la Menou, par son statut de femme, est exclue de la prise de décision. Momo, son fils, arriéré mental, est un enfant dans un corps d'homme. La fonction de chef semble, dès le début, occupée par Emmanuel, ce qui sera officialisé plus tard. Semble donc cohabiter deux conceptions politiques a priori opposées, mais qui fonctionne dans ce groupe politique très réduit : d'une part la mise en place d'une vie démocratique animée par des assemblées décisionnelles, et d'autre part la seigneurisation d'Emmanuel qui devient abbé (chef spirituel) et militaire de Malevil. Démocratie imparfaite, toutefois, car les femmes sont exclues de la prise de décision, et seigneurisation incomplète, car Emmanuel ne consent à prendre les pleins pouvoirs qu'en cas d'urgence. La rencontre avec les gens du bourg voisin de La Roque et avec la bande armée de Vilmain montre un autre modèle politique. Dans les deux cas, les groupes sociaux sont dirigés de façon autoritaire et autocrate par un individu qui possède soit l'avantage spirituel (c'est le cas de Fulbert, autoproclamé curé puis évêque de La Roque), soit l'avantage militaire (Vilmain), en tous les cas un avantage charismatique. Cela dit, la puissance de Vilmain est assumée quand celle de Fulbert repose sur la manipulation psychologique. Vilmain règne par la terreur physique ; Fulbert domine par la confiscation des biens qu'il a organisée dès le départ.



La démocratie malevilaise s'accompagne d'une collectivisation des biens : ce communisme primitif donne à chacun le sentiment de défendre son bien propre. Cette unité, toutefois, est doublement menacée : par la place de la femme et par celle de la religion. Les femmes - la Menou puis les nouvelles arrivantes : Miette, sa sœur Catie, sa grand-mère Falvine, la jeune Evelyne puis, plus tard, Agnès - sont exclues du pouvoir politique. Elles ne participent pas aux travaux de force, sauf à la guerre, où Emmanuel privilégie le nombre. Elles restent confinées aux tâches domestiques : entretien de la maison, soin des animaux, cuisine. Toutefois, leur place est valorisée par leurs ventres : Miette, Catie et Evelyne sont les êtres dont la vie vaut le plus cher, car elles peuvent donner la vie, et donc préserver l'espèce. Cette misogynie est l'un des éléments dérangeants du roman, bien que la liberté sexuelle des femmes y soit défendue. La femme, dans Malevil, est traitée en inférieure, au même titre que Momo, attardé mental. A la fin du roman, la place potentielle de Judith dans la reconstruction de La Roque montre bien que, si le monde d'après est nouveau, il a gardé de vieux réflexes misogynes. La menace que constitue l'attrait sexuel que constituent les corps féminins est rapidement levée : les libertés sexuelles que prennent les femmes annulent toute mise en compétition des égos masculins. L'autre menace est celle de la religion. Thomas et Meyssonnier sont athées quand les autres sont catholiques, hormis Emmanuel, qui est plutôt agnostique.



La religion occupe une place majeure du roman. A La Roque, elle est un élément de contrôle social que Fulbert utilise à merveille. C'est d'ailleurs parce qu'il rencontre des résistances à Malevil qu'il s'engage dans une lutte à mort contre ses voisins. Le rite catholique, particulièrement, qui comprend la confession et la communion, donne au curé une place centrale dans la société, ainsi qu'un pouvoir sur les âmes, notamment de marginalisation des individus. Plus simplement, à Malevil, la religion est réduite à son rôle social. Emmanuel, puis Meyssonnier et Thomas consentent à communier, puisqu'ils estiment que l'assemblée des fidèles est un facteur de cohésion sociale.



La guerre et le progrès sont d'autres thèmes majeurs de Malevil. Le progrès est placé en opposition avec le retour à la terre qu'induit le cataclysme nucléaire. Retour à la nature, respect du temps de celle-ci. Cependant, dans une vision linéaire du temps, le progrès induit un retour à l'état d'avant la catastrophe : un équilibre de la terreur basé sur l'arme atomique. Meyssonnier lui-même s'interroge sur le caractère souhaitable du progrès qui implique ontologiquement la destruction du monde. C'est d'ailleurs le chemin que semble choisir les Malevilais en souhaitant une reprise des recherches à caractère scientifique. Le progrès est donc un objet de foi et de méfiance : il est la cause de la catastrophe, mais il est souhaitable, car il induit un confort supplémentaire pour les personnes. Il est souhaitable, car il implique des bienfaits, notamment celui de la médecine dont Malevil finira par manquer cruellement. Enfin, le progrès est aussi pourvoyeur d'armes dont on se sert pour se défendre. La guerre, elle, est constitutive du genre humain : elle est dans l'ordre naturel des choses. Elle est nécessaire pour les gens de Malevil pour se défendre : elle est donc, selon Emmanuel, légitime. Mais, même dans ce cas, elle demeure cruelle ; en témoigne le massacre des errants qui se sont rués sur le blé encore en herbe pour le manger. A la guerre légitime des Malevilais s'oppose celle, illégitime, de la bande de Vilmain ou de celle, menée par procuration, par Fulbert. Vilmain se rend coupable d'exactions : meurtres de femmes et d'enfants, viols ... lorsqu'Emmanuel, même vainqueur, est magnanime (ainsi la victoire contre la ferme de l'Etang a pour conséquences la déportation des biens et des personnes y vivant, mais cela dans un esprit d'intégration pleine et entière à la communauté malevilaise). On retrouve cette même mesure dans les autres victoires militaires, où Emmanuel privilégie, autant que faire se peut, les vies humaines (y compris contre la bande de Vilmain). La guerre, clairement, continue la politique dans une sorte de jeu géopolitique local. Elle est aussi l'expression la plus visible d'une violence latente dans ces micro-sociétés (ex. : les inégalités hommes femmes, ou les hiérarchies dans les groupes sexués : la Menou traite avec rudesse les autres femmes de Malevil). Coiffée de légitimité, car nécessaire à la survie, la guerre que pratiquent les gens de Malevil serait une guerre morale. Elle est l'exemple le plus extrême de ces choses de la vie d'avant que les Malevilais ont conservées. La morale, convention sociale dont on pourrait croire qu'elle a été soufflée avec l'embrasement nucléaire, est elle aussi bien présente : ainsi le voit-on dans les débats sur la monogamie, sur la place de la religion dans une société sans Eglise, et sur la question de la différences de liberté sexuelle entre les hommes (qui peuvent être libres) et les femmes (qui ne le peuvent pas, selon la Menou).



Il faudrait tout de même dire un mot d'Emmanuel. Garçon célibataire d'une quarantaine d'années, il fut directeur d'école. Il a restauré Malevil, s'est lancé dans l'élevage de chevaux. Enfant, il admirait son oncle protestant (donc marginal dans la société périgourdine) et il a fait de son château un élément marquant du paysage naturel et économique de la ville de Maléjac. Avant la catastrophe, il envisage de briguer la mairie avec ses amis. Après l'événement, il est l'incarnation du pouvoir politique, militaire et religieux. Autrement dit, il est l'homme providentiel. Il fait preuve d'autorité et de tact et ménage les sentiments de chacun (à propos de sentiment : hormis l'amitié virile et l'amour platonique, les sentiments amoureux sont très rarement évoqués dans Malevil, ce qui donne l'impression d'une évacuation bien pratique pour le déroulé de la narration, mais qui évidemment manque dans cette étude des comportements humains en micro-société). Il a des rapports faits de confiance et de méfiance avec Thomas, qui représente la science à Malevil ; il flatte l'égo blessé de Colin (qui souffre de sa petite taille), s'attache les sentiments des gros bras aux grands cœurs (Peyssou et Jacquet) et sait se reposer sur l'expérience de son second (Meyssonnier). Il refuse d'être l'unique objet d'amour pour Catie et Miette, n'aime réellement que l'adolescente Evelyne, et encore de façon platonique. Il sait enfin reconnaître rapidement les qualités des hommes extérieurs à la communauté (Hervé et Maurice, de la bande de Vilmain). Son caractère facilite la narration de Robert Merle (qui, en retour, ne lui offre aucune réelle opposition interne à Malevil). Il est, pour finir, un personnage fondamental qui permet à l'auteur de construire son aventure de façon fluide et de dresser ainsi, dans l'enfer post-apocalyptique, le portrait du meilleur des mondes possibles.
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Les Hommes protégés

Les écrivains de SF (même publié en blanche) ont de l'imagination à revendre : inventer un monde où les femmes seraient au pouvoir ! La suspension consentie de l'incrédulité n'a qu'à bien se tenir.



Une épidémie mortelle frappe la gente masculine. Afin de continuer à faire tourner la machine, les femmes s'installent au pouvoir, politique, économique et social. Renversement des rôles sociaux avec à la tête de la Maison blanche, une féministe pure et dure. Le Dr. Martinelli travaille sur la recherche d'un vaccin, mais comme il est un mâle, il est protégé des autres hommes pour ne pas être contaminé. Toute la question est de savoir si il est protégé ou prisonnier ?



Le combat féministe ne date pas d'aujourd'hui. Déjà dans les années 60-70, certaines avaient voulu quitter les fourneaux. Robert Merle, qu'on ne présente plus (Malevil, La mort est mon métier) avait alors imaginé un monde matriarcal oppressant pour les quelques mâles restant.

Comment après des années de patriarcat, changer la société ? La ligne revancharde prônée par la présidente des Etats-Unis provoque un séisme, les hommes deviennent des parias. certains, pour montrer leur bonne foi, préfèrent devenir ablationnistes (je vous laisse le soin d'imaginer ce qu'il en retourne), d'autres choisissent la liberté et ses chemins de traverse et d'autres, de part leur connaissances, sont protégés pour servir les intérêts patriotiques.



Dans un monde en huis clos, l'auteur distille peu à peu les éléments de cette société, en tirant les conséquences psychologiques et sociétales d'un tel paradigme. D'un début outrancier, une dictature féministe, chaque personnage apporte par la suite une touche de nuance, en particulier le Dr. Martinelli qui s'interroge de plus en plus sur l'ancien monde patriarcale et misogyne.

Le thriller pêche par moment mais nous sommes légèrement dans la Commedia dell'arte même si le fond est sérieux. Certaines situations sont surjouées, le personnage principal est un peu macho, un charmeur italien qui a du mal à ne plus tenir le haut du pavé. Ce qui fait que l'on passe un bon moment de détente, tout en se posant quelques questions sur l'égalité entre les sexes et quelques milliers d'années d'oppression masculine.



Un roman qui n'a rien perdu sa force critique
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Week-end à Zuydcoote

En 1940, trois cent mille hommes sont cernés dans la poche de Dunkerque: ils ne peuvent retrouver la liberté qu'en s'embarquant sur des navires anglais qui, sous le bombardement des avions allemands, vont et viennent à travers le détroit.

Une grande page d'histoire... racontée à travers quelques hommes, des soldats qui entre Bray-Dunes et Zuydcoote attendent, qui attendent deux choses, ou d'être tués ou de pouvoir s'échapper. Jeanne, une fluette gamine de 15 ans, mettra un peu de fraicheur dans cette tragique histoire...
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Malevil



Donner un ressenti sur un roman tel que celui-ci c'est vraiment délicat, un livre qu'on m'a fortement conseiller de lire.

C'est la catastrophe que l'on craint le plus, la bombe atomique, elle a frappé la France et heureusement nos personnages étaient bien cachés dans la cave du château de Malevil.

Quelques personnes vont s'en sortir, ils leurs restent, quelques poules, une vache et une jument, et le château pour les protéger du danger.

J'ai été vraiment passionnée par cette histoire qui m'a comme emportée dans une époque lointaine, je me sentais vivre avec eux à l'époque du moyen-âge, mais non c'est bien dans les années 70.

Emmanuel, propriétaire du Château de Malevil va devoir porter un lourd fardeau sur ses épaules et jusqu'au bout, il va nous faire vibrer.

On va vivre de terribles moments de guerre où le sang coule à flot, des désaccords entre les meneurs vont s'empirer, certains ont sûrement le pouvoir qui leur monte à la tête.

Les femmes vont susciter la convoitise de certains hommes et parfois les pousser jusqu’au meurtre, les vies s’envolent comme si plus rien n’avait d’importance.

Mais heureusement grâce à Emmanuel, la tête bien sur les épaules, il va faire régner l’ordre dans ce troupeaux de gens perdus.

Danger, Peur, et Vivre, trois mots qui décrivent bien ce chef-d’œuvre de Robert Merle que j’ai lu avec pa
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Les bons romans historiques me passionnent et Robert Merle est un maître en la matière. C'est dire le plaisir que j'ai eu à lire (enfin !) ce premier volume de "Fortune de France".

Premier cercle, celui d'une famille protestante, celle du narrateur, Pierre de Siorac, qui dresse la chronique familiale centrée autour de son père et du meilleur ami de celui-ci, acharnés tous deux à augmenter et à défendre leur domaine de Mespech.

Deuxième cercle, celui de la province du Périgord, qui nous fait croiser La Boétie, Montaigne et autres figures illustres.

Troisième cercle, enfin, celui d'un pays où décisions et privilèges des princes et gouvernants influent directement ou en rebond sur l'existence des personnages des premier et deuxième cercles.

Cette porosité entre les différentes sphères construit une intrigue solide et passionnante et crée les linéaments d'une analyse des évènements historiques et de leurs effets dans toutes les couches de la société de l'époque.

Cette démarche stimulante est soutenue par une écriture voluptueuse qui mêle bellement langue ancienne, parlers locaux et style actuel. En un mot, j'ai hâte de suivre Pierre de Siorac dans sa découverte de Montpellier et de savoir comment sa famille huguenote va traverser les prémices des guerres de religion.

Vite, la suite !!

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Le Propre de l'homme

Un couple de scientifiques qui décident d'adopter une petite chimpanzée qu'il élèveront tout en l'étudiant.

On lui apprend la langue des signes et Chloé fait preuve d'une remarquable capacité non seulement à se servir des mots mais aussi à associer des idées pour créer de nouveaux mots. Chloé est attachante car si peu nous sépare d'elle. Chloé est bouleversante quand elle compare son image dans le miroir à celle de la petite fille du couple. La fin est triste aussi... Etant sensible au sujet des animaux je sais que je suis sortie très remuée de cette lecture et que je l'évoque comme un lointain souvenir car ce qui me touche trop dans un livre je n'ai parfois pas le courage de le réaffronter une seconde fois. Ce que je peux dire c'est que Robert Merle narre cette histoire avec sensibilité et intelligence, qu'il s'appuie sur des données scientifiques pour nous parler des réactions de la petite Chloée et que si elle parait si "humaine" ce n'est pas par le fruit de son imagination. Il donne donc à réfléchir sur ce qui nous différencie des animaux et par là sur la manière dont nous les considérons. A propos des grands primates, je pense que c'est Nicolas Hulot qui a dit "un jour nous aurons honte d'avoir osé les enfermer et de les avoir traités de cette façon". Indéniablement cette histoire ne peut que nous mettre d'accord avec cette affirmation.
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La Mort est mon métier

Voila un livre qui est resté longtemps dans ma PÀL (Pile À Lire) avant que je ne trouve l’envie de le lire. Faut avouer que je ne suis pas spécialement féru de romans témoignages traitant de l’une ou l’autre des Guerres Mondiales.



Puis, j’ai sorti Être sans destin d’Imre Kertész de ma bibliothèque dans laquelle il se faisait oublier. Et ce témoignage d’une victime d’un camp de concentration a été une révélation sur le comportement d’un déporté, son acceptation du pire.



Alors, La mort est mon métier, ayant pour sujet l’autre côté de ce funeste miroir, devenait une obligation. Et le portrait que dresse Robert Merle de Rudolf Lang (Rudolf Hoess dans la réalité), pierre angulaire de l’industrialisation du génocide, s’avère de la même manière que Être sans destin, une révélation sur les fondements qui ont permis d’arriver au pire.



D’une certaine manière, ses 2 romans apportent les réponses lorsqu’on se demande: comment? La mort est mon métier s’avère très instructif quant à la dérive de certaines « valeurs » comme l’obéissance, le patriotisme, la rigueur… Entre de mauvaises « croyances », le bon devient le pire. Si on ajoute un climat de peur, de terreur avec la stigmatisation d’un groupe particulier, d’une ethnie ou d’une religion; si on ajoute une crise sociale, on crée le terreau à la manipulation de masse.



Mais de quelle époque parle mon propos? Les parallèle sont si nombreux qu’aujourd’hui est hier se confondent.



La mort est mon métier est un roman sur base de faits historiques extrapolé sur la base de l’entretien de Rudolf Hoess par le psychologue américain Gilbert durant le procès de Nuremberg…

La suite de la chronique sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-mort..
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Fortune de France, tome 8 : L'Enfant Roi

J'avais déjà lu ce tome de la saga "Fortune de France " dans mon adolescence, mais quel plaisir de relecture.

Je crois que mon amour pour la plume de l'auteur ; qui allie si bien vieux français et langue d'oc; et ma tendresse pour le roi Louis XIII sont indéfectibles et immémoriaux.

Ici, nous est conté dans "L'Enfant Roi "les jeunes années de ce roi.

De 9 ans, l'âge auquel le couteau de Ravaillac le sépara à jamais de son bien aimé père Henri IV jusqu'à sa prise de pouvoir en sa quinzième année.

Comment ne pas s'attacher a ce tout jeune enfant.

Mal aimé, brimé, et humilié par sa mère la redoutable Marie de Medicis qui préfère le pouvoir et la pécune à l'amour filiale.

Entouré de forces halouses et hostiles, il doit faire face à l'impudence des époux Concini et des Grands prêt à dévorer son royaume. Le clergé n'est d'ailleurs pas en reste plus soucieux des droits de l'Eglise que des siens.

Louis n'est pas un grand parleur. Souffrant de bèguement, il est sciemment tenu dans l'ignorance et infantilisé. Il cache pourtant une riche personnalité, une vivacité d'esprit et une mémoire remarquable.

Il tient en très haute estime ses prérogatives royales. Sa clairvoyance et sa fermeté annonce déjà le style mesuré et majestueux qui sera celui de son illustre fils.

Heureusement dans ce dedale périlleux de la Cour il trouvera quelques personnes dévouées toujours désireuses de le secourir dans le desert de son existence.

Le narrateur temoin déjà croisé dans le précédent tome "La volte des vertugadins" est de ceux-là.

Pierre Emmanuel, chevalier de Siorac est fraîchement nommé Premier gentilhomme de la Cour du roi grâce au soutien de sa truculente "marraine", la Duchesse de Guise.

Basé sur une documentation foisonnante ponctuée de piquantes anecdotes, une langue drue et verte non sans humour et des portraits précis et pétillant ce roman ravira les amateurs d'Histoire et d'intrigues.

Les quelques 500 pages se lisent à bride abbattue et l'on trepigne telle la splendide jument alezan du narrateur de chevaucher tambour battant vers le prochain tome qui je l'espère sera riche en nouvelles aventures.
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Malevil

J'en ai mis du temps à lire ce roman!! Pas parce qu'il est mauvais, loin de là! Au contraire, il est d'une richesse et d'une densité extraordinaire. Je me devais donc de le picorer petit à petit et bien digérer les événements racontés.



Le langage employé est d'une poésie rustique qui ne m'a pas laissée de marbre. Et c'est intelligent d'avoir usé de ce registre familier pour conter une histoire aussi terrifiante. C'est un post-apocalyptique qui, pour une fois ne me donnera pas de cauchemars, quand bien même je n'aimerais pas vivre que que j'ai lu.



Les personnages sont fouillés , profonds, tous autant qu'il sont, même les personnages secondaires.



Cette histoire est prétexte à aborder de nombreux sujets de société, avec élégance souvent, avec brutalité parfois mais toujours dans un certain respect. En tant que femme et féministe, certains passages m'ont bien sûre fait tiquer avant de me souvenir qu'il s'agit d'une autre époque et surtout d'un roman.



Je garde une grande tendresse pour les habitants de Malevil et pour ce pavé. Délicieux moment de littérature!
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Malevil

Une explosion atomique, une poignée de survivants, un château, des terres.Comment définir les tâches à accomplir et redistribuer les rôles pour que fonctionne cette petite communauté ? Comment faire pousser de quoi manger ? Comment se fournir en outils quand les matières premières manquent car elles sont fort lointaines et de toutes façons plus transformables ? Comment se prendront les décisions ? Comment… Questions pratiques, questions éthiques… questions de survie : nécessité de réinventer la vie. Et puis : y a-t-il d’autres survivants ? Roman d’anticipation des plus actuels, à l’heure où l’énergie nucléaire est un débat de plus en plus récurrent, Malevil élude pourtant totalement le « comment en est-on arrivé là ? » pour se concentrer sur l’entreprise humaine. Un roman des plus captivants, une robinsonnade qui peut se lire « simplement » comme un roman d’aventure ou pousser à des réflexions infiniment intéressantes sur les choix individuels et les choix de société. Dans les deux cas, un pavé qui se lit d’un trait. Grandiose.
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Malevil

J'ai toujours aimé les fictions post-apocalyptiques, car elles permettent des quasi huis-clos dans un espace étendu, une poignée de survivants isolés dans une immensité.



De La route de McCarthy, au Fléau de King, en passant par le Monde enfin d'Andrevon, Je suis une légende de Matheson, et la quasi totalité de l'oeuvre romanesque de Barjavel (qui porte souvent sur ce sujet), la fiction permet de concentrer les traits des humains, les bons mais surtout les mauvais. Dans un monde sans loi, le pire n'est jamais loin...ni l'avènement de l'ordre nouveau.



Malevil est dans la bonne moyenne dans cet ensemble, un peu daté, profondément rural, et au voisinage de la robinsonnade. Les ressorts humains sont bien transcrits, mais on n'est parfois proche de la caricature dans les comportements. Ainsi, les femmes sont pour l'essentiel réduites à deux choss : les tâches ménagères, et les parties de jambe en l'air...



La lecture reste agréable : les plaisirs sont purs mais les envies sont mesquines, la vie est plus insaisissable que jamais, et la mort toujours aussi absurde. Le destin ne tient qu'à un fil, pourtant on s'évertue à jouer avec de grandes paires de ciseaux...
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