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Critiques de Robert Merle (1113)
Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Dans ce volume trois Pierre de Siorac est le témoin épouvanté du massacre de la Saint Barthélemy, initié probablement par la volonté du roi Charles IX et de sa mère Catherine de Medicis, dans un Paris livré à la fureur populaire catholique. La verve de Robert Merle est toujours présente et les nombreux personnages sont très attachants.
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Fortune de France, tome 13 : Le glaive et l..

Fortune de France

Tome 13

Dernier tome de la série.

Ouf enfin terminé ! Car ce dernier tome n'est franchement pas une réussite. Je me suis même demandé si je n'allais pas abandonné sa lecture. J'ai juste continué parce que je trouvais ça dommage d'abandonner à 200 pages de la fin de la série.

Ici, trop de répétitions! Certaines informations sont répétées de très nombreuses fois dans le tome et l'auteur pour le faire utilise les mêmes phrases. Cela arrive même sur deux pages qui se suivent.

Ensuite, le narrateur est parfois le duc d'Orbieu et parfois l'auteur lui- même ce qui rend la lecture peu agréable. J'avoue avoir peu apprécié la référence à Victor Hugo ou en encore aux années 1960.

Un mot cependant sur l'ensemble de la série: j'ai mis une dizaine de mois pour la lire et certains tomes m'ont passionné, d'autres un peu moins mais j'y ai appris de nombreuses choses. Cela restera pour moi une série que l'on peut recommander malgré ce dernier tome très décevant
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Fortune de France, tome 12 : Complots Et Ca..

Fortune de France

Tome 12

Je m'approche tout doucement de l'épilogue de cette série que j'ai adorée.

Pourtant ce tome m'a laissé de marbre. Je me suis un peu ennuyée, peut-être parce que les deux tomes précédents sur le siège de la Rochelle m'avaient passionné. Ici, ce sont plutôt des intrigues de cour qui agitent le royaume et j'avoue que cela m'a semblé un peu fade.

Je verrai bien ce que donne le dernier tome et si j'y retrouve le plaisir que m'a procuré les tomes précédents.
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Week-end à Zuydcoote

Dans les premières années qui suivirent la Seconde guerre mondiale, les écrivains français se trouvèrent devant deux choix : tourner la page et parler d’autre chose (même si, en filigrane, ou de façon subliminaire, la guerre était toujours là), ou bien évoquer le conflit dans toutes ses manifestations, à titre de témoignage, de justification, de dénonciation, ou encore pour en démontrer l’absurdité et l’inhumanité. Les écrivains qui optent pour la première option se réfugient dans le fantastique poétique (« L’écume des jours » de Boris Vian – 1946, « Le pays où on n’arrive jamais » de André Dhôtel - 1955), les sagas historiques et/ou familiales (« Les Boussardel » de Philippe Hériat – 1939-1968, « Les Grandes familles » de Maurice Druon – 1948-1951, « Tant que la terre durera » de Henri Troyat – 1947-1950, on peut citer également Jean Hougron ou Paul Vialar), ou le roman traditionnel (Colette, Giono, Genevoix, etc.) C’est également dans ces années-là que se forgent les romans policiers et d’espionnage, avec l’essor de collections-phare comme Fleuve-Noir ou les Presses de la Cité…

Les écrivains que la guerre a inspirés, sont nombreux, et abordent le conflit sous tous ses angles : les épisodes militaires (« La Vallée heureuse » de Jules Roy - 1946, « Week-end à Zuydcoote » de Robert Merle – 1949), l’Occupation (« Les Forêts de la nuit » de Jean-Louis Curtis – 1947, « Mon village à l’heure allemande » de Jean-Louis Bory – 1945, « Au bon beurre » de Jean Dutourd – 1952), la Résistance, passive ou active (« Le Silence de la mer » de Vercors – 1942, « L’Armée des ombres » de Joseph Kessel – 1943, « Drôle de jeu » de Roger Vailland – 1945) sans parler des vicissitudes des populations persécutées (« Les eaux mêlées » de Roger Ikor – 1955, « Le dernier des Justes » d’André Schwartz-Bart – 1959, « L’Education européenne » de Romain Gary – 1945), pour ne citer que quelques titres parmi des dizaines d’autres…

« Week-end à Zuydcoote » raconte les aventures d’un groupe de français perdus dans la tragédie de la guerre. Si vous voulez, c’est un peu la 7ème compagnie, mais en version tragique et en dérisoire. Nous sommes en 1940. Dans la poche de Dunkerque des centaines de soldats français sont bloqués et attendent pour passer en Angleterre. Quatre soldats du 110ème RI, Julien Maillat, sergent, Pierson, aumônier catholique, Alexandre, ingénieur dans le civil, et Dhéry, roi du système D, survivent au quotidien entre les bombardements, les moments de saine camaraderie, les drames, les exploits personnels, l’illusion de bonheur éphémère…

Robert Merle, dont c’est le premier roman – et un coup de maître, est-il nécessaire de le souligner -, nous livre ici un tableau magistral : tout y est à l’image du titre : « Week-end à Zuydcoote », on se croirait parti sur la plage pour une bronzette avant un plongeon dans la grande bleue. Le plongeon, on l’a, oui, mais c’est dans les trous d’obus, dans la boue et dans le sang. Tout est paradoxal ici : entre ce que l’on désire et ce que l’on a, entre ce qui nous tend les bras et ce que de toute évidence on n’aura jamais, entre le déploiement de tout ce qui est mis en place et le résultat dérisoire qui en découle, la guerre est dépeinte dans toute son absurdité : nos héros (ou anti-héros, si, héros quand même) sont des fourmis sur cette plage, leur existence propre, si complète, si riche qu’elle soit, est soumise au pied qui va les écraser, et qui ne le sait même pas. Robert Merle n’est pas très loin d’Albert Camus, sur ce point (ils sont nés en Algérie tous les deux, est-ce que ça joue ?)

En 1964, Henri Verneuil a tiré du roman un film remarquable, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Julien Maillat. A visionner en complément du livre…

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Le Jour ne se lève pas pour nous

Bréviaire du parfait sous-marinier, ce récit nous transporte dans tous les recoins d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins, pendant les 70 jours d'une mission durant laquelle l'équipage, contraint à la discrétion la plus absolue, ne verra pas le jour une seule fois. Le narrateur, grâce à son poste privilégié de médecin militaire, recueille les confidences de tous les membres d'équipage, et dresse le portrait de tous les métiers nécessaires au bon fonctionnement de ces joyaux de la Marine. Instructif, pédagogique, alerte dans les premières dizaines de pages, ce récit prend très vite des allures de "Désert des Tartares" tant l'ennemi y est insaisissable et l'action famélique.
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Madrapour

Robert Merle, pour des tas de raisons, figure depuis longtemps dans la liste de mes auteurs favoris. De tous ses romans (il n’y en a pas tant que ça, treize seulement plus la saga « Fortune de France », et sur ces quatorze titres une bonne dizaine de chefs-d’œuvre), « Madrapour » (1976) reste un de mes préférés. Moins célèbre que « Week-end à Zuydcoote », « L’Ile » ou « Malevil », ce roman allégorique nous met en face des plus grandes questions existentielles, non pas de façon théorique style leçon de philo, mais doucement, à travers une histoire étrange, à la limite du fantastique et de la science-fiction, une espèce de fable mystérieuse qui capte le lecteur dans ses filets et ne le lâche pas.

A une époque indéterminée, à l’aéroport de Roissy (mais ç’aurait pu être n’importe où) un avion décolle en direction de Madrapour (ville imaginaire à consonnance indienne). A son bord une quinzaine de personnes, de nationalités différentes, de classes sociales diverses, se déplaçant personnellement ou professionnellement, voyagent en première classe dans un compartiment où les fauteuils sont disposés en rond. Un des passagers, Sergius Wladimir, est le narrateur de ce vol où, dès l’embarquement, tout est bizarre. Deux hindous prennent les passagers en otage et exigent d’être débarqués. On s’aperçoit alors qu’il n’y a pas d’équipage (hormis l’hôtesse) et que l’avion est dirigé depuis la terre par une entité indéfinie qui s’appelle « Le sol » Les hindous débarqués, l’avion repart, une étrange maladie saisit alors les voyageurs. Un autre passager est débarqué. Le Sol ordonne à l’hôtesse de distribuer des cachets d’Onidril, une drogue euphorisante. Sergius comprend alors que lui aussi va être débarqué, et accepte paisiblement sa destinée, sachant également que c’est le sort de tous ses compagnons.

On connaît le goût de Robert Merle pour ces huis clos où une poignée d’individus doit faire face à une situation imprévue et/ou dangereuse qui le pousse à affronter ses propres obsessions et à se poser les « bonnes » questions. Sous la forme d’une fable allégorique, l’auteur retrace l’angoisse de l’homme devant la mort, et fait naître chez ses personnages toutes les interrogations existentielles qui s’imposent dans ces moments extrêmes : la vie, la mort, Dieu (Le Sol ?) et même l’amour…

Avec un pareil thème, le roman aurait pu être d’un ennui mortel, pontifiant et verbeux. Bien au contraire, il est jubilatoire : ces questions que se posent les personnages, nous nous les posons aussi, nous avons-nous aussi notre place dans cet avion fantôme. Et l’art du romancier est tel qu’il nous embarque avec lui – avec eux – dans cette mystérieuse odyssée.

Roman philosophique, métaphysique, si l’on veut, « Madrapour » est aussi un roman de suspense psychologique, qui nourrit une réflexion sur les grandes questions qui taraudent les hommes depuis la nuit des temps…

Et le temps, d’ailleurs, fait également partie des thèmes abordés : à plusieurs reprises, dans le roman, Robert Merle évoque cette « roue du temps », à laquelle aucun de nous n’échappe…

N’hésitez pas, prenez votre billet pour Madrapour, vous n’en reviendrez pas !

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Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Fortune de France

Tome 3: Paris, ma bonne ville

Nous retrouvons notre héros à son retour au château de Mespech où il se languit d' Angelina de Montcalm et où finalement il passe peu de temps, son retour à Montpellier étant possible. Sont alors très rapidement évoquées les cinq années où Pierre de Siorac fait ses études pour devenir médecin.  En retournant dans son château natal, une fois le diplôme obtenu, il tue lors d'un duel le baron de Fontignac, ennemi juré de sa famille.  Le voilà contraint d'aller demander sa grâce au roi à Paris.

J'ai mis presque un mois pour lire ce tome tant il est riche en contenus. Fourmillant de détails sur la vie quotidienne de l'époque,  il aborde aussi de nombreux sujets: la guerre civile entre protestants et catholiques,  les prémisses de la révolution scientifique  ou encore les moeurs de l'époque.  C'est un coup de coeur pour moi.

J'espère que les autres tomes seront tout aussi passionnants.

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Le Propre de l'homme

🐒 Le propre de l'homme - Robert Merle 🐒

@livredepoche



Résumé :

Un chimpanzé peut-il apprendre un langage et communiquer? Oui, répondent Edmund Dale et sa femme, qui tentent l'expérience avec Chloé, une petite chimpanzée adoptée à sa naissance. Et Chloé va s'humaniser à mesure qu'elle s'exprime, révélant même une vie affective riche et nuancée. Jusqu'au jour où, prenant conscience de l'hostilité des humains et de sa "différence", elle va sombrer dans un mal de vivre qui la rendra dangereuse.



J'ai beaucoup aimé ce livre. J'ai tout de suite pensé à La planète des singes : Origines, avec ce bébé primate adopté et élevé comme un bébé humain. J'ai adoré l'histoire, suivre l'évolution de Chloé, être étonnée de ses capacités, effrayée par sa force. Et j'ai surtout aimé les questions soulevées par ce roman : A quel point sommes nous proche d'un chimpanzé? Qu'est ce qui sépare finalement l'homme du primate? Que penser des zoos ou des laboratoires où ces animaux sont observés dans un but scientifique? Et que penser de cette expérience en particulier, où en cherchant à humaniser une chimpanzé on brouille les cartes et on l'a transforme en un être hybride, pas encore humaine mais plus tout à fait singe?

Bref c'est un roman que j'ai adoré, passionnant, fascinant, intéressant et très prenant.

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Le Propre de l'homme

Quelle belle découverte ! Ce livre est absolument passionnant, assez différent de mes lectures habituelles, mais je suis conquise !



Nous suivons le docteur Dale dans son aventure (et celle de sa femme Susy) avec Chloé, une chimpanzée qu'ils ont adoptée dès sa naissance et à qui ils apprennent petit à petit l'ameslan (le langage des signes). Nous y découvrons l'éducation que Chloé reçoit, ses progrès, les difficultés rencontrées. Elle fait preuve d'une grande intelligence et de beaucoup de malice. Impossible de ne pas s'attacher à elle ! Chloé s'adapte à la vie de famille, est entourée d'amour mais petit à petit elle se rend compte de sa différence et sa force finira également par poser problème.



J'ai énormément aimé découvrir chaque étape de la vie de Chloé, ses facéties, sa bonne humeur, ses demandes de pardon attendrissantes et son immense amour. Cette lecture est un réel plaisir, autant au niveau de la narration que de l'histoire en elle-même, riche d'informations. Je vais aller de ce pas faire des recherches sur ce sujet qui m'a passionné. Lecture qui fait également réfléchir sur de nombreuses choses.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

L'exemple idéal d'un magnifique Roman Historique ! Quelle réussite ! Un vrai plaisir, une plume fluide qui vous aspire, pas une ligne de trop, une petite histoire dans la grande : une famille, une province et un royaume. Le lecteur apprend, comprend, s'enrichie d'histoire. Un chef d'oeuvre ! A lire absolument.
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Dernier été à Primerol

Je voulais lire un roman de Robert Merle, pour le challenge Solidaire, j’hésitais entre Week-end à Zuydcoote et Malevil, mais je sais que j’ai du mal à accrocher avec les récits de guerre, alors un pavé … donc Malevil plutôt, mais c’est aussi un pavé, et il y a tant d’autres choses que j’avais prévu de lire avant, du coup je me suis rabattue sur ce récit de 121 pages, publié après la mort de Robert Merle par son fils. Il s’agit du premier écrit littéraire de cet auteur, rédigé au cours de sa captivité en Allemagne en 1942-1943. Bien qu’autobiographique on sent nettement l’intention littéraire par la transformation du Rayol en Primerol et de l’auteur en Jean Dodéro, il décrit quasiment à chaud l’état d’esprit dans lequel il a vécu l’été 39, il y a juste quelques scènes sur sa captivité, car ce n’est pas l’essentiel de son propos, l’écriture étant son moyen de tenir, de s’évader mentalement. Je perçois le lien entre ce récit et la thématique des deux romans que j’envisageais de lire : un lieu clos, un enfermement, le désir d’évasion. Il est clair qu’au sortie de la guerre, ce texte avait peu d’intérêt à être publié tel quel, et d’ailleurs c’est pour moi ce qui fait, maintenant, tout l’intérêt de ce texte. Je m’explique : bon nombre de romans, en général des sagas, évoque cette période, celle du dernier été avant guerre, mais jamais ce n’est le centre du récit, c’est un décor, une ambiance de fond, et dans un grand roman, cela ne peut guère dépasser une cinquantaine de pages. Alors que là, c’est le sujet et cela en fait un formidable témoignage sur la France d’avant-guerre, même si c’est juste celle des vacanciers. On y voit une description de la Côte d’Azur d’avant-guerre, déjà touristique, mais encore sauvage. Et justement, les touristes ne sont pas si éloignés de ceux de maintenant, venus des quatre coins de France, et même de Pologne, d’Italie et d’Allemagne. Il y a aussi la description des habitudes d’une famille propriétaire d’un grand domaine au bord de la plage (probablement l’actuel Domaine du Rayol, Jardin des Méditerranées). Et ce refus d’envisager la guerre, d’accepter ce qui se trame, un déni, qui s’explique, comme le souligne son fils, parce que les pères de la génération du père de Robert Merle se sont sacrifiés à la guerre de 14 pour que ce soit la Der des Ders.

J’ai beaucoup aimé, l’écriture est extrêmement agréable et fluide, je pense que je lirais un jour les deux pavés que j’ai mentionné plus haut, plus peut-être un ou deux autres romans qui me tentent maintenant. Mais en dehors de ce récit il faut avouer que c’est nettement un auteur de pavés !

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La Mort est mon métier

Tant qu'à faire, il vaut mieux lire la véritable autobiographie de Rudolf Hoess (ou Höss). Celle qu'il a écrite en prison en Pologne avant d'être pendu en avril 1947 et qui s'intitule « le commandant d'Auschwitz parle ».

Robert Merle s'est inspiré de cet écrit mais aussi des notes d'un psychologue comme il le signale dans la préface.



Les deux Rudolf n'ont pas la même personnalité ni la même enfance. le Rudolf Lang de Robert Merle a grandi dans la crainte des châtiments de la part de son père. En effet, celui-ci culpabilise son monde et embarque toute la famille dans sa tentative de racheter ses pêchés. Rudolf devra, pour effacer les fautes de son père, devenir prêtre. L'enfant progressivement se révolte contre ce serment et contre la religion. Il est solitaire, renfermé et a de grandes difficultés de communication. Plus tard, il fait des crises (genre borderline). Une fois engagé dans les organisations militaires, ses crises disparaissent.

Le vrai Rudolf Hoess ne semble pas avoir de problèmes relationnels. Il n'a pas eu cette enfance. A priori, il ne fait pas de crises. Robert Merle en fait un personnage plus faible qu'il ne l'est en réalité.

N'est-il pas problématique de jouer avec cette histoire-là ?





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Fortune de France, tome 2 : En nos vertes a..

Un bon moment de lecture comme je les aime! Impossible ne ne pas se laisser emporter parles aventures de Pierre et Samson de Siorac. Les voici en route pour Montpellier, décidés à mener leurs études : école de médecine, découverte d'une ville, premières amours, sur fond de paix armée entre catholiques et réformés. Dans une langue pleine d'inventions, un rythme rapide, une intrigue prenante, des personnages tellement vrais, le deuxième tome de Fortune de France ne déçoit pas. Hâte de retrouver Pierre pour la suite!
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Fortune de France, tome 9 : Les Roses de la..

J'ai mis tellement de temps à finir ce volume ! Terrible !! Impossible de me poser et de me plonger dans les aventures de Pierre-Emmanuel. Et puis, à force forcée, heureusement, il est revenu dans ma vie. C'est vrai, je l'adore. Il est choubidou. Mais ah, il y a quelque chose. Il manque un truc. Il faut dire que la barre est haute avec son père et son grand-père. Et puis, s'il m'émeut un peu parfois, j'avoue que dans ce volume, deux trois chose m'ont déçues dans ses décisions. Disons-le, il n'est pas aussi follement séduisant que ses aïeux. Mais quelle vie ! Quelle émerveillable récit il nous fait de son quotidien à la Cour, à Orbieu, et à la rue du Champ-Fleuri. Mais que me manquent mon Pierre, Miroul, et le muguet Quéribus ! Et Henri... Allons-y à la franche marguerite, il faut s'y connaître en géopolitique pour goûter au mieux certains (voire plusieurs) des épisodes de ce volume. C'est terriblement intéressant et si délicieusement raconté, mais oh, Marie de Médicis, encore et toujours... Et notre pauvre petite reine espagnole... Bref, vivement le dixième, et peut-être un petit dauphin ?
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La Mort est mon métier

La curiosité pousse à se pencher sur la biographie d'un personnage au centre du système concentrationnaire; et quel dispositif.

Et qu'apprend-t-on ?

Merle s’inspire très fortement de l'histoire et des pensées de Rudolf Hoss, commandant du camp d'extermination d' Auschwitz-Birkenau.

Comment appelle-t-on un homme qui fait du massacre en masse ?

La réponse de Robert Merle donne son titre à l'ouvrage : il s'agit d'un homme dont "La mort est le métier".

Comme l'a décrit HARENDT, la triste banalité du mal. Un homme qui s'est évertué à faire du mieux possible son travail, aussi terrible soit-il. C'est ce qui dérange toutes les bonnes volontés. Comment expliquer un tel comportement?

Pas de sadisme, une effroyable banalité, de l'enfance, du devoir, de l'obéissance sadique, du devoir. Rien n'évoque une quelconque perversité ou blessure profonde pouvant modeler l'esprit à des fins de folie meurtrière.

Adhérer au parti nazi ,Hoess fait preuve d'une foi inébranlable en la supériorité de la nation allemande, en revêtant l'uniforme de soldat qu'il quittera à regret pour entrer dans l'administration des camps de concentration.

Au sein des camps, il observe: prisonniers, geôliers. Il note: inefficacité, malveillance ,cruauté.

Au nom de cette soi disante barbarie, il va tenter d'en améliorer le système...au nom d une loyauté indéfectible, il va évacuer toute émotivité. Il ne fait qu'obéir...mais jusqu'où peut-on le faire et doit on le faire?

Le plus terrible de la banalité d'un homme qui a idolâtré un homme, une pensée, un uniforme, un pays et qui s'est évertué à en améliorer le dispositif.

Effrayant et l'on comprend pourquoi la majorité des gens pensent qu'un quelconque problème psychologique, psychiatrique, traumatisme est à l'origine de tout cela; tellement plus rassurant

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Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Ce tome est une nouvelle fois une réussite. Le « plus » de ce livre est la découverte de Paris, qui est décrit à la perfection, tout comme ses habitants et leur vie quotidienne. L’auteur ne se contente pas de planter le décor, de décrire les bâtiments, la géographie, il sait mieux que personne raconter les gens, et dans ce livre-là il se concentre sur les parisiens. Un aspect qui est très drôle est que finalement il y a des choses qui n’ont pas changé et ne changeront probablement jamais, comme par exemple les loyers très chers, le manque de place, le mépris et l’ignorance des parisiens vis-à-vis de la province.



Contrairement aux tomes précédents, ce roman ne se concentre plus seulement sur les petites gens, les provinciaux, il raconte la grande Histoire. On croise donc ce nombreux grands personnages, comme le roi, son frère le duc d’Anjou, ou Ambroise Paré par exemple. Pour la première fois dans cette série, j’ai un (léger) point négatif à souligner: je trouve un peu gros que Pierre de Siorac se retrouve en très peu de temps aux côtés du duc d’Anjou, du roi, puis près de Coligny lors de sa mort. Cependant, cela nous permet de vivre les événements historiques au plus près de l’action, ce qui est toujours passionnant.



Ce qui a profondément marqué ma lecture, c’est tout ce qui précède la Saint Barthélémy: l’atmosphère électrique de Paris, le mariage de Margot et d’Henri de Navarre, la montée de la haine entre catholiques et protestants, la tentative d’assassinat de Coligny. J’ai eu l’impression que le récit était assez lent au début, mais en fait, c’était vraiment nécessaire de ralentir un peu l’action pour nous plonger vraiment dans l’ambiance très particulière, qui évolue petit à petit et qui indique à ceux qui sont attentifs les premiers signes du drame qui va arriver. Et en effet, au fur et à mesure de la lecture, on sent le piège se refermer très lentement sur les protestants.



On retrouve encore une fois l’immense talent de l’auteur qui nous décrit des événements historiques avec une précision et un réalisme parfaits. La description de la nuit et des jours suivants la Saint Barthélémy est effrayante de réalisme. J’ai été littéralement plongée dans un bain de sang, qui n’a rien à envier à un film d’horreur.



Un autre point positif dans ce tome: les personnages principaux et secondaires. C’était un plaisir de retrouver la petite bande autour de Pierre de Siorac. Pierre, qui confirme son caractère impulsif et qui se met dans des situations inextricables. Samson, le protestant tellement zélé qu’il se met en danger ainsi que ses compagnons. J’ai toujours un faible pour Miroul, le serviteur habile et sage de Pierre de Siorac, avec ses yeux vairons dans lesquels Pierre sait lire les pensées de son serviteur sans parler, et dont le rôle est de plus en plus important. Et finalement, la belle trouvaille de ce tome est Giacomi, le maître d’armes italien, qui se révèle être une excellente recrue pour ce petit groupe.

Certains personnages secondaires valent également la peine, comme Alizon, car ils sont souvent très humains et donc plus complexes qu’il n’y paraît. Son personnage est vraiment bien fait et représentatif de l’époque je pense. Alizon est une bonne fille, travailleuse, qui a bon coeur mais qui est en même temps capable de se transformer en furie pour haïr à mort les protestants. L’épisode où Pierre revient chercher de l’aide chez Alizon au cours de la Saint Barthélémy alors qu’elle avait proféré des horreurs contre les protestants l’après-midi même, est particulièrement révélateur. On se rend compte qu’une partie des habitants s’est mise à haïr leurs voisins ou des inconnus simplement parce que leur curé les a poussé dans cette haine. Mais au fond, si l’on creuse un peu, cette haine se dégonfle rapidement. C’est le cas d’Alizon, qui malgré ces propos haineux précédents, a accueilli et aidé Pierre comme s’ils ne s’étaient pas disputés.

Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de trouver des similitudes dans ces accès de haine entre ce qui s’est passé à cette époque et tout ce qui s’est passé dans notre histoire jusqu’à aujourd’hui. C’est effrayant de voir que l’humain oublie si facilement jusqu’où la haine de la différence, en particulier pour des raisons religieuses, peut mener.



C’est donc encore un tome superbement écrit et mené, particulièrement émouvant, qui nous emmène dans le Paris qui a vécu l’horreur de la Saint Barthélémy. J’ai d’ailleurs noté quelques citations, à lire ci-dessous, car comme à son habitude, Robert Merle nous régale d’expressions, de mots et de tournures de phrase de l’époque.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Encore une fois, un coup de chance: "Tu l'as lu", "Non", "T'aime Stéphane Bern ? Ça va te plaire, c'est écrit en français du XVIe siècle". Effectivement, et au moment où j'écris, j'ai déjà presque fini le quatrième tome. Quel bonheur, mais quel bonheur ! Le fond, la forme, tout y est ! Je rechigne toujours un peu aux guerres de religion : c'est chiant. Mais là, c'est drôle et charismatique, poignant et coloré, et ce parler, mon dieu (celui que vous voudrez), ce parler ! Ils sont là devant nous, on les entend, on les voit, on les sent ! Grand moment de délices linguistique ! Dire que je me plaignais que le dernier Jaworski ne sorte qu'en septembre (janvier maintenant, dit-on), sanguienne ! Aurais-je tout de même le temps d'aller au bout de ce festin périgourdin avant de retrouver mes amours gauloises ?! PS : effets secondaires : gare aux expressions du XVIe siècle qui s'immiscent ni vu ni connu dans voter quotidien.
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Les Hommes protégés

À la suite d'une épidémie d'encéphalite qui ne frappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c'est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s'installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l'encéphalite, est enfermé avec d'autres savants à Blueville, dans une «zone protégée» qui les tient à l'abri de l'épidémie mais dans un climat de brimades, d'humiliations et d'angoisse. Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l'Administration Bedford. C'est paradoxalement chez les femmes qu'il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu'il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s'adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu'un rôle subalterne ?



MES IMPRESSIONS :



Elles sont très fortes.

C'est pour moi, un chef d'oeuvre !



Outre le fait que je retrouve ici l'âme d'Aldous Huxley ou George Orwell, ce livre me fait imaginer un monde où les rapports sociaux hommes / femmes de l'époque (1974) sont inversés.



USA, 1974. Les hommes "fertiles" tombent comme des mouches à cause de l'encéphalite 16 qui est conséquente à la spermatogénèse. Les femmes ont du mal à suppléer dans les domaines comme l'armée, la diplomatie ou l'industrie.

Les femmes décident d'isoler des hommes de valeur. Ce sont "les hommes protégés". Au chateau, prison dorée qu'il partage avec d'autres chercheurs, Ralph cherche le vaccin à l'encéphalite, il "se bat pour que le couple humain soit à nouveau possible."

Le monde appartient aux femmes. Les LIB (mouvement de libération de la femme) dirigent les USA. "Les hommes sont de sales phallocrates". Le statut social est bouleversé, "n'ayant rien à voir avec le statut technique."

De nouvelles castes hiérarchiques sont créées :

les femmes,

les hommes "A" (ablationnistes),

les hommes protégés,

les stags, (hommes seuls vivant à l'écart de la civilisation)

les vieux.



Le style de Robert Merle est clair, fluide comme j'aime, et nous embarque dans l'aventure. Par sa grande connaissance de la nature humaine, l'auteur nous emmène dans le questionnement de Martinelli, l'outrance et le cynisme de Deborah, Helsingforth et de Bedford, l'assurance, l'observation et les volte face de Burage et Jackie, l'indifférence ou l'opportunisme d'Anita.

Enfin, il y a tous les comportements "machas" qui seraient délicieux s'ils n'étaient pas dramatiques.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Les guerres de Religions au XVIe siècle, ça vous dit quelque chose ? Sujet à priori peu accrocheur... Détrompez-vous !

C'est en suivant la vie de Pierre de Soriac (issu d'une noble famille périgourdine et huguenote) que l'on découvre la "petite" histoire dans la "grande" Histoire. Un vrai régal !

Ce roman historique m'a fait voyager dans le temps...

Hâte de lire la suite !

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Les Hommes protégés

Roman d anticipation nous plongeant dans une société dominée par les femmes suite à une épidémie d encéphalite décimant les hommes en âge de procréer. Une intrigue autour d un contre pouvoir a une politique du gouvernement féminin americain qui veut stériliser les hommes et parvenir à une société où les hommes n auront plus aucune utilité....
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Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

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