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EAN : 9782874491474
128 pages
Les Impressions nouvelles (19/08/2012)
3.33/5   6 notes
Résumé :

2013 année-terminus n'est ni est un essai économique, ni un roman catastrophe. C'est un petit récit d'aventure, qui tire les conséquences romanesques de la grande crise que nous traversons. Mais c'est une fiction qui n'a d'autre sujet que la réalité...
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Récit imaginaire situé sur le rebord de la réalité, 2013 nous entraîne dans la glissade du monde occidental vers le gouffre, conséquence de la crise et des bouleversements économiques, avec, en marge, les efforts d'un homme – le narrateur - qui cherche à sauvegarder la sécurité de sa famille dans ce monde en délitement.

« Avec la chute de l'euro, le tétanos des banques, le chômage au zénith, la fermeture des frontières, les tensions géopolitiques, on fut brusquement confronté à une crise si forte qu'il n'y avait plus à s'inquiéter de l'avenir : juste à rester attentif aux fluctuations dramatiques du présent. »

Dans ce livre nourri de l'actualité récente, où faits réels et romancés s'entremêlent, la distance entre la dimension cataclysmique des événements économiques et leurs conséquences qui semblent relativement minces - l'arrêt de tous les ascenseurs, la pénurie de café et de chocolat par exemple - nous rappelle, si besoin était, que 2013 est une fiction.

Ainsi, avec ce roman de légère anticipation, Luc Dellisse prolonge pour nous le réel tout en le réinventant « pour que nous y voyions plus clair ».

Le plaisir de lecture vient aussi de l'humour souvent désabusé de l'auteur, avec – entre autres – les gesticulations des nonagénaires hyperactifs tels que Edgar Pisani ou Stephane Hessel, impuissants à changer le monde malgré leur expérience accumulée, les tentatives de la banque centrale suisse dont le seul objet est devenu de faire chuter sa monnaie devenue trop forte pour les exportations avec l'effondrement de l'euro, ou encore le portrait de CKC (personnage fictif double de DSK) aux initiales éminemment signifiantes de l'état du monde.

« Il faudrait donc consacrer durant trois cent cinquante ans 6% du PIB pour sauver notre espèce de l'extinction. Ce chiffre frappa tous les observateurs comme gigantesque, irréaliste, indécent – et fort probablement exact. Ainsi on peut considérer le 12 octobre 2012 comme une date importante : ce jour-là, l'espèce humaine jugea que 6%, c'était trop cher pour elle et que sa survie ne valait pas cela. »
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Le récit subtil et enlevé d'un témoin de la "crise de 2013".

Le sixième roman de Luc Dellisse, paru en septembre 2012, est une belle occasion de faire connaissance avec l'écrivain franco-belge, remarquable polygraphe de fictions et d'essais (et professeur de scénario à la ville).

En 120 pages denses assorties d'une précieuse postface, il nous propose d'accompagner la "réflexion à voix haute", menée à un train d'enfer, d'un intellectuel "ayant vécu" en 2013 le dénouement et le point provisoirement final de la crise du capitalisme dont le paroxysme actuel avait débuté en 2007-2008...

Parvenant à trouver un ton bien particulier, tout en lucidité informée (les passages économiques sont souvent d'une qualité et d'une drôlerie dignes du meilleur Lordon, bien qu'issus d'une perspective sensiblement différente) et en pragmatisme gentiment égoïste de - déjà - survivant, Luc Dellisse nous propose ainsi, sous couvert d'anticipation socio-économique, une forme subtile d' "apocalypse joyeuse", où la mélancolie, la résignation et le vouloir-vivre "au mieux" s'associent dans une bizarre sarabande que, là aussi dans une perspective bien différente, ne renieraient sans doute pas le Jérôme Leroy des anticipations socio-politiques nourries au fantôme de "communisme balnéaire", voire le Norman Spinrad du "Il est parmi nous"...

À mi-chemin entre l'analyse économique réaliste et une forme désenchantée de romantisme contemporain, une lecture bien attachante.

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Résumé

Ce livre nous projette à la fin de l'année 2013, au coeur de la « grande crise ». Sur les terrains de l'économie, de la politique, de la société et de la culture, l'auteur/narrateur imagine ce que sera le monde et ses habitants. Il le fait à la manière d'un fil d'actualité et livre son opinion sur tous les sujets du moment en nous faisant part, par-ci par-là, de ses propres choix pour lui et sa famille qu'il choisit d'exiler en Belgique.

Vrai/Faux. Fiction/Réalité. Haut/Bas. Vivre/Mourir. Affronter/Fuir.

Avec une écriture précise et (extra?) lucide, l'auteur s'amuse à tout analyser pour tout clarifier et conclure en nous rappelant qu'il ne s'agissait que de fiction et que (ah, ah, il nous a bien eu) il faudra attendre pour voir ce qui va arriver véritablement et que ce ne sera certainement pas ce qu'il nous a dit.

Opinion

Ce livre est un OVNI. Jamais auparavant n'avais-je lu un tel « roman ». J'en suis sotie d'abord groggy, puis déstabilisée et enfin mon esprit s'est mis à galoper, à imaginer, à se questionner, à envisager, à regarder. Mes yeux sont désormais grands ouverts. Ce livre aborde avec simplicité et clairvoyance des sujets pouvant par ailleurs être rébarbatifs (natalité, fluctuations boursières, etc.) et les lie avec notre quotidien de manière quasi naturelle.

Bien évidemment, la littérature et la lecture sont elles aussi passées dans ce tamis et je laisse ici la parole à Luc Déllisse dont le livre pourrait bien changer (un petit peu) le monde. Mise en garde : Souvenez-vous, c'est un roman. Donc, par essence, fictif.

Attention, chef-d'oeuvre… qui pourrait peut-être bien rester dans l'ombre car jugé trop dérangeant. Ce ne sera pas de ma faute, je vais faire passer le message avec tous les moyens qui sont à ma disposition !

Lien : http://austintoutvabien.over..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La vérité est que 2012 n'est pas un récit de science-fiction mais une fable. Qu'il ne décrit pas l'avenir, même prochain, mais le présent. Il le décrit avec les moyens romanesques : il ne dit pas : "ceci se passe", encore moins : "ceci se passera" mais : "ceci est une autre forme possible du présent".
Car j'écris en 2012 et je vis dans un monde menacé. 2012 présente un ensemble de faits, de risques, d'épisodes et de singularités qui lui donnent son visage. C'est un visage en mouvance. Pour en fixer les traits, je radicalise quelques-uns de ces détails, le temps d'un regard. J'appelle ce regard 2013.
L'imaginaire est un réalisme comme un autre. On invente pour voir clair.
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Videos de Luc Dellisse (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luc Dellisse
Le Tombeau d'une amitié. André Gide et Pierre Louÿs - Luc Dellisse .Présentation de Luc Dellisse à propos de son essai littéraire "Le Tombeau d'une amitié. André Gide et Pierre Louÿs", publié aux Impressions Nouvelles en octobre 2013 http://www.lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/le-tombeau-dune-amitie-andre-gide-et-pierre-louys/ réalisée le 6 novembre 2013 aux Impressions Nouvelles
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