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Cité 19 tome 1 sur 2
EAN : 9782266241410
368 pages
Pocket Jeunesse (07/10/2015)
3.62/5   252 notes
Résumé :
Que faisait le père de Faustine à minuit au sommet de la tour Saint-Jacques ? Et qui l'a précipité dans le vide ? Convoquée pour identifer le corps, Faustine ne reconnaît pas les mains de son père. Persuadée qu'il a été kidnappé par une secte mystérieuse, elle se lance sur la piste d'un inquiétant personnage. Elle suit l'homme dans une station de métro, trébuche, perd connaissance et se réveille... 150 ans plus tôt !Pour Faustine, c'est le début d'une série d'aventu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (127) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord un grand merci aux éditions PKJ(Pocket Jeunesse) et à Babelio pour cette masse critique privilège.
Quand Faustine Treussart, 17ans, est appelée pour venir identifier le corps de son père Louis Antoine Treussart retrouvé aux pieds de la Tour Saint Jacques, le doute s'instaure en elle . Ce sont les vêtements de son père mais elle ne reconnait pas sa main. Persuadée que son père a été enlevé , elle décide de mener son enquête . Depuis la disparition de sa mère Sylvia Sutton conservatrice du musée d'Orsay, partie sans laisser le moindre signe quand Faustine avait 5 ans 5 mois et 5 jours, Faustine a appris à se débrouiller seule, cognant si besoin, capable d'être ange ou démon selon! C'est ainsi qu'elle décide de suivre dans les couloirs du métro de la Cité un dandy à l'oeil de verre qu'elle semble trouver souvent sur son chemin. .... Elle se réveille alors dans Paris mais au 19 ème siècle! certes par goût cette période de l'histoire lui est familière mais delà à se retrouver plongée dans la Paris de Napoléon II et du Baron Haussmann il y de la marge....
Ses aventures ne font que commencer .... Une première partie qui m'a ravie , suivre Faustine alias Faustin dans ses péripéties , frissonner devant les agissements d'un tueur mi-homme, mi-bête cela m'allait fort bien et puis brutalement la seconde partie nous transporte dans l'univers futuriste de la C.I.T.E
La transition est tellement violente et imprévus que je me suis trouvée complètement paumée ; après quelques pages j'ai "recollé" au fil de l'histoire et je suis là bêtement en attente de la suite !
Une écriture plaisante, facile, sans grande fioriture mais efficace, une connaissance approfondie du Paris haussmannien les deux associées rendent cette lecture agréable et rapide . Je suis curieuse de connaître la fin de l'histoire ce qui est bon signe ne trouvez vous pas ?
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Il est difficile de classer ce livre dans un genre en particulier littérature jeunesse, policiers, science fiction celui-ci mêle les trois à la fois et celui-ci se lit très rapidement.

Ce livre s'ouvre sur avec une scène de rendez-vous près de la Tour St Jacques à 12h, de cette tour se jette dans le vide le père de Faustine, celle-ci est priée de se rendre à la morgue afin d'identifier le cadavre de son père. Elle indique que c'est bien le corps de son père mais à au fond d'elle la certitude qu'il ne s'agit pas de lui.

Plus tard en suivant un mystérieux inconnu Faustine se retrouve sur les quais de la station cité après la fermeture de celle-ci, Faustine chute et à son réveil elle perçoit des odeurs différentes et voit des personnes habillées comme autrefois, en s'inspectant elle remarque qu'elle aussi est vêtue ainsi. Pensant au début qu'il s'agit d'un tournage de film elle va vite se rendre compte qu'elle se trouve dans le XIXème siècle dont elle a quelques notions. Elle doit rapidement trouvé du travail afin de pouvoir se loger et se nourrir. C'est ainsi qu'elle se lie d'amitié avec une couseuse qui l'invite à loger avec d'autres couseuses dans un dortoirs. Peu de profession étant à la portée des femmes à cette époque. Cette situation ne convient guère à Faustine qui en se déguisant en garçon décide de tenter sa chance pour travailler dans un journal. A la suite d'une dictée réussit elle est embauché ou plutôt Faustin est embauché en tant que journaliste afin d'enquêter sur des meurtres survenus récemment. Son amie couseuse est peu de temps après leur rencontre retrouvé assassiner par ce meurtrier et Faustine est persuadée que le tueur voulait la tuer elle car elle avait prêter à Manon la couseuse sa casquette de garçon ainsi que son gilet. Faustine jure à Manon de retrouver son meurtrier et elle est donc très impliquée dans son enquête ce qui portera rapidement ses fruits la menant sur différents indices.

Puis s'ouvre la seconde partie qui est un peu abrupte à mon sens ou l'on découvre de nouveaux personnages et "de nouvelles missions" difficile d'expliquer sans en dire plus. Mais on suite également Faustin dans ces péripéties pour boucler son enquête.

Un très bon premier tome qui donne envie d'enchainer sur le second car pas mal d'aspects restent inexpliqués que deviennent Vikram et Morgane par exemple entre autres.
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Je remercie Masse Critique de Babelio ainsi que les Editions Pocket Jeunesse PKJ de m'avoir permis de lire Cité 19, Livre 1 Ville Noire de Stéphane Michaka.
La Tour Saint Jacques…en plein Paris. Quel étrange lieu pour un rendez-vous nocturne. L'homme qui se présente, bientôt poursuivi par de mystérieux assaillants, va se jeter du haut de la Tour.
Alors qu'elle s'apprête à passer le bac, Faustine, apprend brutalement la mort de son père, Louis Treussart, gardien-chef au Musée d'Orsay. La mère de Faustine Sylvie Sutton, conservatrice au musée, avait mystérieusement disparu alors qu'elle avait cinq ans et son père était sa seule famille. Faustine ne reconnaît pas le corps qu'on lui présente pour identification à l'institut médico-légal… son père semble avoir disparu. L'adolescente rebelle, reconnaissable à ses mitaines de dentelle, ses jeans et son piercing au-dessus du sourcil droit, férue d'histoire de l'Art, est spécialiste du dix-neuvième siècle… Délaissant ses amis Vikram et Morgane, Faustine se lance à la recherche de son père.
Que se passe-t-il sur le quai de la Station Cité ? le monde de Faustine se disloque…. Et l'adolescente se retrouve brutalement plongée dans le Paris du dix-neuvième siècle.

Cité 19 est un roman véritablement atypique… La lectrice que je suis s'est laissée prendre au jeu…suivre une adolescente révoltée de notre époque dans un Paris méconnaissable. La reconstitution m'a parue excellente. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, nous comprenons peu à peu ce qui se passe réellement, et de quelle étrange manipulation est victime Faustine. Sans dévoiler une intrigue bien « tricotée » certaines situations, certaines images m'ont rappelé le roman et le film Minority Report…
Quel rôle la mère de Faustine va-t-elle jouer…. Comment l'héroïne pourra-t-elle reprendre le cours de sa vie ?
J'ai dévoré ce roman bien écrit, qui fait la part belle à l'histoire, et n'est ni véritablement un thriller, ni un pur roman de science-fiction… La construction même du roman m'a intéressée. Et je dois avouer que J'ai hâte de retrouver Faustine et tous les personnages de Cité 19 dans de nouvelles aventures....

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Je tiens en tout premier lieu à remercier le site Babelio, ainsi que la maison d'édition PKJ. Grâce à eux, j'ai eu l'extrême chance de lire le livre, afin de vous en faire une chronique, mais également de rencontrer l'auteur.

Dans cette histoire, nous rencontrons Faustine, une jeune fille de dix-sept ans, mal dans sa peau, décalée. Son monde s'effondre autour d'elle, jusqu'au jour où elle va se réveiller 150 ans plus tôt. En plein milieu d'un Paris Haussmannien, au 19ème Siècle.

Ce récit est un mélange de genres. Aventure, historique et science-fiction, l'auteur a su équilibrer ces genres pour en faire un roman dynamique et passionnant.
Ce mélange en a déstabilisé plus d'un, mais personnellement, je trouve que l'auteur a parfaitement su ficeler le tout.

Monsieur MICHAKA est un passionné du XIXème Siècle, et cela se ressent dans sa plume. Tout est parfaitement décrit avec une telle justesse que je me sentais partir à chaque ligne. Découvrir (ou redécouvrir, ayant lu Belle Époque d'Elizabeth Ross) ce Paris m'a tellement émerveillé. Intrigué aussi. Aujourd'hui j'ai envie d'en savoir plus sur cette époque. L'auteur a réussi à réveiller en moi un intérêt soudain là où beaucoup d'autres n'ont pas réussi.
C'est pour moi le gros point fort de ce roman.

Le côté science-fiction est, quant à lui, très surprenant. Il arrive là où on ne l'attend pas. Encore un bon point pour l'auteur! On pourrait penser que la science-fiction ne s'accorde pas avec l'historique. Et bien détrompez-vous. L'auteur, grâce à son savoir, mais également à sa plume, mêle ces genres avec une facilité étonnante.
Toutefois, j'ai trouvé que cette partie, contrairement au genre historique, n'était pas assez approfondie. Selon moi, la CITE aurait mérité plus de détails et de travail. Mais quelque chose me dit que je serai servie dans le deuxième livre.

L'intrigue de manière générale est passionnante et énergique. Une enquête est menée avec toute la complexité qu'il faut, sans pour autant rendre le texte lourd. D'aventures en aventures, je vous garantis que le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer!

Faustine est un personnage vraiment intéressant et intelligent. J'ai beaucoup aimé la découvrir, et j'ai hâte de la retrouver car je me suis attachée à elle. Son côté décalé, et unique font d'elle un personnage hors du commun, qui apporte du renouveau parmi toutes ces héroïnes que l'on rencontre dans le Young Adult.
Tous les personnages sont autant intriguants les uns que les autres. Et chacun à sa place à point nommé. J'ai un petit coup de coeur pour Vikram, je dois bien vous l'avouer.

La plume de l'auteur est juste et merveilleuse. Monsieur MICHAKA est un passionné, et comme je l'ai dit plus haut, cela se ressent dans son texte. Il a réussi à faire partager son amour du XIXème à tel point qu'il réveille en ses lecteurs, et notamment en moi, un intérêt soudain pour cette époque.
De plus, l'auteur a su peser ses mots pour adapter son récit à tous les lecteurs, de tout âge. Simplicité et fluidité résument parfaitement le style de l'auteur.
En bref:
J'ai énormément aimé ma lecture, je suis passée à un cheveu un coup de coeur. Mais j'aurai aimé plus de fond dans le genre science-fiction. Toutefois, la description et la précision du XIXème font que j'ai été émerveillée à chaque page.
L'héroïne est attachante et il me tarde vraiment de la retrouver!
Je ne peux que vous conseiller ce roman plein d'aventures. Quel que soit votre style de prédilection, je suis sûre qu'il pourra vous plaire.
Ma note: 18/20

Un petit mot sur l'auteur:
J'ai eu l'extrême chance de rencontrer Stéphane MICHAKA. J'ai été enchantée de voir qu'il s'agissait d'un homme simple, incroyable gentil, et bourré d'une culture générale impressionnante. Je ne retiens que du bon de cette rencontre, et après avoir cité de livre plusieurs fois, vous pouvez être sûrs que je vais prochainement me plonger dans le Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo!
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Pour la petite histoire, cela faisait des mois que je regardais les youtubeuses et lisais les commentaires positifs des blogueuses sur ce livre, c'est donc tout naturellement qu'il a atterri dans ma PAL. Alors, oui, j'en attendais beaucoup (peut-être trop) et du coup, bof bof quoi.

Je m'explique: la première chose qui me chiffonne c'est le style de l'auteur. Alors, certes c'est du jeunesse pas du Dumas mais je trouve qu'il lance beaucoup de pistes dont il ne fait rien, il s'éparpille, il ne creuse pas, il passe du coq à l'âne et ça...je n'aime pas beaucoup. Comme c'est du jeunesse, je ne fais pas trop ma difficile mais quand même, à la longue, ça m'a un peu saoulé.

Le portrait de Faustine est vite dressé en début de livre mais là encore, quelque chose coince. On essaie de me faire croire qu'une nana de 17 ans vit seule dans un appartement à Paris (ville où réside son père avec qui elle entretien de bonnes relations) parce que sa mère a disparu et qu'elle a besoin de son indépendance. T'en connais beaucoup toi des pères qui disent à leur fille de 16 ans "Oui, chérie, prends toi un appart et fais ta vie, je sponsorise. Oui, je comprends bien que tu sois triste parce que ta mère nous a abandonné il y a plus de 10 ans!!!". Moi perso, j'en connais pas beaucoup. Mais Faustine, elle a un père vachement cool dont on ne sait pas grand chose si ce n'est qu'il travaille comme gardien au Musée d'Orsay.

Au début du roman, Faustine a un comportement, comment dire...bizarre. Elle fait partie d'une bande et "pense" avoir tué quelqu'un par inadvertance, sans vraiment le vouloir. Si, si j'te jure parfois tu sais pas si t'as vraiment tué quelqu'un et puis au fond, on s'en fout un peu non? Non?! Suis-je donc la seule sur cette planète à trouver ça bizarre?!

Mais Faustine a des amis: deux en fait. En même temps, avec des amis pareils, je ne suis pas certaine qu'elle ait besoin de beaucoup d'ennemis. Mais là encore, c'est mon avis et je te laisse découvrir le pourquoi de cette petite phrase. Je suis certaine que ça va te plaire!

Puis un jour, comme par magie ou presque (oui c'est un des passages que je trouve bâclé) Faustine se retrouve dans le Paris du 19ème. Ahh, là c'est bonheur. Elle tombe sur un tueur en série quand le concept de tueur en série n'existe pas encore. Et elle décide de le trouver et mettre un terme à ces crimes atroces. Pour ce faire, elle met toute les chances de son côté et se fait engager comme journaliste sous le nom de Faustin (oui, elle est aussi un peu garçon, ne cherche pas à comprendre, tu vas avoir mal au crâne). du coup, je frétille un peu du slip, je passe à travers les incohérences et je me dis que tout compte fait, ça risque d'être pas mal. Et au final, ça le fait. L'enquête avance, on suit Faustine dans ses recherches. On découvre le Paris Haussmannien en construction. On assiste à l'émergence d'une ville où le beau côtoie le laid. Et quand on est bien dans l'histoire, BAM...un retournement de situation pourri. Un truc qui m'a cassé. Il m'a fallu quelques pages pour m'en remettre, pour me faire à l'idée de cette Cité 19. Mais là encore, plusieurs détails (sur lesquels je ne m'étendrais pas pour ne pas te gâcher la surprise) ne s'emboitent pas comme je le voudraient, l'auteur lance des infos dont on ne fait rien.

La fin est à la hauteur du reste puisque le livre est coupé à un endroit peu probable de l'histoire. Alors oui, je lirai le suivant parce que j'ai envie de savoir comment l'histoire va évoluer mais clairement la suite n'est pas tout en haut de ma Wish List.

Si je devais résumer ce livre en une phrase, je dirai "Beaucoup de bruit pour rien". Après, ce n'est pas désagréable, c'est pas tout mauvais non plus mais on peut clairement mieux faire.

Lien : http://feelisa.be/wp-admin/p..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
24 mars 2016
L’histoire est très intéressante et on se laisse prendre au jeu. Les pages défilent et l’on se surprend à regretter de finir le livre aussi vite.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
— Qui ça, « ils » ?
— Comment ?
— « Ils vont finir par nous repérer », tu disais. Tu parles de la police ? Tu parles des agents de Lagrange ?
Elle eut envie d’ajouter : « Ou de Zapruder ? » Par prudence, elle se tut. Comme il restait silencieux, elle reprit :
— Allez, je te le jure sur ce que j’ai de plus cher. Je ne suis pas un espion déguisé. Je suis un bon gars. Je veux dire : une bonne fille !
Ils sortaient maintenant du palais. Faustine entendit à nouveau le ronflement de l’orgue, ses notes qui flottaient autour des arbres comme une brume musicale. Justement, la vapeur des chaudières les entoura bientôt jusqu’à la taille.
Elle suivait Florent sans chercher à savoir où il l’emmenait.
— Qu’est-ce que tu as de plus cher ?
D’un geste vif, il avait tourné la tête vers elle. Faustine attendit quelques secondes avant de répondre :
— Eh bien… Mon père et ma mère, tiens !
Il hocha le menton.
— Moi, je n’ai plus mes parents. Tous les deux dans le champ de navets.
Faustine se rendit compte qu'elle n'était peut-être pas mieux lotie que Florent. Elle croyait dur comme fer que son père se trouvait quelque part dans cette ville. Mais où ? Quant à sa mère… Elle ignorait ce qui s'était passé il y a douze ans, mais les chances étaient très minces que Sylvia soit encore en vie.
— Mes parents, je ne sais pas où ils se trouvent. Mais ils sont tout de même ce que j’ai de plus cher !
— Tu es seule, alors ?
Elle devina qu’il concluait à l’absence d’un petit ami. Cette remarque l’avait chatouillée. D’autant que depuis un moment, elle ne pensait plus du tout à Vikram.
— Je te le dirai, si tu me dévoiles qui se cache derrière ce « ils »…
Il sourit et continua de la guider à travers le brouillard. Cherchant à se repérer dans le parc, elle se tourna pour embrasser le palais du regard.
C’était, à travers la brume, un spectacle extraordinaire. On aurait dit le Colisée de Rome revu par des architectes du Second Empire. Ses arches jaillissaient de la fumée, en plein cœur de Paris, comme sous les doigts d’un magicien.
À ce moment, elle entendit la voix de Florent dans son dos:
— Ils nous épient, tu sais. Ils nous testent.
Elle se tourna vers lui. Son expression avait changé.
— Ils veulent savoir de quoi nous sommes capables. Toi en particulier.
— Les Veilleurs, prononça-t-elle à voix basse.
Il la fixa sans rien dire. Elle prit cela pour un oui.
— Tu les as vues, les images ? Ces gens au crâne rasé ? Toi aussi tu es un avatar, n’est-ce pas ? Un « dormeur », comme ils disent...
Elle ne comprenait ces mots qu'à moitié. Les prononcer devant Florent, c’était soulever un peu le voile qui les recouvrait.
— Ils nous retiennent prisonniers ?
— Désolé. Je n’ai pas le droit de te répondre.
Elle eut un frisson d'horreur. Quoi qu’il dise, elle savait maintenant qu’elle ne se trouvait pas sous le Second Empire, mais dans une gigantesque illusion façonnée pour elle et les autres. Avatars, Dormeurs, peu importaient leurs noms : on les manipulait comme elle.
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Le ciel était gris et il pleuvait tout fin. Un rayon de soleil perça lorsque Faustine jeta une fleur dans la tombe. Elle leva au ciel ses yeux pleins de larmes et murmure un « merci ».
Merci à son père de l'avoir, depuis ses cinq ans, consolée de l'absence de sa mère...
Pour la première fois, le mot « inconsolable » correspondait à quelque chose de réel pour Faustine. Elle comprit que certains mots devaient être appris deux fois : la première avec le cerveau, la seconde avec le coeur.
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Elle était la première conservatrice du musée à venir d’Angleterre. Elle avait apporté sa connaissance de l’art anglais à ce temple du XIXe siècle, qui cherchait toujours à élargir ses collections. Sylvia connaissait sur le bout des doigts Paris et son histoire, avait écrit sur la capitale une quantité d’ouvrages richement illustrés. Privée de sa mère, Faustine avait cherché à la retrouver dans ses livres. Et le virus s’était transmis de mère en fille : Faustine voulut tout savoir sur Paris. Elle espérait même, à force d’arpenter la ville, croiser sa mère au détour d’une ruelle.

Mais la rencontre tardait à se produire. Après avoir exploré la capitale dans ses moindres recoins, Faustine, au fil des ans, croyait de moins en moins à ces retrouvailles.

Jusqu’à l’âge de quinze ans, elle habita avec son père dans une loge donnant sur la Seine. Le musée était son vestibule.

Puis, un beau matin :

— Papa, et si je me trouvais une chambre dans le quartier ?

Louis Treussart s’était étonné en entendant sa fille dire sa préférence pour une chambre solitaire, près du musée où elle pourrait aller et venir.

Elle avait envie de vivre ailleurs que chez son père. Non pas parce qu’elle ne l’aimait plus, mais pour prendre son essor.

Comme un oiseau de nuit.

Faustine garda ses mitaines en dentelle et les compléta d’une paire de jeans et d’un piercing au-dessus du sourcil droit.

Elle venait d’avoir seize ans.
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Faustine baissa les yeux sur les pavés de la cour.
– Comment ai-je fait pour me retrouver dans le Paris d’Haussmann ?
Le nom d’Haussmann, pour Faustine, évoquait toute une époque : le Second Empire. C’était au baron Haussmann que Paris devait ses boulevards et ses jardins publics. Lorsqu’il avait pris ses fonctions de préfet, la capitale ressemblait à une ville du Moyen Âge. Les façades étaient jaunes et noires, décrépies par l’humidité et la suie. Les rues étaient des dédales, des impasses, des goulets. Paris étouffait. Sans parler des légions de microbes qui remontaient de ses égouts. Haussmann avait tout transformé. Quatre-vingt mille ouvriers, quarante mille immeubles, mille deux cents hectares de chaussées et de trottoirs. A coups de pioche, le baron avait remporté la plus grande bataille de son temps : celle du boulevard contre le coupe-gorge, du solide contre le vermoulu, du neuf contre le vieux.
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Pour la première fois, le mot "inconsolable" correspondait à quelque chose de réel pour Faustine. Elle comprit que certains mots devaient être appris deux fois : la première avec le cerveau, la seconde avec le cœur.
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