AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Coeur de fer, le chouan bleu tome 3 sur 3
EAN : 9782367602608
260 pages
Erick Bonnier (09/03/2023)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Le Roi est mort, vive le Roi !

Monsieur le marquis de La Rouërie est décédé de son côté de saisissement à l’affreuse nouvelle. Paysans et nobles de province savent déjà qu’il n’y aura pas de retour aux beaux jours. Les sans-culottes, à défaut de tuer le Dieu des chrétiens, font la chasse à ses fidèles servants. Leurs clabauds aux yeux injectés et aux dents aiguisées, la truffe gâtée aux effluves de mauvais vins, sont capables de flairer le prêtre réfr... >Voir plus
Que lire après Coeur de fer, le Chouan bleu, tome 3 : GervaiseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le cadre de l'opération Masse Critique Mauvais Genres de mars 2023, j'ai reçu « Coeur de fer, le Chouan bleu, tome 3 : Gervaise », un « polar historique » durant la révolution française.

Ce roman de cape et d'épée tisse sa toile autour d'épisodes parisiens et normands et plus précisément cauchois (l'auteur a préparé son roman à Fécamp) … tout pour me plaire et me plonger dans ma province natale. Et j'ai passé deux soirées agréables en suivant Jean-Eudes et ses « chouans », enquêtant aux cotés du commissaire Conan Percebois, en compagnie de femmes fort séduisantes.

Cet ouvrage est écrit en français « d'époque », une langue savoureuse, épicée d'expressions rabelaisiennes ou cauchoises, qui restitue la période de la terreur et décrit superbement les atmosphères oppressantes des intrigues mais demande de l'attention et décourage les lecteurs (guichetière ou président de la république) fuyant « La princesse de Clèves », ou la prose de la Marquise de Sévigné. Ajoutons que le texte souffre d'une absence manifeste de relecture et est truffé de fautes d'orthographes (exemple p. 121 : « il savait qui était ceux-là »).

L'ouvrage est une suite de scènes, d'actions, d'épisodes, qui ouvrent beaucoup de portes, sans toujours les refermer, sans bâtir une réelle intrigue. Les épisodes normands et parisiens se déroulent en parallèle, et donc n'ont aucun point commun. Les scènes parisiennes avec Danton, Marat, Robespierre, sont sans lien évident avec le scénario. Les haltes dans les cafés, estaminets et restaurants sont multiples, redondantes, mais leur multiplication finit par être indigeste. Enfin c'est un roman noir et non un polar.

La découpage en seize chapitres ne révèle pas ses secrets. Un chapitre est d'habitude un ensemble cohérent centré sur une action, un instant, un lieu ou un personnage … qui lui donne un titre. Ici, un chapitre mélange plusieurs éléments sans logique expliquant en quoi ces morceaux de puzzle s'assemblent et çà complique singulièrement la lecture.

Enfin le générique multiplie les personnages, dont certains ne jouent qu'un rôle décoratif dans le scénario, et ils sont nombreux à cumuler noms et surnoms ce qui double l'effort de mémoire indispensable pour saisir qui fait quoi, et, cerise sur le gâteau, le romancier les compare aux héros mythologiques en ressuscitant Achille ou Penthésilée pour achever d'égarer son lecteur !

Gervaise est le titre de ce roman … mais de quelle Gervaise s'agit-il ?

Jean-Claude Sacerdot a baptisé deux héroïnes du même prénom, ce qui nous vaut au Chapitre 5 (par exemple) ce passage : « Alors que les hommes s'allaient boire quelque vin d'appréhension bien que chaud, au logis des Francs-citoyens on s'en était revenu à moins de fièvre. La Gervaise, en fille qui a su faire face à vicissitudes, se reprenait sous la salvatrice ardeur de Bertille et Gervaise. Quelque peu rasséréné, on avait précédé les hommes pour le boire, faisant sauter le bouchon d'un vin de Champagne que Jean-Eudes avait ramené de son dernier périple. À la seconde gorgée, les bulles du nectar avaient repoussé les miasmes de l'angoisse et ceux de la mélancolie. Confiantes et grisées de ce pétillant à perles d'apparat ouvrant à belle humeur, on avait à maintenant rose aux pommettes et l'on babinotait comme à jour de ducasse. Ainsi que toutes femmes entre elles, on parlait des hommes, de leurs travers, de leurs atouts aussi et mérites réciproques. Pour Bertille et Gervaise, l'affaire s'entendait au-delà des espérances, quant à la belle Gervaise, on sait ce qu'elle connaissait des hommes. Pour elle, ce badinage de candeur et de félicité n'avait pas l'écho de ses campagnes, elle aussi avait rêvé de grandes amours. »

A la lecture de ces lignes je me pince et me demande si je ne vois pas double, si les bulles de champagne ne troublent pas ma vision, car qui est, ou qui sont, Gervaise ?

En conclusion, j'avoue une certaine déception due à une plume aussi complexe que talentueuse. Il manque, à mon humble avis, une relecture et un dialogue avec un architecte, un éditeur, qui aide l'écrivain à planifier l'action, cimenter les briques de l'édifice, élaguer les éléments inutiles et muscler l'intrigue.

C'est à ce prix que Coeur de fer, le chouan bleu rejoindra le Mouron Rouge de la baronne Orczy, Hyacinthe, l'indien au sang bleu de Philippe le Douarec, et Charrette de Philippe de Villiers, aux cotés des héros légendaires de Jean de la Varende.

Je remercie Babelio et les Editions Erik Bonnier pour cet envoi appréciable mais qui ne semble du même niveau d'excellence que L'Anglaise d'Azur et Hortus conclusus : Les litanies du jardin, deux chefs d'oeuvre édités par Erick Bonnier.

PS : ma critique de L'anglaise d'Azur
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          633
Je garderai un beau souvenir de ce roman qualifié par l'auteur de polar-historique. Je suis allé à la rencontre de ce Chouan bleu, intrigué par ces Chouans qui étaient ni bretons ni vendéens. En focalisant le récit vers une certaine Gervaise, comme la Bretagne eut sa rebelle Marion, la chevaleresque Marion du Faouët, j'imaginais déjà un récit où ces dames remplaceraient les mousquetaires.

Mais celui que je remercie et vous invite à découvrir, se fait appeler Jean-Claude Sacerdot, épicurien et digne successeur de Rabelais. Partons à la rencontre d'un écrivain épris de bonne chair, de bon vins et de solides amitiés. JeanClaude Sacerdot auteur peu connu aurait pu écrire une des intrigues du poulpe, personnage haut en couleur créé par Jean-Bernard Pouy... On retrouve parfois le ton d'un bel écrivain du sud, Jean Claude Izzo, fin connaisseur des vins de Bandol.
Cette exclamations : " Ah qu'il était goûteux ce fricandeau" en page 41,  suivie par une suite d'impressions empruntées à François Régis Gaudry "des soubresauts de marjolaines"...D'autres empruntées à Céline ou à d'autres agités du bocal ; "Ces bougresses de nones s'y entendaient en matière de cuisine , çà ouiche ! ".

Ces écrivains qui ont choisi la plume, plutôt que le képi pour mener des enquêtes policières, trouvent ainsi  de multiples prétextes de faire ripaille. Pour les plus sportifs, le plaisir du romancier est de nous enchanter par des combats, musclés entre bandes rivales. Cette fois en Normandie l'auteur se délecte à décrire la fougue de Gervaise opposé à un terrible tueur, truand et républicain au doux nom de Mâchefer, dit le Dayak.


J'ai ainsi redécouvert au fil des pages la vie parisienne en ces temps délicats de la révolution, où le Paris de la fin du siècle était loin d'être une cité des lumières. Dans un tel théâtre d'ombres la mort rôdait partout, et se cacher devenant le seul moyen de survie.

Cette vie parisienne est bien mise en valeur avec une rigueur d'historien que les lecteurs pourront apprécier.
En conclusion, peut être hâtive j'ai aimé l'humour grinçant de cet auteur, dont le style d'écriture prend parfois un côté vieillot, truffé de mots désuets, "Parla malepeste, tu as bien manqué me noyer dans ta pestilence page67".
J'ai aussi apprécié le nom de ses personnage, comme Percebois  pour le patron de la police     
Commenter  J’apprécie          230
Jean-Eudes, Percebois et Gervaise

Je remercie Babelio et les éditions ERIKBONNIER pour ce roman.reçu lors de l'opération masse critique "Mauvais Genres" de mars 2023

Jean-Eudes de Kemorgan est le Chouan bleu : il avait été de ces bleus (les soldats républicains) à ses débuts, mais après maintes déceptions, il (re) devient royaliste et combat les républicains .
Il a sauvé Bertille (une ingénue de la Comédie française) et a retrouvé l'amour !

Dans ce tome, trois enquêtes sont entremêlées : celle de Jean-Eudes pour retrouver l'assassin de Bertille, celle de l'inspecteur Percebois et celle de Gervaise pour neutraliser les assassins d'enfants.

Désolée, mais je n'ai pas du tout apprécié ce roman.

Outre le fait qu'il s'agit d'un troisième tome d'une saga et que la lecture des tomes précédents s'est révélée indispensable pour connaître les personnages et suivre l'intrigue, ceci malgré un prologue abscons… ;

j'ai trouvé ce roman particulièrement difficile à lire parce que :
- il est rédigé dans un langage qui se veut proche de celui du XVIIIe siècle
- parce que les chapitres sont trop longs et eux-mêmes sont découpés en sous-chapitres séparés par des étoiles ; ces scissions perturbent la lecture en interrompant l'intrigue et passant à une autre subitement.
- il y a peu d'intrigues, beaucoup de passages sans intérêt, comme certaines descriptions, le travail des boueux par exemple ou l'invention des lanternes publiques.
- je n'ai pas apprécié le personnage du chouan bleu, assez froid, taiseux.
- je n'ai pu m'attacher aux autres personnages.
- j'ai été dégoûtée par les scènes de meurtres
- j'ai été choquée par les nombreuses fautes orthographiques et de ponctuation,
- les critiques redondantes sur cette période historique : présentant les sans-culottes comme des monstres, alcoolisés aux mauvais vins, aux dents aiguisés !

Bref, une déception même si je n'attendais rien de cet ouvrage !
Commenter  J’apprécie          217

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle était de tous les salons et la confidente de prédilection de bien des grands hommes. On citait à ravir les noms des célébrités qui s'étaient épanchés et poursuivaient besogne sur la diablesse.. . Le mari, usé et cocu, s'en satisfaisait, et l’appelait avec affection et indulgence : « Ma Garde-Nationale. » II ne désespérait pas de la faire certifier, sinon d’usage, mais d’utilité publique. La belle avait pris de l'assurance depuis certaine soirée, où dit-on, elle serait arrivée à ses fins avec « l’incorruptible » en personne, véritable « sans-culotte » puisque le « cul à l'air. »

Connue des géographes comme la « Grande vorace, » cette affamée avait déjà dégusté le jeune Saint-Just en manière de hors-d'œuvre et ce, jusqu'aux moindres porcs... D’aucuns ne s’en tenaient pas là, affirmant les audacieux, que la belle Elisabeth Duplay, fille de l'hôte de Maximilien, aurait fourni le dessert, savoureux millefeuille, l’ardente duchesse ne se tenant plus lorsqu'elle lançait ses chevaux au galop... Un triple galop pour l’occurrence.
Commenter  J’apprécie          250
À tôt matin, une patrouille de la Garde-Nationale, rentrant à sa caserne longea la prison du Châtelet, sur l'arrière. Un petit monticule de terre attira l'attention des patrouilleurs. À son faîte, embauchée sur un curieux sabre d'origine inconnue, une tête hideuse, dégoulinante de sang déjà caillé semblait guetter ceux qui sortiraient de la petite porte dérobée. Une planche de bois blanc était adossée à la lame du sabre où l’on avait écrit avec le sang du supplicié :

« Deus ignoscere potuit quam pro me fed »

Le chef de la patrouille alla frapper à la porte, laquelle s'ouvrit sur un gendarme armé de son fusil, la sentinelle. Une fois les supérieurs avisés, on dépêcha une estafette auprès d'un curé jureur, afin que ce dernier s'en vînt pour traduire l'inscription. Dix minutes plus tard, ajustant ses verres, il lisait pour les besoins de l’enquête : « Dieu peut bien lui pardonner, quant a moi, je l'ai fait. »
Commenter  J’apprécie          280
En Normandie si l’on peut sembler être certaines fois dolent et indécis au commun des mortels, pesant choses et intentions avant d’émettre moindre avis ou prendre décision, on atermoie toujours par sagesse et convenance, jamais par frilosité. En revanche, il est des instants d'impériosité où l'on ne balance point plus que poussière de temps. Le soir même, comme répondant à impérieux appel, des ombres s'engouffraient par voies ténébreuses et chemins de traverse, embauchant les marais mortels pour qui eût voulu les pratiquer sans les connaître du bout des doigts, jusqu'au moindre détour et moindre échappatoire. Ombres furtives, fourmis viveuses regagnant leur logis, elles progressaient sans s'être pour la plupart concertées, vers la Huschaye, la « maison » Turrou, guidées semblait-il comme rois mages par étoile du berger.
Commenter  J’apprécie          290
Tremblant de venette pour ne pas dire de frousse absolue, dans la minute, le Génin faisait son apparition dans une tenue qui eût pu faire penser qu'il avait dansé la gigue avec une ourse acariâtre privée de son tutu de ballerine. Dagobert avait mis sa culotte à l'envers, le Génin le fit de son pantalon. Le frac quant à lui, était mis à mal quant au boutonnement, plaçant Tiburce en place de Gédéon et Clotaire dans la boutonnière à Norbert. Il n’avait pas omis de se couvrir le chef de son chapeau à cocarde après avoir eu peine à l'enfoncer sur sa tête, laquelle avait pris du volume durant cette nuit de stupre et d'ivresse... Du moins c'est ce qu'il pensa. En fait, dans son émotion et sa hâte, Corneloup ne s'était pas départi de son bonnet de nuit ! Grandeur et misère des fonctions de curateur, sans doute !
Commenter  J’apprécie          230
On devait d'allumer la capitale à certain Monsieur de Sartine, lieutenant de police sous le bon Roi Louis le Quinzième. Sous sa férule, plus de mille réverbères équipés de la lanterne Châteaublanc, du nom de son inventeur, allaient briller dans les rues et places de Paris. Lanterne à une, deux ou trois mèches en fonction de ce qu'on leur demandait d'éclairer. Ces réverbères juchés sur des potences de métal à seize pieds de hauteur et distants des uns des autres de vingt-cinq à trente toises, auguraient de nuits blanches pour bien de ces modestes "lampistes"
Commenter  J’apprécie          90

autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3195 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}