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EAN : 9782251445298
212 pages
Les Belles Lettres (13/03/2015)
3.02/5   21 notes
Résumé :
L'autodafé symbolique a commencé. La nuit tombe sur l'esprit. Une fournaise barbare s’élève dans le pâle horizon de la culture. Le papier brûle. Les livres brûlent. Nos livres. Nos bibliothèques, emportées par la Vague numérique. Sur leurs ruines, on construit des « troisièmes lieux », des « hyperlieux », des « learning centers », des « bibliothèques 2.0 ». On ne jure que par la « dématérialisation ». Tout doit être immolé d’urgence à l’Écran Total ; et tant pis si ... >Voir plus
Que lire après Crépuscule des bibliothèquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après l'optimisme béat de François. Bon dans "après le livre", ton nettement plus désabusé ici. Pour V.Stark, le tout numérique tue l'intelligence car empêche la concentration, empêche la lecture de textes exigeants et la rêverie. En effet, le livre papier s'inscrit mieux dans la mémoire car la lecture est opération cérébrale mais aussi sensuelle (toucher, odeur du livre). La fréquentation des bibliothèques a augmenté mais parce qu'elles permettent l'accès à des ordinateurs, jeux...Elles se livrent à des opérations de racolage (auxquelles commencent à se livrer aussi les librairies) pour attirer le public mais ce, au détriment de l'exigence. Le nombre de prêts lui est en chute libre. Le recrutement des bibliothécaires n'est plus fondé aujourd'hui sur la culture humaniste mais sur un aspect techniciste Beaucoup d'autres idées sont développées mais heureusement si la tonalité est assez désespérée (un peu trop parfois), on sourit souvent grâce à un humour grinçant et second degré. Virgile Stark se présente en effet comme un "bibliothécaire archaïque, syndicaliste de l'in-folio, défenseur crispé du régime particulier du codex, un gauchiste du book" ou "un cochon papivore".
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« pourquoi lis-tu mon livre ? »
Parce que j'étudie les métiers du livres et que je suis perdue.
Parce que je travaille en bibliothèque et que je suis perdue.

Nous sommes encore contemporains, et tes mots me plaisent, je vais les lire jusqu'à plus soif…
« tu te souviens de certains livres que tu as lu. (…) de tous les livres qui ont marqué ton existence, tu connais la forme, le poids, l'épaisseur et le parfum ».
Ce « crépuscule des bibliothèques » se hisse sans peine aux rangs de ceux la.
Ceux qui, au coeur de ma bibliothèque me rassurent, que je reprends quand je doute, quand je ne sais plus bien pourquoi je me suis retrouvée à travailler sur des fenêtres de papier que tout le monde veut voir disparaitre.
Ce livre ré-alimente mes espoirs pour la survie même secrète, même confidentielle, de mes chers, si chers ouvrages.

C'est très égoïste de réagir ainsi mais pour moi ce livre est épidermique.
J'en suis tombée amoureuse, pour son début sur les collections personnelles de chacun, pour son corps sur la numérisation et son refus (qui n'a jamais cru exploser face à un intranet récalcitrant refusant de livrer les secrets du Réseau Externe ne peut pas pleinement compatir avec les déboires de notre bibliothécaire excédé). Pour sa fin pleine de vie.

Je l'aime pour l'écho qu'il m'offre… et aussi parce que c'est rassurant de savoir que quelqu'un a les mêmes habitudes que soi.

Je ne sais pas qui est ce Virgile, je ne sais rien de plus que ce livre acheté d'occasion a Gibert Joseph. Je ne sais pas à quel point je suis d'accord avec lui, mais du haut de mes doutes, je ne peux que le remercier du plus profond de mon coeur ! j'avais besoin de ses mots à poser sur ce que je crois. Et ils y ont collé à merveille. Bien sur je ne suis moi aussi qu'une bloggeuse qui écrivaille son avis. Je n'ai pas de lettres de noblesses pour l'appuyer, je n'ai pas grand chose d'autre qu'un sentiment.

C'est pourquoi, Virgile, je relirai ton livre.
Nous discuterons encore.
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Si l'auteur ne manque pas de finesse et de pertinence parfois, il n'en reste pas moins souvent contradictoire (il conçoit que l'invention du livre numérique a le même effet pour le livre papier que l'invention de l'imprimerie typographique pour le manuscrit) et tend très fortement à oublier que le monde des bibliothèques et du livre ne se résume pas à ce qu'il se passe à la BnF (écrite BNF d'ailleurs) ou dans les BU qui sont des bibliothèques bien à part. Je travaille dans une des milliers de médiathèques municipales où le prêt de livre papier représente 80 % des emprunts (dont 60 % de romans et documentaires) et ce malgré les tablettes et liseuses disponibles. Et l'important n'est pas tant le support (qui a de très longues années devant lui mais qui n'échappera pas - peut-être - à une disparition comme les tablettes de pierre, les parchemins et les manuscrits, comme les chars à boeufs, les diligences, le télégraphe, etc.) On a vraiment l'impression en refermant le livre que l'auteur est né à la mauvaise époque et qu'il aurait été heureux dans ces anciennes bibliothèques boisées (certes parfois très belles) réservées à une petit élite bourgeoise (et surtout pas à la plèbe) où d'austères personnages passaient leur temps à rédiger des fiches papiers (il oublie cet aspect central du métier). À la fois lucide et réactionnaire, je lui conseillerais de se convertir comme libraire de livres anciens (métier loin de disparaître). Moi je suis au service de la culture pour tous et si cela doit passer par la lecture sur tablette et bien tant pis, c'est quand même mieux que de regarder la télévision ou consulter des sites web débiles.
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Pourquoi tant de haine ? Tant de mepris ? Tant de suffisance dans ce ton pseudo litteraire, tant d'intolerance, de manque d'ouverture d'esprit ? Je me suis senti insulter par ce bibliothecaire qui se prend pour un auteur, simplement parce que je lis sur tablette. Car selon M. Stark, je ne serai qu'un imbecile, un idiot, un lecteur sans profondeur parce que, selon lui, un bouquin numerique n'a pas d'ame et ne permettrait pas une lecture reelle, en profondeur. Merci M. Stark (qui n'hesite pourtant pas a vendre son livre au format tant honni), pour cette experience personnelle particulierement empirique. Bref, un texte navrant, souvent risible, voila mon avis de lecteur numerique. (navre pour les accents, mais etant a l'etranger, je n'ai qu'un clavier espagnol a ma disposition).
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Un essai qui se lit aisément et pourra intéresser en premier lieu les bibliothécaires mais aussi tous les lecteurs de livres imprimés ou numérisés.
L'auteur, qui travaille en bibliothèque, nous démontre comment le livre imprimé a pratiquement disparu au profit des liseuses, e-book et documents consultables en ligne.
Il déplore cette situation et s'interroge sur l'avenir des mediatheques et bibliothèques et l'avenir des professionnels. A travers ce court essai, il évoque son attachement au livre papier.
Cela m'a intéressée mais je me demande pourquoi il a choisi d'écrire sous un pseudonyme.
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
Le bibliothécaire archaïque aimerait préserver sa conception révolue des bibliothèques comme coffres à livres de papier. Il est, dit-on, attaché à l'objet livre. Pourquoi ? Eh bien, par archaïsme. Par refus irrationnel. Par blocage. Le bibliothécaire archaïque est le syndicaliste de l'in-folio, le défenseur crispé du régime particulier du codex, le gauchiste du book. On ne sait plus très bien ce qu'il défend, sinon le mythe paginé qui nourrit son imaginaire élitiste, et pourquoi il le défend sinon par souci de maintenir sa position privilégiée de héros dans ce mythe poussiéreux. Le bibliothécaire moderne ou wikthecaire ne comprend pas les crispations de l'archeothecaire. Il pose vigoureusement la question : le livre va disparaître et alors ? Cet événement ne lui paraît pas devoir être considéré comme une catastrophe.
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Le bibliothécaire d'aujourd’hui n’est pas le fonctionnaire docte et lambrissé que l’on se plaît encore à dépeindre dans les fictions ésotériques ; il ne montre aucune intolérance particulière à la modernité. Il n’a pas peur du changement ; et s’il sait se montrer critique à l’occasion, je le répète, ce n’est pas tant par un mouvement de résistance que par un souci de cultiver une figure intelligente et souveraine. Bien plus importante à ses yeux, bien plus déterminante, est la nécessité d’échapper à la ringardisation. Il n’est pas différent, en cela, de l’immense majorité de ses contemporains, dont une des plus vives préoccupations est d’apporter la preuve au Parti du Futur Souriant qu’ils ne sont pas, surtout pas réactionnaires, et résolument pas hostiles aux formes diverses du progrès.
C’est tout le drame singulier de ce défenseur de la Mémoire et du Patrimoine qu’il se sent obligé, pour ne pas ressembler à sa propre caricature, d’accepter tout ce qui change avec l’« esprit constructif » et la verdeur des gens qui sont à l’aise dans leur époque. Il aspire à relooker son image, quitte à singer la désinhibition. Sur la Toile, il se montre aujourd’hui en bibliothécaire-zombie, en bibliothécaire-barbare, en bibliothécaire body-buildé, tatoué, nu, sexy ou déguisé. Rien de ce qui est actuel et fun ne lui est étranger. Ainsi s’empare-t-il très avidement et très spontanément de toutes les trouvailles modernes. (Page 33)
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Les écrans ont fait leur entrée dans les bibliothèques dès lors qu’elles ont cessé de se définir comme poches de résistance aux vicissitudes de l’actualité, dès lors que toute force d’opposition les a quittées. La technique sans ethique, celle qui mange l’âme et pourrit l’intelligence, est le fruit naturel de cet épuisement ; elle est le produit et le ferment d’un abîme où s’efface toute perception littéraire de la vie, et duquel surgit une forme d’existence abâtardie, désencombrée de la nuance et du style. Le nouvel homme inaccessible à l’aura des œuvres se tient désormais dans la timonerie. Il barre notre destin. Le nouveau monde sans livres pointe à l’horizon.
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Si tu es comme moi, Lecteur - et tu es comme moi - , tu te souviens très précisément de certains livres, parmi ceux que tu as lus.
Tu t'en souviens comme sui tu les avais entre tes doigts, dix, vingt, cinquante ans plus tard.
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Nous sommes des dieux, des surfeurs titanesques, des corps astraux. Les dieux ne lisent pas. Ils ne passent pas le plus clair de leur journées dans le froid silence d'une bibliothèque.
Ils voguent sur les nébuleuses, ils sillonnent les airs et les mers, ils se transportent, légers comme la plume, aux confins des mondes inaccessibles.
Ils boivent l'hydromel, font l'amour ou la guerre au gré de leurs caprices et de leurs envies.
Il ne lisent pas, car ils sont hors du temps, au-delà du temps. Seuls les mortels ont besoin de lecture.
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