Merci à l'auteure
Marie Didier ( qui a d'ailleurs reçu le prix
Jean Bernard en 2006, de la part de l'Académie de Médecine) de nous avoir fait découvrir le parcours de Jean-Baptiste PUSSIN.
Homme simple, discret, plein de bon sens et d'empathie envers ses semblables, "les insensés", enfermés comme lui à Bicêtre, vers 1771, il a alors 26 ans à peine.
Sur l'ordre du Ministre, il est donc transféré de l'Hôtel Dieu (abri-mouroir des perdus, des malades, des vénériens, des fous) à cause d'une plaie "incurable" autour du cou, sur Bicêtre.
Autour de lui, il découvre, dans le service où on l'a placé, deux cent cinquante personnes : vieillards, incontinents, paralytiques, enfants, scrofuleux, mourants, épileptiques.
Il est mieux portant que les autres, et survit grâce à une volonté de fer : exercices dès qu'il le peut dans la cour, hygiène corporelle régulière avec l'eau de la fontaine par tous les temps..
Ainsi il résiste et prend des forces.
Et on va lui demander "d'aider" quand il y a des absents. Un exemple : il recevra l'ordre de porter du linge chez les vénériens : odeur d'urine, de merde, de pus, de vomi, de sang pourri, se mêlent en une puanteur atroce, mais il faut avancer, malgré les immondices en couches épaisses qui cachent le sol, et les gémissements sur les grabats putrides.
Il va continuer ainsi 'd'aider" un peu dans toutes les "loges-cages" et se rendra bien vite compte qu'on peut tenter d'améliorer un peu l'accueil de ses semblables ( plus de nourriture par exemple, plus de propreté aussi..).
On va lui donner des titres, de la responsabilité.
Dehors gronde la révolution du peuple français qui crève de faim, puis la prise de la Bastille,
Louis XVI a été décapité, la Terreur s'installe et la situation à Bicêtre est pire que jamais. de plus en plus de "fous" soi-disant y sont enfermés.
Autour de 1792/1798 (pas vraiment de précision sur la date, malgré les recherches de l'auteure)
J.B.PUSSIN aura été le premier à "enlever" les colliers de fer autour du cou, des mains, des pieds, à Bicêtre (même si dans les écrits, son nom ne sera pas cité, d'autres s'en féliciteront, on dénaturera ainsi la vérité) .
Mais cet appareillage de torture, sera remplacé par cette fameuse chemise de terrible réputation, qui s'attache dans le dos et bloque les bras "la camisole" (moins pire, sans doute que les fers, mais guère mieux non plus)
Plus tard, Jean-Baptiste PUSSIN, rejoindra la Salpetrière, où il sera nommé au poste de "Surveillant des Folles".
(à lire aussi sur le sujet, l'excellent, Bal des Folles de
Victoria MAS, qui poursuit quelque peu cette période sur les méthodes employées pour soi-disant guérir les folles)
L'histoire officielle de la psychiatrie a quasiment oublié, volontairement ou non , de le citer sur bien des aspects de toute son oeuvre accomplie.
Comme le fait de "déformer" son nom à maintes reprises sur des écrits de l'époque.
A croire, qu'on ne voulait pas qu'il subsiste des traces de son travail bienveillant, auprès d'une population de "fous" traités pire que des animaux dans ces loges-cages.
En conclusion, à découvrir absolument, pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la psychiatrie en France.