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EAN : 9791038702011
544 pages
Zulma (05/10/2023)
3.74/5   44 notes
Résumé :
Il y a d'abord un père merveilleux, khan de vastes terres du Nord, grandes de leurs trois mille âmes. Il voit soudain le voile des femmes tomber, les temps changer, bouleversant toutes les moeurs. Il y a sa fille, Ensiyeh, élevée comme un garçon, qui se bat pour son domaine et s'habille pourtant comme une héroïne de Tchekhov. Il y a Fereydoun, séducteur et fantasque, qui aime Ensiyeh et esquive avec grâce les folies des hommes et du pouvoir. Il y a Monsieur V., qui ... >Voir plus
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 «  Debout sur la terre  » ou l'histoire mouvementée, en 448 pages, de l'Iran du XX° siècle, pour le moins chaotique , où l'on va suivre durant une journée , une seule—-, de neuf heures trente à dix neuf heures trente —— le réalisateur d'un feuilleton à succès, Fereydoun Sordari dont le père, grand collectionneur d'art possédait tout une série de narguilés avec le portrait de tous les rois quadjars, grâce à un rendez- vous avec un certain monsieur V politicien francophone , auteur d'une biographie de Victor Hugo, qu’il désirerait adapter à l’écran ...

Monsieur V a représenté plusieurs fois l'Iran dans des discussions bilatérales, rencontré personnellement le général de Gaulle en France, en 1960...
Mais monsieur V est introuvable: des gens rentrent et sortent, dans l'immense demeure de MR V qui servira de décor , semblable à un scénario pétri d'humour , un vrai vaudeville ....

En attendant Fereydoun Sordari écoute un électricien, une cuisinière , une joueuse de tennis , qui vivent les souffrances et les soubresauts de l'histoire de leur pays ..

Puis il se met à fixer son regard sur les photos expressives qui retracent la vie de MR V , conseiller du Shah d'Iran , en compagnie d'hommes illustres : le roi et la reine, Nehru, Tchang Kai Chek , Reza Shah, , le prince héritier et surtout Ensiyeh Ilkhan , propriétaire foncière , veuve , de vingt ans son aînée qu'il aime....

Il y mêle ses souvenir dont la rencontre avec Ensiyeh : la fille d'Issan Khan Ilkhan , chef d'une tribu de guerriers kurdes, éduquée comme un garçon, devenue une auteure reconnue par la société iranienne ...

Ces trois personnages forment la trame de cette épopée iranienne où l'on apprend beaucoup de choses , nous allons les suivre avant , pendant et après la révolution : il sera question de la condition des femmes, de la société tribale, du fanatisme aveugle et des superstitions , du passage à la modernité , la mort de la monarchie des Pahlavi , la révolution, le voile ....

Le lecteur doit persévérer, s'adapter à cette narration enchevêtrée , foisonnante , dotée de nombreuses sources , faire un effort particulier pour suivre ces personnages criants de vérité , hauts en couleurs mais nombre de mots fréquemment employés ne sont pas traduits.

Cela ressemble à un conte cruel, érudit, pétri d'humour et de dérision , ambitieux , parfois confus, très imbriqué dans des faits réels , fin , pétillant, pas du tout facile à lire ...

Historiquement un grand livre à la construction échevelée dont le lecteur ressort fatigué, vraiment .
«  Quelques sexagénaires iraniens , eux aussi exilés , se souviendront encore de mon nom. Ce sera tout. Et Ensiyeh ? Voudra - t- elle encore de cet homme dont les souvenirs se sont immobilisés en1979 ? Et moi, dans vingt ans, continuerai - je à désirer une septuagénaire coupée de ses terres , de son théâtre , de sa bibliothèque? » .....
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Debout sur la terre est un récit d'histoire romancée de l'Iran au milieu et à la fin du XXème siècle. On suit plusieurs personnages, qui se croisent, s'entrecroisent et changent au fil du récit. Il y a d'abord Fereydoun, un réalisateur de télévision séducteur et mystérieux, qui se rend chez un certain Monsieur V., deuxième personnage important, pour adapter sa biographie de Victor Hugo à la télévision. Ce dernier, intellectuel et homme public admiré et haut placé, côtoie le shah d'Iran et pleins d'autres hommes illustres. Il est bien placé, il a de l'argent, une notoriété qui n'est plus à faire et des domestiques pour l'aider dans sa vie quotidienne. Enfin, dernier personnage dont on suivra l'évolution, c'est une femme, Ensiyeh, digne héritière d'un guerrier, chef d'une tribu kurde, qui sera élevée par son père comme un parfait petit homme, prêt à prendre sa relève pour se battre. Elle va tenter coûte que coûte de préserver les terres de ses ancêtres, malgré l'évolution draconienne de la société et son tournant qui ne lui est plus favorable. C'est une guerrière des temps modernes que j'ai bien appréciée.

À travers ces trois personnages, on découvre l'histoire et les traditions de l'Iran des années 70, jusque là bien méconnues par ma personne. Puis un autre Iran va apparaître en 1979, avec la révolution islamique, qui va changer radicalement la société et ses membres. de 1925 à 1979, l'Iran se tourne vers la culture occidentale, tout en tentant de limiter l'ingérence des grandes puissances. À partir de 1953, une dictature se met en place, qui bouscule les traditions iraniennes. le peuple en colère souffre du manque de liberté, c'est pourquoi le régime impopulaire du shah tombe en 1979 entre les mains des islamistes radicaux. le rejet de l'occident et de ses pratiques devient un pilier du régime islamiste : les femmes souffrent notamment de ce régiment, soumises à leur mari, elles deviennent des épouses-mères, soumises à la charia et exclues du système publique. Beaucoup s'exilent pour ne plus subir ce nouveau régime, à l'image d'Ensiyeh ou de madame V., qui se réfugient en Europe pour retrouver un semblant de liberté.

Une histoire captivante, bien narrée, extrêmement bien documentée, qui traite d'un sujet plutôt sensible, qu'il est rare de voir aborder dans des livres, de surcroît écrit par une femme française, d'origine iranienne. J'ai appris beaucoup de choses grâce à Nahal Tajadod, même si je dois être passée à côté de pas mal d'autres informations qui n'ont pas été traitées par mon esprit.

Néanmoins, Debout sur la terre m'a véritablement fait sortir de ma zone de confort pour mon plus grand plaisir ! L'immersion est totale : les personnages atypiques, les lieux bien décrits, les traditions parfois ancestrales. Je déplore néanmoins ma méconnaissance de cette partie de l'histoire, qui m'a empêchée de m'imprégner pleinement de tout ce qui était conté : j'étais parfois perdue parmi ce magma d'informations foisonnantes, certes très intéressantes, mais trop fournies. Il faut persévérer, bien s'accrocher et prendre le temps de savourer chaque page pour ne pas perdre le fil ! Une deuxième lecture serait néanmoins opportune pour mieux comprendre ces 500 pages d'histoire.

Un roman historique sur l'évolution culturelle de l'Iran du XXème siècle. Un récit bien documenté, très bien fourni, mais que les moins initiés à ce pan de l'histoire auront du mal à suivre.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Merci à Masse Critique pour cet envoi.

Nahal Tajadod nous enchante en retracant 
la vie, simple,ou tortueuse de quelques uns de ses compatriotes iraniens, parfois obligés d'envisager l'émigration, après avoir vécu dans ce pays  laïc modernisé à marche forcée, puis islamisé.

Comment aborder le problème des réfugiés politiques , quel motifs de désespoir leur a fait prendre dignement ou en paria les chemins de l'exil ? (*)

Le style est agréable , enlevé et l' humour, présent , nous invite à une immersion culturelle complice.
_A signaler, les changements de temporalités  fréquents et parfois déroutants

Nous découvrons plusieurs personnages :
_ Ensiyeh, élevée comme un homme, héritière d'un territoire contrôlé par son père, chef de clan . Elle va devoir lutter pour conserver ses terres et sa place dans la société iranirenne en pleine transformation .C'est une  femme décidée,une actrice reconnue et respectée. .

_ Un jeune réalisateur Fereydoun, dynamique et séducteur , très proche de Ensiyeh, il semble échapper aux emprises sociétales.

_ Monsieur V. vieil homme cultivé, ancien conseiller du Shah, a commis une biographie de Victor Hugo. Il est parfois inaccessible,

_ L'électricien Massoud et son bruyant testeur, amoureux entre dix sept heures dix-huit et dix sept heures vingt cinq de l'actrice délaissée... sur l'écran du cinéma de quartier. .ou d'une caissiere et de sa bulle de chewing gum rose.

Tous vivent, échangent, se saluent se congratulent à l'iranienne, ratent leurs rendez-vous, font des pas de côté.
Une longue journee en huis-clos, "en attendant monsieur V.", présente les participants sous un aspect dérisoire , comique.  Rien de constuctif ne se passe. Si : une petite suédoise , fille de diplomate, interfère... un peu.

Ce chassé croisé de diverses vies nous relate  la transformation des 100 dernières années de l'Iran :
_  de sa modernisation à marche forcée : dès 1935,
ou sont promulgués, entre autres :
_ le désarmement des  clans et leur allégeance au pouvoir central royal
_ le port de vêtements civils europeens  ainsi que
_ l'interdiction autoritaire du
port du tchador dans l'espace public..
Ce qui crée quelques difficultés sociales, parfois truculentes

_ à son repli politico-religieux, imposé par les forces theocratiques et ... mieux structurées ? moins naïves que les autres mouvements démocratiques d'opposition, incapables de prendre à temps leurs distances d'avec les ayatollahs.

Enfin, c'est une très belle histoire d'amour, non ?

Donc :
j'ai été séduit par ces personnages, par le mode de narration , par cette immersion dans la culture et l'histoire perse  (voir wikip. pour plus de précisions) : 
4,5/5.

Apres cette lecture, magnifique, je vous recommande l'écoute de ces témoignages d'émigrés, réfugiés  dans notre pays : elle peut constituer une suite (*).

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-mercredi-31-janvier-2024-5074153

(*) _ Mitra Adjezipour, championne de france d'echecs 2023 ,  iranienne, a  représenté son pays et refusé de porter le voile lors d'une competition internationnale.Depuis, elle s'est réfugié sous des cieux plus cléments , en Bretagne.
_ Fabid Mohammad, originaire du Bengladesh vit réfugié en France avec son pere menacé, car opposant dans son pays. Il est sous la menace permanente d'expulsion, car le permis de sejour n'a pas été renouvelé. Seule la fédération francaise d'echecs le protège ...
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Le hasard a voulu que j'entame la lecture de “Debout sur le Terre” au moment où des élections législatives se tenaient en Iran (début mars 2024). Je thésaurisais ce roman depuis que mon regard avait été happé par sa couverture kaléidoscopique quelques mois plus tôt. 


Nahal Tajadod nous plonge dans deux périodes de turbulences qui ont secoué l'Iran en l'espace d'un demi-siècle, dans les années 1926-1935 et 1976-1980.

La première est marquée par la rupture brutale d'avec le monde tribal et rural pour embrasser à marche forcée la modernité. L'expérience libérale tourna court à cause de multiples facteurs dont le creusement des inégalités et de la pauvreté (cf. les difficultés de subsistance et donc existentielles de Massoud l'électricien, voir le passage ci-dessous *). Une coalition hétéroclite (voir passage ci-dessous **) de contestataires et insatisfaits du régime depuis les masses religieuses guidées par l'ayatollah Khomeiny en exil en Irak jusqu'aux communistes, laïcs et élites cultivées (Ensiyeh, Fereydoun) et englobant toutes les tranches d'âge depuis les jeunes qui étudiaient à Paris mais de retour pour des vacances à Téhéran jusqu'aux vieux nostalgiques précipita la fin du régime sans que les conséquences de celle-ci soient bien mesurées, à l'exception des religieux qui semblaient nourrir un clair dessein (voir passage ci-dessous ***).


Outre l'immersion dans ces époques, la fresque de Nahal Tajadod constitue un enseignement pour l'époque actuelle qui n'est pas moins tourmentée dans nos contrées. Nahal Tajadod montre comment un diffus mouvement populaire peut soudainement créer un tsunami politique, social, économique et culturel laissant libre court aux sentiments les plus vils comme la basse vengeance et les délations. On pourrait considérer aujourd'hui que le double ressort d'un autre “diffus mouvement populaire” tout autant disruptif tient en une combinaison de l'instrumentalisation des réseaux sociaux (les bulles cognitives) et des inquiétudes de la population face à un monde de moins en moins prévisible. J'y vois un message avant les élections qui concernent en 2024 la moitié de la population mondiale, à l'exception - et il y a quelque chose d'ironique ici - de l'Iran. Les élections législatives qualifiées de “ni libres, ni équitables” de ce début mars se sont caractérisées par une abstention record depuis 1979 (41% des Iraniens en âge de voter s'étant déplacés), par le boycott des réformateurs protestant contre la disqualification de nombre d'entre eux et par un renforcement des franges conservatrices et ultraconservatrices, malgré les protestations qui se sont ravivées depuis la mort de Mahsa Amani (Prix Sakharov 2023 à titre posthume) et l'octroi du Nobel de la Paix à Narges Mohammadi (incarcérée à la prison de Téhéran - évoquée dans le livre - pour sa lutte courageuse pour la liberté et les droits humains durant trois décennies). 



*”Mais [Massoud] ne désespérait pas, il se répétait : “si Dieu par sa sagesse ferme une porte, il en ouvrira, par sa générosité, une autre.” En attendant l'ouverture de la seconde porte, il observait, le coeur serré, le crayon d'écolière de sa soeur, qui se réduisait chaque jour, qu'il faudrait bientôt remplacer. (...) Il ne pouvait pas davantage fréquenter les hommes qui rencontraient dans le cabaret, ces moustachus corpulents qui vidaient verre après verre les bouteilles de vodka et qui glissaient, une fois la danse de Lobat achevée, un billet de cent toman dans la fente qui palpitait entre ses seins inondés de sueur. Un billet de cent toman, l'équivalent de cinq cent crayons pour sa soeur, enfoui dans les seins d'une danseuse !” (pp.146-147)


** "Enveloppées dans leurs tchadors noirs, un haut-parleur à la main, elles criaient au même rythme : « Indépendance, liberté, République islamique !" Derrière elles, des milliers de femmes répétaient machinalement ces mots, sans même avoir lu un seul des ouvrages de l'ayatollah Khomeyni, le "Guide de la révolution". Privées de parole, les laïques, les communistes et les modjahedins, brandissant qui l'effigie de Mossadegh, qui le portrait de Golsorkhi, qui les photos des frères Rezayi, constataient déjà que le mouvement de protestation leur avait définitivement échappé." (pp.382-383)


*** "Un an auparavant, ces femmes étaient encore des épouses comblées, elles  passaient leurs vendredis après-midi à exhiber leurs main ms manucurées, lors d'interminables parties de cartes. Ces mains, qui tiennent aujourd'hui les anses de paniers en matière plastique, ne sont plus ornées d'aucun vernis. Comment pourraient-elles encore curer, brosser, polir, limer et vernir les ongles de leurs mains alors que celles de leurs époux sont ligotées ?" (p.403)
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La couverture de « Debout sur la terre » illustre idéalement le roman de Nahal Tajadod. Un kaléidoscope parcellise en de chaudes couleurs des cercles concentriques. Si le récit commence en avril 1976, le lecteur est entrainé dans l'histoire de l'Iran du XVIIIème au XXème siècle. Les personnages principaux incarnent une oligarchie dominante, sûre d'elle, fascinée par l'occident tandis que le nombreux personnel de maison (un jardinier, un électricien, une cuisinière, une nounou…) s'active à les servir. Ainsi l'auteure brosse une société fracturée où l'inconsciente frivolité des puissants surgit dans leurs conversations, leurs projets. Monsieur V. personnifie cette caste, conseiller du Shah, il est l'auteur d'une biographie de Victor Hugo. La centralité géographique de l'Iran, au coeur du l'Asie Centrale, s'impose dans l'origine des protagonistes : Ensiyeh est kurde , héritière d'un riche domaine du Mazandaran ( situé au nord sur la mer Caspienne). Tandis qu'un jeune réalisateur Fereydoun, proche et amoureux d'Ensiyeh, observe les blocages sociaux. Massoud, l'électricien, représente la conversion du travailleur pauvre à l'appel de la religion islamique, symbole de changements politique et social. le rythme de la narration paraît fragilisé par des ruptures chronologiques .Si la trame historique sert de toile de fond au récit, elle reste secondaire jusqu' aux évènements des années 1970. La narration elle-même paraît décousue ; si les conversations illustrent les états d'âme de l'époque, leur « apport» est inégal. La dernière partie relative à la chute du Shah, à l'arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeini apporte de la densité au récit. L'établissement du régime islamique, la fuite éperdue des puissants et leur condition d'exilés décrit efficacement la rupture que l'Iran a vécue.
L'avis est donc contrasté, à l'image du roman qui ne laisse pas le lecteur indifférent.
Merci à Babelio ( à l'opération Masse Critique ) et aux Editions Zelma pour cette découverte.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
«  Je n’ai jamais désiré
Devenir une étoile dans le mirage du ciel
Ou, comme l’âme des élus,
Le compagnon silencieux des anges .
Je n’ai jamais été séparée de la terre
Jamais intime avec le ciel.

Je suis debout sur la terre
Avec mon corps qui, pareil à une plante,
Pour vivre,
Aspire le vent, le soleil et l’eau.

Enceinte de désirs ,
Enceinte de douleurs,
Je suis debout sur la terre ,
Pour que les étoiles me vénèrent ,
Pour que les brises me caressent .

Forough Farrokhzad . ( 1935 - 1967.)
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"Les collants des femmes : cinq mille kilomètres de soie, grand-mère ! Plusieurs fois la distance entre Téhéran et Karbela sur les jambes d'une seule femme !"
"Chut" dit madame Grande qui n'appréciait pas la mention du lieu saint du shiisme, Karbela, où se trouvait la tombe sacrée de l'imam Hosseyn, dans la même phrase que les jambes d'une femme.
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"Dans chaque maison, il faut qu'il y ait un Coran, un recueil de Hafez et un tube de pommade Vali. Le Coran c'est pour le ciel, la poésie de Hafez pour la terre, et la pommade Vali pour les brulures, les piqures, les fistules, les hémorroïdes, les démangeaisons, les contusions, les coups, les crampes, les entorses, les eczémas, les mycoses, les verrues, les gerçures... ".
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Sois forte et n’oublie jamais d’où vient ta force. N’oublie pas, ma fille : aucun homme fort ne pourra jamais affronter une femme forte.
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Mais [Massoud] ne désespérait pas, il se répétait : “si Dieu par sa sagesse ferme une porte, il en ouvrira, par sa générosité, une autre.” En attendant l'ouverture de la seconde porte, il observait, le cœur serré, le crayon d'écolière de sa sœur, qui se réduisait chaque jour, qu'il faudrait bientôt remplacer. (...) Il ne pouvait pas davantage fréquenter les hommes qui rencontraient dans le cabaret, ces moustachus corpulents qui vidaient verre après verre les bouteilles de vodka et qui glissaient, une fois la danse de Lobat achevée, un billet de cent toman dans la fente qui palpitait entre ses seins inondés de sueur. Un billet de cent toman, l'équivalent de cinq cent crayons pour sa sœur, enfoui dans les seins d'une danseuse ! (pp.146-147, éditions Zulma)
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Vidéo de Nahal Tajadod
Golshifteh Farahani et Nahal Tajadod : L'exil (France Culture / L'Atelier intérieur). Émission diffusée sur France Culture le 12 juillet 2014. Nahal Tajadod et Golshifteh Farahani - 2012 - ©Tina Merandon. Son site internet : http://www.tinamerandon.com. “L’Atelier intérieur” s'ouvre à l’exil. À ce qui fait perdre et tout recommencer. Ce qui fait réfléchir à ce que l’on garderait : qu’est-ce qui pourrait témoigner de ce que l’on a été ? Le poète persan Rūmī avait choisi la poésie. Le poème se lit, oui, mais d’abord il se vit. Et comme c’est le “Printemps des poètes” cette semaine dans les “Ateliers de la nuit”, deux femmes en studio, deux vies cramponnées à la poésie. Dont on pourrait dire : “c’est tout un poème.” D’ailleurs l’une est devenue le personnage du roman de l’autre. Golshifteh Farahani a dit “oui” à Nahal Tajadod. Ce sont deux exils à 30 ans d’écart. Deux Iran. Golshifteh a fait son premier film à 14 ans, et à 14 ans déjà elle réalise que tout est éphémère. Elle se dit petit soldat du cinéma, qui un jour prend sa liberté au risque de perdre son pays. L’image de départ ce soir serait celle-là : « La maison de notre enfance celle qui n’existe plus, celle qui est en ruine, celle qui est habitée par d’autres » écrit Nahal Tajadod. L’exil accélère l’oubli, il paraît. Pourtant il reste encore les odeurs des bibliothèques, les bruits des portes, pourtant il y a des lieux que l’on ne quitte jamais. Après une biographie de Rūmī, Nahal Tajadod s’intéresse à Golshifteh Farahani. Parce qu’elle a en elle la question du poète : « D’où je suis, moi ? » Pour l’émission de ce soir, Golshifteh nous a dit : « Je suis là lundi soir à 99%. Probablement. » On a décidé d’y croire et on a bien fait. On a pris le risque : d’avoir une absence, parce que la vie nomade c’est aussi ça parfois : du silence à un endroit. C’est ne promettre à personne “un lieu à telle heure” parce qu’à elle rien n’a été promis. C’est ne pas croire complètement aux rendez-vous. C’est présenter tout comme un miracle. Une chance. Quand on vous a enlevé l’envol et l’élan, pour mettre sous vos pieds la contrainte de certains tracés, alors : “arrive ce qui arrive”. Et ce n’est pas une coquetterie. Ça fait partie du poème. Ça fait partie du poème, donc, de se dire que l’émission de ce soir aurait pu ne pas avoir lieu. La présenter comme un miracle, et alors qu'elle fait du silence à un autre endroit : la vivre jusqu’à minuit en faisant l’inventaire de tout ce qu’“ici ou très loin”, témoigne et témoignera toujours, comme cette “maison habitée par d’autres”, de ce que l’on est. Golshifteh Farahani, actrice iranienne, en exil depuis 6 ans. Et Nahal Tajadod, écrivain iranienne, pour son roman “Elle joue” : récit de la vie de Golshifteh Farahani et de leur amitié. Sur leur exil, la reconstruction d’un intérieur « ailleurs ». Nahal Tajadod est spécialiste du poète persan soufi Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī.
Invitées : Nahal Tajadod, écrivain Golshifteh Farahani, comédienne
Thèmes : Création Radiophonique| Cinéma| Littérature Française| Théâtre| Cinéma Iranien| Exil| Poème| Golshifteh Farahani| Nahal Tajadod| Anne Steffens| St.Lô| Musique| Poésie| Rūmī| Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī
Source : France Culture
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