Un grand merci à Babelio et aux éditions L'Iconoclaste...
Après avoir passé cinquante ans dans sa grande maison familiale qu'elle a, évidemment, trouvée bien trop grande et bien trop vide après la mort de son mari, il a fallu qu'elle se résigne à la quitter. Installée dans un petit appartement qu'elle ne s'est jamais approprié malgré les quelques objets si familiers, il a fallu, au bout de huit ans, le quitter à nouveau. Un véritable déchirement puisque, cette fois, elle est placée dans un Ehpad... Mais aussi un déchirement pour sa fille, Marie-Sabine, qui, éloignée de huit heures de route, peut parfois espacer ses visites de plusieurs semaines. Au fil des mois, elle se rend compte que, peu à peu, le comportement de sa mère change : elle peut se montrer froide, voire agressive, sa mémoire, peu à peu, s'effiloche et elle a besoin, dorénavant, d'un déambulateur... Comment garder alors, au plus près de soi, sa mère, comment tenter de renouer avec elle si ce n'est en écrivant, au fil des jours, un journal ?
Pour la première fois, l'auteure de dizaines de romans (pour petits et grands) se livre, tout en pudeur et sensibilité, sur celle qui, immanquablement, la quittera et sur les liens, parfois tendus et distendus, qui les unissent. Comme dans une certaine forme d'urgence, pour ne rien oublier, elle tient un journal. Elle y relate aussi bien la fin de vie de sa mère (changements physique et psychologique), les relations compliquées entre elle, l'amour qui ne se dit pas. Plus largement, elle revient sur les personnes âgées, les conditions de vie dans les Ehpad (faute de moyens, de temps, de personnel), ces parents, parfois seuls et désemparés, qu'on a l'impression d'abandonner.
Marie-Sabine Roger nous offre un très beau texte, pudique et poignant. de son écriture si sensible et douce, elle a su trouver les mots pour témoigner de tout l'amour qu'elle porte à l'irremplaçable qui s'en est allée...