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Philippe Di Meo (Traducteur)
EAN : 9782889601059
248 pages
La Baconniere (21/04/2023)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Un jeune homme vaguement doué pour la peinture que tout son entourage considère déjà comme le génie de son temps, deux vieilles femmes voisines qui ne vivent qu'en miroir l'une de l'autre ou un ivrogne qui finit sa nuit dans un four...

Ce recueil réunit vingt-quatre nouvelles qui suivent la vie quotidienne, psychologique et spirituelle de Siennois issus de différentes classes sociales. Au centre de ces récits se nichent la difficulté, voire l'impossib... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cet ouvrage dépeint un portrait de "l'âme" humaine très négative. L'humain aurait-il forcément un mauvais fond ? Plus ou moins enfoui, mais bien présent en chacun de nous ? C'est ce que semble vouloir démontrer Federigo Tozzi. Les pages s'enchaînent et sont empreintes de cynisme, de sévérité et de pessimisme omniprésents, qui apparaissent presque comme omnipotents.

Le monde en ressort comme mal fait, illogique, injuste et déroutant. le jugement de l'autre fait porter un poids si lourd parfois, que les conséquences peuvent en devenir des plus désastreuses. La religion et son besoin maladif de bienséance n'y sont d'ailleurs pas pour rien. Tous ces détails ne sont-ils pas au bout du compte une perte de temps indécente face aux enjeux de la vie qui passe si vite et peut se perdre en un infime instant ? La cruauté et la méchanceté gratuite hantent ces pages à en frémir de désolation. Pourquoi tant d'êtres humains ont ce besoin irrépressible de rabaisser et d'anéantir l'autre pour se sentir exister ?

Les paysages italiens, romains surtout, forment un contraste des plus saisissants, opposant leurs beautés à la laideur de l'esprit et de l'égoïsme humains.
Ce précieux livre est assurément misanthrope, mais le plus effrayant, c'est qu'il ne s'agit pas là d'une prise de position. Il s'agit simplement d'un constat, de faits. Ce précieux livre est empli de vérités choquantes, abjectes, et nombreux sont ceux qui ferment les yeux pour ne pas faire partie de la fange responsable.

La honte, la peur, la colère ; autant de sensations qui mettent à mal la plupart d'entre nous, mais qui bien souvent révèlent nos pires instincts et notre plus infect visage.
L'angoisse de la mort qui stagne, latente, en éprouve certains plus que d'autres, à en être malades. Les tares physiques, ces méfaits disgracieux qui devraient n'être que de menus détails, sont pourtant bien synonymes de rejets, de moqueries, voire de harcèlement. La bêtise et la cruauté semblent ne pas pouvoir atteindre de limite.

La violence envers les femmes est particulièrement insupportable. Mais comment aborder la putrescence humaine sans évoquer l'horreur de cette misogynie ?
Derrière tous les "péchés" que l'on puisse énumérer, se cachent tant de faiblesses, tant d'ignorance, tant de paresse et tant de détresse...
L'Homme manque terriblement de bonté, de courage et d'honnêteté, et cependant, trouve toujours de quoi justifier ses méfaits avec la plus grande mauvaise foi et la plus intolérable désinvolture.

Mais où sont les Gentils ?

Il paraît si effrayant de constater que les humains sont autant nuisibles et méprisants par leurs actions que par leurs pensées, et même par leurs sentiments.

A travers ces incroyables nouvelles, Federigo Tozzi a véritablement fourni une fine analyse du comportement humain et de ses déviances les plus banalisées. Son écriture a un impact ravageur et laisse assurément sa marque en mémoire. Ces écrits, pourtant assez datés à présent, sont d'une telle actualité ! Il démontre avec encore plus d'éloquence et d'évidence que l'humain ne peut pas évoluer sur une pente ascendante.
Il est indéniable que chacun devrait lire ce recueil. Les responsables de toutes ces ignominies avant tout, mais l'on sait bien que vivre dans le déni est bien plus aisé que d'avouer ses fautes. Surtout si elles sont impardonnables...

Ce livre devient assurément un de mes recueils de nouvelles favoris. Federigo Tozzi fut sans aucun doute un très grand écrivain.
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J'ai mis longtemps à lire ce livre....

Pourtant, des nouvelles, vingt-quatre en tout, de quelques pages chacune, ça doit se lire assez vite....
Mais cette fois ce fut douloureux, une véritable torture, chaque historiette plus indigeste l'une que l'autre, plus déprimante, plus sombre, plus décevante ....

La première nouvelle, intitulée" les locataires", ne m'a pas vraiment déplue, elle avait encore le bénéfice de la nouveauté; j'entrai doucement dans l'univers de Federigo Tozzi, je l'ai cependant trouvée quelque peu triste, avec des personnages de femmes rustres, peu avenantes.
La seconde nouvelle "un bistrot", débutait plutôt de façon guillerette, les deux amis en vélo qui s'arrêtent dans une gargote pour manger, car la pluie les menace. Et là, tout déraille.... l'institutrice du village arrive, et l'ambiance du bistrot devient horrible, les bonnes gens présents se transforment en juges à charge de méchanceté, de bêtise, de mysoginie, et d'autres choses encore, indicibles, et surtout incompréhensibles...

Je commence à me sentir anxieuse....

J'attaque la troisième "des peintres", peut-être celle que j'ai préféré, et pourtant si j'avais rencontré les protagonistes dans la vraie vie, ils n'auraient pas été mes amis, car trop torturés sans doute...
Il y eut ensuite" la maison vendue", avec des personnages plus mauvais encore, plus méprisants....

J'ai du mal à respirer...
Cet univers glauque, peuplé de gens plus morbides les uns que les autres , m'opresse.

Et pourtant, j'y retournerai, plusieurs fois, tentant une nouvelle nouvelle chaque soir, déçue chaque fois, et triste d'être déçue aussi!

Ce jeune homme, l'auteur Siennois Federigo Tozzi, a eu vraisemblablement une vie difficile, et courte.
Dans ces nouvelles, j'ai senti un tel malaise, comme s'il disait que la vie était compliquée, que les gens l'entourant manquaient de bienveillance ,'cela transpirait tant qu'il m'a contaminée de sa déprime le temps de ma lecture.

Attention, je n'irai pas jusqu'à dire que ces nouvelles sont mauvaises, non non, elles sont probablement très bien écrites et littérairement excellentes.
Seulement, voilà, j'y ai décelé des ondes mauvaises pour moi, et je le regrette bien!
Je n'ai pas su apprécier le caractère des personnages, ils m'ont presque tous été antipathiques, et pour certains plus que ça.

Point positif: la très belle couverture du livre.

Je remercie les éditions La Baconnière pour l'envoi de ce livre, ainsi que la Masse Critique de Babelio.
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Une plume agréable, et des histoires courtes d'une teneur différente à chaque fois, mais avec des similitudes (c'est précisément là qu'on descelle la signature de l'auteur, je trouve) . J'aime beaucoup ce format, on n'a pas assez de recueil de nouvelles dans la sphère littéraire, je trouve. En tout cas, un livre qui se lit vite et facilement que j'avais hâte de découvrir (et que j'ai pu découvrir grâce à Mass critique de Babelio, merci !)
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Cet ouvrage a un côté Giono pour le régionalisme, un côté Maupassant pour les nouvelles réalistes. Peut-être un peu plus Maupassant car elles ne sont pas réjouissantes ces nouvelles, ce n'est pas la meilleure lecture avec un café le matin ! Ceci dit, ce livre fait partie des lectures qui peuvent être difficiles mais qui ne laissent pas indifférent (la nouvelle sur le vieil homme qui vend sa maison m'a particulièrement touchée).

Lu dans le cadre de Masse Critique "Littératures" de septembre 2023
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Des sortes d'étrangeté, des effondrements, de soudaines révélations du malaise entre les hommes, de la cruauté aussi dans ses personnages comme en confuse fuite d'eux-mêmes. Vingt-quatre nouvelles où transite l'inquiétude, où l'auteur approche au plus près l'indétermination, l'incertain refus de la prétendue normalité de la vie adulte, les oscillations et reniements amoureux — la vie à côté de laquelle si facilement on passe. Des jeunes déploie, avec une discrétion très grande, son constant décalage, cette distanciation mélancolique de ceux, humbles ou légèrement égarés, qui mal trouve leur place dans cette Italie du début du siècle si finement décrite. Federigo Tozzi captive par la douce âpreté de ses récits, leur flottement, cette conscience et douloureuse mise à l'écart qui ne saurait valoir résignation.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La mer grondait par-delà les genévriers, beaucoup étaient rouges parce que le soleil les avait séchés. La pinède de Maccarese, sombre et, de loin en loin, déchirée, allait à la rencontre des zébrures sombres et grises des ormes et des chênes. Tandis que du côté de Civitavecchia, à l'embouchure de l'Arrone, la plage brumeuse était déserte, mais légèrement rosée et flamboyante dans les parages des caux scintillantes aux interminables écumes blanches. Se croisant au-dessus de la plaine, les zébrures des ormes et des chênes allaient s'élargissant, s'obscurcissant. Côté terre, le vent avait plié nombre d'ormes, parmi les plus élevés, aux cimes dépourvues de frondaisons; tandis que, plus bas, sur moins de la moitié inférieure de leurs troncs, d'autres frondaisons, plus touffues, avaient éclos à l'instar d'un maquis bas.

La mer était d'un bleu turquin étale; et la fumée d'une grande barque, sortie du port de Fiumicino, restait dans les airs, même si le ciel semblait propre; fait exprès pour le soleil. Au fin fond de la plaine, vers le château de San Giorgio, des princes Rospigliosi, il y avait des moissonneurs, petits et courtauds comme les doigts d'une main, à les voir depuis la mer. Fourmillant entre les épis, ils étaient vêtus de couleurs toutes dissemblables ; à travers, le flamboiement de la chaleur qui tremblotait depuis la terre, eux aussi tremblotaient, ils semblaient parfois disparaítre dans une sorte de brouillard à mi chemin de l'opalescent et du bleuâtre, qui vers le soir emplissait les trouées du maquis.
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Lorsque j'arrivais dans cette maison qui avait ses fenérve presque seulement sur le toit, je regardais mon ombre se dessiner sur le mur. Pourquoi avais-je, partois, voulu aller à sa rencontre pour lui parler ? Pourquoi m'avait-elle fait la même étrange impression qu'une personne vivante aperçue à l'improviste et qui fait également peur? Et, puis, il fallait voir comment elle se déplaçait, sur toute la longueur du mur, jusqu'à son arête, derrière laquelle se trouvaient l'aire de battage et l'escalier de la terrasse voûtée. dans la partie tournant le dos à la route. Lorsque le mur finissait, je frissonnais toujours. Et, comme à mon approche, les poules et les canards rentraient, je me demandais s'ils étaient effrayés par l'ombre ou par moi. Cette maison se trouvait, et se trouve peut-être encore, par-delà la Porta Tufi, avant d'arriver à une petite chapelle devant laquelle bifurque la route qui continue à monter vers Sienne. Si on est assis sur les marches de la petite chapelle, et s'il vient des gens depuis les deux routes, d'un côté comme de l'autre, on les entend parler sans les voir aussi longtemps qu'ils ne passent pas juste devant I'édicule. Après cette maison, la route fait un coude et devient tout à coup très raide jusqu'au ruisseau d'un mince débit mais bordé d'un épais rideau de hauts peupliers.
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