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Federigo Tozzi (Autre)Philippe Di Meo (Traducteur)
EAN : 9782889600410
144 pages
La Baconniere (08/04/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Remigio, un jeune homme, reçoit en héritage un domaine agricole que lui disputent sa belle-mère et la maîtresse de son père, soudainement décédé. Remigio rejette le modèle autoritaire que lui proposait son père mais, par trop naïf, névrosé et dépourvu d'expérience, il ne parvient pas à lui trouver une alternative valable. Il ne devient pas un bon maître, il ne sait ni commander ni se faire respecter par ses ouvriers agricoles.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

J'ai choisi ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique, pour la découverte, ne connaissant pas l'auteur et puis pour son titre « Le Domaine », un mot qui d'emblée frappe l'imagination.
Quelle déception !

D'abord, les innombrables erreurs de texte qui m'ont fait penser que j'avais en main un exemplaire non corrigé. Mais non. Assurément, ce livre n'a pas été corrigé ou n'a pas bénéficié d'une relecture. Pour vous en donner un aperçu, vous trouverez plus loin quelques exemples extraits du récit (et non des dialogues, je précise). Toute ma lecture en a été gênée. Ce n'est pas un problème de traduction car, Philippe di Meo, traducteur de toutes les oeuvres de Federigo Tozzi, reprend en fin d'ouvrage un glossaire de mots usités propres à la région de Sienne dans laquelle l'intrigue se situe, mais aussi à la vie paysanne. S'en suit une analyse de l'écriture de l'auteur (allant parfois jusqu'à la psychanalyse) démontrant le pourquoi du comment la plume est sans fioriture aucune, allant droit au but pour atteindre le coeur ou l'esprit du lecteur ; notamment dans les descriptions de la nature environnant le Domaine ou des personnages. Sans fioriture, oui. Mais pour ce qui est des émotions ressenties, et là c'est tout à fait subjectif, aucune, hormis un agacement, un ennui et l'envie d'en finir au plus vite.

Parce qu'il n'y a pas que le problème des erreurs, mais l'histoire en elle-même. Après la mort de son père, Remigio hérite du domaine agricole. Bien qu'il n'y connaisse rien, il tentera désespérément de le maintenir à flot. Son inexpérience, sa timidité et sa faiblesse de caractère entraîneront l'animosité du plus vil de ses ouvriers agricoles mais aussi de son entourage immédiat. Jalousé comme c'est pas permis, chacun fera preuve de malversations, vols, destructions ou procès, et tout ira de mal en pis. On pressent le drame. Tous veulent leur part du gâteau et il n'est question que d'héritage, d'argent, de fric, de flouze, de pèse. Trop, c'est trop et ça m'a lassée.

Quelques petites lueurs sont apparues lorsque l'auteur décrit le domaine, les champs, les animaux, quelques scènes comme la foire aux bestiaux. Mais je n'ai ressenti aucune émotion ni aucun attachement aux personnages. Pour moi, ce fut un flop total.

Je remercie néanmoins Babelio et les éditions la Baconnière pour cette nouvelle expérience.

Et chose promise, chose due, voici quelques citations où il y a, comme qui dirait, un truc qui cloche :

* … lui avait fait d'entrée fait bonne impression.

* Et sentant comme se dilater son coeur, il ajouta…

* Remigio demanda à Picciolo et à Lorenzo si c'était la bien vérité,…

* ...il était si mécontent qu'on pouvait lui lire ses sentiments sur son visage.

* Puis, ne l'entendant plus, il remirent à parler à voix basse.

* ...on le trouvait toujours, les coudes sur les genoux, à se tenir la tête à deux les mains,…

* ...elle invita à sa tante à se retirer.

Mieux vaut en rire :)
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Merci aux éditions La Baconnière et à Babelio pour ce livre.

Tout d'abord, résumé de l'histoire : Remigio revient chez lui, à la "Casuccia" au chevet de son père mourant et reprend le domaine après sa mort. Sa nature trop bonne et trop confiante vont en faire la cible de toutes sortes de mauvaises personnes.

Le livre décrit assez bien toute la méchanceté de l'homme. Les braves gens peuvent se faire rouler à tellement d'occasions qu'il est facile pour eux de finir à la rue (ou pire encore).
La haine viscérale de Berto pour son maître, les magouilles de Maître Pollastri, les mauvaises actions de Chiocciolino juste parce que Remigio n'est pas d'accord avec lui, le manque de confiance de sa belle-mère. Tant de petites choses qui vont pourrir la vie de notre personnage principal et vont le mettre au plus bas.

Le choix de mettre l'explication des mots à la fin est un peu dommage selon moi, j'avoue avoir eu plusieurs fois la flemme d'aller regarder.

Personnellement je n'ai pas aimé ce livre. Les 200 pages ne sont que description sur description de choses inutiles qui ne font pas avancer l'histoire.
Philippe di Meo dit dans son texte à la fin du livre "Débarassé des disgressions, et des commentaires sociologisants [...], le rythme alerte du récit nous entraîne. Aucune lourdeur stéréotypée ne nous est infligée".
Je ne suis absolument pas d'accord avec lui : nous avons Berto le paysan un peu simple et méchant ou encore les avocats crapuleux qui ne nous éloignent pas vraiment des stéréotypes.
Quant à l'absence de lourdeur, comme dit plus haut, je trouve que ces descriptifs incéssants en fond un livre un peu indigeste.
Dommage, car le fond de l'histoire est intéressant, on se demande comment Remigio va redresser la barre du domaine mais l'histoire avance avec tellement de lenteur et s'arrête à chaque fois sur des détails insignifiants (par exemple au moins 3 pages pour décrire la foire juste pour acheter un veau, la description de personnages totalement inutiles à l'histoire...).
Le pompon revient à la fin de l'histoire qui conclue tout en une page (voilà le seul moment qui aurait mérité des détails). Très décevant, au final rien n'est résolu, on ne sait pas ce que devient cette fameuse Casuccia décrite de long en large pendant 200 pages. Ce qui nous a tenu en haleine si je puis dire tout le long de notre lecture.
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Mon choix c'est porté sur ce roman car il y avait une histoire de famille et de transmission, avec l'idée de microcosme.

Un petit mot sur la couverture. En fin de volume on nous montre qu'il s'agit de détails d'une oeuvre. La déstructurer et la réassembler ainsi m'a fait penser à des parcelles de terres.

Lorsqu'on commence le roman, on a vite l'impression que le personnage court à sa perte, quoi qu'il tente ça se retourne contre lui. J'ai eu la même impression qu'en lissant « des souris et des hommes » de John Steinbeck, « l'étranger de » d'Albert Camus ou encore « Mangez-le » de Jean Teulé. C'est comme si l'animalité, la cupidité des hommes et autres frustrations n'attendaient que ce moment-là pour se mettre en branle. le personnage n'est pas de la trempe de ceux qui se battent et il va se laisser dévorer par tous. Il n'est pas idiot, c'est juste un gentil. On a l'image du sacrifier.
Je le demande dans quelle mesure le fait que cette histoire racontée après la première guerre mondiale ne reflète pas certains sentiments.
A la fin du volume il y a « À propos de la langue de Federigo Tozzi » et « autour du Domaine » de Philippe di Meo. Ces articles sont très intéressants car ils sont écrits par le traducteur qui a dû faire un travail préliminaire avant la traduction. Il a su analyser certaines scènes, voir les références aux autres romans de Tozzi. En tant que traducteur il a fait un travail très minutieux autour de la langue et de l'univers de cet auteur.
En tant que simple lectrice, j'ai pris grand plaisir à lire cette langue traduite qui n'est pas surannée mais qui a un certain rythme. le traducteur laisse quelques mots en italien, ce qui donne une touche « exotique ». Federigo Tozzi utilise des régionalismes.
J'ai aimé les descriptions de scènes où se déroule la discussion. Elles ne sont pas longues mais pourtant précises pour bien se mettre dans l'ambiance.
La part de dialogue est importante. Les apartés des personnages rendent très visuel les mauvaises intentions des protagonistes.
L'argent tient une place importante et le pauvre Remigio honnête et sincère va se faire plumer, humilier… J'ai noté que le porte feuille (objet) joue un rôle. On lui prête des intentions, on le met dans la catégorie « petit bourgeois » alors que maltraité par son père et écarté du domaine il n'a aucune connaissance ni revendication si ce n'est régler cette succession.
Les femmes : la mère est décédée donc absente, il n'a pas de fiancée ni d'épouse. Alors qu'il est confronté à la deuxième épouse de son père et sa maîtresse. Il y a d'autres femmes, mais aucune ne le respecte car il a trop d'un homme-enfant. Il n'a pas de soutien.
Les hommes à commencer par son père (même sur son lit de mort) ne le respecte pas. le fils n'a pas hérité de sa roublardise et de sa violence.
Les chapitres sont assez courts. C'est un texte qui a été publié dans un premier temps dans une revue romaine du 1er avril 1920 au 1er mars 1921. Ce texte à donc cent ans. Est-ce que la structure de la narration n'est conditionnée par le fait qu'elle a été livrée par petit bouts ?
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Tozzi (1883-1920) est souvent rapproché de Pirandello en tant qu'écrivain italien ayant ouvert la littérature italienne sur l'Europe.

L'écrivain nous plonge dans une atmosphère pesante, une impression de lent glissement vers une fin inéluctable, la chronique d'un désastre imparable dans un cadre pourtant quasi mythique : celui de Sienne et de la campagne toscane à l'aube du XXe siècle.

En deux mots : un fils étudiant des beaux-arts hérite soudainement du domaine de son père alors qu'il n'y est pas du tout préparé. Les proches de son père (sa seconde femme, sa maîtresse, ses employés) comprennent rapidement que le nouveau maître est incapable de gérer ; ils contestent à la fois son héritage et son autorité. Il en résulte que tout le domaine part à vau-l'eau, entraînant dans son délabrement récoltes, bêtes et jusqu'au jeune propriétaire lui-même.

Tout cela pourrait être sinistre et pénible à lire. Sans être jubilatoire, cette lecture est cependant fort intéressante par le tableau qu'elle nous offre d'une méchanceté et d'une cruauté absurdes et tenaces, par les portraits des personnages (employés agricoles, avocats, ...) et par le grand contraste entre la noirceur des comportements des hommes et la magnificence de la nature.

le héros du roman pourrait être rapproché d'Oblomov de Goncharov : "toute sa vie semblait enclose dans un sac dont il n'y avait pas moyen de sortir la tête".

PS- L'éditeur a malencontreusement laissé passer plusieurs fautes de frappe ; ce qui, heureusement, est devenu rare dans l'édition contemporaine. Dommage.
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Comment nous échappe ce dont on ne saurait hériter ? Avec une précision lapidaire, une fluide science du détail, un art de l'ellipse pour suggérer panique et désastre moral, Federigo Tozzi décrit les luttes intestines, manipulations minables, légales, où s'écrivent nos fatalités. Roman sans commentaire, tendu mais sans solution, le domaine reste constamment inquiétant. Une jolie découverte.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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