Petit tour en littérature espagnole, totalement inconnue pour moi, et ce sans réelle explication. Mis à part Don Quichotte, je suis tout à fait incapable de citer un roman espagnol ! Avec ce recueil de nouvelles, voici l'occasion pour moi de lever le voile sur cette grande inconnue.
Comment guérir de la mélancolie ? Quoi de plus noble que l'amitié entre hommes ? Comment soigner un lecteur boulimique ? Autant de questions auxquelles l'auteur tente de répondre …
Globalement je suis restée sur ma faim : les nouvelles débutent souvent de façon très prometteuse, et une fois que la curiosité est titillée, l'auteur bâcle l'histoire et laisse le lecteur avec un sentiment de frustration. D'aucuns apprécieront cette façon de se retirer sans réellement conclure, laissant le lecteur imaginer la fin. Pour ma part, j'en ressors avec une profonde frustration.
La seule nouvelle qui fait exception, « la folie du docteur Montarco », qui raconte le combat d'un homme, à la fois médecin ET romancier, contre une société espagnole ultra-normative et rigide, espèce de Don Quichotte moderne, est la plus longue du recueil.
Peut-être que tout simplement les formes courtes ne me conviennent-elles pas ?
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Ce pays n’est d’aucune ressource, mon ami. Il est irrémédiablement condamné au sérieux et à la bêtise, qui sont frères jumeaux … Tous, ici, on des âmes de cuistres. Ils ne conçoivent pas qu’on puisse écrire autrement que pour prouver, défendre, ou attaquer une idée, ou avec une arrière-pensée. À l’un de ces niais qui m’interrogeait sur le sens de mon conte, je lui répliquai : « Vous a-t-il amusé ? » et comme il me répondait : « Pour m’amuser, je me suis amusé ; la chose n’est pas sans un certain mérite ; mais … », je lui tournai le dos, le laissant pantois.
Dans sa soif insatiable de percer les mystères, il avait tout dévoré, sciences, lettres, humanités, avec un acharnement obstiné. Plus impénétrable lui apparaissait le mystère à mesure qu'il découvrait des voies nouvelles pour l'aborder et il n'éprouvait que désappointement et impatience à se heurter des centaines de fois aux mêmes explications à travers des centaines de livres les plus divers.
Vous croyez donc qu'il n'y a de progrès qu'à l'état de veille? Il faut digérer le progrès et se gorger de sommeil! Dormir! Dormir pour assimiler le progrès et se réveiller dans un autre siècle, la tête fraîche, de bonne humeur, et augmenter encore cette réserve vivifiante et féconde qu'est l'oubli, la seule chose positive et réelle, croyez-moi.
Le public n’est pas aussi imperméable et aussi indifférent que nous le croyons ; ce qu’il veut, au vrai, c’est qu’on lui fournisse un aliment tout préparé qu’il n’ait plus qu’à avaler.
Un féministe n’a rien d’un don Juan, car lorsqu’une femme l’entend discourir de l’émancipation féminine, elle pense aussitôt : « il y a là quelque piège … Pourquoi voudrait-il nous émanciper ! »
Vidéo de Miguel de Unamuno