Ces huits nouvelles sont les nouvelles de l'ôde à la nature, à ses mystères ressentis, au regard de l'enfance retrouvé, ce regard non blasé, qui est capable de s'étonner, de s'émerveiller de ce qu'il a autour de lui, de vivre la présence des choses dans ce qu'elles ont de plus singulier, unique, communicatif. le style de l'auteur est simple, doux et non dénué de poésie, invite à prendre le temps de s'arrêter sur les fleurs, les arbres, le vent, les éléments, les demeures et les êtres que souvent l'on croit trop bien connaître sans chercher à en découvrir plus, sans chercher au-delà à savoir qui ils sont vraiment (par exemple Renée-Marcelle qui paraît au début être seulement une simple « vieille aigrie », Vincent dont les amis ne doivent pas percevoir toutes les pensées qui l'habitent, l'âme du lieu où vit l'amadryade, la profondeur de Viviane, l'homme ressemblant injustement à « l'homme au sable »…)
J'ai surtout apprécié Némésis, Nocturne et Samsâra, ces deux dernières ayant des fins particulièrement réussies (celle de Nocturne réussissant le mélange du tragique et de la douceur, l'appaisement et celle de Samsâra étant une chute insolite et symbolique), ce qui n'est pas autant le cas pour toutes à mon avis. La nouvelle « Du vol des scarabets et du parfum des tubéreuses » est très étrange et étonnante également, sachant provoquer un certain malaise et faisant partager l'état d'Elise mais la fin est une sorte de jugement, par le biais d'une métaphore, sur ce qu'Elise a dit à Paul et qui pour moi n'a pas lieu d'être (on peut se dire dans un couple certaines choses pour éviter que le couple explose totalement un moment donné ou un autre, il est bon que les problèmes ne soient pas toujours passés sous silence – comme celui d'Elise qui est de se sentir étouffée par Paul-)
Merci aux éditions Passiflore et à Babelio pour l'envoi de ce recueil que je recommande pour son exploration de la flore, de la faune, des êtres humains tout en finesse et en suggestions.
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Belle errance.
Ce sont des moments étranges de lecture, entre le rêve et la divagation. Ce sont des petits voyages, quelque part en zone floue. Il faut bien qu'une histoire commence en un lieu, même si elle semble ne mener nulle part. Impossible, pour moi, de vraiment donner un avis sur ce recueil. Ai-je aimé les nouvelles qui le composent ? En tout cas, elles m'ont laissé une certaine impression. Surtout l'écriture. Une belle plume et tout aussi légère, avec une certaine pudeur, une certaine finesse, soigneusement travaillée. C'est une écriture ciselée, très précise, pleine de naturalité et d'images évocatrices qui permettent de saisir les émotions et les non-dits des personnages.
Les nouvelles ne m'ont pas toutes parlées de la même façon, selon mes affinités et ma réceptivité aux messages que j'y ai perçus, mais l'écriture ne m'a pas déçue. L'ironie finale de Samsâra et la troisième histoire, Némésis, ont mes préférences.
A découvrir.
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Ce livre m'a plus inspiré par son titre que par ses petites histoires.
8 histoires (ou nouvelles?) qui parfois me semblent n'avoir ni queue ni tête.
Némésis m'a pourtant beaucoup plu par la description des paysages, ce silence dans un village vide.
Pour d'autres, je suis parfois restée sur ma faim comme pour "l'apparition".
Et j'ai aimé la fin de "l'homme au sable". Je crois que c'est une des seules histoires où j'ai vraiment eu un sentiment de fin.
Ce livre reste tout de même sympa à lire, crépuscule ou non :)
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Avec Madame Detcherry il est souvent question de l'estuaire de son enfance, de ses voyages ou de ses souvenirs lointains. C'est une thématique redondante, prévisible et, à force, ennuyeuse. Sa narration est plate, sans profondeur...
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La veille elle a marché sans désirer connaître la direction, sans savoir. Elle a laissé les villes, les bruits, la violence indistincte. La forêt l'a reçue en son sein, elle a pénétré en elle. Maintenant elle est au creux d'un fourré, elle a quitté le siècle. Elle est revenue à la terre, aux écorces, aux tiges vertes. À cette lente poussée de la végétation, implacable dans l'ombre. À l'odeur des sous-bois qui est celle de la naissance. À la gravité de l'humus.
Jadis les hommes étaient capables de me voir assise au creux des arbres ou couchée sous les frondaisons. Il chantaient eux aussi ces vieilles complaintes que j'ai gardées dans ma mémoire. Il arrivait même que nous nous parlions. Que s'est-il donc passé pour qu'ils oublient à ce point ?
C'était du temps où ils ne méprisaient pas les Bois Sacrés.
La nuit de son esprit aussi est traversée d'éclairs et de roulements. Elle quitte le monde connu pour celui qui est en train de s'ouvrir à elle. La nuit est un pelage d'une douceur confondante. C'est la nuit tout entière qui s'appuie contre sa hanche, se love dans son bras.
Larmes qui ne coulent pas, perles arrêtées au bord des cils ou glissant sous les paupières incurvées vers les tempes. Yeux toujours troublés, d'eau courante.
Chantal Detcherry vous présente son ouvrage "Les jours de sable" aux éditions Passiflore. Rentrée littéraire janvier 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2750814/chantal-detcherry-les-jours-de-sable
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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