AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Pierre Alien (Traducteur)
EAN : 9782267050516
540 pages
Christian Bourgois Editeur (07/09/2023)
4.16/5   83 notes
Résumé :
"Ce livre a pour support les lettres, le journal et d’autres documents laissés par le professeur J.R.R. Tolkien, ainsi que les souvenirs de sa famille et de ses amis.(...)

En l'écrivant, j'ai voulu raconter l'histoire de la vie de Tolkien en évitant tout évaluation critique de son œuvre d'imagination. En partie par respect pour ses opinions, et aussi parce qu'il me semble que la première biographie d'un auteur n'est pas nécessairement le meilleur endr... >Voir plus
Que lire après JRR Tolkien, une biographieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 83 notes
5
11 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il était un homme ordinaire.
Mais cette simple affirmation ne peut s'entendre pour minorer ses mérites de conteur.
On pense bien souvent que pour comprendre le talent d'un auteur, il peut suffire de délaisser ses histoires pour se glisser dans le récit de son existence. Mais lui-même ne semblait y croire " je tiens fermement que retracer la vie d'un écrivain est une manière fausse et entièrement vaine d'approcher son oeuvre. "
Est-ce à nous dissuader de mener plus loin notre quête ? Profiter de la première occasion qui nous est donné de "nous en retourner " ? " de refermer le livre " ? Mais ne fait-il pas écarter ces éventualités par Maître Samsagace dans " le Seigneur des Anneaux " ? Ne fait-il pas apparaître très tôt dans son récit un guide certes mystérieux, mais digne de confiance ? Acceptons qu'Humphrey Carpenter soit notre " Gras-Pas ".

En dissociant à dessein l'existence de l'homme et les récits de l'écrivain, Carpenter tranche les questions de préséance du premier sur le second.
Ainsi était-il un homme ordinaire.
Un homme attaché à sa famille.
L'Afrique du Sud est sa terre natale. Mais surtout celle où repose son père. Il y mourût loin de sa famille, retournée en Angleterre pour préserver la santé de ce fils aîné. Orphelin de père à quatre ans, il voue une immense tendresse à sa mère. Empruntons ses mots : " Ma chère mère fut une martyre. Ce n'est pas à tout le monde que Dieu à ouvert une voie aussi aisée à ses bénédictions pour Hillary – son frère – et pour moi, nous donnant une mère qui s'est tuée au travail et à la peine pour nous assurer de garder la foi ". Convertie au Catholicisme, le Père Morgan est un ami précieux qui devient le tuteur des enfants à sa mort.
Il n'a alors que douze ans...
A seize ans, il est amoureux. Unanime anglo-saxonne désapprobation : A l'âge où l'on doit s'investir dans ses ambitions universitaires, on ne s'éprend pas d'une jeune fille de trois ans son aînée. Soucieux des conventions, il ne revient vers elle qu'a ses vingt-et-un ans. Il l'épousera trois ans plus tard, avant de partir pour la Grande Guerre. Elle sera la seule. Timide et peu instruite, Édith vivra dans l'ombre de l'universitaire, du grand auteur. Elle lui donnera quatre beaux enfants qui feront leur fierté et la source de leur grande complicité.
Où leur histoire prend un caractère romanesque ? Si Shakespeare eût ses Roméo et Juliette, il eût Luthien et Beren, extraordinaire histoire d'amour. Il fît graver ces noms sur sa tombe et celle de son épouse partie deux ans avant lui. Ici l'oeuvre croise enfin son créateur...

Un homme attaché à son travail.
Menant à bien de brillantes études universitaires, il commence à enseigner après la guerre. Un laborieux parcours le conduit à Oxford en 1945. Il se fond à merveille dans cette " noblesse de robe ". Il conjugue les dons et les travers du professeur de faculté typique : Tout à la fois passionnant et érudit dans ses cours et trop perfectionniste dans ses recherches pour y être chaque fois prêt. Il conduit la vie sociale – certes atypique d'un entre-soi de traducteurs in-extenso de légendes scandinave, de déclameurs de poèmes antiques ou imaginaires, de lecteurs de leur propres productions – active et exclusivement masculine comme on l'attend d'un professeur reconnu.
C'est sa mère qui avait su très tôt déceler son don pour les langues. Il se prît de passion de l'obscure science des rhétoriques et grammaires anciennes, désuètes. Il parfît son art dans l'élaboration de langues imaginaires. Et sur cette passion, il bâtit un univers. Il remît entièrement en cause ce travail d'une vie d'une simple phrase : " Dans une trou vivait un hobbit "...

Un homme ordinaire.
Dont l'oeuvre est comparée à l'Odyssée d'Homère. Dont personne ne dénis le souffle d'héroïsme et d'aventure. Qui emporte tout ceux qui ont de l'imagination. Qui est aujourd'hui la source de tant d'auteurs et de tant de livres. D'un pan entier de la littérature contemporaine.
Il n'écrivit probablement pas pour la gloire ou la postérité. Peut-être écrivit-il simplement pour honorer la mémoire d'un de ses plus vieux ami mort sur le front de France. Goeffrey Bache Smith ,dans sa dernière lettre écrivit : " Puisses-tu dire ce que j'ai tenté de dire longtemps après que je ne serai plus là pour le dire. "
Il laissera un paradoxe : ses premiers récits, qu'il regroupait sous le titre " le Livre des Contes Perdus " seront publiés après sa mort par son fils Christopher. C'est " le Silmarillion "...

Parfois tout ceci prend beaucoup de temps à écrire. Comme capturer l'essence de la poussière d'un merveilleux songe...
J'ai modestement tenté de restituer l'immense travail de deux hommes. Humpfrey Carpenter, qui a su raconter l'histoire d'un homme. Et d'avoir par son talent su démontrer sa simplicité et son génie. John Ronald Reuel Tolkien, pour avoir offert son génie et avoir su cultiver sa simplicité.
Commenter  J’apprécie          330
N'ayant lu pour ma part que "Le Hobbit" de J.R.R. Tolkien et n'ayant pas vu les films de Peter Jackson (enfin si le premier j'avoue), j'avais un peu peur de me spoiler pas mal de choses en lisant cette biographie. Car "Le Seigneur des Anneaux" m'attend bien au chaud dans ma bibliothèque.
Mais au final aucun spoil majeur en vue.

C'est une très bonne biographie même si Tolkien lui-même n'était pas favorable à ce genre d'exercice.

On y suit Tolkien depuis sa naissance en Afrique du Sud, son retour au Royaume-Uni en passant par son enfance et son adolescence avec les premières langues inventées et ensuite avec un petit cercle d'amis pendant son adolescence ils créent une société de petits auteurs en herbe le T.C.B.S. et s'en suivra son départ pour Oxford où il y étudiera et par la suite y enseignera créant un Club de lecture et d'écrivains cette fois nommé les Inklings.

J.R.R. Tolkien a voué sa vie à la littérature et aux langues.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture décrivant malgré les apparences un homme très simple.
Commenter  J’apprécie          452
Je préviens tout de suite: quand il est question de Tolkien, je suis extrêmement partiale. C'est mon auteur préféré, je lis un de ses ouvrages chaque année depuis mes dix ans. Mon commentaire ne va donc peut être pas plaire à tout le monde...

Très tôt, Tolkien a montré une facilité déconcertante dans l'apprentissage des langues. Sa mère, Mabel, lui a appris le latin, alors qu'il était encore enfant. Et ses professeurs ont toujours été étonnés par cet élève qui étudiait des grammaires d'anglo-saxon dignes d'un universitaire, alors qu'il était encore au collège. Pas étonnant qu'il soit devenu un tel spécialiste de linguistique et de philologie.
Très vite aussi, il a ressenti le besoin de créer sa propre langue. Il a commencé par une espèce de "code secret" qu'il utilisait pour communiquer avec sa cousine. Mais il a ensuite évolué vers des choses plus sérieuses. Ainsi est né l'elfique. Après quelques années à améliorer l'elfique et à mettre au point d'autres langages, Tolkien a voulu créer des personnages qui utiliseraient ces parlers. Il s'est donc lancé dans la rédaction du Silmarillion.

Car, étonnamment, le Silmarillion est le premier ouvrage de Tolkien à avoir vu le jour. Mais le jeune homme qu'il était alors a abandonné ses brouillons après quelques mois. Il faudra attendre 1937 pour qu'il se remette à l'écriture et que naisse Bilbo le Hobbit.
Qui ne connaît pas la légende entourant la naissance de Bilbo? Tolkien, alors professeur d'anglais à Oxford, corrigeait des épreuves d'examens. Un élève, incapable de répondre aux questions posées, avait remis feuille blanche. Ravi de cette aubaine (une copie en moins à corriger!) le professeur Tolkien, pris d'une inspiration subite, écrivit sur cette feuille la phrase suivante: "Dans un trou dans le sol vivait un Hobbit.". L'histoire ne dit cependant pas si l'étudiant a tout de même eu une bonne note. Il la méritait, pourtant, car sans lui, les Hobbits n'auraient peut-être jamais existé.

Tolkien était donc également professeur et spécialiste de linguistique. C'est une partie de sa vie qui passe souvent inaperçue. Pourtant, il a écrit de nombreux articles, tous très pertinents, dans des revues spécialisées de linguistique et de philologie. Il a également donné de nombreuses conférences sur le sujet et était très respecté par ses collègues.
Et il était aussi, d'après les témoignages, un bon professeur. Malgré quelques soucis d'élocution (une voix qui portait mal dans les auditoires et la désagréable manie de garder sa pipe en bouche quand il parlait), ses anciens étudiants gardent de bons souvenirs de ses cours. Certains sont d'ailleurs devenus des amis de la famille Tolkien, le professeur n'hésitant pas à ouvrir la porte de son domicile privé à quiconque avait des questions ou des difficultés.

Une autre facette méconnue de l'écrivain est celle de mari et de père aimant. Tolkien avait rencontré Edith alors qu'ils étaient tous deux adolescents. Immédiatement conquis par cette jolie fille, orpheline comme lui, Ronald (il préférait son second prénom à celui de John) mît en péril son admission à Oxford, déconcentré par sa passion pour Edith alors qu'il aurait dû étudier sérieusement pour son examen d'admission. Car, le jeune Tolkien, orphelin, ne pouvait intégrer la prestigieuse université que s'il obtenait une bourse. Heureusement, malgré un échec à la première épreuve, il réussit la seconde session et pût intégrer Exeter College.

Son tuteur, le père Francis, prêtre ami de la défunte mère de Tolkien, s'est opposé au mariage de Ronald et d'Edith. En vain. Il se sont mariés et ont eu quatre enfants: John, Michael, Christopher et Priscilla. Pour Tolkien l'amour qu'il ééprouvait pour Edith était plus fort que le respect et la considération qu'il avait pour le père Francis. Mais le jeune homme n'était pas ingrat pour autant: il a toujours eu une profonde affection pour le père Francis et a été très affecté par sa mort.

Pour les connaisseurs de la mythologie de Tolkien, la preuve de l'immense amour que le professeur portait à son épouse se trouve gravé sur leur tombe. Tolkien a demandé à ce qu'Edith soit nommée Luthien et lui-même Beren, d'après les deux amants mythiques du Silmarillion. Luthien était une elfe, immortelle, et Beren un mortel. Pour rester auprès de Beren, Luthien a sacrifié son immortalité. Ils sont donc unis pour toujours, au delà de la mort, tout comme Edith et Ronald...

Pour terminer, j'aimerais vous faire partager quelques anecdotes relatées dans cet ouvrage:

- Tolkien a créé Arachnée, l'horrible araignée géante du Seigneur des Anneaux, parce qu'il avait lui-même très peur de ces bestioles. Alors qu'il était enfant, en Afrique du Sud, il marchait à pied nu et a écrasé une araignée qui lui a piqué le pied. Après cela, il les a toujours détestées;

- Tolkien détestait aussi Shakespeare. Il avait été déçu par une représentation théâtrale à laquelle il avait assisté et n'a plus voulu entendre parler du grand Will;

- il a joué au rugby lors de se études à Oxford et s'est cassé le nez pendant une partie;

- Tolkien a plus d'une fois critiqué les Chroniques de Narnia de son ami C.S. Lewis. Ils étaient tous deux membres des Inklings, un club intellectuel qu'ils avaient fondé avec quelques amis et dans lequel chacun lisait aux autres ce qu'il avait écrit;

- Tolkien conduisait très mal et a d'ailleurs abandonné les voitures quand il a appris à quel point ces engins polluaient. Après cela, le professeur partait donner cours en vélo;

- il préférait travailler tard le soir et se lever tard le lendemain matin. Edith, son épouse, préférait se coucher et se lever tôt. Ils faisaient donc parfois chambre à part, car Tolkien craignait de réveiller sa femme en allant se coucher.

Commenter  J’apprécie          110
Je suis peu amateur de biographies autres que musicales. J'ai fait une exception avec celle écrite par Humphrey Carpenter sur J.R.R. Tolkien.
C'est par Julien Gracq que l'envie de lire Tolkien a germé il y a bien longtemps. Il le cite plusieurs fois dans ses textes de lecteur critique, il y écrit que le Seigneur des Anneaux lui a laissé une très "forte impression". Depuis, j'ai plusieurs fois relu Gracq, mais pas lu Tolkien. Cependant, cette "forte impression" est restée inscrite dans un coin de ma tête de lecteur.
Plutôt que lire le Seigneur des Anneaux, pour je ne sais quelle raison, j'ai préféré aborder Tolkien par un chemin de traverse.
Carpenter signe une biographie de facture très classique à l'écriture fluide et agréable, émaillée d'extraits de la correspondance de Tolkien.
On découvre la vie d'un jeune orphelin au carrefour des XIXème et XXème siècle, catholique dans un pays protestant où les moeurs et l'éducation sont à mille lieux d'aujourd'hui, étudiant brillant puis professeur reconnu.
Carpenter décrit brillamment la découverte et la passion de Tolkien pour les mythologies et les textes anciens anglo-saxons et nordiques, sources vives de son oeuvre qui ont irrigué ses écrits dès le début et donné vie à une véritable mythologie personnelle. Comment
l'universitaire lettré s'est transformé, un peu à ses dépens, en écrivain à la popularité mondiale.

Depuis 1977, année de la parution de cette biographie, il y a probablement d'autres essais plus au fait de l'oeuvre, mais ici, l'auteur l'intelligence d'en écrire suffisamment pour appâter, sans dévoiler ce qui gâcherait la lecture des livres de Tolkien.
Commenter  J’apprécie          130
Qui pouvait bien être l'auteur de cette saga emblématique et incontournable de la littérature fantasy ? Et bien un professeur de philologie tout ce qu'il y a de plus ordinaire !
L'auteur réussit à donner à la vie terne et étriquée de Tolkien quelques touches de couleur. Il montre comment la vie intérieure de ce père de famille tranquille a progressivement fait émerger, après des décennies d'histoires qu'il racontait à ses enfants et de poèmes qui n'avaient de publics que les cercles de lecture de l'université, tout l'imaginaire de l'oeuvre de Tolkien.
Bien écrit, bien documenté, entretenant le suspens, ce livre est aussi un documentaire sur le milieu codifié et fermé des professeurs d'université anglais du milieu du 20e siècle.


Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le flot de paroles se tarit un instant ; il rallume encore sa pipe. Je saisis l'occasion, je dis ce qui m'amène, et qui maintenant me paraît sans importance. Pourtant, il s'y attache immédiatement avec enthousiasme et m'écoute avec attention. Puis, quand cette part de la conversation est terminée, je me lève pour partir ; mais, pour le moment, ce départ n'est ni attendu ni souhaité, puisqu'il a recommencé à parler. Il se plonge une fois de plus dans sa propre mythologie. Il a les yeux fixés au loin sur un objet quelconque et semble avoir oublié ma présence, agrippé à sa pipe comme s'il parlait dans son tuyau. Il me vient en tête que, pour l’apparence extérieure, c’est vraiment l’archétype du don d’Oxford, parfois même sa caricature. Or c’est justement ce qu’il n’est pas. C’est plutôt comme si quelque étrange esprit avait pris l’aspect d’un vieux professeur. Son corps est en train d’arpenter une pauvre chambre de banlieue, mais son esprit est très loin et parcourt les plaines et les montagnes de la Terre du Milieu.
Commenter  J’apprécie          20
C'est un curieux paradoxe que Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux soient l'œuvre d'un obscur professeur spécialisé dans le dialecte moyen anglais des West Midlands, et qui vécut une vie de banlieusard ordinaire entre ses enfants et son jardin ?
Commenter  J’apprécie          100
"Je ne m'intéresse pas à 'l'enfant' en tant que tel, moderne ou autre, et je n'ai sûrement pas l'intention de faire la moitié du chemin jusqu'à lui, ni même un quart. C'est une erreur de vouloir se mettre à sa 'hauteur', c'est inutile (quand ils sont stupides) ou pernicieux (quand ils sont doués)."

Paroles de Tolkien lui-même, citées p. 196
Commenter  J’apprécie          60
Tolkien avait la passion de la perfection pour toute chose écrite, que ce soit de la philologie ou des contes. Cela venait de son lien sentimental avec son œuvre, qui ne le laissait rien faire d’autre manière que la plus sérieuse. Rien n'allait à l’imprimerie qu’il n’eût revu, corrigé et maintes fois poli - ce en quoi il était tout le contraire de C.S. Lewis, qui envoyait ses manuscrits à la publication sans presque les relire. Lewis, qui connaissait bien leur différence, écrivit ceci : « Il était fort critique envers lui-même et la simple idée de publier le poussait d’habitude à une révision au cours de laquelle il lui venait tant d’idées nouvelles que là où ses amis espéraient le texte définitif d’une œuvre ancienne ils obtenaient en fait le premier jet d’une œuvre nouvelle. »
Commenter  J’apprécie          20
Il n’y avait pas deux Tolkien, un universitaire et un écrivain. Il n’y avait qu’un homme dont les deux aspects se recouvraient sans qu’on puisse les distinguer – non pas deux aspects, même, deux manières de s’exprimer d’un même esprit, d’une même imagination.
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : biographieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (200) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2488 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}