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EAN : 9782822239110
72 pages
Jungle ! (28/09/2023)
4.1/5   10 notes
Résumé :
Le célèbre conte de Charles Perrault en bande dessinée.
Dans un palais magnifique, un roi et une reine vivent heureux avec leur fille unique. Mais un jour, la reine tombe malade.

Avant de mourir, elle fait promettre à son époux de ne se remarier que s'il trouve une femme aussi belle et aussi sage qu'elle.

Et le roi finit par se mettre en tête qu'il s'agit de sa propre fille !

Pour échapper à son père qui souhaite l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici une nouvelle BD sur le conte de Perrault, Peau d'Âne. Je précise que la dessinatrice a choisi la version originale en vers du conteur, cela peut paraître pour certains jeunes lecteurs une petite difficulté de compréhension, bien que quelques bulles de Cécile Chicault apparaissent çà et là, pour s'adapter à un jeune lectorat. Mais c'est aussi une bonne idée que d'avoir opté pour la version versifiée.

Je ne vais pas raconter le conte, en revanche je suis choquée de lire que Perrault appartient au XVIIeme siècle (coquille possible ?), et l'illustratrice semble ignorer qui furent les prédécesseurs conteurs dont il s'inspira. Je la cite « Il est même étonnant qu'un homme du XIXème siècle, Charles Perrault, ait écrit un texte si moderne sur l'intimité féminine », voir page en fin du livre).
Propos d'ailleurs sans pertinence voire décalés, ce n'est pas une version « moderne », loin s'en faut, car le conteur Perrault avait pour but d'amuser conjointement un public d'adultes et d'enfants, et n'a fait que reprendre des contes et légendes traités par de nombreux auteurs précédents (on peut aisément se procurer les différentes versions antérieures en ligne) et ce conte en particulier. Perrault a simplement choisi d'embellir le conte en le dépouillant de détails ou expressions trop grossiers, pour le destiner á un public policé et érudit.

Concernant les images, certaines planches sont très belles, notamment celles des arbres et des fleurs, de la nature en général. d'autres moins réussies, et convenues. Pourquoi tout ce mauve et ces couleurs sombres, même si une certaine tristesse se glisse dans le conte ? Cela procure une sensation négative. Je note page 15 une erreur de reproduction dans la statue mortuaire de la mère, au niveau des bras et de la gerbe de fleurs (p.15)

Je ne trouve pas la Princesse très jolie, son visage est même assez ingrat, très inexpressif, avec ce petit nez ridicule et mal fini, bref rien n'incite à la rêverie et surtout à l'empathie. de même les femmes se trouvent pratiquement toutes avec des vilains nez. Cela n'est pas gênant pour les hommes, assez bien réussis. Mais les visages féminins auraient mérité plus d'attention. Dommage aussi de n'avoir pas consacré une magnifique planche aux oiseaux de la ménagerie, où l'imaginaire de l'enfant comme celui de l'adulte aurait eu du plaisir à se noyer et plonger dans la rêverie . Nous trouvons ainsi un petit rectangle avec des coqs et paons vraiment décolorés et sans relief. On reste sur sa faim. de même les robes ne brillent pas par leur beauté ni leur magie. Dommage.
Du point de vue du traitement graphique la dessinatrice nous dit avoir voulu donner « un esprit assez symbolique ». Certes. Nous y voyons des montres, des goussets, et autres breloques pour illustrer le temps qui passe, et des yeux pour exposer le voyeurisme du père, et le malaise de la Princesse qui se sent observée et à la merci de son père, mais le symbolisme n'est guère illustré ailleurs.

Je m'attendais à des planches plus réussies, qui auraient donné davantage d'importance et de beauté à la petite Princesse. Si la couverture des contes est superbe, si nous pouvons apprécier certains objets de tous le jours (tasses, bouteilles), les fleurs et les arbres, - ne pas oublier toutefois que les logiciels actuels facilitent grandement le travail du dessinateur - en revanche je ne suis pas arrivée à éprouver de l'émotion ni de la rêverie, et il me semble qu'il y a un souhait délibéré, chez la dessinatrice, de ne pas vouloir faire de l'héroïne une princesse émouvante, expressive et jolie. Une héroïne, donc, qui ne restera pas gravée dans les mémoires.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Jungle pour l'envoi de cette B.D.
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"Peau d'Ane" compte sans doute parmi les contes les plus traumatisants... L'idée de ce père qui tombe amoureux de sa fille et la harcèle pour l'épouser est abjecte.
Cependant, Cécile Chicault explique bien, à la fin de l'ouvrage, que Charles Perrault a écrit un texte résolument moderne pour son époque sur l'intimité féminine, "à protéger des oppressions et des manipulations".
Elle nous propose ici une belle adaptation du texte, en BD. Les illustrations ravissent les yeux et le texte est très beau à lire.
Attention... il est noté à la fin de l'ouvrage que Charles Perrault est un homme du XIXème siècle... malheureuse coquille puisqu'il a vécu au XVIIème siècle.
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Dans cette adaptation du célèbre conte de Peau d'âne, Cécile Chicault reprend la trame versifiée de Perrault et l'illustre à sa manière.

Si dans le fond rien ne change à l'histoire de cette jeune princesse qui tente d'échapper aux désirs insestueux de son père veuf, j'ai trouvé que visuellement cette version apportait quelque chose de nouveau à l'histoire.

le style graphique est foisonnant et presque dérangeant : planches parfois complètesment muettes, structurées par des entrelacs végétaux ou fantasmagoriques, tons froids, personnages au tracé et aux visages parfois ingrats. Cela donne un rendu visuel très riche symboliquement, qui s'il n'est pas toujours plaisant en colle peut-être d'autant mieux à ce récit au fond si malsain. La part belle est laissée au ressenti de Peau d'âne, d'abord enfant puis jeune fille, qui porte la responsabilité injuste de devoir échapper à un adulte qui a tout pouvoir sur elle, sans que nul autre adulte ne s'en émeuve, mis à part la fée sa marraine, qui de par sa nature liminale ne peut guère que la conseiller puis l'aider à s'échapper, plutôt que d'intervenir directement.
Cette ambivalence de l'enfant entre deux feux est aussi tres intelligemment retranscrite de manière visuelle au travers des robes somptueuses que son père lui fait faire à sa demande pour tenter de le repousser de manière non-explicite. Elles sont tellement superbes qu'elles font presque fléchir Peau d'âne, mais ont aussi quelque chose de grotesque et angoissant, à l'image de cet amour paternel passionné et distordu dont elle est poursuivie.

Le style graphique de cette adaptation de la Princesse Peau d'âne ne plaira certainement pas à tous, mais il mérite qu'on s'y attarde et que l'on fasse l'effort de l'aborder au delà d'un simple j'aime/j'aime pas ou d'un jugement purement esthétique tant il sert de manière très intéressante le conte.

Merci aux éditions Jungle et à Babelio pour cette bd reçue dans le cadre de Masse critique.
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"Peau d'Âne" est un conte très connu, il a l'air si improbable et pourtant il passe un message fort, comme le dit l'autrice elle-même à la fin sur la protection de l'enfance. Il nous est conté avec des mots qui sonnent délicieusement à nos oreilles, en bref, c'est fort bien écrit. le graphisme est pas mal, ce que j'ai préféré ce sont les détails autour de la page, ils sont très beaux, très détaillés, et ajoutent du charme. C'est Cécile Chicault qui nous en scène et en images ce conte de Charles Perrault. Il se laisse fort bien lire.
Une des ironies et horreur est que le roi au départ est un homme très bon, qui fait bien les choses. Il aime sa femme et sa fille. C'est un bon roi, juste. Mais quand sa femme meurt, et à cause de la promesse qu'il lui fait, il ne voit personne d'autre pour tenir le rôle de sa femme que sa propre fille. Ce qui veut dire qu'il ne voit pas de soucis à la mettre dans son lit. Choquant, n'est-ce pas ? En bref, il a complètement perdu la tête, et plus rien ne peut lui faire entendre raison. Il est prêt à répondre à toutes les demandes de sa fille, à couper des têtes si ce n'est pas fait en temps et en heure etc.
Le jeune fille a non seulement perdu sa mère, mais elle est horrifiée par la demande de son père, qui est aussi son roi, et la figure d'autorité. Comment lui dire non ? Elle sera aidée par sa marraine d'où l'idée des demandes. La dernière mettant le royaume en péril.
Pour se préserver et que tout ne tourne pas à l'horreur absolu, elle est obligée de fuir, de renoncer à tout ce qu'elle. Cette peau d'âne agit comme un repoussoir et la préserve jusqu'à ce qu'elle trouve la bonne personne.
Si jeune, elle aurait eu beaucoup plus de mal à tenir sans sa marraine, même si sur l'instant elle ne peut pas faire de miracles.
Quand on y pense, c'est un conte sacrément cruel et glaçant. Mais effectivement, cela rappelle bien qu'on ne peut pas accepter n'importe quelle demande, même venant d'une figure d'autorité. si celle-ci a complètement perdue la raison. Je cite une des phrases de l'autrice dans ses mots de fin : "Ce conte développe l'idée de protéger les enfants pour qu'ils puissent arriver à l'âge adulte dans leur intégrité morale et physique."
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Le film avec Catherine Deneuve et Jean Marais m'avait déjà bien perturbée quand j'étais petite. Ce roi qui décide d'épouser sa fille (la chair de sa chair !) à tout prix, voilà bien un thème surprenant, mais pas tellement différent des autres sujets abordés par Charles Perrault. Rien que ses versions de « La Belle au bois dormant » ou encore « Barbe Bleue » laissent percevoir toute la perversité possible chez l'être humain.
Cécile Chicault ne nous en cache rien. Au contraire, son dessin enfantin pour le personnage de « La Princesse Peau d'Âne » donne encore plus de poids à ce désir criminel. Elle n'est ni majeure, ni consentante ! Que du contraire, d'où les subterfuges de sa marraine la fée pour éviter le désastre.
La magie de cette adaptation est la poésie dans chaque paragraphe. Cet album, c'est un poème, tant dans les mots que dans le graphisme onirique. Des yeux presque partout, qui épient, qui scrutent… Tantôt ceux d'un personnage, tantôt dans un décor, une tenue ou un animal. Symbole métaphorique, certainement, de ce qu'on ne veut pas voir, de ce qu'on ne veut pas montrer ou qu'on découvre.
Puis le récit, fidèlement suivi, suit son cours avec la fuite de la princesse, sa vie de misère enveloppée dans la peau d'âne et sa rencontre fortuite avec le prince... Beaucoup le connaissent peut-être déjà, d'autres le découvre de charmante façon, même si le dessin sera définitivement à l'appréciation de tout un chacun. Mais quand on y pense, même le film de 1970 était rocambolesque, proche de la folie chimérique. Alors, même sans véritablement aimer le dessin, on ne peut qu'apprécier l'oeuvre dans son ensemble.

Lien : https://sambabd.net/2023/11/..
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critiques presse (1)
BDZoom
16 octobre 2023
Tout le monde se souvient de « Peau d’Âne » [...]. Cécile Chicault nous en donne une version d’une grande poésie dans une bande dessinée douce, mais qui n’élude pas la cruauté et la perversité du conte d’origine.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le conte de Peau d’Ane est difficile à croire : mais tant que dans le monde, on aura des enfants, des mères et des mères-grand, on en gardera la mémoire.
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Videos de Cécile Chicault (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Chicault

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