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EAN : 9782072720048
304 pages
Gallimard (14/03/2019)
3.77/5   344 notes
Résumé :
Alors qu'il passe quelques semaines auprès d'un maître puisatier pour gagner un peu d'argent avant d'entrer à l'université, le jeune Cem rencontre une troupe de comédiens ambulants et, parmi eux, une femme à la belle chevelure rousse. Il s'en éprend immédiatement, et, malgré leur différence d'âge, se noue entre eux l'esquisse d'une histoire d'amour. Mais les promesses de cet été sont soudainement balayées lorsque survient un accident sur le chantier du puits. Cem re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 344 notes
Orhan Pamuk est un grand conteur, c'est évident en lisant ce récit aux mille strates qui brasse des thèmes forts : la transmission, la filiation, la culpabilité, le libre arbitre face à un destin aveugle.

Tout commence dans les années 1980, le narrateur, ingénieur géologue devenu un prospère entrepreneur quadragénaire, se souvient de ces 16 ans, d'un été qui a tellement compté qu'il en est devenu le noeud du reste de sa vie, un moment qui l'a construit et qu'il a toujours cherché à fuir. Une père absent, un maître puisatier comme figure paternelle de substitution, une terrible erreur, un premier amour en la personne de la femme aux cheveux roux.

Et surtout, deux mythes qui résonnent incroyablement fort en lui, comme une fatalité qui pourrait s'abattre sur lui et en même temps l'obsède et l'apaise : le mythe grec d'Oedipe et son jumeau inversé, le mythe perse de Rostam et Sohrab ( le Livre des Rois du poète Ferdousi, Xème siècle ) où le père tue son fils sans savoir qui il était pour lui.

Tout cela peut sembler bric-à-brac à prime abord, mais la lecture n'est absolument pas décousue malgré certaines digressions ou ellipses. Au contraire, la femme aux cheveux roux est le fil conducteur, c'est par elle que la révélation ultime arrivera, une vérité forte. le propose est presque philosophique sur les choix que l'ont fait, les conséquences qu'ils entraînent et la façon que l'on a de les affronter ou pas, de les assumer ou pas.

C'est un roman initiatique très érudit, souvent rêveur qui au final, à travers le personnage du narrateur, dépeint la société stambouliote, déplorant sans jérémiades les transformations qui agitent la Turquie actuelle. Un roman que j'ai lu en me disant souvent combien il était intelligemment mené, peut-être trop cérébral pour totalement me séduire ou du moins parler autant à mon coeur qu'à ma tête.
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Dans La femme aux cheveux roux, que j'ai beaucoup apprécié, Cem, le narrateur raconte pourquoi, alors qu'il voulait être écrivain, il est devenu ingénieur géologue et entrepreneur en bâtiment.
Le roman débute en 1985, avec ce jeune turc Cem, 15 ans, qui vit à Besiktas, quartier d'Istanbul, et travaille l'été chez un libraire. Son père, marxiste, souvent absent à cause de ses activités politiques et amoureuses, tient une petite pharmacie. Celui-ci, un jour les quitte brutalement. Cem et sa mère doivent déménager à Gebze. Pour gagner un peu plus d'argent en vue de son entrée à l'université, le jeune garçon va trouver un emploi sur un chantier à Ongören, bourgade située à plusieurs kilomètres d'Istanbul, auprès d'un maître puisatier, Maître Mahmut et devenir son apprenti. Vont commencer alors les travaux qui vont s'avérer vite, plus difficiles et plus longs que prévu. Leur journée finie, tous deux se rendent régulièrement au village où une troupe de théâtre vient d'installer son chapiteau. Cem va croiser une belle jeune femme, plus âgée que lui, à la chevelure rousse qui va profondément le troubler. Elle est comédienne au sein de la troupe.
Cet été-là, le jeune stambouliote va apprendre un métier, apprécier l'attitude paternelle de Mahmut à son égard, écouter avec attention les histoires et légendes racontées par celui-ci, mais aussi goûter à l'alcool et enfin découvrir l'amour.
Orhan Pamuk décrit particulièrement bien et de de façon très vivante le métier de puisatier. Maître Mahmut, en l'occurence, explique d'abord à Cem comment trouver l'eau tout en se moquant un peu au passage de ceux qui la trouvent en se fiant à leur baguette. C'est en observant la nature autour de soi, dit-il, "les anciens maîtres puisatiers qui s'employaient à repérer l'endroit où chercher l'eau se devaient de connaître le langage de la terre, des plantes, des insectes et même des oiseaux, de sentir en marchant la couche de roche ou d'argile qui reposait sous leurs pas". On assiste ensuite, pas à pas au forage, à la construction du puits, avec même un petit schéma à l'appui. Loin d'être ennuyeux, c'est une véritable aventure avec suspense, car, au final, vont-t-ils la trouver cette eau si attendue ?
Maître Mahmut sera un des derniers puisatiers, ceux-ci disparaîtront avec la modernité.
Les années s'écoulent, le roman se terminant en 2015, et nous assistons au développement d'Istanbul d'une façon irréversible, dans une Turquie en pleine mutation, Cem devenant lui-même acteur de cette transformation tout en étant confronté aux questions qui tiraillent son pays.
L'auteur s'intéresse aux mythes d'hier dans la Turquie d'aujourd'hui, inspiré par le mythe grec d'Oedipe, parricide, et l'épopée iranienne du « Livre des Rois », dont le plus grand héros tue son fils. Ce roman empreint de mélancolie, à la fois philosophique, politique où géographie et économie sont bien présentes, traite de l'affrontement entre pères et fils, de l'opposition entre tradition et modernité, entre démocratie et dictature, entre religion et laïcité, où passé et présent sont en permanente confrontation. Il est également un roman d'aventures et une sorte de tragédie moderne. Il est impossible de ne pas sentir au fil des pages une crainte grandissante pour notre héros stambouliote.
J'ai été très sensible à ce roman qui peut être qualifié de conte moderne. Roman fascinant et envoûtant grâce au talent de ce grand écrivain qu'est Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel de littérature en 2006.

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Avec La Femme aux Cheveux roux, Orhan Pamuk m'a emporté dans une histoire à la fois moderne et très ancienne - moderne parce que l'auteur livre un tableau complet et instructif sur la Turquie d'aujourd'hui - histoire très ancienne parce qu'il reprend les légendes d'Oedipe puis de Rostam et Sohrâb. Si la première est connue en Europe occidentale, la seconde, je l'ai apprise en lisant ce roman. Dans les deux cas, soit un père tue son fils, soit un fils supprime son père après de malheureux concours de circonstances.

Avant d'en arriver là, l'auteur m'a ramené en 1985, une époque où Istanbul ne comptait que cinq millions d'habitants alors que cette mégapole s'étalant sur deux continents dépasse aujourd'hui les quinze millions d'âmes.
Au début du livre, le jeune Cem qui a besoin d'argent pour financer ses études, son père ayant disparu, se fait embaucher par un puisatier, Maître Mahmut. Ils doivent trouver de l'eau près d'Öngören, sur un plateau, à quelques encablures d'Istanbul côté Europe. C'est dans cette bourgade que Cem rencontre par hasard la Femme aux Cheveux roux et en tombe instantanément amoureux. Elle fait partie d'une troupe de théâtre qui joue tous les soirs sous un chapiteau, dans le village. La journée, il faut travailler dur pour évacuer le remblai du puits en cours de creusement mais l'eau tant désirée ne vient pas.
Impossible d'en dire plus sans divulgâcher l'histoire intrigante, passionnante, malgré quelques longueurs dues aux recherches, aux voyages, aux visites effectuées par Cem et son épouse quelques années plus tard. L'ex-apprenti puisatier a réussi sa vie amoureuse et professionnelle. Cela permet à l'auteur de bien faire comprendre le boum de l'immobilier dans une capitale qui s'étend à l'extrême. Au passage, il souligne aussi le sort des opposants politiques…
Que l'on se rassure, la Femme aux Cheveux roux n'est pas oubliée et son rôle est même essentiel jusqu'au bout ! Malgré les quelques longueurs évoquées plus haut, j'ai aimé lire ce roman qui mêle à la fois théâtre, poésie, traditions, développement urbain et passion amoureuse débouchant sur la relation père-fils profondément décortiquée au cours d'une histoire peu banale, sans oublier une plongée dans la plus grande prison d'Europe, l'importance de la littérature étant toujours mise en avant.

J'ajoute une mention spéciale à Valérie Gay-Aksoy, la traductrice, qui a si bien su mettre en valeur la fluidité de l'écriture d'Orhan Pamuk, sa délicatesse et sa poésie.


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"J'aurais voulu être écrivain." Drôle de première phrase pour un Prix Nobel Littérature ! Mais soyez sans crainte, écrivain il est, Orhan Pamuk et dans ce roman de parricide et filicide, il en raconte, en fait 3. Il y a "Oedipe roi" de Sophocle, revu et corrigé par Sigmund Freud et lui ; la tragédie iranienne de Rostam et Sohrâb du "Livre des Rois" ou "Shâhnâmeh" par le poète persan, Ferdowsi, du XIe siècle et l'histoire stambouliote de Cem Çelik, du jeune comptable Enver et de la belle femme aux cheveux roux, Gülcihan, des créations du grand maître littéraire turc.

J'ai eu beau me creuser la tête pour vous présenter cet ouvrage sans en dire trop de l'histoire, mais cela me paraît virtuellement exclu. Il s'agit d'un roman riche où tous les fragments et épisodes sont superbement liés. Un récit à plusieurs strates et niveaux, qui constituent un édifice grandiose que l'on découvre au fur et à mesure.

Pour être tout à fait honnête, j'ai trouvé le début légèrement long. Les cours du maître puisatier Mahmut à son jeune apprenti, notre héros Cem Çelik, m'ont un peu ennuyé, n'ayant personnellement, bien entendu, aucune ambition dans cet art. Nous sommes en 1985 dans un bled appelé Öngöden (= prévoyance en Français), aujourd'hui incorporé dans l'énorme métropole d'Istanbul avec ses 15 millions d'habitants.

Le père de Cem, Akim Çelik, a été mis en taule (et torturé) par le régime pour ses idées gauchistes et sa pauvre mère, Asuman Hamm, commence à manquer de tout. Cem, qui a 17 ans et voudrait entreprendre des études universitaires, décide, en attendant, d'apprendre le dur métier de puisatier pour ne plus être à la charge de sa mère.

Se rendant le soir au centre du bourg d'Öngöden, il tombe sur la plus belle femme qu'il n'ait jamais vue : de grande taille, gracieuse, attirante et séduisante, à "la jolie bouche et au regard triste et mystérieux" et pour couronner le tout cette beauté rare a des superbes cheveux roux. Que Gülcihan ait à peu près le double de son âge (33 ans), n'empêche évidemment pas un coup de foudre faramineux. du coup Cem, en dépit du dur labeur avec pelle et seau, en perd le sommeil.

Gülcihan fait partie d'une troupe d'artistes qui veulent renouveler le théâtre populaire de rue et qui donnent, le soir, un spectacle basé sur d'anciens contes, tel celui de Rostam et Sohrâb, ou des histoires bibliques comme celle du patriarche Abraham et le sacrifice d'Isaac. Plus tard lorsque la troupe sera disloquée et dispersée, notre belle rousse survivra en faisant des doublures de séries télévisées américaines.

Chaque soir, après le boulot, Cem essaie de voir Gülcihan, le plus souvent, hélas, sans succès. Pourtant, un soir elle l'invite à leur spectacle et après le spectacle chez elle... où ils font l'amour.

Cet événement, ensemble avec un accident terrible dans le trou que Mahmut et Cem sont en train de creuser aura de sérieuses conséquences sur la suite de ce récit que je vous invite de découvrir.

Outre la narration principale, Orhan Pamuk nous fait rencontrer divers personnages, comme l'auteur et cinéaste italien, Pier Paolo Pasolini (1922-1975) et son film Oedipe roi de 1969 et le peintre anglais, d'origine italienne, Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) et le tableau de sa maîtresse, Fanny Cornforth, ... aux cheveux roux.

Et bien sûr, très présente dans cette oeuvre, est la fascinante ville d'Istanbul sur laquelle Orhan Pamuk a publié de mémorables livres, et où il lui est impossible de résider actuellement, vu son désaccord avec le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan, entre autres pour la négation par ce génie du génocide arménien.

Pour résumer : un ouvrage riche et puissant qui m'a presque plu autant que son "Neige" ("Kar") de 2002, qui figure sur ma liste des top best-sellers.

°°°°°
PS : J'ai ajouté à la bibliothèque virtuelle de Babelio une photo d'Orhan Pamuk avec une jeune beauté "aux cheveux roux". J'ignore si c'est sa fille, Rüya, qui a inspiré le titre de ce roman, mais il s'agit bel et bien de sa fille sur la photo, qui est née en 1991, et dont le prénom signifie "rêve" en Français.
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Rythme et genre semblent fluctuer dans ce roman. Si l'ambiance de conte moderne prend le temps de s'installer dans la première partie, où Cem le narrateur s'initie au métier de puisatier avec un père de substitution dans une allégorie de recherche identitaire, les seconde et dernière parties prennent l'allure plus dynamique d'une intrigue aux contours meurtriers et à l'incertitude planante, sur fond de mythes parricide d'Oedipe ou filicide de Rostam & Sorhâb. La femme aux Cheveux roux lie le tout en traversant les chapitres comme les fantasmes générationnels, en prenant même la parole sur le final.
Pas totalement emballé, j'ai mis du temps à me plonger dans la première partie avant de la regretter dans les autres tant le talent de conteur d'Orahn Pamuk y a finalement fait merveille, les deux autres parties m'ont paru patiner par moments quand à d'autres elles m'ont fait palpiter. J'y ai quand même retrouvé par moments les ambiances Stambouliotes que j'avais tant aimées dans « Cette chose étrange en moi », pavé de 600 pages qui m'aura paru au final moins long que celui-ci avec ses 300. Comme quoi...
Allez, j'y attribue quand même 3, 25000001 étoiles qui font pencher de très peu vers le 3,5. C'est important les étoiles :
« Une étoile filante glissa dans le ciel. Je sentais de toutes mes fibres que le monde que je percevais avec mes yeux coïncidait parfaitement avec celui que j'avais dans ma tête, et je concentrai toute mon attention sur le ciel de juillet. Si je parvenais à déchiffrer le langage des étoiles, leur agencement me livrerait tous les secrets de ma vie. Toute chose d'ailleurs était empreinte d'une beauté stellaire. »
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critiques presse (8)
LaPresse
19 juin 2019
Une tragédie moderne, envoûtante, au rythme obsédant - par moments harassant à force de ressasser les mêmes pensées ; néanmoins une fable savante sur l'impossibilité d'échapper au destin et sur les étonnantes façons dont nos vies sont imbriquées les unes dans les autres.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
29 avril 2019
Il en résulte une fable métaphysique et sentimentale qui peut aussi bien se lire comme un conte initiatique, une réflexion sur le libre arbitre et le destin, ou encore une parabole politique sur le régime autoritaire d’Ankara.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
25 avril 2019
Dans ce décor archaïque et sublime, Pamuk, minutieusement, installe les ressorts d’un drame antique [...] La trouvaille de Pamuk consiste à revisiter ces questions éternelles à la lumière de deux mythes inversés, l’un grec, celui d’Œdipe, l’autre perse, celui de Rostam.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeDevoir
23 avril 2019
Orhan Pamuk intègre dans son récit une tension entre l’Orient et l’Occident.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeFigaro
10 avril 2019
En entremêlant plusieurs genres littéraires, il remet au goût du jour et interroge les grands mythes et leur signification pour notre temps.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
10 avril 2019
Tout comme un puisatier, l’écrivain descend profond dans les strates de sa culture, sa mémoire et sa sensibilité pour laisser sourdre l’eau des contes mêlée à celle du roman, une eau charriant poésie, rêves et souvenirs.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
18 mars 2019
Après les merveilleux et très gros romans Le musée de l’innocence et Cette chose étrange en moi, Orhan Pamuk, Prix Nobel de littérature en 2006, revient avec un livre de 300 pages seulement (très peu pour lui) qui se lit comme un thriller philosophique passionnant et admirablement construit.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
18 mars 2019
Orhan Pamuk réinterprète le mythe d’Œdipe. Un roman retors et fascinant.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Nous prenions de l'âge, nous n'avions pas d'enfant, les terrains agricoles entre Öngören et Istanbul se couvraient d'usines, d'entrepôts et d'ateliers de production qui, vus du ciel, se résumaient à un camaïeu de gris. Certaines usines à proximité de l'aéroport écrivaient leur nom en grosses lettres colorées sur le toit des bâtiments pour que les passagers des avions venant de décoller puissent les lire. Il y avait aux alentours beaucoup d'autres fabriques plus petites et au nom inconnu, des sociétés de biens intermédiaires, des bâtisses sommaires en matière brute.
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Après avoir terminé mon service militaire, je dénichai un poste à bas salaire dans l'agence stambouliote de la Direction générale de la recherche et de l'exploitation minière. Mes camarades d'université avaient coutume de plaisanter en disant qu'un ingénieur géologue surdiplômé devait ouvrir un restaurant de kebab ou travailler dans le bâtiment s'il voulait gagner sa vie en Turquie. Trouver ce travail était déjà une aubaine, d'après eux.
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L'essentiel de nos fonds passait dans l'achat de terrains ou de vieux immeubles dans des zones vouées à prendre de la valeur, soit pour investir, soit pour obtenir de nouveaux chantiers. Et lorsque j'achetais des parcelles vides en banlieue, j'avais le sentiment d'être comme ces sultans qui tâchent de tromper leur douleur de ne pas avoir d'héritier en annexant de nouvelles provinces à leur empire.
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Tout l’univers, je le percevais, mais le penser m’était plus difficile. C’est la raison pour laquelle je voulais devenir écrivain. Je pourrais réfléchir et coucher par écrit toutes les images et les émotions que je n’arrivais pas à exprimer.
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Ce qui voulait dire que les émotions étaient en réalité autant d'images, à l'instar de ce ciel lumineux et scintillant en face de moi. Tout l'univers, je le percevais, mais le penser m'était plus difficile. C'est la raison pour laquelle je voulais devenir écrivain.
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Vidéo de Orhan Pamuk
Le nouveau roman "Les Nuits de la Peste" de l'écrivain turc Orhan Pamuk se présente comme le théâtre d'une grande fresque historique qui résonne avec l'actualité. La pandémie mondiale est venue donner une actualité poignante au roman qu'il écrivait depuis trois ans.
Son récit mêlant fiction et réalité raconte les ravages une épidémie de peste dans l'île fictive de Mingher en 1901, contrée de l'Empire Ottoman en déclin. Un livre à la croisée des chemins et des genres. Roman historique, roman d'amour et roman politique, ce livre vient interroger notre rapport à la fiction et au réel, l'imaginaire se mélangeant au réel, et le romanesque à l'historique. La véritable prouesse d'Orhan Pamuk consiste à jouer avec les codes de la fiction et à rendre la frontière poreuse entre l'histoire et la grande Histoire. Au milieu de ce drame humain et politique, l'amour est un refuge pour ceux qui se battent contre l'épidémie.
Orhan Pamuk nous livre une réflexion sur le pouvoir et la liberté, à l'heure où s'amorcent le délitement de l'Empire Ottoman et les conflits de succession entre sultans.
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