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EAN : 9782259223454
200 pages
Plon (25/08/2016)
3.83/5   111 notes
Résumé :
Un homme ouvre son cœur à sa femme disparue sous les coups d'un autre, venue le visiter le temps d'une nuit. Un voyage intérieur poétique, âpre et intime.

" J'ai passé plus de temps que toi sur cette Terre. Et notre différence, c'est que moi, je t'ai perdue. C'est parce que j'ai continué à vivre que je le sais. J'ai voulu être seul souvent pour être avec toi. Il faut bien donner son temps aux amours invisibles. S'en occuper un peu. Encore maintenant j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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C'est avec beaucoup d'émotions que je m'apprête à rédiger ce billet...

Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont été en couple plusieurs années. de cette union est né un petit garçon, Jules. Marie quittera Samuel pour les bras de Bertrand Cantat. Ce dernier ayant toujours eu du mal à contenir sa jalousie et sa violence, il acceptera difficilement le passé de Marie avec Samuel. le 1er août 2003, Marie Trintignant décède des suites de ses blessures sous les coups de Bertrand Cantat. Elle laisse orphelin le petit Jules alors âgé de cinq ans.

Ce récit est le cri d'amour et de douleur d'un homme qui se plonge corps et âme dans son histoire avec son grand amour, Marie. C'est beau et puissant.

Beaucoup de virilité dans ce récit d'un homme en colère qui questionne la mort, la vie, les gens, les ombres, qui respire son Amour tout au long de son écriture.
« Les hommes pleureraient s'ils assistaient à l'extinction de la dernière étoile ». Pour Samuel, Marie était la plus belle, la plus émouvante des femmes, une femme attachante et aimante qui s'éparpillait là où l'amour l'appelait.

De l'amour, beaucoup d'amour dans cette nuit avec sa femme.
« L'amour ne meurt pas. Il se réincarne. Tu es ma première. Tu es la naissance en moi. Et en mourant, tu n'as pas emporté l'amour. »

Tout est beau et à fleur de peau, à fleur de mots, à fleur de toi Marie.
Ta mort sera l'alzheimer de l'enfance, de ton Jules. Ta mort sentira dans chaque recoin des hommes que tu laisses. Ta mort est celle de trop, témoignant une fois encore de la faiblesse d'être fort parce que c'est ça quand on cogne sur un chien, un enfant, une femme.

Et après toi, il faudra tuer son enfant et lui massacrer le coeur parce que t'es plus là, que tu ne seras plus jamais là.

Bien sûr qu'il y a aussi de la haine et de la colère pour cet homme qui disait t'aimer mais avec ses bagues aux doigts, il t'a cogné une fois de trop. Mais Samuel laissera les questions de la vengeance et de la justice pour les autres. Cette nuit, tu étais là. Puisses tu entendre cette vibrante déclaration d'amour d'un de tes hommes qui t'a aimé et t'aimera toujours.

Le désir revêt souvent différentes couleurs et nuances. Cette nuit de juillet, pour toi Marie, c'était un noir désir...
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Deuxième livre de cet auteur qui sait se diversifier. Avec ‘Chien' il nous emmenait dans l'absurde. Avec celui-ci, malheureusement, il nous fait le récit d'un drame qui l'a touché personnellement. Je n'ai pas su tout de suite de qui il parlait. C'est en cherchant sur internet que j'ai appris qu'il s'agissait de l'affaire Trintignant. Un témoignage sous forme de journal intime fort, tout en finesse et sincérité, sans jugement ni apitoiement, parfois drôle. le personnage principal est leur fils, âgé de cinq ans au moment de l'assassinat de Marie. Comment lui expliquer cet abominable fait divers ? Quelles sont les conséquences à longue durée ? Des passages et des mots choisis juste ce qu'il faut quand il faut. Une prose de qualité pour un sujet difficile.
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Marie Trintignant morte le 23 juillet 2003 sous les coups de Bertrand Cantat.

Le narrateur est visité par sa femme disparue et nous embarque pour un voyage-souvenirs intérieur, passionné et poétique, rempli d'une ineffable tendresse où il évoque les blessures mais aussi les joies en s'adressant à l'Absente.

(p. 96:97)
Nous sommes devant toi
Je fais ce qu'on m'a dit de faire.
Je pose la rose.
Je t'aime.
Je me baisse le plus possible.
Notre fils se penche pour poser la rose.
Nous t'aimons.
Le silence est déchiré.

"Le monde meurt avec toi".
Un cri déchirant de l'amour qui fut, de l'amour assassiné.

"Le souvenir de la lumière marquera notre temps".

"Comme les hommes pleureraient s'ils assistaient à l'extinction de la dernière étoile".

" Que la vie est jolie quand on en a plusieurs".

Refermer ce livre, le coeur chaviré de tant d'amour, de tendresse et de douleur infinies pour la femme enfuie.

Une dernière citation :
Et demain, je m'enfoncerai encore un peu vers l'infini.
Jusqu'à l'invisible et qu'un coeur m'arrête.

(il y a tant de citations qui vous prennent aux tripes et vous bouleversent dans ce livre qu'il vaut mieux le lire).
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Voici un témoignage poignant, celui d'une histoire d'amour qui s'est terminée brutalement...
En effet, l'auteur a été l'époux de Marie Trintignant et il est le père de Jules, le plus jeune des quatre fils de Marie, qui avait seulement cinq ans lors du décès de sa mère.
...
Tout le monde a bien sûr tenté de comprendre le geste de Bertrand Cantat et la douleur des proches...mais qui a réellement songé à Samuel Benchetrit que Marie venait de quitter, après 8 ans de vie commune ?
Depuis bien sûr, il a pris de la distance avec sa douleur, il a aimé à nouveau, son fils a grandi et c'est la raison pour laquelle, il a décidé d'écrire aujourd'hui ce récit...pour nous parler d'elle et de leur amour.
La nuit parfois, Marie vient le voir et, ensemble, ils parcourent les lieux où ils ont vécu, où ils se sont aimés, rencontrent les gens qui les connaissaient, ou qui lui sont proches à présent...
Lors de cette errance, où tous deux retracent ensemble le parcours de leur vie commune, l'auteur nous livre les jours d'horreur, mais aussi les jours et les souvenirs heureux.
...Il se livre avec beaucoup de dignité et de pudeur.
Marie Trintignant était son grand amour. Elle était une jeune femme passionnée mais libre. Elle aimait l'amour mais adorait sa famille et ses enfants. Grâce à elle, et à ce qu'elle lui a donné, Samuel peut aimer à nouveau aujourd'hui.


C'est un bel hommage sincère et touchant, passionné mais souvent poétique.
Ce n'est pas un livre qui invite à l'apitoiement ni au voyeurisme car l'auteur arrive à nous attendrir, à nous émouvoir, à nous faire rire parfois. Il parle de son amour, de ce que cet amour lui a apporté. A aucun moment il ne se laisse aller à la haine envers celui qui lui a pris son amour deux fois, une première fois en obligeant Marie à le quitter et une seconde en la frappant.
Le but de l'auteur n'est pas de jeter en pâture au lecteur sa rage...non, il parle avec une certaine sagesse de l'amour, même si la mort est omniprésente.
Il nous invite plutôt à ne pas oublier que tous les jours des femmes meurent sous les coups de leur compagnon, jaloux ou trop alcoolisé.
Malgré la brutalité des faits, ce n'est pas un livre triste. Il est poignant parce qu'on connaît la suite. C'est un livre qui parle de son amour pour une femme qui lui a tout appris et qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui car elle a été la première et l'a fait entrer dans une famille accueillante. La force de ce premier amour est dévastatrice. le lecteur sent qu'il a un besoin intense d'elle, de sa présence, qu'il a besoin de sa force, de son amour, et que c'est la raison pour laquelle il l'invite dans ses rêves.
A la fin de ce récit en forme de confession, il nous reste cependant une sensation de gâchis...elle était si belle et si douée.
Le style d'écriture peut surprendre...des phrases courtes qui partent en tous sens comme sa vie d'alors.
En effet, il y a dans ce récit comme une urgence à dire, comme si l'auteur avait peur de ne pas avoir le temps de tout nous révéler avant que le jour se lève et que Marie, venue le visiter pour une nuit, ne revienne plus jamais.
Et c'est cette urgence qui nous touche, car le lecteur sent bien qu'il fallait que ces mots sortent et soient imprimés sur le papier pour que peut-être un deuil soit fait, qu'une page soit tournée enfin, et qu'une sorte de pardon (mais peut-on pardonner ?) puisse être amorcée.
Pour en savoir plus...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Le narrateur nous parle de sa femme. Certainement la femme de sa vie qui l'a pourtant quitté pour un autre en 2003. La femme de sa vie qui un jour d'été 2003 mourût sous les coups donnés par son nouvel amoureux. Cette histoire tristement célèbre a tant alimenté la presse française 15 années auparavant qu'il n'est pas nécessaire de rappeler les noms ici. Et malheureusement une histoire comme il pourrait en arriver à n'importe quelle femme tombant sur un homme violent.
Aujourd'hui Samuel Benchetrit s'adresse à celle qui était encore sa femme au moment du drame, le temps d'une nuit, douze ans après sa disparition. Lors d'une visite nocturne de Marie, il lui livre pêle-mêle son ressenti, le manque, cette nuit de 2003 où il a du affronter l'irrémédiable, l'annonce à leur fils encore petit et tous les dommages collatéraux qui ont suivi. le tout sans aucune rancoeur, lui qui a pourtant été l'homme quitté par celle qui fut son premier amour.
Et tout simplement, il raconte sa vie après, à jamais marquée par cette tragédie.
Le récit est ponctué de souvenirs et de moments présents, qu'il veut partager une dernière fois avec « la morte de sa vie » comme il la nomme si joliment et si tristement dans le livre.
L'écriture est particulière, un homme qui parle sans jamais reprendre son souffle, qui a besoin de se livrer, on ressent toute la douleur encore contenue en lui tant d'années après. Et cette urgence à devoir tout exprimer, vite, là maintenant, comme si après il serait trop tard.
Il se livre avec ses tripes, Les phrases s'enchainent, les moments se mélangent parfois, comme s'il fallait ne rien oublier, comme si le temps était compté.
C'est un livre écrit comme une lettre d'amour, comme un adieu à cette femme qu'il a tant aimée, comme si cette fois, douze années plus tard, il était enfin prêt à accepter l'inacceptable, à la laisser partir et à lui dire enfin au revoir. Cet au revoir qu'il n'a pas pu lui dire tant le choc de sa disparition a tout balayé sur son passage en 2003.
On a le sentiment qu'après cette longue nuit, totalement éprouvante, il va peut-être enfin trouver une forme de paix.
Un livre qui ne laisse pas indemne, totalement bouleversant d'amour et de pudeur. Un magnifique hommage rendu par un homme à la maman de son fils et celle qui restera sûrement la femme de sa vie.

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critiques presse (5)
LaPresse
16 décembre 2016
Un récit écrit simplement, mais traversé par la mélancolie et la sensibilité de Benchetrit, et une belle réflexion sur la mort et la vie, qui ne sont pas toujours le contraire l'une de l'autre.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
18 octobre 2016
L'hommage poignant à un fantôme tenace. Loin de tout sensationnalisme.
Lire la critique sur le site : LePoint
Culturebox
07 septembre 2016
Un roman déchirant sur une vie brutalement brisée.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Telerama
31 août 2016
Ce qui chavire le coeur dans ce beau livre modeste et discret est la permanente tendresse pour la femme enfuie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
22 août 2016
Voici un témoignage fort, mais aussi un texte littéraire d'une grande vitalité aux accents oniriques. La Nuit avec ma femme est une déclaration d'amour qui défie la mort, celle de Marie Trintignant, ressuscitée le temps d'une nuit, à l'âge où elle a perdu la vie, 41 ans
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
J'ai pris l'avion un soir, et je me suis retrouvé assis à côté d'un homme plutôt âgé, calme et distingué. Je buvais beaucoup, il me l'a fait remarquer? Je lui ai raconté ma vie, sans filtre, comme on le fait dans ces moments. Il m'écoutait sans perdre un léger sourire, de complicité et d'attention.
A la fin, il m'a dit:
- Mais votre fils est un super-héros!
- Pardon?
- Tous les super-héros sont orphelins, j'ai remarqué ça ... Batman, Spider-man, Harry Potter ... Il faut deux traumatismes pour qu'ils développent leurs pouvoirs... Le premier à l'enfance, la perte d'un parent... Le second, plus tard, à l'adolescence.

En arrivant à l'aéroport, je me précipite dans une cabine pour appeler notre fils. Je lui raconte la théorie du super-héros, ça lui plaît beaucoup. Et je crois qu'il part de bonne humeur à l'école.

Plus tard, lors d'une réunion, la maîtresse ne me remerciera pas d'avoir poussé certains élèves à souhaiter la mort de leurs parents pour ressembler à notre fils.
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Nous n’allons jamais au cimetière. Ce n’est pas l’endroit où se trouvent les morts. Les morts sont dans les gens. Chacun en porte une quantité plus ou moins importante. Personnellement, je suis 80 % vivant, 20 % mort.
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Quelqu’un a dit un jour que tu étais morte parce que tu étais tombée sur un mec qui n’avait pas d’humour. C’est sûrement vrai. Et les gens sans humour sont les plus dangereux du monde. Ils écrasent tout sur leur passage. Même la nature est drôle, y’a qu’à voir certains animaux. Et comment ça drague dans la jungle. Ça danse et ça caméléone de partout.
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J’ai assisté à son effacement de toi. Alzheimer de l’enfance. Il a perdu ton corps. Sa chaleur. Tes mains à la fin. Ton allure. Ton odeur. Les sorties de classe maternelle. Le goût de ta cuisine. Un câlin. Ton regard. Ta voix. Tu ne réapparais que par la lumière. À l’adieu au corps, c’est d’abord les saisons. Tu es l’hiver ou l’été. Puis le printemps après quelques années. À l’intérieur des mois. Échouée au milieu des nuits. Des heures lumineuses qui entourent midi. Aux journées vides. Aux grains des secondes. Le souvenir de ta lumière marquera un autre temps.
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Je souhaite aux gens de mourir en aimant.
D’aimer mille fois et toujours plus.
De tout oublier sauf qu’ils ont aimé comme on les aimait.
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