- Vous l’avez vu partir ?
- Bien sûr ! Cet abruti s’est garé comme un con devant ma fenêtre avec sa grosse bagnole. J’l’ai engueulé naturellement. Il m’a insultée, naturellement, pis il est monté chez lui au s’cond. J’ai été dans l’couloir pour lui dire d’aller garer son gros cul ailleurs et il est r’descendu deux minutes après. Il m’a dit d’aller me faire foutre et il est reparti.
Arthur admira la richesse de son récit, concis, précis, sans chichis, parfait !
Cette fois-ci la détonation fit un bruit énorme. Bony, le bras cassé au-dessus de l’épaule, prêt à la détente pour envoyer sa pique vers le vigile bloqua son geste. Le crâne chauve de Bertrand Massilia sembla exploser comme une pastèque. Quelque chose vola dans les airs jusqu’à atterrir presque aux pieds de Bony. Il se pencha vers l’objet sanguinolent et vit briller une petite perle encore incrustée dans un lambeau d’oreille.