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EAN : 9782914704755
320 pages
Jigal (15/02/2011)
4.08/5   33 notes
Résumé :

Dans une salle surchauffée de la banlieue parisienne, Pierre, 27 ans, boxeur en plein naufrage, vient ce soir de perdre le combat de trop. Critiqué, sonné, déprimé, les doutes l'assaillent et la retraite se profile, contrainte et forcée. Afin de préparer sa reconversion il accepte de jouer tes " gros bras " pour Lazlo, un prêteur sur gage croate réfugié à Paris...

Que l'on retrouve bientôt sauvagement torturé et assassiné. Soupçonné et ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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▲ Paradoxe quand tu nous tiens…

Si paradoxe (du cerf-volant) rime bien avec boxe chez Philippe Georget, nul besoin d'aimer ce sport de combat pour apprécier cet étonnant polar.

Comme pour le roman noir « La malédiction du Gitan » de Larry Brown, qui déroule dans une salle de boxe et musculation, la magie opère dans « le paradoxe du cerf-volant » bien que ce milieu ne me soit pas du tout familier.

Une bonne droite en pleine poire, un uppercut par surprise dans le foie… la puissance de ce roman m'a touché en plein coeur.

▲ Paradoxe quand tu veux éviter le traumatisme crânien…

Plus étrange encore pour un polar, j'ai préféré les moments de vie ou le quotidien « ordinaire » (1) du héros du roman , Pierre Couture boxeur loseur de 27 ans, à la résolution proprement dite du meurtre horrible de Lazlo, un préteur sur gage croate dont Pierre se retrouve mêlé bien involontairement.

▲ Paradoxe quand tu vénères autant le polar, même avec des croates ou des bosniens…

Moi qui préfère habituellement la littérature anglo-saxonne, je dois bien avouer que Philippe Georget n'a rien à envier à bien des écrivains américains ou anglais que j'ai eu la chance de lire et de découvrir. Cette écriture mêlant humour, noirceur ou encore profondeur m'a littéralement envoûté du début à la fin.

▲ Paradoxe quand tu renies ton culte Bostonien…

Merci à Babélio et aux éditions Jigal de m'avoir fait découvrir cet auteur au talent d'écriture indéniable et dont je lirai assurément ses autres écrits. Bravo l'artiste !

▲ Paradoxe quand tu te fies au hasard de la découverte pour un Babélien…

(1) Je suis en train de lire l'excellent deuxième tome « le combat ordinaire » de Larcenet dont le titre m'a fait sourire en rédigeant cette critique.
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Qu'il est difficile de décrocher de ce roman noir ! Une fois commencé, c'est fichu, on ne peut plus le lâcher. Époustouflant et à couper le souffle, pourrais-je dire si je ne craignais pas la tautologie. Rien, à part une malheureuse phrase p.409 ne vient gâcher le plaisir : "J'ai poussé comme j'ai pu dans la jungle des foyers éducatifs. J'ai cru pouvoir me reposer dans des familles d'accueil qui n'étaient que des repères de pédophiles." Arrgh, je m'étrangle, moi, assistant familial, dont le métier est de protéger des enfants en les accueillant dans ma famille ; dans certaines situations, on peut même mettre la nôtre en danger, je suis sidéré par cette phrase, à laquelle j'accorde sans doute trop d'importance, qui doit être plus maladroite qu'accusatrice (même si je ne nie pas certains actes abominables de collègues envers les enfants qu'ils sont censés protéger, ils restent très largement minoritaires. Fort heureusement !).
C'est la seule maladresse de ce livre, parce que le reste est absolument maîtrisé, tant dans l'écriture que dans le déroulement des intrigues, dans le fait de distiller des indices, des explications çà et là ou dans la description de ses personnages ou encore dans les explications historiques des faits évoqués. L'écriture pour y revenir, est vive, dynamique, alterne les descriptions, des dialogues aux réparties piquantes, ironiques, vaches ou drôles :
"J'allume ma cigarette et tire une première bouffée.
- Tu fumes de nouveau ?
Je me retourne. Sergueï. Je n'avais pas reconnu son accent, c'est normal : il roule les "r" et y'en avait pas dans sa phrase." [...]
- Faut pas se fier aux apparences, Sergueï. Tu vois, j'ai mes chaussures aux pieds et, pourtant, je ne marche pas !" (p.30/31)
Pierre Couture est un type de 27 ans qui se pose beaucoup de questions sur son avenir, la boxe semble être derrière lui désormais et sur son passé également, père et soeur morts dans un accident et mère suicidée lorsqu'il était très jeune, d'où ses séjours en foyers et familles d'accueil. Il travaille à mi-temps au café de la poste, vit dans un petit appartement au-dessus du périph parisien, rien de bien folichon. Lui même n'est pas guilleret, boit beaucoup et ne recule jamais devant un coup de poing à donner. Malgré cette relative tièdeur du personnage principal, ou grâce à elle, car il va se révéler pugnace, c'est un polar haletant, on ne comprend pas bien dans quelle affaire est tombé Pierre, mais on sait que ce panier de crabes est une nasse de laquelle il est ardu de s'extirper ; et petit à petit, l'auteur nous lance des bribes d'explications, des indices, qui une fois regroupés font sens, et il use parfaitement des rôles du diplomate ou du journaliste -procédé littéraire simple, pas toujours aisé à insérer élégamment dans un récit et très efficace, qui arrive ici naturellement- pour éclairer notre lanterne quant à la guerre entre les Serbes, les Bosniaques et les Croates au début des années 1990-, et d'un coup tout devient limpide.
Franchement, jamais je n'ai senti de longueur dans ce bouquin, j'ai retenu mon souffle durant ma lecture et croyez moi, pendant 416 pages, denses et en petits caractères, c'est long, j'ai dû friser l'arrêt respiratoire plusieurs fois, pour la bonne cause, bien sûr, savoir comment Pierre allait se sortir -ou pas - de ce guêpier trop complexe pour lui.
Quant au titre, un rien énigmatique, éclaircissements page 351, je laisse le suspense...
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Je viens de refermer ce roman, de tourner la dernière page, d'abandonner Pierre, ce personnage si sympathique, et de quitter le Paris nocturne où il se passe tant de choses. Et je ne sais comment commencer mon avis. Alors je vais donc écrire la conclusion : Il faut que vous lisiez ce roman à tout prix, car c'est brillant à beaucoup de points de vue, que ce soit les personnages, le cadre, l'ambiance, le contexte et le déroulement de l'intrigue. Un formidable roman d'amitié, d'amour, de colère, d'innocence, de guerres, d'héritages familiaux. Si vous avez lu L'été tous les chats s'ennuient, celui-ci est encore meilleur.

Du premier, j'avais adoré cette façon qu'a Philippe Georget de décrire le quotidien d'un flic, délaissant l'intrigue pour creuser l'intimité, l'après boulot, les pensées et les doutes de son personnage principal. Et je lui avais trouvé quelques longueurs dans les descriptions, les dialogues. Mais l'ensemble emportait l'adhésion par la sincérité et l'originalité du point de vue.

Ici, on fait un virage à 180 degrés. Tout est organisé comme un combat de boxe, ou plutôt devrais-je dire 3 rencontres de boxe : le premier combat, la revanche et la belle. D'ailleurs, le roman est organisé autour de trois parties, découpées en 12 rounds, ce qui est la durée d'un match de boxe (pour ceux qui ne le savent pas). Mais que je vous rassure : si vous n'aimez pas la boxe, si vous n'y connaissez rien, ce n'est pas grave, car ce roman ne parle pas de boxe, la boxe ne sert que de contexte et de prétexte.

Le personnage principal de ce roman est marqué par son passé : séparé de sa femme qu'il aimait, arrivé à un âge où dans son domaine, on perce ou on arrête, orphelin ayant fait des bêtises de jeunesse, il ne veut se remettre en cause. Mais les événements vont en décider autrement, et il va devoir regarder son passé avec les yeux écarquillés. C'est tellement bien écrit, qu'on se met dans la tête de Pierre, on se laisse emporter, et avec des personnages secondaires aussi touffus et vivants, on a l'impression de vivre le cauchemar de Pierre.

Et que dire du style ? C'est direct, ça a du punch, ça vous fout des beignes dans la gueule (excusez le langage familier), comme un round de boxe : un direct, une tentative d'uppercut, et BING ! Un coup au foie. le livre alterne entre moment fort et pauses (comme dans un match de boxe, quand les protagonistes doivent souffler), et puis ça repart de plus belle. Pierre est parfois comme malmené, entraîné dans les cordes, balancé de droite et de gauche comme une balle de flipper, avant d'avoir un éclair de lucidité et de redresser la tête.

Avec un fond historique de conflit Serbo-croate, où on apprend plein de choses, cela fait que ce roman est une petite perle bigrement originale dans son traitement et son sujet. Philippe Georget aime ses personnages et j'aime Philippe Georget pour cela. Ce deuxième roman est excellent, c'est un roman à lire, à ne rater sous aucun prétexte, foi de Black Novel. C'est le meilleur roman que j'aurais lu au mois de mars, dur, direct, plein d'humour et attachant.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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En ce qui concerne l'histoire, l'encart de présentation de Babelio résume l'essentiel.
Ce roman est à l'identique du précédent du même auteur (Les violents de l'automne) : vite survolé, vite oublié, livre pour court voyage ou pour la plage, mais il ne faut pas être regardant sur le français !
Cela aurait pu convenir car je cherchais des romans divertissants pour les vacances, mais j'aurais tout de même aimé plusieurs niveaux au-dessus… Je me suis fait avoir par les avis dithyrambiques laissés sur Babelio (des ami(e)s de l'auteur, peut-être ?) !!
L'intrigue est originale, mais trop linéaire, et diluée dans beaucoup de remplissages (notamment toutes les tribulations éthyliques du personnage central) qui n'apportent rien au récit.
Comme dans son précédent roman, l'auteur a accumulé une importante documentation sur son sujet, mais la régurgite de façon "magistrale" à son lecteur, alors que la distiller subtilement tout au long du récit aurait été plus adroit.
Le style est dynamique, mais impersonnel et sans caractère ; le roman se lit aisément, Beaucoup de phrases bancales, de fautes de français, d'approximations lexicales, de mésusages, de psittacismes du moment, etc. (cf. ma critique sur la page de "Les violents de l'automne").
Bref, même pour la plage, on peut trouver mieux !
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Pierre, est boxeur; il a 27 ans, pas loin d'une retraite à laquelle il n'a pas envie de penser. Il travaille à mi-temps dans un petit bar de quartier. Rien à se reprocher. "Normal le mec" comme disait Coluche. Son meilleur ami est un réfugié politique d'ex-Yougoslavie. Il a connu la guerre et n'aime pas en parler. Ce qui arrange Pierre, qui préfère aussi éviter de parler de son enfance douloureuse d'orphelin.

Et puis tout se complique...et Pierre se retrouve embarqué dans une histoire bien trop grosse pour lui, à laquelle il ne comprend rien.


Ce qui est très fort, c'est d'arriver à ficeler un polar quasiment sans flic. Des flics, il y en a; mais la véritable enquête, c'est Pierre qui la mène. Les infos viennent à lui au gré des rencontres qu' il va faire par hasard ou provoquer, le puzzle va se mettre en place petit à petit et ainsi, Georget évite de façon très habile de nous servir le sempiternel flic sans peur et sans reproche qu'on voit partout, tout en restant crédible.


Ensuite, le personnage de Pierre est vraiment touchant. C'est un type à l'enfance malheureuse, qui a perdu ses parents et sa soeur de façon tragique, il est très seul et s'accroche à la boxe comme à une bouée de sauvetage. "J'ai grandi sans aide et je me suis fait tout seul, à la force de mes petits poings". Parfois il se laisse rattraper par son mal être et bois jusqu'à finir "KO, la tête dans le caniveau et le plastron taché de vomissures". Malgré ça, c'est un mec bien. Sincère, fidèle et droit.

Au fur et à mesure qu'on avance dans le livre, on va en découvrir davantage sur lui et son passé. C'est un peu la 2ème enquête qui s'imbrique parfaitement dans la 1ère.


Je ne peux que recommander très vivement cet excellent roman, original dans la forme, parfaitement maitrisé du point de vue de la narration, qui traite aussi du conflit serbo-croate (de façon très claire) et que j'ai littéralement dévoré !
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Enchantée, Pierre, moi c’est Barbara.

Je manque d’étouffer. Barbara… Ce prénom lui colle à la peau aussi bien que sa longue robe fourreau. Je doute sérieusement de sa sincérité. Je l’imagine le soir chez elle, avant de sortir, se choisir un prénom qui aille avec sa tenue : « Tiens, aujourd’hui, avec cette robe à dentelles, je pourrais choisir… Roxanne. Mais avec cette jupe fendue, je prendrais plutôt Vanessa. Ah non, finalement, je vais mettre cette robe fourreau et Barbara conviendra parfaitement. »

Je suis sûr qu’elle a dans sa chambre un placard plein de prénoms juste à côté de sa garde-robe.
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- Enchantée, Pierre, moi c’est Barbara.

Je manque d’étouffer. Barbara… Ce prénom lui colle à la peau aussi bien que sa longue robe fourreau. Je doute sérieusement de sa sincérité. Je l’imagine le soir chez elle, avant de sortir, se choisir un prénom qui aille avec sa tenue : « Tiens, aujourd’hui, avec cette robe à dentelles, je pourrais choisir… Roxanne. Mais avec cette jupe fendue, je prendrais plutôt Vanessa. Ah non, finalement, je vais mettre cette robe fourreau et Barbara conviendra parfaitement. »

Je suis sûr qu’elle a dans sa chambre un placard plein de prénoms juste à côté de sa garde-robe.
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Moustaki chante sa solitude, "Une amie, un douce habitude".

J'ai envie d'hurler la mienne. Ma solitude est un vautour qui, depuis ma plus tendre enfance, guette mes instants de faiblesse pour fondre sur moi.
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Tout corps plongé dans un liquide


s'emmerde au bout d'une demi-heure.
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"J'allume ma cigarette et tire une première bouffée.
- Tu fumes de nouveau ?
Je me retourne. Sergueï. Je n'avais pas reconnu son accent, c'est normal : il roule les "r" et y'en avait pas dans sa phrase." [...]
- Faut pas se fier aux apparences, Sergueï. Tu vois, j'ai mes chaussures aux pieds et, pourtant, je ne marche pas !" (p.30/31)
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