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EAN : 9782070179893
544 pages
Gallimard (22/03/2018)
3.48/5   24 notes
Résumé :
"Ce livre est un récit de voyage. Le voyage que j’ai fait dans ma région natale, l’Ouest conservateur et clérical de l’Anjou, pour retrouver ce qui caractérisait l’éducation républicaine que j’y ai reçue, de parents instituteurs, au milieu du siècle dernier. C’est une certaine idée de la république, forgée au XIXe siècle dans la retombée des révolutions, la contre-offensive catholique et les débuts de l’expansion coloniale. En revisitant les lieux familiers à mon en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est à une pérégrination toute personnelle que nous invite Danièle Sallenave dans cet essai. le cadre de ses recherches est tout entier situé dans une partie du Maine-et-Loire où elle avait ses attaches, Angers étant au centre de ce triangle.
Mais si le territoire considéré peut paraître étroit le voyage dans le temps long de l'histoire, lui, est quasiment illimité. Fernand Braudel, qu'elle cite, nous avait démontré que le passé ne passe jamais tout à fait et que ce nous nommons histoire est un empilement de faits marquants, de strates de comportements, qui, en dépit des apparences, influent toujours sur le présent.
Les parents de Danièle Sallenave étaient instituteurs, profondément dévoués aux valeurs de l'école de la République dans une région où ça n'allait pas partout de soi. Notamment à cause de l'emprise encore profonde de l'église catholique sur les mentalités et des ressentiments, encore à vif, des massacres de 1793.
En janvier 2017, mois de grand beau froid, elle s'installe à Savennières, région de vignobles en bord de Loire où elle a passé son enfance, pour sillonner ce triangle formé au nord par la ville de Segré, au sud par les Mauges et à l'est par la ville de Trélazé. Trois lieux très différents par leur passé et leurs habitants. Autant d'occasions d'évoquer les contextes dans lesquels ses parents, alors en poste dans ces lieux, enseignaient.
Danièle Sallenave a visiblement voulu se confronter à l'héritage moral qu'elle a reçu d'eux. Elle fait le point, de façon très nuancée, sur ce qui est toujours d'actualité dans les entraves que met la société à l'émancipation de ses citoyens. C'est donc une sorte de bilan de vie, mais qui n'est jamais passéiste. Tout au contraire car elle n'oublie pas le présent et ses questions les plus brûlantes
Elle fait feu de tout bois, parfois emportée par son sujet. Ses réminiscences sont induites par les lieux visités, donc les époques et les faits se chevauchent parfois dans un apparent désordre, qui pourtant arrive toujours au bout de son raisonnement.
Au final cet ouvrage assez inclassable mais passionnant démontre une fois de plus que c'est aussi par le particulier qu'on atteint à l'universel
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C'est la première fois que je prends en mains un livre de Danièle Sallenave – de l'Académie française – pour la bonne raison qu'il m'a été offert.
Bien des aspects de son engagement politique me sont en effet étrangers, même si nous avons de nombreux points communs : une même génération (elle a six ans de plus que moi), une origine familiale très modeste - un père ayant été premier de son canton lors du passage du Certificat d'Etudes (ma mère le fut aussi) et qui fut prisonnier de guerre comme le mien, la nécessité, au soir de la vie, de revenir aux souvenirs de l'enfance en évoquant le parcours et les valeurs de sa famille.
Ce pavé bourré de références (530 pages avec les annexes) raconte son pèlerinage, une sorte de pérégrination savante sur les routes du pays natal, ce territoire compris entre Segré, Angers-Trélazé et Cholet, si proche de la Vendée militaire au passé si prégnant encore aujourd'hui. Un pays où explose un catholicisme de combat, parsemé de laides églises reconstruites en plus grand au XIXème siècle et de châteaux nés de la rente foncière : autant de souffrance pour cette fille d'un couple d'instituteurs laïques et militants socialistes en pays profondément religieux.
Danièle Sallenave, pur produit de l'élitisme républicain, cherche à comprendre notamment comment s'est reformée l'alliance entre l'ancienne noblesse et les républicains face à l'hystérie des conquêtes coloniales et aux mouvements ouvriers. Son récit de la révolte des ouvriers des ardoisières de Trélazé en 1855, préfigurant la Commune, est riche d'enseignements. Comme le paradoxe des descendants des chefs chouans pleinement engagés dans la conquête de l'Algérie : aucun de ces nobles qui avaient défendu les armes à la main le droit des Vendéens d'être fidèles à leurs traditions et à leur Dieu n'imagine reconnaître ce droit aux Arabes …
Bref (mais c'est une antiphrase vu la longueur de ce texte-testament), il faut bien constater que la France est un pays difficilement amendable, même avec l'appui des vaillants hussards de la République. Ainsi que l'écrivait déjà François Guizot (1787 – 1874) : « La France a toujours renfermé deux situations, deux classes sociales, profondément diverses et inégales, qui ne se sont point amalgamées ni placées l'une envers l'autre dans un état d'union et de paix, qui n'ont enfin cessé de lutter, celle-ci pour conquérir le droit, celle-là pour retenir le privilège. C'est notre histoire. »
Danièle Sallenave continue son combat entre l'école catholique et l'école laïque, redoutant les résurgences actuelles de l'activisme religieux. Un paradoxe cependant puisque ceux qui prônent le libre arbitre, la liberté, contestent aux catholiques les valeurs de leur religion… C'est son combat et je le respecte. Elle écrit bien, c'est la seule raison qui m'a fait aller jusqu'au bout de ce livre de souvenirs et d'hommage à ses parents.
Un dernier élément pour en comprendre le titre : l'églantine rouge est la fleur de la fête du travail (qui sera plus tard transposée dans la rose du PS). Elle fut supplantée sous Vichy par le muguet, la fleur de la Vierge Marie …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Pour persister dans le symbole floral ce livre aurait pu s'appeler également « La rose et le réséda », merci Aragon !
A travers une balade dans son Anjou natal, l'auteure nous fait revivre la fracture encore non cicatrisée issue de la Révolution française et particulièrement vive dans sa province, entre le parti du muguet et celui de l'églantine rouge. D'un côté la tradition, le conservatisme, le poids de la religion, le culte de l'identité. De l'autre, le progressisme, le culte de l'égalité et de la fraternité ici-bas, du rejet de tout obscurantisme par l'instruction.
L'auteure insiste particulièrement sur un point : la République n'est pas exempte de tout reproche, son orgueil l'a lancée dans une entreprise coloniale dont nous payons encore les conséquences.
Un livre superbe et particulièrement bien documenté.
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Ce roman nous emmène dans un voyage dans le temps et l'espace, en pays d'Angers, autour de la Loire et du Maine, depuis la révolution jusqu'à nos jours, non pas une chronologie mais plutôt une ballade où des souvenirs et témoignages émergent des différents lieux visités par l'auteur. Rien d'innocent dans ce périple, l'autrice est une militante agressive et obstinée, une va t'en guerre défendant sa philosophie et sa raison de vivre: la laïque et son athéisme contre les menaces mortelles qu'elles croit déceler dans les recoins de ces paisibles paysages multiséculaires, dans les layons et les rives du grand fleuve. On croyait le cléricalisme définitivement enterré, une doctrine disparue avec les curés de campagne et leurs soutanes, les comtes et marquis , et les sabots des valets de ferme; faites erreur, le diable est bien toujours vivant caché derrière la statue en croix aux yeux vides, prêt à s'abattre sur les acquis de la République et restaurer une fois encore le régime honni.
C'est vers la fin du livre qu'on trouve les chapitres les plus émouvants sur ses souvenirs de l'école publique: primaire et lycée, où le maitre et la maitresse avaient une vraie mission d'éducation, un vrai sacerdoce pour la transmission d'un savoir qui ouvrait l'esprit des jeunes enfants les sortait de l'obscurantisme et les amenait à la raison, à la liberté et au progrès social et moral, des chapitres dignes du Grand Meaulnes et de Pagnol, l'émotion et le talent en moins. Mais cet amour pour les hussards noirs et noires de la République s'accompagne d'une haine toute aussi forte pour l'enseignement libre, c'est à dire privé, c'est à dire catholique tel qu'on le trouve encore souvent dans ces régions de Loire et de Vendée. Et cette haine s'appuie sur un constat effrayant que cet enseignement illégitime est le fils de la Restauration, de la droite rarement républicaine, qui va du général de Bourmont, un des envahisseurs de l'Algérie, à François Fillon en passant par Falloux et par Maréchal Pétain nous voila. Bien génée par le souvenir de la guerre de Vendée où le petit peuple s'est soulevé et battu contre les armées de la république; l'auteur cherche dans les manoirs de la région des compromissions et des vilenies pour les discréditer, et pour cela elle saute sur la conquête de l'Algérie à laquelle participa un des nobliaux local et fait un lien bien improbable avec quelques remarques racistes glanées ça et là dans les films d'avant guerre cherchant à opposer l'idéal républicain de 89 et l'instruction publique avec la réaction catholique et l'aventure coloniale donc le racisme d'aujourd'hui: grand écart farfelu et anachronique. Au passage elle semble oublier que ce sont les athéismes modernes qui vont engendrer les pires horreurs au XX siècle : nazisme et communisme, et pas qu'en europe, la Chine en paye encore le prix. En conclusion ce livre est un document attachant autant par ses naïvetés que par des erreurs qu'on croyait à tort définitivement discréditées par l'histoire.
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Livre tonifiant que celui de Mme Sallenave, académicienne et surtout fille de la République. Fille de l'école républicaine. Ayant vécu sa jeunesse dans certain département de l'ouest, catholique et encore aujourdhui terre d'élection de l'enseignement confessionnel, elle n'en mesure pas moins tout ce que sa vie et sa carrière doivent au corps des maîtres de l'Instruction publique, dont son propre père était lui-même un membre très représentatif.
A la lire, on perçoit combien les guerres de la Révolution, ailleurs bien oubliées, sont ici encore présentes dans les consciences, si ce n'est dans ce que l'on serait presque tenté d'appeler les inconsciences. Plus de deux cents ans après les événements, il est étonnant de constater que l'école publique n'est somme toute que tolérée bon gré mal gré dans ces territoires où les coeurs semblent largement battre pour celle de M. le curé. Et de constater aussi que ladite liberté (de l'enseignement) n'est jamais très loin de feu l'ordre moral tout autant que des tentations persistantes de s'imposer toujours un peu plus aux dépens des épigones de Jules Ferry. Que, par voie de conséquence, il n'en faudrait pas tant pour ranimer la guerre scolaire s'il le fallait.
Mme Sallenave nous rappelle que la République, pour sa part, ne fait jamais de différences. Que si elle n'est pas parfaite, elle doit nombre de ses défauts à ceux qui en son sein, cherchent plutôt à l'instrumentaliser, ou à la pervertir, ou à la noyauter. Ainsi sont les humains.
Il ne peut en aucun cas être question, à ses yeux, de remettre en cause l'universalité et la générosité de ses principes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Durant ces jours lumineux d’un froid de glace où j’erre dans les paysages de mon enfance, mais aussi, dans le temps, sur des chemins parfois presque effacés, une conviction m’est venue, de plus en plus forte : tout ce que je suis, tout ce que je pense, tout ce que je fais ou ce que j’ai pu faire est marqué du sceau d’un principe fondamental que je tiens de mon éducation républicaine, la laïcité. C’est pour moi le principe des principes, le fondement de tous les autres, le fondement d’abord de la légitimité politique. La séparation entre l’État et les religions. La liberté de conscience, le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Et enfin le libre exercice de ses convictions, et la liberté de les exprimer.
Or de cette liberté-là, il semble que l’usage soit essentiellement réservé aujourd’hui à l’expression de ses convictions religieuses. Et chichement concédé à celle d’une incroyance sereine, vigoureuse et argumentée, reposant sur le refus philosophique de tout dogme et croyance en une surnature et en une révélation divines. Quelle outrecuidance, nous dit-on, et quelle naïveté de la part des incroyants, que de prétendre ou même seulement souhaiter se soustraire à l’emprise des religions ! On n’arrachera jamais l’humanité à son besoin de spiritualité et de consolation !
Et alors ? L’argument est des plus faibles. « La peur a créé les dieux », disent les épicuriens, dont Lucrèce. Et Freud après lui. Mais la détresse, le sentiment d’abandon, la peur de la mort, que nous partageons tous, ne donnent aucune existence et aucune vérité aux constructions métaphysiques dont notre faiblesse se soutient. Et aucune consistance à ce mirage de survie au-delà de la mort, de consolation, de rachat, de justification de nos peines. Platon dans le Ménon l’avait déjà dit : penser selon ce qui plaît, ce n’est pas penser. Ce que proposent les religions est « une imposture morale, intellectuelle, et politique », écrit Yvon Quiniou dans son livre Critique de la religion. Les religions prétendent à la vérité, alors qu’elles ne s’offrent à aucune des procédures qui font reconnaître une proposition comme juste et vraie. Elles ne peuvent donc garantir un ordre social dont les valeurs seraient unanimement partagées ; par nature, les religions divisent, en prétendant relier ; elles ne sont donc pas le facteur de paix qu’elles prétendent être. Et elles sont toutes menacées par des tentations de fanatisme et d’intolérance. La paix religieuse a été imposée en France par l’État, non sans difficulté ; quant à la paix des religions entre elles, c’est à la république qu’on la doit. Comme le dit une fameuse formule, la paix du zoo doit tout à la solidité des cages.
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L’Église a planté des vignes, dont elle avait besoin pour les sacrifices de sa messe ; mais nous en avions fait un tout autre usage. Nous autres vignerons (mon grand-père avait quelques arpents dans le Layon), nous lui avions repris le vin, nous l'avions arraché à ses douteuses opérations, à ses prestidigitations, pour en faire la lumière et la consolation de cette vallée terrestre, la seule à laquelle l'homme peut prétendre. Il y avait là, et aussi en Touraine, ou en descendant encore un peu la Loire, tout ce qu'il fallait pour le développement « toscan » ou « grec » d'une civilisation entièrement de ce monde : facilité du sol, du climat, mais aussi ce qu'il faut de brumes et d'air marin pour assurer les goût du mystère, et de l'infini. Tout était en place pour un miracle grec traversé d'énigmes cimmériennes. Mais par une configuration historique et politique encore inexplorée, il a fallu subir l'imprégnation mortifère d'une vieille religion bédouine rejustifiée par la pseudo-humanisation des Évangiles ; on nous avait imposé de préférer l'au-delà à l'ici-bas, et nous avons cédé. Les idéaux et les principes de la république, cernés de toute part au cœur d'un océan de catholicité, ne trouvèrent donc qu'un appui indirect dans cette population vigneronne et madrée qui ne « disait trop rien », mais n'en pensait pas moins.
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Tout est là : à livre ouvert. Le poids de l’Église, avec ses processions, ses fêtes. Les rapports entre les sexes. Les alliances, la grande propriété, la soumission des domestiques, des employés des châteaux, des commerçants : ma mère n’aime pas que la baronne salue le boucher par son prénom, sans saluer personne d’autre, et se fasse servir la première, quand la boutique est pleine de clientes. Tout est clair et se dispose dans un ordre parfaitement évident : le haut, le bas, la droite, la gauche, dans un équilibre qui parfois se rompt, à l’occasion d’un événement local, ou national. Un monde extrêmement construit qui se révèle jusque dans la manière dont on parle de soi, dont on me parle, à moi qui ne suis qu’une enfant.
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« La France, écrivait Sartre en 1961, était autrefois le nom d’un pays ; c’est aujourd’hui le nom d’une névrose. » Cinquante ans plus tard, elle s’est réincarnée dans la « question musulmane ». Associée au fantasme d’une immigration non contrôlée, et dramatisée par la série d’attentats qui ont ensanglanté notre sol, où des musulmans étaient impliqués, elle nourrit nos peurs, pervertit le dialogue social, empoisonne le débat politique. S’éveillent ou se réveillent des questions politiques, sociales, religieuses qu’on croyait oubliées. Des choix datant des guerres coloniales, notamment de la guerre d’Algérie.
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L’églantine est la fleur des socialistes, les « églantinards » comme les appelle Maurice Barrès. Sous le gouvernement de Vichy, l’églantine rouge des socialistes est contrainte de laisser sa place au muguet pour le 1er mai. La rivalité de l’églantine et du muguet est comme le symbole et le résumé des grands affrontements de notre histoire nationale.
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TABLE RONDE Salle des États Généraux, Château royal de Blois
L'ampleur de ce mouvement social pose des questions centrales sur l'état et l'avenir du pays : qui sont-ils et pourquoi aucun « corps intermédiaire » ne peut les représenter ? La transition énergétique est-elle nécessairement injuste ? le niveau des prélèvements obligatoires est-il vraiment excessif ?
INTERVENANTS : Edwy PLÉNEL, Journaliste et fondateur de Médiapart, auteur de Gilets jaunes,la victoire des vaincus (Éd. La découverte), Danièle SALLENAVE, Écrivaine auteure de Jojo, le gilet jaune (Éd. Gallimard), membre de l'Académie Française et Alexis SPIRE, Chercheur à l'EHESS et auteur de Résistances à l'impôt, attachement à l'État (Éd. Seuil)
MODÉRATION ET COORDINATION Guillaume DUVAL, Éditorialiste à Alternatives Économiques
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