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EAN : 9782260056041
208 pages
Julliard (24/08/2023)
4.11/5   62 notes
Résumé :
Elles sont les gardiennes des grandes nacres. Entre les initiées, Efisia et sa petite-fille Rosalia, le lien est fort. La distance et le temps n’y font rien.
Cernée par la mer, écrasée de soleil et hérissée de montagnes, l’île où vit Efisia, et avant elle ses aïeux, est plus agraire que maritime. Les hommes y sont chasseurs – d’animaux et d’hommes parfois, les femmes y attendent les hommes. Efisia se distingue. Elle a reçu en héritage la tâche de prendre soin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Au large de l'Espagne, à une époque où sur le continent on circule en calèche, Efisia a prêté serment comme cela se fait de mère en fille. Il s'agit de respecter la mer, de ne pas la souiller pour accéder au droit d'aller prélever le byssus des grands nacres qui servira à produire du fil de broderie.
Les femmes plongent pour couper un peu du précieux byssus. L'activité n'est pas vraiment lucrative : on ne vend pas mais on donne les ouvrages réalisés.

L'amour s'empare d'Efisia, sous les traits de Zingaru mais celui-ci est peu présent, pris par son travail d'architecte sur le continent. Il sera malgré tout père d'une petite Anna, bien résolue à faire sa vie ailleurs que sur l'île. C'est donc sur la génération suivante que reposera la transmission du savoir .

Si le roman n'est pas pour moi un coup de coeur littéraire, il est agréable à lire et offre l'intérêt d'être instructif : la cueillette de la soie de mer est une activité traditionnelle quasiment disparue, en raison du peu de profit et de la dégradation des fonds marins.

205 pages Julliard 24 Août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Rentrée littéraire 2023 – Coup de coeur.

Le premier atout de ce livre est sa couverture, j'en ai aimé les nuances de bleus, les silhouettes d'une femme et d'un enfant regardant la mer.
Un bel écrin pour un texte que j'ai adoré, tout en délicatesse et poésie.

J'ai aimé Efisia, gardienne du trésor marin que sont « Les grandes nacres » d'où elle tire les longs filaments pour en tisser une soie marine.
Elle partait seule en mer pêcher ces grands coquillages à la lueur d'un lamparo.
« de retour dans sa cuisine, elle exploitait toutes les parties de la grande nacre. Elle cuisinait le muscle adducteur aux noix de coquille Saint-Jacques. Elle nettoyait les coquilles à l'eau claire de la fontaine, s'en servait comme autant de plats et, avec la nacre à l'intérieur, elle confectionnait des boutons qu'elle cousait l'hiver venu, sur des étoffes. »

Sa petite fille Rosalia l'observe en espérant devenir l'héritière de ce savoir faire qui ne se transmet que de mère en fille.

Efisia et Rosalia sont des femmes courageuses, volontaires et passionnées.
Catherine Baldisserri les décrit avec amour et précision.

La transmission est le fil conducteur de ce roman. Je l'ai refermé en me posant bien des questions sur le réchauffement climatiques, la pollution marine qui peu à peu mettent ces trésors en périls.

J'avais lu et aimé le premier roman de Catherine Baldisserri, « Les voix de Cabo » en regrettant cependant le manque de consistance de ses personnages, ce qui m'avait fait écrire à l'époque :

« Je resterai très attentive au prochain roman de Catherine Baldisseri tant je reste convaincue, qu'elle a un talent certain, des idées et une écriture particulièrement élégante. Il suffit qu'elle ose aller plus loin avec ses personnages, quitte à les malmener, car cette fois-ci j'ai eu l'impression qu'elle les bridait de peur d'aller trop loin. »

Voilà qui est fait, je suis heureuse de saluer la qualité de ce nouveau roman, tout est réussi, la psychologie des personnages, la description du milieu marin, le tout servi par une écriture tellement limpide et élégante.

Un grand merci aux Editions Julliard qui m'ont permis cette découverte en avant-première via NetGalley.
#Lesgrandesnacres #NetGalleyFrance
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Voilà une belle histoire de transmission d'un art et d'un savoir-faire , celui de filer la soie de mer après l'avoir récoltée dans les eaux méditerranéennes auprès d'un coquillage bivalve, la grande nacre qui fabrique un filament, le byssus qui deviendra après de nombreuses opérations délicates ce fil si spécial et si rare.

Cette tradition ne se transmet qu'à des femmes nubiles avec son cortège de serments, rites, prières et interdits .
Lorsque le récit débute, Rosalia a hérité du savoir faire de sa grand-mère, Efisia ,qui plonge depuis de nombreuses années pour recueillir le byssus tout en surveillant la bonne santé des grandes nacres dont elle se sent la gardienne .
Rosalia, elle, a quitté l'île pour poursuivre des études universitaires et est devenue une spécialiste de ces coquillages.

Catherine Baldisseri s'attache à la vie de cette famille dont l'aïeule La Pittifatta était déjà une fameuse fileuse de soie de mer , puis surtout à Efisia, une femme résolue à respecter ses serments, droite dans sa ligne de conduite mais tendre avec sa petite fille dont elle guide l'apprentissage .

Tout en émerveillant le lecteur devant la beauté des paysages marins, en le surprenant avec cette coutume peu connue de filage du byssus , l'auteure alerte à travers le personnage de Rosalia sur l'appauvrissement des fonds marins lié aux activités humaines et au réchauffement climatique.

Une lecture bien agréable, j'en remercie NetGalley France et les Éditions Julliard .

#Lesgrandesnacres #NetGalleyFrance
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Voici mon retour de lecture sur Les grandes nacres de Catherine Baldisserri.
Sur une île méditerranéenne écrasée de soleil et hérissée de montagnes, Efisia est devenue, comme son aïeule, gardienne des grandes nacres, les précieux coquillages fichés dans les profondeurs cristallines. Depuis qu'elle a prêté serment, elle entonne la prière à la mer et plonge inlassablement pour récolter leurs longs filaments qu'on appelle byssus. Puis elle file, tisse et façonne la soie marine, auréolée de mythes.
Rosalia a toujours vu Efisia, sa grand-mère, laver, teinter, sécher et faire danser le byssus entre ses doigts. Dans son atelier, elle a appris les gestes et les légendes.
Mais comment continuer de protéger les grandes nacres quand la folie des hommes menace ?
Les grandes nacres est un roman qui nous fait voyager au sud de la Sardaigne où la tradition est de tisser les byssus des grandes nacres tapissant le fond de la mer Méditerranée.
Je connaissais les grandes nacres, qui sont des coquillages. Par contre, j'ignorais que les byssus (qui sont leurs filaments) pouvaient être récoltés pour être ensuite tisser.
C'est technique de récolter les byssus car si c'est mal fait, la grande nacre ne peut plus se reproduire.
J'ai trouvé fascinant tout le travail effectué par Efisia et toute une génération de femmes qui ont trouvé leur place parmi les coquillages.
Mais le climat change, évolue, et met en danger la tradition. La pollution, le réchauffement climatique, la surpêche, le tourisme.. tout cela fait que les grandes nacres souffrent. Cette tradition pourra t'elle perdurer longtemps ?
Efisia a fait de ce travail une passion, un vrai sacerdoce. Elle s'est sacrifié, c'est touchant.
Sa petite fille Rosalia est une jeune femme moderne, de son temps. En toute logique elle hésite entre ses propres envies et la tradition.
Les grandes nacres est un court roman qui m'a captivé, j'ai eu l'impression d'apprendre plein de choses.
Mon seul regret est de laisser Rosalia sans avoir réellement toutes les réponses à mes questions la concernant.
Malgré cela, je suis ravie de ma lecture, que je vous recommande. C'est toujours plaisant de voyager tout en restant dans son canapé :)
Ma note : un très joli quatre étoiles :)
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Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions Julliard pour m'avoir permis de découvrir #Lesgrandesnacres.

Parfaite lecture d'été intelligente : une île, de l'art et un message écologiste fort !

Catherine Baldisserri nous entraîne sur une île méditerranéenne, auprès d'Efisia, gardienne des "grandes nacres", l'un des plus grands coquillages au monde. Elle cueille ses fils, le byssus, pour le transformer en soie marine. le moment venu, Efisia devra initier et former son héritière, sa fille, Anna ? Ou sa petite fille, Rosalia ? On suit ainsi les gardiennes sur plusieurs générations de femmes traversant les légendes insulaires telles des sirènes modernes dans ce roman aux airs de conte écologiste.

Ce roman m'a permis de découvrir les grandes nacres, l'herbier de posidonie, le byssus car malgré mes origines très méditerranéennes, je n'en avais jamais entendu parler... Me demandant quelle était la part inventée du roman, je me suis renseignée à leur sujet, et je suis ravie d'avoir appris tant de choses !
J'ai mis un certains temps à m'attacher aux personnages... Efisia a pourtant tout pour me plaire : dense, forte, rebelle, originale... Elle se comporte comme un sirène apprivoisée par son île (mais pas par ses habitant.e.s). Rosalia, d'un caractère très différent est tout aussi intéressante : plus moderne et ancrée dans la réalité, c'est elle qui portera la voie écologiste du roman.
L'écriture de Catherine Baldisserri est travaillée, riche, imagée, parfois onirique. le rythme est méditerranéen : il prend son temps si nécessaire pour poser les décors puis s'accélère pour faire défiler les actions. Malgré ses grandes qualités, j'ai eu du mal à m'impliquer dans l'histoire... mais j'étais suffisamment intéressée pour aller au bout de ce court roman très agréable à lire.

#Lesgrandesnacres #NetGalleyFrance
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les premiers touristes à visiter le musée furent des Français et Efisia s'arrangea pour se faire comprendre. Des collectionneurs suisses, tombés sous le charme de son art ancestral décidèrent de créer une collection malacologique dans leur pays. Ils désiraient joindre aux coquillages des bas, des gants, des écharpes des tuniques de byssus. Ils demandèrent le prix à payer pour obtenir les pièces somptueuses qu’Efisia avait cousues. Il lui proposèrent des sommes astronomiques, sûrs de la faire fléchir. Efisia refusa tout argent.
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Efisia se dévêtit. Elle frissonna un peu et courut vers les premières vagues pour se réchauffer. Puis elle nagea en longues brasses jusqu’au-dessus des grandes nacres. Là, elle plongea encore, cinquante fois peut-être, sans chercher à reprendre chaque fois son souffle, pour distinguer l’endroit exact où sectionner le byssus sans blesser la grande nacre, pour la laisser se reproduire l’année suivante. Désormais, plus aucune coquille de nacre ne servirait de plat, plus aucun mollusque ne servirait de mets. Elle avait trouvé le geste précis qui n’endommage pas le mollusque à l’intérieur des nacres.
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Du temps souffla encore sur Bastiano et Nina, et Efisia vint au monde. La Pittifatta ne s’inquiéta pas de savoir par quelle tournure l’enfant était arrivée, combien d’heures avait duré le travail, si la montée de lait irritait les seins de sa belle-fille. « Enfin une femmina ! », fit-elle, et elle en resta là. 

Efisia grandit sans peur, peu farouche et docile. Seule la visite dominicale à la Pittifatta la poussait à désobéir. Pour fuir les rendez-vous avec l’aïeule taciturne, Efisia allait se cacher jusque dans les branches du cerisier au fond du potager. Bastiano finissait par la trouver, parfois au terme d’une demi-journée. 
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Bien que cernée par la mer, l’île où vivait Efisia et avant elle ses aïeux, débarqués trois siècles plus tôt d’une grande île voisine nommée Tabarka, était plus agraire que maritime. Les hommes y étaient chasseurs de lièvres, de daims, de mouflons, d’hommes aussi parfois, plutôt que simples pêcheurs. Ils arpentaient sans relâche les monts et les montagnes qui crénelaient les flancs de leur terre insulaire, montant des chevaux puissants qu’ils lançaient à vive allure une fois les plaines en vue. Nombreux étaient ceux qui considéraient la mer comme une bagatelle.
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Efisia faisait corps avec les grandes nacres. Elle les voyaient dans la mer, elles les voyaient entrebâiller leurs valves et filtrer toute l’eau impure . Elle constatait, amère, que les saisons n’étaient plus ce qu’elles étaient
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