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Les guerres silencieuses tome 1 sur 1
EAN : 9782800153469
152 pages
Dupuis (23/08/2013)
3.78/5   43 notes
Résumé :
En panne d'inspiration, un jeune auteur de BD décide de raconter le service militaire de son père dans le Sahara espagnol, à l'époque de la guerre d'Ifni qui opposa l'Espagne et le Maroc. Mais raconter cette histoire, c'est aussi raconter celle de la jeunesse de ses parents sous le franquisme, dans un monde régi par un ordre social entièrement soumis à la pression religieuse et militaire d'un État totalitaire. Une société à des années-lumière de l'Espagne d'aujourd'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Jaime Martin se met en scène, se dépeignant comme une sorte d'ado attardé en panne d'inspiration, et cherchant dans le passé de ses parents une source pour une BD. Son père a l'habitude de parler de son service militaire dans le Sahara, terre espagnole à l'époque.

Jaime va alors dépeindre son bidasse de père. le voyage, la bouffe, les instructeurs, le bled, l'ennemi, le sexe... tout y passe. C'est bon enfant, ironique, tendre... Jaime en profite pour parler de l'époque, du mariage, du franquisme, des sorties, du rock'n'roll, des traditions, de ce qui se faisait et de ce qui ne se faisait pas... C'est bien vu.

L'exercice est difficile. Il y a le risque que le lecteur se transforme en voyeur, en intrus, dans une histoire familiale qui ne le concerne finalement pas. Mais Jaime trace la route entre récit familial "intemporel" et chronique sociale historique.

Cela fait autant mouche que quand Tardi nous parle de son père au Stalag. Je suis fan de Jaime Martin, de cet humour pince-sans-rire et de ce mélange de pudeur et de mise en scène personnelle. Preuve que je m'étais immergé dans cette histoire, j'ai été peiné de lire en dernière page qu'Encarna, la mère de Jaime Martin, était morte avant d'avoir pu constater le résultat de leurs échanges. Elle a énormément contribué au contenu. La scène où elle discute avec son fils tout en faisant son yoga est un pur moment de bonheur, d'amour filial et de tendresse. Je l'ai déjà dit par ailleurs, j'envie les dessinateurs/scénaristes qui peuvent rendre hommage à leurs parents en les plaçant au centre de leur récit.
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Jaime Martin raconte dans ce roman graphique, le service militaire de son père au Maroc Espagnol sous le régime franquiste. C'est un témoignage, sur l'ineptie de cette occupation militaire, la gabegie de l'armée espagnole, les conditions d'insalubrité, la société espagnole de cette époque… J'ai trouvé très intéressant de découvrir cet aspect de l'histoire très méconnu, même en Espagne. Jaime Martin se met en scène lui-même pour raconter ses rapports avec son père et sa manière d'aborder le sujet. Ce côté m'a moins séduit, j'ai trouvé que c'était un artifice qui trahissait plutôt un manque d'idée, et cassait un peu le rythme. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec son oeuvre suivante, “Jamais je n'aurais 20 ans”, sur la guerre civile d'Espagne racontée du point de vue de ses grands-parents, le dessin, le ton sont assez semblables et pourtant cette dernière est tellement plus aboutie, tellement plus émouvante. Cela reste tout de même une bande dessinée édifiante qui mérite de l'intérêt.
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A l'instar d'Art Spiegelman, le Catalan, Jaime Martin, a choisi de traiter en bande dessinée une partie de la vie de son père, tout en évoquant celles de sa mère, de ses grands-parents. Il se met en scène, en tant que dessinateur en panne d'inspiration, trouvant dans le journal intime paternel, le thème de son prochain album. Et de mettre en scène toute sa famille ainsi que son épouse. Une véritable mise en abyme.
Espagne, 1962. « C'était comme vivre au Moyen Âge ». L'enfance modeste avec ses plaisirs simples dans un quartier de Barcelone, sans oublier les amours adolescentes, a le parfum de la nostalgie d'un âge d'or à jamais révolu. Mais cette insouciance sombre désespérément lors du service militaire à Ifni. Ancienne province d'Espagne colonisée en 1934 et située dans le sud-ouest de l'actuel Maroc, sur la côte atlantique, ce territoire a été assiégé par la tribu des Ait Baâmrane, soutenue par l'Armée de libération marocaine. La « Guerre d'Ifni » a réduit la présence espagnole comme une peau de chagrin. Bientôt, seule la ville de Sidi Ifni reste espagnole alors que tous les autres postes de l'enclave sont évacués de force. Pourtant, la même année, le gouvernement franquiste transforme Ifni en province espagnole d'outre-mer. Dans un tel contexte politique, faire son service militaire de dix-huit mois, loin de ses proches, est une épreuve. Les pénuries (nourriture, hygiène, sexe), la promiscuité, la discipline, la loi du silence, tout cela exacerbe bien vite toutes les situations, les plus pénibles comme les moins agréables. Certains épisodes sont révélateurs de ce que fut l'Espagne de Franco, un régime totalitaire qui ne prit fin qu'en 1975.
L'absence des femmes conduit certains mâles à l'obsession. Heureusement que l'aumônier remet toutes ces hormones dans le droit chemin. « Quand tu parles des femmes, pense que la Vierge Marie et ta mère sont des femmes ». La religion pèse là également de tout son poids sur la solitude de ces hommes. Un autre épisode montre toute l'hypocrisie de cette situation. Sur un coin de plage, le père de Jaime surprend deux aumôniers au bain. Ceux-ci lui interdisent de revenir en cet endroit propice « aux amours interdites » entre hommes. Mais, dès lors, eux, que font-ils, là ? Cette période de plomb est également le moment des petits actes de résistance contre la bêtise des dirigeants, l'iniquité de certaines décisions, l'inutilité de ce casernement. C'est la débrouille dans tous les domaines. Et les Marocains ? Il n'y en a guère, ou alors un vieillard, un ou deux braconniers, sans plus. Reste l'ennemi. La propagande militaire voudrait que tout Arabe le soit. En fait, ces militaires sont prisonniers d'un « Désert des Tartares » à la Dino Buzzati. Ils attendent. Pour rien.
Une autre dimension de cette petite histoire dans l'Histoire réside dans ses aspects sociologiques. A la maison, le père est omnipotent (ou du moins le croit-il), modelant ses enfants à son images. Ainsi le grand-père, n'ayant que trois filles, les transforme en garçons manqués, poussant le bouchon jusqu'à les mettre à la boxe. En fait, l'autorité familiale se faisait l'écho de celle du régime. Pourtant, la phrase ultime est prononcée par l'épouse de Jaime, dans les dernières pages : « Ton père, il est comme le reste du monde, il fait tout ce qu'il peut pour ne pas regarder en face ce qui le dérange ».
Esthétiquement, ce livre est une véritable réussite. le graphisme, très ligne claire, de Jaime Martin prend des accents expressionnistes dans les moments de violence, physique ou psychologique, très intense. Les couleurs sont choisies selon la période traitée. Chaque chapitre du passé baigne dans des tons acidulés, ou assourdis, selon l'atmosphère, alors que le présent respire une plus grande liberté grâce à une palette plus étendue. La mise en page présente une originalité : l'insertion de documents de famille (de vraies photographies) complète la narration et la replace dans sa substance même. Il y a bien toute une dimension esthétique transcendant cet excellent document sur les conditions de vie des Espagnols, bien avant la Movida.
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Difficile pour l'auteur d'ignorer le passé militaire de son père. A chaque réunion de famille, ce dernier n'hésite pas à revenir sur son service militaire, au grand dam de ses enfants qui n'en peuvent plus de ses histoires. Alors que le dessinateur est dans une petite panne d'inspiration, un nouveau repas familial sera l'occasion de s'intéresser pour une fois d'un peu plus près au passé de ses parents. Jaime père finit par confier à son fils un journal relatant son séjour à l'armée. La lecture d'abord curieuse, devient professionnelle. Et si Jaime tenait là le sujet de son prochain album ?

Plongeant dans les racines de sa propre histoire familiale, l'auteur se met en scène auprès de ses proches et n'hésite pas à illustrer son processus de création. le récit de l'enfance de sa mère sert de déclencheur tandis que le carnet confié par son père devient un véritable moteur d'inspiration. le lecteur découvre tout d'abord le quotidien dans une Espagne franquiste. A cette époque, le mariage était une valeur forte. Les jeunes filles devaient se préparer au mariage tandis que les garçons devaient suivre le parcours obligé des fiançailles, du service militaire avant de se marier et de fonder une famille. Un parcours très linéaire qui laissait peu de place aux rêves. Pepico, le père de l'auteur, lui est amoureux de Encarnita depuis longtemps. Sa patience et sa ténacité paieront auprès de la jeune fille difficile et de sa famille. En attendant qu'il puisse se marier, Pepico doit faire son service militaire. Un passage obligé qui sera l'assurance aux yeux de tous qu'il est un homme et qu'il pourra assumer une vie de père de famille honorable. Ce dernier est envoyé à Ifni, dans le Sahara espagnol, à la frontière du Maroc qui réclame une pleine et entière indépendance et où se déroule une guerre silencieuse non relayée par l'état espagnol pour minimiser les faits. Un sacrifice de 3 ans que Pepe va effectuer avec ses petits bonheurs et ses grosses difficultés.

Jaime Martin se lance ici dans une chronique à la fois familiale et historique. L'auteur alterne entre la représentation de son travail, de ses relations parentales avec les propres souvenirs de ses parents. Il réussit avec succès à se glisser dans la peau de ce dernier et à retranscrire la vie militaire. Loin d'être une sinécure, le service de Pepe s'est fait dans des conditions déplorables. Ces jeunes appelés durent subir la chaleur intense du climat et souffrir de la faim quasi constamment (restriction extrême, marché noir entre soldats, vols en cuisine). Les conditions sanitaires sont inexistantes (pas de savon, pas de médecin). Des violences gratuites et des excès de pouvoir qui montent à la tête. Et puis il y a cette guerre qu'on ne voit pas. L'ennemi reste lointain et invisible et tout cela semble bien inutile au regard de jeunes dont on sacrifie la jeunesse. Heureusement, il reste la camaraderie qui permet de s'entraider, de manger à sa faim ou de faire passer le temps. Des petits souvenirs heureux, une aventure inédite que le père préfère garder et valoriser plutôt que d'appuyer sur le côté misérabiliste. Un souhait de ne garder que le meilleur qui n'est qu'une forme d'exorcisation.

On retrouve le dessin clair et précis de son précédent album, Toute la poussière du chemin. le trait est épais, arrondi, extrêmement lisible. La narration s'articule donc autour de ces allers et retours entre son présent de créateur et le passé paternel. Allégeant le récit, mettant en avant l'importance de la mémoire et de la transmission de l'histoire familiale, j'ai malgré tout trouvé que ça cassait quelque peu le rythme. Ils empêchent peut-être de se fondre totalement dans la peau de Pepe qui reste légèrement à distance. le récit paraît moins poignant et la conclusion elle-même laisse transparaitre cette histoire comme une simple parenthèse familiale dont le lecteur est exclu. On est loin de la portée plus universelle du Portugal, de Pedrosa, par exemple. Néanmoins, ce n'est pas album à snober.
Les guerres silencieuses sont un témoignage plus qu'intéressant sur cette Espagne des années 50-60, de cette génération engoncée dans des carcans familiaux traditionalistes et qui perdit ses plus belles années.
On notera l'ajout de quelques photos personnelles du père de l'auteur insérées dans les planches elles-même qui donne une caution supplémentaire au réalisme de cette histoire.

Un témoignage touchant à découvrir !
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Jaime Martin reste devant une page blanche. Il n'a aucune idée de scénario pour son prochain projet de bande-dessinée. Et son animosité pour les autres ne l'aide pas. Un repas de famille va le débloquer. Alors que son père ressasse une nouvelle fois son service militaire au Maroc, Jaime Martin en profite pour récupérer les carnets de son géniteur et de voir s'il y a matière à faire quelque chose avec. Cela aboutira sur « Les guerres silencieuses », un pavé de 150 pages paru chez Dupuis, dans la collection Aire Libre.

Le livre se situe sur trois niveaux : le service militaire proprement dit, la vie sous la dictature de Franco et l'époque contemporaine, où Jaime Martin se pose des questions sur l'intérêt du projet. Il aurait été dommage de ne pas traiter le quotidien des espagnols des années 50/60, car cela se révèle très intéressants, même si l'auteur insiste sur les rapports garçon/fille. Comment et pourquoi se marier, sous Franco, c'est assez codifié.

Le coeur du sujet reste cependant le service militaire. Perdus au Maroc, dans une guerre plus ou moins cachée par le gouvernement, les jeunes espagnols se retrouvent démunis en plein désert. Outre les habituels brimades et rapports de force, propres à toutes les armées, c'est ici les problèmes d'alimentation qui sont au coeur du sujet. Mal ravitaillés, les soldats crèvent de faim et toutes les combines sont bonnes pour mieux manger.

Jaime Martin retranscrit admirablement cette ambiance militaire. Même si c'est déjà vu, tant au cinéma qu'en bande-dessinée, le livre se dévore et on tremble pour les personnages. le tout n'est pas idéalisé dans les rapports humains et sonne juste. Cependant, après avoir été passionné par le bouquin, le lecteur ne peut s'empêcher d'être frustré par cette fin abrupte qui apparaît soudain sans crier gare. Et à la fermeture du bouquin, un sentiment d'inachevé persiste. Il est assez clair que Jaime Martin a écrit ce livre avant tout pour lui puisque c'est l'histoire de ses parents qu'il raconte. Les passages contemporains sont, pour nous lecteurs, assez lourds et inutiles. Ainsi, les questionnements de Martin sur l'intérêt de son livre ne sont pas pertinents. Dans le pire des cas, cela déprécie son travail lorsqu'il estime faire un livre de plus sur l'armée.

Au niveau du dessin, c'est pour moi une révélation. Je ne connaissais pas Jaime Martin et j'aime beaucoup son trait. Il possède un dessin semi-réaliste très réussi. Les couleurs sont au diapason, proposant trois ambiances comme chaque époque et lieu traversés. La narration est fluide et les 150 pages se dévorent tant on est lancé sur des rails. du beau travail !

« Les guerres silencieuses » laisse un goût d'inachevé. J'étais captivé et impressionné par ma lecture, mais la fin du livre m'a déçu. Trop abrupte, trop personnelle, elle laisse un peu le lecteur de côté. Mais il serait dommage de passer à côté de ce livre, qui traite d'une guerre dont personne n'a entendu parler, et d'un régime franquiste qui ne laisse nulle place à la romance !
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critiques presse (4)
ActuaBD
06 novembre 2013
Une sorte d’album de famille qui s’exposerait aux lecteurs du monde entier. Particulièrement réussis, les camarades militaires de son père composent une galerie mémorable.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
15 octobre 2013
Ce récit familial à tiroirs, il l’expose avec un trait simple, sans falbalas, agrémenté de couleurs lumineuses — et de quelques photos. A sa manière, légère et douce, il effectue un joli travail de mémoire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
02 septembre 2013
Parti presque comme une sorte de pari, cet album gagne en consistance et en finesse très vite, servi par un dessin évidemment magnifique tout en restant relativement épuré ! Jaime Martin signe un album qui laisse une emprunte persistante très agréable, comme après un voyage plein de confidences. Un très beau moment de lecture !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
02 septembre 2013
Cette chronique familiale suit la chronologie de la découverte d'un carnet de notes du père et son dialogue avec son fils, pour se finir par une prise de recul en guise d'épilogue. Elle révèle combien la société s'est transformée, depuis fin de la dictature et la perte d'influence de l'Église catholique.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Qu'est ce que vous croyez ? ! Que c'était facile pour nous de comprendre ce qui nous arrivait ? Ils [l'armée, pour le service] nous ont séquestrés pendant 18 mois. Ils nous ont volé notre temps le plus précieux : celui de notre jeunesse. Pour quelle raison je serais allé raconté mes peines à mes parents ? Ou à votre mère ?
Alors j'ai mis ça par écrit et je me suis gardé toute cette saloperie pour moi. Et après, on apprend à faire avec le peu de bon qu'on avait là-bas ! Et on le transforme et on l'étire comme un chewing-gum !
Et tu le racontes aux tiens comme si c'était une aventure ! Pour oublier ce qu'ils t'ont fait ! Pour ne pas te sentir outragé !
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C'est plus facile à dire que c'est la faute à la génétique que de chercher la vraie raison des choses.
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Ton père, il est comme le reste du monde, il fait tout ce qu’il peut pour ne pas regarder en face ce qui le dérange
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