Line abdique lorsqu'elle apprend que son cancer du sein entre dans une phase fulgurante et développe des métastases dans plusieurs organes. Elle ne veut pas subir une nouvelle opération chirurgicale, elle ne veut plus se battre, elle veut qu'on la laisse mourir.
Pour répondre au désir ultime de sa femme, Jacques ramène Line en Bretagne. Elle va passer les derniers mois de sa vie au presbytère cette vieille et belle maison de pêcheurs nichée au creux de la dune à Roscoff. Il lui reste trois mois pour dire adieu à ceux qu'elle aime, pour visiter les lieux qu'elle vénère.
Mais puisque le compte à rebours de la vie de Line est enclenché ses amis vont agir afin de tenter de retrouver Nicolas, le fils unique de Jacques et de Line.
Après une jeunesse harmonieuse, Nicolas se rebelle, renie la vie calme et tranquille de ses parents et s'enfuit à bord d'un pétrolier. Il donne de ses nouvelles régulièrement pendant la première année puis, les cartes s'espacent jusqu'à la dernière qui se termine sur ces mots laconiques et mystérieux « enfin l'Inde ! » La volatilisation de Nicolas sur le continent asiatique est la croix que porte le couple au quotidien. Et si Line capitule devant l'avancée inéluctable de son cancer c'est aussi parce que l'absence de Nicolas est insupportable pour elle.
L'histoire poignante de cette fin de vie aurait dû me bouleverser…
L'écriture de
Louis Pouliquen n'a pas fonctionné et n'a pas ouvert les vannes de ma sensibilité. J'ai trouvé que Jacques, le mari de Line, qui est ici le narrateur, gardait beaucoup de distance, une certaine froideur et un manque d'empathie. Etait-ce pour se protéger, pour ne pas sombrer dans le désespoir et pour trouver la force d'accompagner Line jusqu'à la lisière de la vie?
Je n'ai pas compris pourquoi l'auteur ne donnait pas la parole à Line ; le portrait qu'il en fait est celui d'une femme impassible, impénétrable et assez égocentrique. Elle a fait le choix de nier sa maladie et se comporte comme si tout allait bien, elle oblige son mari à feindre et à mentir. le mari apparaît ici comme quelqu'un de faible et assez insignifiant, écrasé par la personnalité de sa femme.
le thème de la maladie et de la mort associé à un retour en Bretagne est aussi celui de Fleurs de tempête de Philippe Guillou. Ce recueil admirable et sobre m'avait émue et remuée.