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Mélanie Basnel (Traducteur)
EAN : 9782809702002
170 pages
Editions Philippe Picquier (10/09/2010)
3.72/5   96 notes
Résumé :
Voici un savoureux festin d’histoires où la nourriture et celles qui la préparent jouent le premier rôle. Des femmes y marient arômes et épices pour nous livrer tour à tour des recettes de vie où s’épanche la brûlante violence des currys, s’attarde le parfum entêtant d’une rivale ou se distillent les ingrédients doux-amers de la vengeance. Autant de secrets, de souvenirs qui nous plongent au cœur de la famille indienne, d’un monde opulent et magique où les vivants p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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À table ! J'ai désormais décidé depuis hier de commencer tous mes billets par ce cri de ralliement, un peu comme un rituel familier. Ici ce sera facile puisque ce recueil de nouvelles, Mangue amère, offre une large place à la gourmandise, vient titiller nos papilles gustatives et ne parle que de festins et de femmes. Aïe ! Je vois déjà se dresser les étendards des ligues féministes les plus farouches qui vont lancer vers moi leurs amazones pour venir me tirer les oreilles. Oh oui ! Mesdames ! Tirez-moi les oreilles et même pire, mais je vous en prie écoutez-moi un peu avant, sachez bien que nous sommes ici en Inde, pays de traditions ancestrales, soumis au poids des coutumes.
À la faveur de la cérémonie d'anniversaire des funérailles de Bhannai Jog, Badibua et quelques autres femmes parmi ses amies sont affairées dans la cuisine, à éplucher les légumes pour les plats qui seront servis lors de la cérémonie qui va suivre.
Brusquement l'une d'elles, Malarani, évoque le souvenir d'une pauvre fille malheureuse, ce qui lui est arrivée comme malheur à cause de son mariage...
« Les femmes savaient qu'une histoire allait commencer et s'installèrent pour écouter. Elles étendirent leurs jambes pour être plus à l'aise, sans pour autant cesser de découper et de nettoyer. C'était la première histoire de la matinée et elles espéraient toutes qu'elle ne serait pas trop triste. Plus tard il y en aurait des tristes, des douces, d'amères et de furieuses. Chaque femme raconterait la sienne.
Cinq histoires pendant qu'elles découpaient les légumes, une pendant qu'elles décortiqueraient le riz, et peut-être deux pendant qu'elles remueraient le beurre clarifié. Il y avait parfois assez de temps pour une dernière après le repas, quand toute la maison était endormie. Personne ne pouvait savoir avec certitude combien d'histoires une journée pouvait renfermer. »
Bien sûr, ici nous parlons de poulet au curry, de chutney de mangue, du doux parfum du basilic, celui de la coriandre et du gingembre...
Vous me connaissez, vous connaissez ma discrétion légendaire, je me suis glissé dans cette cuisine avec la discrétion qui me sied et je me suis senti parmi toutes ces femmes comme un poisson dans l'eau. Aussi je vous narre mon ressenti de tout ceci.
Des odeurs, des saveurs, des voix aussi, des coeurs qui palpitent, des froissements de sari... L'Inde que j'aime venait à moi, celle découverte à la faveur d'un voyage en 1989, traversant le nord du pays, du Penjab au Cachemire, de Delhi à Bénarès en passant par la mystique Agra où je me suis fait prendre en otage par des Sikhs durant tout un après-midi... Je vous raconterai cette histoire plus tard. Il a d'ailleurs fallu que je me mette à table...
Je me souviens de ces odeurs, elles me sont revenues comme si c'était hier, les odeurs de la rue, des quartiers, des arrière-cuisines, des boutiques, des restaurants... Je me souviens de la première fois que j'ai goûté un plat indien là-bas, de la première bouchée qui m'a incendié l'oesophage, transformé le visage en celui d'un gecko...
L'Inde m'est revenue ici comme un voyage intérieur à défaut d'y retourner un jour, ce pays qui m'avait fortement bousculé et je crois bien qu'il n'y a pas un jour, ou presque, sans que j'y pense encore...
Ici ce sont des voix de femmes qui racontent des histoires d'autres femmes, ce sont des femmes qui parlent, qui écoutent, elles sont entre elles dans ce moment intime, protégé du regard des hommes. Il y a cette belle sororité qui résonne dans cette polyphonie. Elles s'appellent Maya, Jamini, Hema, Gita, Soni, Shashi, Nanni, Badibua, Sharada... Elles me sont devenues comme des soeurs...
Ces nouvelles nous font pénétrer dans des univers qui évoquent de jeunes femmes mariées, mal mariées le plus souvent, de gré ou de force, souvent de force, bousculées dans leur nouvelle vie, parfois exilées, trompées, bafouées, bannies et tout ceci souvent au nom de la sacrosainte tradition, où les hommes se taillent la plus belle part du gâteau...
Ici ce sont des histoires qui parlent d'humiliation, de jalousie, de rebuffades, de vengeance, de douleurs aussi...
Cependant, malgré le poids des coutumes, des convenances, ce sont des femmes qui parlent des autres femmes, celles qui luttent chaque jour contre la violence qu'on leur inflige. Souvent la belle-famille de ces femmes est là dans l'ombre du mari, avec ces regards hypocrites qui renforcent encore plus le poids de cette soumission...
Le propos de l'autrice, Bulbul Sharma, est plutôt léger, s'emparant de situations dramatiques avec dérision. Il n'empêche que...
L'écriture est fluide, généreuse, on pardonnera quelques maladresses dans la construction narrative...
J'ai aimé ce voyage épicé en compagnie de ces femmes indiennes qui ne l'étaient pas moins. Leurs voix me parlent encore...
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Dès les premières pages, je me retrouve au milieu d'odeurs, de parfums, de couleurs et de femmes. Un harem ? A mon grand désarroi, en fervent passionné de tantrisme, je suis juste au sein d'une cuisine familiale où ça popote autant que ça papote. Un grand repas s'y prépare, aux souvenirs et à l'anniversaire des funérailles, peut-être les miennes, d'ailleurs, qui sait… le temps de goûter à la saveur d'un curry orangé, je prends part à ce partage, littérature indienne au menu du jour. Cela fait longtemps que je n'ai pas posé mes sabots poussiéreux dans un restaurant indien. Encore plus d'avoir ouvert un bouquin indien en dehors des recettes de curry et de cuisine. C'est dire l'expérience, aussi excitante qu'une orgie dans un ashram ou qu'un air de Ravi Shankar dans un festival hippie au lever du soleil.

Et entre les épluchures et le frémissement de l'eau, l'Inde vient à moi, histoire de me chatouiller les narines et de me distiller un peu de sa culture. Je découvre, j'apprends, je sens.
Des filles et des femmes indiennes qui me content leur pays, leur difficulté, leur reconnaissance dans une société où la femme n'a que peu de considération au sein même de sa propre caste et maison. Mieux vaut pour elle savoir préparer un curry que de faire des additions ou apprendre l'anglais. Et que dire alors des femmes exilées qui elles non plus, perdues entre ses traditions et les pratiques d'un nouveau pays difficiles à appréhender, ne trouvent pas vraiment une place désirable. Les départs ou les retours sont souvent sources d'incompréhension dans les deux sens. Quand la culture et le devoir s'entremêlent, il est difficile de trouver sa voie, d'avancer sur son propre chemin.

D'ailleurs depuis la lecture de ce roman, j'ai arrêté le café, je suis passé au Chaï Latte, séances de yoga et cours de tantrisme. Merci de cette belle découverte, si j'en crois ma mémoire vieillissante, c'était mon premier roman indien, pourtant adepte de râgas depuis longtemps.
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Mangue amère est un recueil d'histoires, plus que de nouvelles proprement dites, racontées par des femmes lors de la préparation d'un repas rituel consacré à l'anniversaire de la mort d'un de leurs parents, Bhanurai Jog. Certaines de ces femmes sont jeunes, mais pour l'essentiel elles sont d'âge mûr. Certaines d'entre elles sont issues de familles aisées, voire riches, certaines sont de familles pauvres. Elles ont été mariées ou pas, elles n'ont connu que l'Inde ou ont émigré en Grande-Bretagne. Mais toutes vivent dans le carcan étroit de la société indienne. Et ces histoires, qu'elles se racontent d'année en année, sont le témoignage de leur difficulté à vivre leur vie de femme.

L'intérêt majeur de ce livre, c'est donc l'appréhension de la société indienne et hindoue, de ses codes et de la place qu'elle accorde aux femmes. On s'en doute, le tout n'est pas bien gai et les histoires racontées sont baignées de mélancolie, voire de désespoir. Rien qui puisse laisser entrevoir un avenir plus souriant pour ces femmes : Bulbul Sharma se montre résolument pessimiste. Et c'est en partie là que le bât blesse, parce qu'on la sent finalement elle-même enfermée dans ces règles de la société indienne dont elle n'imagine pas pouvoir sortir.

Je trouve également que ce recueil ressemble beaucoup à d'autres : évidemment, j'ai pensé à Mariage arrangé de Chitra Banerjee Divakaruni, qui traite exactement du même thème, et que j'ai trouvé franchement meilleur. Mais aussi à Gens de Taipei et à d'autres recueil de nouvelles asiatiques qui prennent pour thématique la société d'un pays à un moment donné. Donc, pas beaucoup d'originalité dans le cas de Mangue amère, qui manque un peu, à mon goût, de subtilité ou d'émotion dans son étude de la place de la femme indienne au sein de la famille et de la société. Je suis restée sur ma faim.

L'idée d'insérer les neuf histoires dans le cadre plus large de la préparation du repas, un peu à la façon des Mille et une nuits, m'avait paru intéressante. Chaque histoire est en effet précédée d'un chiffre de un à neuf, en tête de chapitre, et de la présentation d'une des femmes, en train d'éplucher ceci ou d'émincer cela, et qui prend la parole pour s'apprêter à raconter son histoire (ou celle d'une femme qu'elle a connue). Viennent ensuite le titre, comme L'histoire de Jamini, l'amie de Badibua, et l'histoire proprement dite. Mais pas de chance, Bulbul Sharma ne s'est pas montrée très rigoureuse, et c'est ainsi qu'on ne sait pas d'où sort ni qui raconte l'histoire Cinq, qui ne porte d'ailleurs pas de titre, que l'histoire du défunt Banurhai Jog, qui logiquement devrait clore le recueil, se retrouve en position numéro huit, et que le tout se termine avec l'histoire Neuf, qui fait l'effet d'un cheveu sur la soupe. À la fin du livre, le cadre initial a disparu, exit les protagonistes de départ et la préparation du repas. Ce genre de choses, qui révèle un sérieux manque de rigueur dans l'écriture, m'agace prodigieusement ; d'autant plus que, de cette façon, Bulbul Sharma gâche ce qu'il y avait de plus original dans son livre.

Cependant, ça se lit vite et plutôt agréablement dans l'ensemble. Disons que c'est une bonne introduction sur le sujet de la place des femmes dans la société indienne, sans plus. Je m'essaierai tout de même à d'autres livres de Bulbul Sharma ; nous verrons bien si je les trouverai meilleurs.
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A l'occasion de l'anniversaire de funérailles, des femmes de tous âges et de toutes conditions se réunissent, afin de préparer les mets préférés du défunt.

C'est l'occasion qu'elles attendent toutes. Pendant l'élaboration des recettes, l'épluchage des légumes, et la préparation des curry, elle vont pouvoir livrer chacune leur tour une histoire. Des tranches de vies épicées, sucrées, salées et parfois douces-amères qui nous plongent de plein pied dans la culture indienne, et la condition de vie de ces femmes.

Même si elles ont été asservies dès leur plus jeune âge, elles ont du caractère et au fond d'elles un certain esprit d'indépendance. Certaines sont même très rusées, et je ne suis pas certaine que ce soit leurs maris qui mènent la barque.

A lire
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Des femmes se retrouvent pour préparer un grand repas en l'honneur d'une personne décédée, c'est donc l'occasion de de se raconter des histoires et pour le lecteur de plonger au coeur de l'Inde, de sa culture et de sa gastronomie.
On passe du rire aux larmes car si certaines nouvelles sont drôles, d'autres sont tristes ou émouvantes : "Petit a petit , elles déversèrent leur mal du pays avec les tasses d'eau chaude, jetèrent leur solitude avec le riz basmati, saupoudrèrent leurs rêves oublies et leur déceptions avec le sel. Quelques larmes mouillèrent les petits pois, les carottes et les haricots, mais les pommes de terre furent teintées d'éclat de rire. Puis elle hachèrent leur tristesse en petits bouts fins, presque invisibles, et la mélangèrent a la cannelle, la cardamone et la poudre de clous de girofle."

Toutes ne sont pas égales et j'ai beaucoup aimé 3 nouvelles en particulier : Cette femme qui tuent son mari en lui faisant manger des plats gras et riche m'a fait rire, l'histoire des trois veuves qui vivent en Angleterre et qui se retrouvent pour préparer un plat, ou encore l'histoire de ce couple pauvre qui vivent dans une grande maison délabrée que leur fils voudraient voir vendre.

L'écriture est très belle et donne de la fluidité au recueil.
"Certaines femmes ont la main trop lourdes avec l'assaisonnent. Elles se contentent de jeter le sel et les piments dans le plats sans cesser de bavarder, ou en pensant a autre chose. Une femme doit avoir le coeur et l'esprit calmes et apaisés au moment de saler. Vous pouvez découper les légumes aussi fins que des pétales, broyer toutes sortes d'épices jusqu'à ce qu'elles puissent traverser un tissu de mousseline, , si vous ajouter trop de sel ou pas assez, tout est complètement raté"

Un seul regret, qu'a la fin du livre, on trouve pas quelques recettes car tous les plats ont l'air très savoureux
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Gita et Savitri lui sourirent en retour. Puis les mots se mirent à couler comme un torrrent. Pendant qu'elles mélangeaient les ingrédients dans les énormes casseroles avec des karchi à long manche qui avaient été amenés d'Inde, les trois femmes parlaient à voix basse. Parfois elles s'entendaient, et d'autres fois les mots disparaissaient, engloutis dans les chaudrons pour se mélanger au bhog frémissant. Petit à petit, elles déversèrent leur mal du pays avec les tasses d'eau chaude, jetèrent leur solitude avec le riz basmati, saupoudrèrent leurs rêves oubliés et leurs déceptions avec le sel. Quelques larmes mouillèrent les petits pois, les carottes et les haricots, mais les pommes de terre furent teintées d'éclats de rire. Puis elles hachèrent leur tristesse en petits bouts très fins, presque invisibles, et la mélangèrent à la cannelle, la cardamome et le poudre de clous de girofle.
Doucement, alors que le bhog commençait à bouillonner et que son parfum montait pour envahir tout le temple, la cour de récréation vide, les classes silencieuses, les femmes se turent. Elles plongèrent une louche dans le bhog pour le goûter. Il fallait ajouter un peu de douceur. D'un joli mouvement de doigts, les trois veuves posèrent leurs paumes les unes sur les autres, et leurs mains, tels des poissons faisant l'amour, versèrent dans le chaudron tout l'amour qu'elles avaient dans le cœur. Elles le tordirent, le pressèrent, jusqu'à ce qu'il coule comme un torrent dans le chaudron, déborde sur le sol, tache les carreaux blancs immaculés. Quand on leur servit le bhog, les gens qui s'étaient réunis au temple pour le festin furent surpris par la riche saveur du plat, et Purohit Baba leur dit dans un sourire :
- C'est simplement la générosité du Seigneur.

Quatre - L'histoire de Savitri
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Dans cette maison où sa mère lui avait dit qu'elle devrait vivre jusqu'à la fin de ses jours, il n'y avait qu'un vieux domestique. Elle était encore en train d'enlever les pétales de roses quand il se présenta devant sa porte, dans le couloir, et toussa.
- Qu'y a-t-il ? finit-elle par demander après qu'il eut toussé de nouveau et se fut éclairci la gorge à plusieurs reprises ; elle n'était pas sûre d'avoir le droit de parler à qui que ce soit et encore moins à un homme.
- Bhabhi est tombée malade. Dada demande si vous pouvez cuisiner quelque chose ou s'il doit faire venir quelqu'un du village.
Nanni, abrutie par le parfum des roses fanées, prit une décision qui allait ruiner sa vie entière.
Elle se leva, trébucha sur la bas de son sari de jeune mariée, et dit de sa voix claire d'adolescente de seize ans :
- C'est moi qui vais cuisiner aujourd'hui. Dis à Babhi de se reposer.

Sept - L'histoire de Nanni
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On avait envoyé Maya cueillir des goyaves sur l'arbre qui poussait au milieu de la cour. Seules les femmes étaient autorisées à cueillir les fruits parce que "leur toucher rend l'arbre plus fertile", affirmait Bhagwan. Mais uniquement es jeunes mariées, pas les veuves ou les stériles. Ces femmes-là avaient les mains sales, elles étaient maudites par les dieux, rejetées par les hommes. L'arbre aurait cessé de donner des fruits si une veuve ou une femme stérile en avait touché ne fût-ce qu'une feuille. Maya était exactement le genre de créature qu'il aimait. Jeune, la chair ferme, les yeux pétillants et les cheveux brillants. Des dents blanches comme des perles et une haleine au parfum de musc. Mais depuis qu'il avait prononcé ses vœux, il devait les tenir à distance et supporter ces vieilles harpies desséchées qui s'asseyaient à ses pieds toute la journée. Leurs yeux tristes et éteints qui le regardaient avec adoration, leurs cheveux blancs qui sentaient la vieillesse. Elles s'inclinaient devant lui et s'accrochaient à son corps de leurs mains noueuses. Maya était un fruit interdit, mûr à point, dans lequel il aurait adoré mordre. Peut-être dans une autre vie.
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Tous les dix jours à peu près, elle se nouait un mouchoir devant la bouche et le nez et vaporisait un liquide vert que Babu avait envoyé d'Amérique, appelé Shine-O. Six mois plus tôt, un de ses amis leur avait apporté un énorme colis qui contenait six bouteilles de ce produit et deux pulls. La bouteille avait la forme d'une carafe et sur l'étiquette une jolie fille blonde se tenait près d'une fenêtre étincelante de propreté. Une table et une lampe brillaient à côté d'elle, et derrière, les feuilles, l'herbe et et les fleurs semblaient baignés par des rayons de lumière dorée. Il ne manquait plus que des ailes blanches dans le dos de la jeune fille et on aurait pu la prendre pour un ange descendu du ciel. Pour l'instant, ils n'avaient utilisé qu'une seule bouteille et quand il n'y avait plus eu de produit dedans, Jamini n'avait pas eu le cœur de la jeter à la poubelle, à cause de la jolie fille souriante. Elle l'avait soigneusement nettoyée, l'avait remplie d'eau et y avait mis une longue tige d'arbre de jade. Mais les feuilles avaient jauni et étaient mortes en moins d'une semaine. Un étarnge parfum citronné flottait dans l'air pendant plusieurs jours chaque fois que Kamala vaporisait ce produit vert qui faisait éternuer Manish et fuir les lézards hors de la chambre, alors qu'ils se baladaient en toute impunité dans le reste de la maison.

Deux - L'histoire de Jamini, l'amie de Badibua
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La féline ne savait pas cuisiner. Sona en était sûre parce qu'elle était instruite et tout le monde sait que les femmes instruites ne savent pas cuisiner. Sona était allée à l'école, mais sa grand-mère avait ordonné à son père de l'en retirer à l'âge de dix ans. "Je ne veux pas qu'elle porte des jupes courtes et qu'elle montre ses genoux à tout le monde. Elle en a assez appris. Elle sait lire et écrire l'hindi, et compter jusqu'à cent en anglais. Qu'est-ce qu'une femme a besoin de savoir de plus ? Plus tu les laisses étudier, plus c'est difficile de leur trouver un mari. Déjà qu'elle est trop grande et qu'elle a la peau top foncée... L'éducation serait un fardeau supplémentaire..."
Alors Sona avait quitté l'école et appris à cuisiner un bon curry sans oignons ni tomates, à faire toutes sortes de légumes en saumure, à broder des nappes gigantesques qu'ils n'utilisaient jamais puisqu'ils mangeaient à la cuisine.
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