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EAN : 9782752913029
240 pages
Phébus (04/05/2023)
3.17/5   6 notes
Résumé :
« Aimer sans posséder, dominer ni trahir. »
Paris, au Moyen Âge. Oceano, un jeune moine, ne peut résister aux tentations de la chair. Il est dénoncé et, voulant corriger son délateur, le tue par accident. Pour expier son crime, il se retire dans le monastère de Skelig, petite île escarpée au large de l'Irlande. Il y découvre des moines qui ont abandonné la vie religieuse et s'entre-déchirent depuis le jour où leur abbé a proclamé que Dieu n'existait pas. Une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'allais crier au chef d'oeuvre. Enfin...après quelques pages où j'ai baillé à m'en décrocher la mâchoire et dénoncé à qui voulait m'entendre(mon chat ?) la pompe excessive, les tournures maniérées... Comme quoi, j'ai l'agacement aussi facile que l'enthousiasme rapide et il faut se méfier de ma pusillanimité. D'autant que, ce qui m'a décidé pour ce livre, c'est sa couverture en noir et blanc et plus précisément cette statuaire qui occupe la moitié de la page, son superbe drapé de pierre qui enrobe deux seins délicats. le replis du nombril et les tétons triomphant. Là où devrait se trouver le pubis, une couronne de fleurs, toujours de pierre. On fait ce qu'on peut pour éclairer ses choix...
Bref, ce billet a failli vous recommander le nouveau Nom de la rose. D'une facture très classique, le récit raconte, sous la forme d'une confession, le cheminement de son narrateur, vers son destin de moine. Avec, entrelacées, les chroniques, façon voyage de Saint Brendan d'un mystérieux scripteur. On serait dans un bas Moyen Age, au temps où les Vikings faisaient encore de dangereuses incursions sur la Seine.
Enfant choyé par une mère érudite et fasciné par un père soudard, fait son éducation chez les frères. La Faute. L'expiation par l'exil. L'Irlande. Et là, sur une île où les oiseaux ont tout des carnivores assoiffés de sang tellement il fait froid et qu'il n'y a rien à becqueter, une communauté de moines en deserrance qu'il va s'agir de faire revenir à la vraie foi. A ce moment-là, j'étais encore sous le charme.
Et puis on a eu une idylle morte dans l'oeuf sans que je l'aie même vue venir ni repartir. Une attaque de Vikings en deux coups de cuillère à pot. Avec pourtant des tas de conséquences tant sur notre héros que sur d'autres personnages secondaires, voire sur toute la chrétienté. Et tout cela dans un brouillard de péripéties qui se succèdent sans rime ni raison. Sans relief. Ajoutez quelques anachronismes suspects : un moine qui parle de sa blessure en disant qu'elle "s'infecte". Au 8e siècle, vraiment ? Un autre qui, à la fin du roman répond "Ok, ok".
Mais de qui se moque-t-on là ?
L'impression aussi que le roman s'est embourbé dans une suite de péripéties au lieu d'en tirer le fil conducteur qui aurait dû nous rendre palpable l'évolution des personnages.
Si je n'avais pas trouvé le temps trop long à voir toutes ces aventures racontées sur le même pied, avec la même intensité molle, j'aurais bien dit que ce livre était trop court. Mais il manque juste de souffle.
C'est dommage, l'idée était bonne et la couverture aguichante. (Mais sans rapport avec l'histoire, encore une déception, tiens.)
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Drôle de roman poussé dans mes mains par mon libraire à qui j'ai fait confiance, et qui m'a un peu désarçonnée: roman historique? quête spirituelle? roman d'aventures?
A partir d'un pitch très accrocheur (à fin la fin du 15ème siècle un jeune moine s'enfuit en Irlande sur un ilot irlandais du bout du monde pour rejoindre dans un monastère une confrérie qu'il découvre pervertie), le roman part en effet dans plusieurs directions dans lesquels mon intérêt de départ s'est aprfois perdu.
Il n'en reste pas moins que le fil rouge de ce roman, le monastère de Skelling island, que j'engage les lecteurs à visualiser avant d'entreprendre cette aventure, est un objet fascinant dont on comprend aisément qu'il ait inspiré une histoire empreinte de spiritualités mêlées où cultures latine, viking et celte se télescopent dans une atmosphère de bout du monde, où les civilisations naissent, survivent et meurent.
Etonnant!
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On se rappelle entre autres « L'Homme incendié » (Phébus, 2000), autobiographie fictive de Giordano Bruno, « Rimbaldo » (La Table Ronde, 2014), invention littéraire à partir d'une photo d'Arthur Rimbaud à Aden, ou encore « J'aimerai André Breton » (Phébus, 2018), dans lequel l'auteur de « Nadja » recevait dans sa maison d'été de Saint-Cirq Lapopie une jeune femme en passe d'effectuer une conversion mystique. Trois textes remarquables, qui constituaient de véritables illustrations du « mentir-vrai », la fiction y agissant à la façon d'une réalité augmentée. Avec « Monastère », l'écrivain poursuivant dans cette féconde voie, se transporte maintenant en plein Moyen Âge, au Xème siècle, vers « le point le plus occidental sur la carte de l'Europe », l'île de Skellig au large de l'Irlande,
C'est en effet en ce lieu inhospitalier que le jeune moine Oceano, membre du chapitre de l'évêché de Paris, a dû se retirer après avoir accidentellement occis un personnage qui avait dénoncé certaines de ses pratiques peu en accord avec sa position ecclésiastique. Fils d'un père calabrais, truand notoire qui rackettait les commerçants du quartier Saint-Gervais et avait fini non loin de là, livré au bourreau en place de Grève, Oceano avait le sang chaud. Tandis que du côté maternel il tenait l'amour des livres et le respect de la chose écrite, qui fournissait à sa génitrice sa subsistance : dans un atelier, elle fabriquait des parchemins « qui partaient pour le chapitre ou pour la synagogue voisine. » de cette ascendance contrastée Oceano tirait sa singularité. Dans des pages d'ouverture à l'écriture superbement évocatrice, Serge Filippini restitue cet étonnant pedigree, en même temps qu'il laisse déjà entrevoir le réseau de références sur lesquelles s'ente sa fiction. A commencer par le nom du moine irlandais qui dans l'atelier faisait office de coupeur, Shem, en évidente proximité avec « Hashem », qui dans le judaïsme signifie le Nom qu'on ne peut prononcer, celui de l'Eternel. Après le meurtre Shem, en quelque sorte ici la voix de Dieu, avait donc conseillé à Oceano de prendre le chemin de l'exil pour aller faire revivre un monastère sur une île drossée par les vents, battue par les flots de la mer d'Irlande et jalousement peuplée de macareux et autres fous de Bassan, Skelig Mhichil (Saint-Michel).
« Monastère » se présente en l'espèce comme le roman d'une double aventure, humaine et spirituelle. Sur le rocher hostile au milieu de l'océan, où survivre est déjà un combat de tous les instants, règne désormais John Prince, un moine devenu mécréant, véritable incarnation du mal au milieu de ses frères défroqués, qui professe que Dieu n'existe pas. Tandis qu'alentour rôdent les Vikings, à l'affût de possibles pillages. le contexte est à la mise à l'épreuve pour Oceano. D'autant plus que sur Skelig vit une redoutable tentatrice, la moniale Arden : cette précurseure de la modernité ne milite-t-elle pas pour la cohabitation hommes-femmes dans les monastères ? Pour Oceano rien de moins qu'un triple défi à relever. Serge Filippini, à la confluence du roman d'éducation et du roman épique construit un texte aux rebondissements multiples, fondé sur l'alternance entre le récit des aventures d'Oceano et la restitution de chroniques et témoignages des temps anciens qui viennent éclairer l'action en cours. Une incontestable réussite narrative. En guise d'expiation de son crime, il appartiendra à Oceano de non seulement surmonter les épreuves mais d'opposer son humanité à la cruauté du monde. Des pages superbes le montrent au chevet d'Arden, alors que celle-ci au bout de son aventure terrestre s'apprête à rejoindre Jay (Jésus). Pour lui s'opère enfin le dépassement du conflit entre l'amour pour un autre être et la foi en dieu.
On l'aura compris, ce « Monastère » dressé sur un fond médiéval se présente comme un livre résolument moderne. Si certains ont pu le comparer au « Nom de la rose » d'Umberto Eco (Grasset, 1982), qui se déroule quatre siècles plus tard, en 1327, et se déploie telle une fresque du Moyen Âge finissant, l'intrigue tient toute entière dans les bouleversants débattements d'une âme, dans l'électricité contrariée de corps qui s'attirent, dans la permanence du désir d'élévation. Comme dans le refus d'un ordre moral et d'une quelconque domination. Des thèmes assurément d'aujourd'hui, orchestrés par l'écriture, une nouvelle fois de haute tenue, de Serge Filippini.

Lien : https://jclebrun.eu/blog/
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Monastère est un livre hors du temps, un vrai roman qui nous fait traverser les mers dans une atmosphère sombre et médiévale. le jeune Oceano est poussé par Shem (sorte de moine fantôme lui murmurant ce qu'il doit faire, représentation symbolique de Dieu ; Hashem, c'est le Nom, c'est D.ieu, dans le judaïsme) à quitter la Francia pour aller construire (ou refaire vivre) un monastère en mer d'Irlande. Arrivé sur une île rocailleuse, habitée par les macareux, les moines et les fous (de vrais oiseaux, ici, même si on se plaît au double sens de ce mot), Oceano veut s'inscrire dans les pas de son ancêtre Lorenzo, jeune clerc qui a laissé, au VIème siècle, une coupe où l'eau devient vin. Mais, sur Skelig Mhichil, l'île Saint-Michel, cette terre qu'on lui a promise au bout du monde, règne désormais le mal, en la personne de John Prince, un moine renégat et malfaisant.

C'est l'époque des Vikings, et les moines ne sont jamais à l'abri des pillages des mécréants. Sur l'île, Oceano trouve un monde décadent. Il y rencontre une femme, Arden, dont il tombe très amoureux. Or il veut être un moine intègre et refuse de céder à son désir, bien qu'elle tente de lui faire comprendre que l'amour n'est pas un péché. Cette femme prône d'ailleurs la cohabitation des deux sexes dans les monastères. Un jour, quand les Viks débarquent avec à leur tête Dädelsen, désireux de se faire baptiser et de rompre avec les dieux nordiques, Oceano est contraint de repartir avec eux. Poussé par son amour pour Arden et sa foi, il échappe à plusieurs épreuves et, obéissant toujours à Jay (Jésus, dans ces contrées), il poursuit sa quête : perpétuer la tradition de Lorenzo en protégeant le calice qu'il a légué à la postérité.

La suite sur le Manoir des lettres
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critiques presse (1)
Marianne_
13 juin 2023
Qui connaît l’histoire de la petite île déserte, Skellig Michael, qui les a inspirées ? Le dernier roman de Serge Filippini, "Monastère", lui rend hommage, en la repeuplant au temps de son rayonnement : juste avant qu’elle ne devienne une carte postale pour la fantasy et la science-fiction…
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vivez libres ! Il n'y a pas de dieu. Il n'y a rien.L'âme n'est pas immortelle. Elle n'existe même pas, l'âme. (...) Tout ce que nous avons en venant au monde, c'est un corps. Et il est fait pour deux choses : rester en vie et jouir tant que c'est possible. En attendant que la mort le fauche comme une herbe. Comme l'herbe qu'il est.
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Car même un amour sans espoir, c'est encore de l'amour et c'est mieux qu'un cœur vide.
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