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Anne-Laure Tissut (Traducteur)
EAN : 9782742794799
298 pages
Actes Sud (02/02/2011)
3.86/5   49 notes
Résumé :
Venu au monde au terme d'une ahurissante grossesse de vingt-quatre mois, un enfant répondant au patronyme de Poitier se voit affublé par une mère aussi rebelle qu'excentrique de l'impossible prénom de Pas Sidney, lequel semble n'avoir d'autre vertu, le temps passant, que de condamner son fils à rejouer dans la "vraie vie" certains des rôles interprétés par l'acteur principal du célèbre film des années 1960, Devine qui vient dîner Z. En contrepartie de ce menaçant de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Le jeune Pas Sidney Poitier doit son nom à sa ressemblance avec l'acteur et surtout au caractère bien trempé de sa mère, qui après vingt-quatre mois de grossesse, l'a mise au monde...Après sa mort et ayant hérité d'une immense fortune, il est pris en charge par le fantasque Ted Turner et sa femme Jane Fonda. Pas vraiment doué pour les études, il intègre néanmoins Morehouse college, prestigieuse école à Atlanta, après avoir subi moult assauts sexuels d'une des ses profs quand il n'était qu'écolier. Il y fréquente les héritiers de la bonne société ,intégrant une fratrie et se liant avec la jeunesse dorée afro-américaine. Des aventures et rencontres extravagantes vont jalonner son parcours, et beaucoup d'entre elles d'ailleurs présentent de nombreuses similarités avec la filmographie de Sydney Poitier.

Une déception après la lecture de ce roman de Percival Everett, un auteur dont j'avais apprécié deux autres romans. Séduite et intriguée par la quatrième de couverture, j'ai assez vite déchanté par l'accumulation d'aventures plus surréalistes les unes que les autres, trop peut-être car le tout m'a vite perdu, quand je reprenais la lecture, je ne me souvenais plus des derniers passages, et avais du mal à reprendre le fil de ma lecture...
Même si l'intérêt était de revisiter, en les poussant à l'extrême, les films de Sydney Poitier, acteur consensuel et apprécié des américains pour y dénoncer racisme et bienpensance de la sociéte américaine , j'ai trouvé l'enchaînement des aventures de Pas Sidney Poitier trop abracadabrantes
et cet aspect a nui à la dénonciation de ce racisme. Certes c'est très bien écrit, intelligent, mais plus d'une fois j'ai été tentée d'abandonner, j'ai d'ailleurs lu les 70 dernières pages en diagonale, lassée de tous ces retournements de situations surréalistes et peu crédibles, mettant au deuxième plan l'analyse de la société américaine.
Je suis passée à côté de ce personnage et de ce roman mais pas de
Percival Everett écrivain que je vais continuer à lire.
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De cet auteur, j'ai beaucoup apprécié l'effacement.

J'ai donc retenté l'expérience, car il s'agit bien d'une expérience, surréaliste.
Passé le premier chapitre (jubilatoire de non sens), l'auteur surfe sur la vague des films de Sidney Poitier, traité de façon surréaliste également.

Le personnage principal a donc pour prénom Pas Sidney (avec tous les quiproquo que cela peut susciter).

Il va lui arriver toutes sortes d'aventures, que j'ai pu rattacher à posteriori à des films du « vrai » Sidney Poitier :

- « La chaine » film avec Tony Curtis (évasion d'un noir et d'un blanc, avec une fin différente)
-«  le lys des champs » (la rencontre improbable avec des soeurs qui souhaitent bâtir une église)
- « dans la chaleur de la nuit » : un noir se fait arrêter aux USA sur le seul motif qu'il a beaucoup d'argent sur lui.
- « Devine qui vient diner » (le seul film que j'ai vu : un jeune homme noir rencontre les parents de sa fiancée, où comment les noirs peuvent être « racistes » entre eux)

En bref des tranches vie de de ce Pas Sidney, richissime héritier, mais sans cesse renvoyé à sa condition de « pauvre noir »

Jubilatoire !!! Et encore comme je n'ai pas vu les films en question j'ai du passer à côté de pas mal de références…
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Pas Sydney, nom de famille Poitier n'a pas la vie tellement facile. Sa mère, Portia, est une originale, cf le prénom de son fils, activiste et qui ne fait aucune concession. Elle est également très riche. C'est peu de dire que l'enfance de Pas sydney est tout sauf conventionnelle avec cette mère militante et plus tard, à la mort de celle-ci, Teddy Turner un "ami", blanc et riche de Portia.
Pas Sydney, héritier d'une grosse fortune part donc à Atlanta avec Teddy faute d'autre famille. Leur relation, pour amicale qu'elle paraisse n'en est pas moins un peu étrange puisque le petit garçon vit seul avec des employés dans une maison et Teddy dans une autre.

On assiste au passage (assez difficile) à l'âge adulte de Pas Sydney, avec toutes sortes de mésaventures tragi-comiques, et même à sa rencontre avec un professeur un peu abscons: Percival Everett himself , professeur de "philosophie du non-sens. Tout un programme!

C'est un roman drôle et absurde qui nous fait traverser l'Amérique contemporaine à la suite d'un garçon noir et riche.
Malgré sa richesse, il va devoir affronter son statut d'homme noir en Amérique. Peu de choses semblent avoir changé depuis les luttes pour les droits civiques des années soixante. Pas Sydney est sans cesse confronté à l'image de son célèbre homonyme, Sydney Poitier et il y a plusieurs scènes du livres qui renvoient aux films les plus célèbres de l'acteur.

Percival Everett, par le biais de l'humour essaie de montrer toute l'absurdité de la vie d'un noir en aux Etats unis, fut-il riche et séduisant. Que ce soit les rapports aux autres, au sexe, à l'argent... tout est matière à difficultés.

C'est drôle et poignant à la fois. J'ai beaucoup ri, mais, souvent, il m'est resté une légère amertume près le rire; c'est vrai qu'en général on ne pense pas à soi en terme de couleur de peau, mais quand la couleur de la peau devient une difficulté, alors c'est ce qui va nous définir, et du coup limiter notre identité.

J'ai beaucoup aimé ce roman, initiatique et identitaire. Contrairement à beaucoup de roman du genre il est drôle et n'enferme pas trop les personnage dans des carcans identitaires. Et puis j'ai découvert, encore grâce à Babelio, un nouvel écrivain, à la voix légère et ironique.
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Quoi de plus absurde qu'un livre de Percival Everett ? Un autre livre de Percival Everett. A chaque fois, je me fais prendre par cet entrelacs de situations cocasses, de non sens assumé et d'analyse politico-sociologique finement troussé, l'air de rien. Et tout se tient, on se demande comment, ou plutôt oui, on sait : le rythme . de bout en bout, l'action se déroule sous vos yeux ébahis, L'image d'un trajet en 4X4 sur une piste cahotique me paraît la plus appropriée pour illustrer la trajectoire narrative de ce roman. C'est plus qu'une image, le héros-il y en a un- débarque sur Terre sans se presser ( 24 mois de grossesse tout de même!) , devient riche sans le vouloir, célèbre sans faire exprès et quand il fait quelque chose, tout va de travers.
Et l'auteur de se mettre en scène, second rôle dont la crédibilité nous porte à croire que de la réalité à la fiction, il n'y a qu'un pas.
Nous sommes très loin de Russell Banks et de Paul Auster, quelque part entre Tom Robbins et les frères Coen, drôle, distancié et intelligent.
Philosophiquement, la morale de l'histoire serait que nous ne maîtrisons rien de nos existences et que le destin n'est qu'un mot creux destiné à habiller nos illusions.
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« Pas Sidney Poitier » est le titre et le anti-héros contestataire de l'ordre social établi de ce roman qui se déroule en partie à Atlanta en Géorgie. J'ai été désarçonnée puis captivée par le style satirique du roman. de l'auteur, j'ai lu un recueil de poésie, originale.
En premier lieu, nous faisons la connaissance de Pas Sidney Poitier dont la gestation d'après sa mère a duré vingt-quatre mois. Sa mère est un être excentrique, genre hystérique mais intelligente. A sa mort, elle laisse un pécule à son fils qui part vivre chez Ted Turner, le mari de Jane Fonda. Les premières années de sa vie à Atlanta, il étudie au domicile de Ted. L'un de ses endroits favoris est la bibliothèque publique de Dacatur où il découvre un ouvrage de Franz Fesmer sur la manipulation mentale. Au lycée Morehouse, il est la victime de Mlle Branlett sa prof d'histoire. Cette découverte de la sexualité n'est pas concluante. Mais cette expérience le révèle sa destiné à une vie de risque, de pari, de combats chevaleresques. Tous ces évènements se déroulent dès le premier chapitre. En un chapitre, Percival Everett réussit dans un style inimitable à fasciner le lecteur. Ses personnages sont attachants. Il se singe même en professeur de cours d'anglais intitulé « la philosophie du Non-Sens ». Les rencontres en Géorgie avec des américains blancs racistes et manipulables sont jubilatoires. Il y a aussi des passages oniriques à mourir de rire. Percival Everett propose une fresque de l'Amérique contemporaine qui suscite interrogation, réflexion, inquiétude. Il réussit à renverser les rapports de domination blancs-noirs. Phénoménal.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
...je me rappelai la phrase "Dès qu'on quitte Atlanta, on est en Géorgie". Et alors même que je me la rappelais, elle devint vraie. La dérangeante vérité prit la forme d'une bulle bleue clignotante sur le toit d'une voiture noir et blanc de shérif. J'observai ce qui ressemblait à un homme, de plus de deux mètres, avec une grosse tête, un grand chapeau et des lunettes de soleil, se déplier pour sortir de sa voiture, fermer la portière, et venir vers moi, l'une de ses mains énormes et poilues posée sur une saleté de révolver d'une taille insensée, les jointures de l'autre traînant sur le sol. L'idée me vint d'être terrifié : je le fus donc.
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C'est alors que ma vie de nouveau devint en substance un documentaire sur la nature sauvage, au sens où elle se mua en une sorte de vaste pièce de théâtre à dimension morale, où les plus forts survivent et où le maintien des conventions sociales constitue apparemment le rempart le plus solide et le plus fiable contre un environnement hostile et sans pitié.
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En outre, je continuais à entretenir l'idée juvénile, aussi naïve et romantique que stupide, selon laquelle la traversée du pays revêtait la valeur d'un apprentissage, d'un rite de passage.
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L'examen :
1- Imaginez un contextualisme radical et formidable, décrivant d'une hypostasie du langage et en anticipant une forme liquéfiée, un langage qui n'existerait que sous sa forme de flux. Comment le locuteur peut il éviter de se laisser happer dans le tourbillon de ce flux de langage dépourvu d'orientation ?
2- Le "je" est-il mon corps ? Et le rêve, l'image spéculaire ? Quel rapport au noeud borroméen ? En d'autres termes, pourquoi n'y a-t-il pas de symptôme trop grand pour ses caleçons ?
3- Quel peut bien être le ressenti de qui brûle du feu d'une ardeur missionnaire ? Ne soyez pas timide dans votre réponse.

Nous nous regardâmes les uns les autres, en proie à des degrés divers de confusion, de panique et de colère. Et, comme des imbéciles, nous nous mîmes au travail. Ou du moins les autres s'y mirent. Après avoir lu et relu les questions 1 et 2, j'écrivis sur ma feuille "Je ne sais pas". A la question 3, je répondis : "Atroce", puis ajouter "Putain".
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C'étaient de bien tristes personnes, et je mettais toute mon énergie à les considérer comme respectables. Ce qu'ils étaient sans doute, mais le lieu qui les avaient engendrés se montrait si hostile que tous ceux qui y vivaient se confondait avec lui.
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