AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782919242573
94 pages
Editions 2024 (22/10/2016)
3.78/5   77 notes
Résumé :
« Tout d’un coup, j’ai réalisé que ce minuscule petit pois, bleu et joli, était la Terre (…) Loin de me croire un géant, je me suis senti petit, tout petit. » Neil Armstrong, 1970.
Le policier de la Lune arpente sans relâche la vaste étendue rocailleuse. À bord de sa navette à la pointe de la technologie, il patrouille pour protéger les braves citoyens de la colonie lunaire. Mais les tours à la machine à donuts et les conversations techniques avec son robot-... >Voir plus
Que lire après Police lunaireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 77 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'aime beaucoup le style détaché et sobre de l'écossais Tom Gauld. Son personnage principal rêvait d'aller sur la lune et de devenir policier, le voilà donc policier dans une colonie lunaire. C'est un personnage peu bavard, ça tombe bien, il n'y a pas grand monde dans cette colonie, et il y en aura de moins en moins, elle se déserte à un rythme régulier, le travail du policier est monotone, il ne se passe pas grand chose. Tom Gauld à l'art de raconter des histoires où il ne se passe pratiquement rien, j'avais aussi adoré son Goliath, à l'opposé de la légende biblique où l'essentiel de l'action tournait autour de l'attente. Ici aussi, l'attrait de l'exotisme de la science fiction tombe dans un train-train, avec un trait et une colorisation minimalistes, simplistes et pourtant très efficace. Il y a peu de sons, un paysage morne, des robots très ordinaires, et de toutes ces petites mesquineries se dégage une poésie de la simplicité et de la sobriété. À savourer délicatement comme une autre douceur écossaise plus connue qui se décline aussi en single (malt).
Commenter  J’apprécie          200
Avec Police lunaire, Tom Gauld poursuit son exploration de l'(humour) absurde - qui l'avait mené Vers la ville - en la mêlant à la (dé)colonisation de la Lune. Dans Police lunaire, on suit les pas d'un policier dont "le taux de résolution des crimes est de 100%" - le rêve sécuritaire - dans la mesure où aucun crime n'a été signalé, aucune enquête est en cours et aucune enquête résolue. le policier lunaire rencontre bien quelques rares humains mais ils sont sur le point de quitter la Lune - qui pour rentrer en Hollande, qui pour rentrer à Hawaï -, une vendeuse de donuts* et des robots en plus ou moins bons états de marche dont un robot qui s'appelle Neil Amstrong.

Police lunaire est empreint de solitude, de mélancolie, de donuts (sans Homer Simpson) et questionne notre rapport aux technologies, nos civilisations technologiques. Moins drôle** que son Vous êtes tous jaloux de mon jetpack, ce dernier opus de Tom Gauld joue dans le registre de la mélancolie et du doux-amer.

Alors qu'Elon Musk et d'autres sont embarqués dans le projet de colonisation de Mars, Tom Gauld montre ce que pourrait être finalement l'issue de ces colonisations - un retour à la Terre si elle existe toujours évidemment. Après tout, et comme disait Neil Amstrong (pas le robot), "Tout d'un coup, j'ai réalisé que ce minuscule petit pois, bleu et joli, était la Terre. Avec mon pouce, je me suis caché un oeil, et mon pouce a effacé la Terre. Loin de me croire un géant, je me suis senti petit, tout petit.”

* A ce sujet, les éditions 2024, comme c'était le cas avec les précédents livres de Tom Gauld, font un remarquable travail d'édition sur l'ouvrage lui-même et en joignant un petit fascicule présentant entre autres une notice bibliographique sur Tom Gauld et l'origine du donut.
** A condition d'apprécier l'absurde.

Commenter  J’apprécie          130
Il voulait être policier et habiter sur la Lune : son rêve s'est réalisé. A présent, il patrouille à travers les paysages minéraux de notre satellite, traquant des crimes qui ne sont jamais commis et, partant, jamais résolus, conférant ainsi à la zone le statut de lieu le plus sûr de l'univers. Police lunaire est une errance graphique et mélancolique, proposée par Tom Gauld que l'on avait connu, dans un registre plus humoristique, dans Vous êtes tous jaloux de mon jet-pack.

Baignant dans une atmosphère bleutée qui rappelle à la fois le milieu cosmique et les bleus à l'âme du personnage principal, Police lunaire est un récit simple et étrangement attirant. Il faut dire que le travail des éditions 2024 séduit au premier abord.
Ensuite, il y a ce récit qui ne va nulle part véritablement, ou plutôt qui se contente de suivre ce personnage entre les maisons utopiques, les bornes à donuts, les appartements lunaires qui, peu à peu, disparaissent de la surface. Car, si ce policier atteint son rêve, il voit peu à peu celui-ci s'effondrer : les habitants repartent vers la Terre, lui-même n'a aucune enquête en cours, et dans cet univers marqué par la présence omniprésente de la Terre et par l'extrême minéralité, l'humanité disparaît au profit de la robotique.

On serait presque tentés de jouer aux explorateurs philosophiques : ce serait peut-être donner une densité à un récit qui, finalement, n'en a pas tant que ça, et dont la beauté réside justement dans la fragilité. Pourtant, les questions ne manquent pas : l'homme peut-il s'extraire de son milieu naturel ? l'homme peut-il vivre sans ses congénères ? le progrès technique suffit-il à rendre heureux ?

Avec son économie de la case et du dialogue, ou de son absence - ainsi observe-t-on cases muettes, pages pleines, répétitions des cases dans lesquelles seul un petit détail change -, avec son dessin qui mêle savamment l'utopie et le caractère enfantin - ainsi des personnages -, Tom Gauld trace les contours d'une aventure légèrement triste, sans que ce sentiment ne plombe le lecteur. Car Tom Gauld use aussi d'une arme dont il s'est peu à peu fait le spécialiste : l'absurde. Sur cette Lune sans héros - il n'y a que Neil Armstrong, et c'est un automate -, des humains remplacent des robots, on se réjouit d'un taux de résolution de crimes à 100% alors qu'il n'y a pas de crimes et des robots psychothérapeutes ultra perfectionnés se révèlent incapables de résister aux poussières lunaires. de la même façon qu'il y a la face cachée de la Lune, il y a la face cachée du rêve lunaire : Tom Gauld nous en montre une facette.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes ici dans une colonie humaine sur la Lune, nous suivons le policier local dans son quotidien : il aide les gens, il mange des doutes et genre des machines… mais les gens quittent la Lune. L'histoire peut paraitre légère mais elle est traitée si délicatement que l'on accepte tout à fait et que je me suis laissée porter. Si les personnages parlent peu ce qu'ils disent a un poids, les mots semblent justes bien que parcimonieux… le tout m'a plongé dans un petit moment de nostalgie duveteuse (oui cette émotion existe).

Le dessin est très stylisé et je peux concevoir qu'il ne plaise pas a tout le monde mais je suis assez touchée : il fonctionne à l'économie avec seulement 4 couleurs (blanc, noir, bleu foncé et bleu clair).

pp-alto-a16_police-3 bd-tom-gauld-tt-width-1600-height-1067-fill-0-crop-0-bgcolor-eeeeee-nozoom_default-1-lazyload-0
Il repose sur le trait, les hachures, bref il FONCTIONNE !

image1L'édition en elle-même est top : petit format très agréable, dos toilé et encore une fois le munken est un bon choix (je me répète ? peut être, mais ça mérite d'être dit!). Les finitions sont soignée : j'aime le petit astronaute sur la tranche, j'aime le colophon complet (merci 2024, merci ! mon coeur d'éditrice est comblé), et la page couleur argentée !!! Ce petit plaisir, ce petit bonus m'a fait tellement plaisir ! Et puis j'aime le chien de l'espace en 4ème de couv' !

Le découpage des pages est classique mais très fonctionnel et efficace, et la traduction est nickelle.

Je conseille donc ardemment de craquer pour ce tome (qui est a 17€ tout de même), c'est assez différent de la masse des parution et plutôt au dessus à mes yeux, rien que pour le boulot éditorial, foncez !
Commenter  J’apprécie          20
Un trait économique à la Scott Adams, des expressions sans expression, un ton de gentil loser, un esprit terre-à-terre pour une épopée sur la Lune, voilà une bande dessinée atypique, farfelue dans sa conception et drôle par usure.

"Il ne se passe rien, rien, jamais rien, dans les trains quotidiens" chante l'excellent Daran sur l'album "Pêcheur de pierres", ce pourrait-être la bande son de cet ovni cartoonesque.

Notre policier ne connaît pas le crime. Et pour cause. Tout le monde quitte la Lune. Sur un mode doux-amer, Tom Gauld nous interroge finement sur le rapport aux autres, le bonheur dans la solitude, l'importance de l'écoute et des échanges humains. Ça n'a l'air de rien, mais il en dit beaucoup. Entre les lignes.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (3)
Bibliobs
30 janvier 2017
L'Ecossais Tom Gauld nous livre ici un récit drôle, touchant et poétique sur l'absurdité de nos civilisations technologiques.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BoDoi
27 octobre 2016
En jouant avec les mises en pages de ses histoires et en s’amusant avec les codes, Marie Novion fait de cet ouvrage une petite pépite graphique au design soigné.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaPresse
06 octobre 2016
Un petit bijou d'album qui mêle science-fiction et humour absurde.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Crimes signalés : zéro
Enquêtes en cours : zéro
Enquêtes résolues : zéro

Votre taux de résolution des crimes est de 100%.
Commenter  J’apprécie          130
— Alors ? Comment va la lutte contre le crime ?
— Mon taux de résolution des crimes est de 100%.
— Voilà pourquoi je me sens tellement en sécurité.
— Je fais de mon mieux. Et ici, ça va ?
— Je suis déçue que vous n'ayez pas remarqué.
"Employée du mois"
Commenter  J’apprécie          30
Rappel: Rédiger rapport trimestriel d'activité criminelle.
Commenter  J’apprécie          20
- Mais maintenant, je passe des heures à contempler les étoiles, les pierres. Ça m'apaise.
- C'est vrai que c'est beau. Je l'oublie parfois.
Commenter  J’apprécie          00
-Voici mon remplaçant. Dites bonjour à l'agent, M-663. Il sera l'un de vos habitués.
-Je regrette, ce produit n'est pas en stock.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Tom Gauld (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tom Gauld
À l'occasion de la 50ème édition du Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême, Tom Gauld vous présente son ouvrage "La revanche des bibliothécaires" aux éditions 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2648532/tom-gauld-la-revanche-des-bibliothecaires
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}