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EAN : 9782879298320
240 pages
Editions de l'Olivier (15/05/2015)
3.92/5   64 notes
Résumé :
C’est la guerre de Corée et le capitaine Cleve Connell n’a qu’un objectif : descendre cinq avions ennemis et devenir ainsi un « as ». Mais l’ascension vers la gloire est périlleuse : le sort s’acharne contre Cleve et une rivalité sans merci s’immisce entre les aviateurs. Après la fougue des premiers combats, le doute et la frustration s’installent. Et pour ces héros modernes, sur la terre comme au ciel, la moindre faiblesse peut s’avérer fatale.

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Cleve Connell, 31 ans, est devenu capitaine de l'US Air Force grâce à ses prouesses en voltige aérienne. Survient la guerre de Corée (1950-53) où il est envoyé pour cent missions, comme chacun des pilotes de chasse de Kimpo, alors qu'il n'a jamais combattu. Ces missions se veulent de reconnaissance de l'ennemi et il n'y a pas toujours d'affrontement mais Cleve veut devenir un as, c'est-à-dire être crédité de la destruction de cinq Mig-15 et figurer au palmarès des héros américains.

L'exaltation du vol et l'espoir d'une victoire laissent le plus souvent la place à l'amertume et au désarroi lorsque les Mig ne se montrent pas ou que, pour protéger un équipier, il faut renoncer à une chance, ou tout simplement parce que votre nom n'est pas sur la liste des départs. La vue perçante des autres pilotes manque à Donnell ; les yeux sont ce qui vieillit le plus vite chez un pilote. Est-ce ce qui provoque le manque d'occasion ou le fait de n'être pas au bon endroit au bon moment ? La frustration est insidieuse, la solitude est sujette à une introspection profonde. le doute s'installe, le courage et le talent ne font pas le poids.

De nouveaux arrivants s'ajoutent à l'escadrille de Donnell et, parmi eux, l'arrogant homme au cigare, Pell, sûr de lui, cabotin, menteur, qui n'hésite pas à mettre l'équipe en danger pour s'arroger les occasions de casser du Mig et additionner les étoiles de victoire sur la carlingue et les honneurs dans les salons. Sans oublier les affrontements verbaux percutants entre les deux rivaux aux valeurs humaines opposées.

C'est entre les caractères et les motivations de ces deux hommes que s'articule ce livre. James Salter, ancien pilote de chasse, signe de très beaux paragraphes à propos de l'héroïsme, pour qui et pour quoi, à propos des vues de certains commandants qui privilégient les victoires, peu importe comment elles ont été acquises. Devenir un champion donne-t-il l'absolution ? Excellence et droiture se conjuguent-elles nécessairement ?

C'est l'époque des premiers avions à réaction. Les chasseurs soviétiques avaient l'avantage de voler à plus haute altitude mais les pilotes américains étaient plus chevronnés et audacieux. Parmi les Russes, il y avait au moins un as de la Seconde Guerre mondiale que chaque pilote américain voulait abattre et qui faisait les délices des palabres du mess et des rêves les plus fous.

Ce n'est pas seulement un livre sur les prouesses techniques, ou les états d'âme d'un pilote, c'est aussi l'attente quotidienne entre deux missions, les conditions météo décisives et récurrentes, ce ciel immense où tout se joue, la fraternité et l'entraide dans le groupe, la mort de certains, inévitable. Il faut cependant retenir une bataille aérienne captivante, haletante et excessivement bien rendue. Je devais sans cesse me maîtriser pour m'empêcher de sauter les lignes et en connaître l'issue. Pages fabuleuses.

Excellent premier roman de James Salter, publié en 1956 aux Etats-Unis, traduit tardivement en français en 1997 et augmentée de commentaires de l'auteur que la présente édition de 2015 reproduit fidèlement.
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Décevant.
La vie d'un pilote de chasse durant la guerre de Corée, côté américain.

Écrit en 56 et adapté au cinéma en 58, il n'a été traduit en français que tardivement (97). Mettant en scène un chef d'escadrille dans sa vie quotidienne, plus qu'une succession de combat, on s'attarde plutôt sur la psychologie du personnage, sa solitude, sa peur de la mort, son désir de devenir un as (5 victoires).

Au final, l'avion n'est qu'un prétexte. En ce qui me concerne, les combats sont mal mis en scène, mal décrits. L'auteur ne nous emmène pas avec lui dans le cockpit. On reste clairement au sol et on assiste, de loin, à la vie et aux états d'âme de son personnage. Une vie de pilote, qui n'a d'ailleurs rien de bien passionnant. Où c'est l'auteur qui l'a rendue insipide ?

En conclusion, une lecture décevante, sans relief. Les ailes coupées.
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Vous avez toujours voulu intégrer le club des cinq ?
Non pas celui d'Enid Blyton à la portée du premier lecteur venu.
Ledit club, réservé à l'élite des pilotes affichant au compteur cinq avions ennemis abattus, ultime motivation de ces hommes cuirassés d'acier et rêvant leur quotidien comme un fantastique ballet aérien dont ils sortiraient forcément vainqueurs, auréolés d'une gloire éternelle.

Terrain de jeu : la guerre de Corée.
Nouvelle affectation pour le capitaine Cleve Connell.
En vieux baroudeur aguerri, sa nouvelle mission, s'il l'accepte -sinon la bande s'auto-détruira...-, sera de prendre en charge une escadrille de bleusailles, la transformer en machine à tuer et affoler les compteurs en pertes adverses.
Mais les égos, exacerbés au possible, pourraient bien pourrir une situation tristement stérile en nourrissant une guerre larvée au sein de cette élite.

En fan de la première heure des Têtes Brûlées, mais si, souvenez-vous, Greg « Pappy » Boyington et toute sa clique de repris de justice de justesse, j'ai surkiffé de la balle ce Salter court mais intense.

Tout y est.
Du héros vaniteux frôlant le candidat au suicide récidiviste à celui de pacotille.
L'humain faillible, en proie au doute, et pourtant habité d'une conviction presque inébranlable.
Un pur méchant, véritable porte-drapeau du camp adverse et cible privilégiée désignée de fait.
Une dramaturgie puissante, maîtrisée, qui livre son verdict dans un final époustouflant.

Salter nous plonge dans le quotidien guerrier de ces héros modernes en nous narrant par le menu leurs aspirations les plus profondes, tout en déclinant fantastiquement moult combats célestes, usitant d'un vocable spécifique sans que ce dernier ne soit jamais propre à vous faire quitter l'escadrille pour cause d'indigestion sévère.

Alors enfilez vos tenues de combat, investissez vos F-86 semeurs de mort mais surtout méfiez-vous, l'ennemi intérieur pourrait bien fausser la donne.
Et que la force soit avec vous !
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J'ai lu (et acheté) le dernier roman de James Salter que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé ainsi que d'autres d'ailleurs mais lorsque j'ai vu celui-ci dans les étalages de ma chère médiathèque de prédilection, je me suis laissée tenter. Après tout, je n'avais rien à perdre : emprunté pour 3 semaines, la pire des choses qui pouvait m'arriver est non pas d'avoir gaspillé de l'argent mais d'être tout bonnement déçue. Certes, j'avais lu le résumé mais lorsque je me suis plongée dans cette histoire, j'ai bien cru que ça allait être le cas mais non...Ouf, quel soulagement !
C'est vrai que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le roman au départ mais cette angoisse de la déception est rapidement passée et je me suis de plus en plus attachée aux personnages.

Replaçons-nous dans le contexte : Nous sommes en pleine guerre de Corée et notre héros, Cleve Connell est rapidement nommé comme capitaine à la tête d'une escadrille de pilotes de chasse. Dès son arrivée sur le terrain, il retrouve un ancien ami à lui, Imil, auprès duquel il s'est déjà battu mais étant son supérieur, il va très vite se rendre compte qu'à la guerre, il n'y a plus grande amitié qui compte. C'est l'honneur avant tout et le fait de descendre le plus de Mig (c'est le nom donné aux avions ennemis en raison de leur forme particulière avec un nez pointu) possible, puisque c'est là leur objectif à tous. Abattre au moins cinq Mig et devenir ce que l'on appelle un "as" et tout ce qui va avec : récompense, respect de des autres pilotes et surtout, n'oublions pas le plus important de tout : La Gloire !
Bien que très bon pilote, Cleve, plus âgé que les jeunes recrues mettra du temps avant de se lier avec les autres. C'est là que certaines relations cordiales se nouent tandis que d'autres se font plus agressives car, concurrence (pas toujours loyale d'ailleurs mais je laisse libre le lecteur d'en juger par lui-même) et notamment avec le jeune Pell...

Un roman dans lequel il est certes un peu difficile à rentrer au départ pou qui n'est pas habitué à lire ce genre de littérature mais qui vaut vraiment la peine d'être découvert ! Non seulement, le lecteur apprend énormément -autant sur le plan historique que sur le fonctionnement des baraquements et de l'organisation qui va avec en période de guerre mais en plus de cela, il se laisse prendre au jeu et en vient même à trembler (du moins, ce fut mon cas), pour les personnages, certains auxquels il s'attachera alors que les autres lui paraîtront hostiles...mais cela, encore une fois, c'est à tout un chacun d'en juger par lui-même. Quand à moi, j'ai déjà mon héros et il s'appelle James Salter ! A découvrir !
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Oeuvre de jeunesse de Salter, pour la première fois éditée en France, je me suis régalé à la lecture de Pour la gloire.

D'abord pour l'histoire de ces pilotes de jet US engagés dans la guerre de Corée, disputant avec leurs compagnons d'escadrille la bataille pour le contrôle du ciel face aux Mig ennemis. Combats, rivalités, camaraderie, honneurs, doutes, attente, mort… Tous les ingrédients d'un bon livre du genre y sont et – avec un énorme plaisir nostalgique non dissimulé – je me suis souvent vu replongé dans tant de lectures de jeunesse : la série des Buck Danny dont j'ai lu et tant relu les différents opus il y a vingt ans, mais également toute l'ambiance de ces livres de guerre que j'ai un moment dévorés (ça m'a un peu passé…).

Mais Pour la gloire est bien plus riche que cette version romancée des Têtes brûlées de Papy Boyington (et hop, un 2e service de nostalgie…) car sous Salter perçait déjà Salter ! Et son habileté à décrire et étudier ses personnages. Au premier rang celui de Cleve, pilote expérimenté destiné aux plus grands honneurs et qui ne va rencontrer en Corée que doutes, désillusions, interrogations, se trouver confronté à sa « tentation de Venise » dans un atelier d'artiste à Tokyo et reprendre le manche à la fin.

J'ai aussi particulièrement apprécié le rythme de ce livre, ou plutôt, l'alternance de rythmes, passant de phases de dialogues courts et enlevés à quelques digressions bienvenues, du suspense des batailles de jets à la lenteur du repos des guerriers dans un bordel de luxe japonais, de cette course effrénée pour abattre des Mig et atteindre la gloire aux périodes de doutes où l'on ne partage plus la même définition de cette gloire. Quant au twist final, sans être inoubliable, il termine plaisamment le livre sur un tempo relevé.

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas boudé mon plaisir, ce qui m'a fait pardonner sans grande difficulté un style qui aurait gagné à être un peu plus travaillé, en début de livre notamment.
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critiques presse (2)
LesEchos
17 juin 2015
Roman dense, d’une écriture serrée et ­lumineuse, « Pour la gloire » est juste ­indispensable.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
15 juin 2015
Pour une bonne surprise, c'en est une.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il était venu, prêt à s'acquitter de sa tâche, mais maintenant il n'en était plus si sûr. Il était venu pour une poignée de victoires, mais, en un sens, ce n'était plus ce qu'il désirait à présent. Il voulait plus, il voulait se sentir au-dessus du désir, libéré d'avoir à en avoir. Et il savait, avec la plus profonde certitude, qu'il n'y parviendrait jamais. Il était prisonnier de la guerre.

P. 168
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Les pilotes de chasse ne se battent pas, à écrit Saint-Exupéry, ils assassinent, et l’acte était généralement accompli en se positionnant derrière la queue de l’autre avion, au plus près possible, et en le mitraillant pratiquement à bout portant.
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Pilote de chasse, non ? Dit l’une d’elles en souriant.
Ça se voit tant que ça ?
Oh, partout pilote même chose, gros ici. Elle montra son poignet où aurait pu se trouver un bracelet-montre, puis, montrant entre ses cuisses : Tout petit là.
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"La mort, on pouvait manquer d'égards envers elle ou même l'ignorer quand on la frôlait, mais quand on se retrouvait face à elle de façon inopinée, aucun homme n'était capable de ne pas crier, en silence ou à voix haute, pour qu'on lui accorde juste un peu de répit encore, afin d'empêcher le monde de finir."
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"Il y avait une façon de vivre et une façon de mourir. Il était supposé le leur montrer. C'était ça, être un leader. [...] S'il avait un défaut, c'était d'être lucide à l'excès, ce qui peut être la même chose qu'être aveugle. Il aurait dû s'en apercevoir."
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