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EAN : 9782290124000
350 pages
J'ai lu (04/05/2016)
3.43/5   215 notes
Résumé :
C'est auprès d'un couple d'Écossais amateurs d'art snobs en diable, dans une immense demeure du Luberon, que Françoise et son mari débutent « dans le milieu ». Le milieu : les très-riches ; le métier : gouvernante.

Au gré des années, c'est autant de maisons et de personnalités qu'elle rencontre. Et c'est avec autant de malice que de discernement que Françoise va nous raconter comment elle a servi tout ce que l'Hexagone compte de riches et de puissant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 215 notes
Nom : Joyeux (qualité dont elle aura sans aucun doute besoin dans l'exercice de sa profession).
Prénom : Françoise.
Profession : femme de ménage, femme d'entretien, parfois conseillère voire confidente, chargée des courses, cuisinière, … en tout cas taillable et corvéable à Merci.

Accompagnant de la susnommée employée : Michel Joyeux, cuisinier de son état qui en aura vite ras le bol des manies, exigences, et débordements des patrons souvent incapables de reconnaître son travail.

S'il s'agit d'un roman, c'est sans aucun doute un écrit fort bien documenté qui me rappelle une grande tante qui a travaillé dans la haute société parisienne entre 1940 et 1980 et qui nous racontait la petite histoire de ces gens friqués, et moi petite fille, j'adorais ces récits, c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai eu envie de lire ce livre. Mais ce n'est peut-être pas l'unique raison : les gens très fortunés font pour moi partie des mystères de la création : leur apprend-on dès leur plus jeune âge à mépriser ? quelles sont exactement leurs valeurs ? qu'est-ce que l'amitié pour eux ? Est-ce une notion basée sur les rapports d'argent ? Bien sûr, il ne faut pas généraliser.

Toutefois l'histoire de Françoise et de ses places successives me semble très édifiante. Son histoire professionnelle est constituée de chapitres s'ouvrant sur la présentation du poste qui lui est attribué, son salaire, ses obligations, et se refermant sur une règle qu'elle établit pour elle-même et dont elle devra tenir compte au long de sa carrière si elle veut éviter les ennuis.
des employeurs dont l'étendue de la fortune est inconcevable pour le commun des mortels, elle en rencontre de toutes sortes : depuis les richissimes châtelains qui curieusement ont beaucoup de travail lorsque Françoise se voit obligée de harceler Monsieur au sujet d'une éventuelle augmentation, (mais elle rit quand madame voit pour la première fois une paire de gants de caoutchouc), en passant par la Tatie Danielle de service, les gens biens qui ne voient pas ce que leur rejetons font de leur argent de poche, la notaire illuminée qui écoute la messe en latin tout en vitupérant contre les Africains, les Asiatiques et les arabes, prête à dénoncer les sans-papiers, la mère de famille qui s'aperçoit (un peu tard ) qu'élever des enfants, c'est difficile voire impossible… J'en passe, je laisse aux lecteurs de cette pépite le soin de découvrir les aventures de Françoise qui garde en toutes circonstances son humour. Cet écrit de Véronique Mougin est admirable, on croirait une autobiographie, et plusieurs fois, je me suis surprise à retourner le livre dans tous les sens, à la recherche de quelque indice qui aurait pu expliquer le pourquoi de ce roman : vécu de l'auteur, témoignages venant de relations, travail dans ce milieu avant de se convertir pour devenir écrivain ? Rien de tout cela. Il faut tout de même savoir que Véronique Mougin , en tant que journaliste, semble s'intéresser particulièrement au social et a publié deux ouvrages : femmes en galère et les SDF, que je lirai certainement si je trouve ces livres.

J'avais adoré « où passe l'aiguille » publié en 2018, je me suis délectée en lisant ce premier roman qui paru en 2015. J'espère que l'auteur nous prépare encore quelques romans et continuera longtemps à manier son humour souvent décapant qui empêche de refermer ses livres.
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Les « ultra-riches » : les princes et princesses, les parvenus, les snobs….Pas triste, tout ça ! Ou plutôt, si, c'est triste. C'est égoïste, malveillant, pingre.
Etre « gouvernante » ou bonne à tout faire, disons les choses sans filtre, n'est pas une sinécure chez ces gens qui se croient supérieurs, indignes de fréquenter les petites gens.

Françoise en a fait les frais, de multiples fois. D'abord mariée à Michel, un cuisinier qui a perdu son emploi et a donc dû « devenir larbin », ensuite divorcée, elle a besoin d'argent, donc s'engage corps et âme dans ce métier difficile qui l'occupe à temps plein.

Que d'anecdotes nous livre-t-elle ici ! Que de goujateries ! Elles sont tellement nombreuses que ce serait fastidieux de les citer. Et puis cela plombe le moral. Françoise est au bord de la dépression et est heureuse d'atteindre doucement l'âge de la retraite. C'est qu'à force de servir les autres et de subir leurs caprices incroyables, sa vie personnelle s'en est allée rejoindre les oubliettes. Petit exemple : quand sa maman est morte, elle ne l'avait plus vue depuis 9 mois…

Le ton est ironique, caustique ; les anecdotes sont conclues par de petites « leçons ». En voici quelques-unes qui vous donneront tout de suite l'orientation prise dans ce roman qui, paraît-il, est tout à fait véridique, sauf les noms.
« Les promesses des employeurs n'engagent que ceux qui y croient »
« Il existe tant de patrons ingrats, manipulateurs, duplices, impolis voire odieux, que le personnel pardonne beaucoup à ceux qui ont pour seule qualité d'être gentils avec lui »
« Grâce à leur salaire, les domestique de luxe possèdent, eux aussi. Ils ont quelques économies qu'ils n'ont pas le temps de dépenser, de beaux vêtements qu'ils portent à Noël, parfois une maison de campagne où ils vont une fois l'an. Leur vie s'écoule gentiment, sans eux ».

Après cette lecture pour le moins édifiante, j'en retire, moi, plusieurs leçons :
- Les très riches sont très souvent infréquentables
- Les très riches ne sont presque jamais humains
- le métier de serviteur de luxe est un enfer alors qu'il est présenté comme un paradis
- Je suis contente d'être un simple prof…
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Qui n'a jamais rêvé de se transformer en petite souris pour aller voir comment cela se passe là où l'on a pas d'accès possible? Par exemple, chez les nantis de ce monde, ceux qui « valent « ce qu'un citoyen ordinaire mettrait de nombreuses vies à atteindre avec leur salaire actuel? Véronique Moulin l'a fait pour nous : gouvernante moins par choix que par nécessité, elle a fréquenté ce milieu pour assurer sa subsistance. Et le parcours est édifiant. L'auteur affirme que presque tout est authentique (en dehors de l'identité des personnages), c'est intéressant qu'elle le précise, car on a peine à croire ce que l'on lit.

Comme elle le dit :


« Pour supporter d'être nanti, il faut un équilibre mental hors du commun. En effet , la richesse est le terreau préféré des névroses. Elle les multiplie comme des petits pains. Elle leur donne les moyens de s'épanouir et aplanit les garde-fous. Elle pose un coin dangereux dans des cerveaux déjà fissurés. Au moindre coup de marteau, tout craque. Au final, il n'y a rien de plus proche d'un hôpital psychiatrique qu'un hôtel particulier »

Châtelains anglais, directeur de chaînes d'hôtel, prince du proche Orient…..aucun ne semble avoir connaissance d'un code du travail, avec des lois qui le régissent . Taillables et corvéables à merci, les employés n'auraient t-ils pas d'âme?


C'est sûrement très enrichissant….sur le plan personnel, mais il vaut mieux disposer d'une nature optimiste et solide pour ne pas déprimer devant de telles aberrations du comportement humain. le porte-monnaie bien rempli n'incite pas à la compassion.

"Les riches ne naissent pas seulement avec une cuillère en argent dans la bouche. S'y loge aussi un radar hypersensible au mauvais goût, qui désactive la fonction "amabilité envers le personnel" au moindre déclenchement"


Ce qui pourrait être sordide devient une comédie, grâce à l'humour, arme défensive indispensable pour survivre dans ce milieu, et que l'auteur distille savamment au cours des pages.


Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce partenariat très apprécié


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Travailler comme gouvernante chez des gens très riches, ça peut être l'opportunité de rencontrer des célébrités, de côtoyer des gens passionnants issus du monde des arts, des lettres, des sciences ou de la politique, de passer ses journées dans des demeures somptueuses, de manger de bonnes choses….mais ça c'est surtout de l'ordre du rêve.
La réalité est parfois un peu différente : le quotidien est surtout constitué de tout un tas de tâches qui peuvent débuter très tôt le matin et ne s'achever que vraiment très tard le soir, alors que votre contrat de travail est de 35 heures, vous habitez certes dans des châteaux ou de luxueux appartements, mais au sous-sol ou au grenier dans une chambre minuscule, voire insalubre, vous devez répondre à toutes sortes de demandes qui ne relève pas toujours de vos fonctions, être à la fois indispensable et invisible, car vous ne devez jamais oublier que vous n'êtes qu'une domestique, même si on vous flatte en vous disant que vous faites partie de la famille.
L'auteur nous raconte la vie d'une femme qui a été gouvernante pour des gens riches et puissants, des gens qui peuvent partir sur un coup de tête à l'autre bout du monde dans leur jet privé, des gens qui invitent tout le gratin parisien chez eux, des gens parfois cultivés, parfois totalement incultes, mais qui ont cette assurance que confère un compte en banque très bien garni.
J'ai beaucoup souri à la lecture des péripéties vécues par cette gouvernante, mais je sais de source sûre que bien des situations sont réelles, bien que cela semble aberrant de voir à quel point ces gens riches peuvent parfois être mesquins, radins, condescendants voire totalement irrespectueux envers leur petit personnel.
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Après la faillite de leur restaurant, Françoise et son mari doivent d'urgence trouver un emploi.
Une petite annonce les conduit dans le château d'un riche couple britannique.
Il sera en charge de la cuisine et Françoise s'occupera de l'entretien de la maison. Au fil des années, Françoise divorcera et continuera à servir les très riches.
Véronique Mougin nous entraîne à la suite de Françoise dans le nid d'amour d'un patron adultère qu'elle remet en ordre après les frasques de Monsieur ou chez une vieille comtesse à la mauvaise humeur chronique.
Autant de situations qui nous font pénétrer par la petite porte dans un monde où l'argent ne fait pas toujours le bonheur.
Certains dialogues sont croustillants.
« Qu'est-ce que cette horreur, Françoise ?
Une paire de gants en caoutchouc, Madame.
Mais pour quoi faire grands Dieux ?
La vaisselle, Madame.
Really ? Très bien. C'est affreux mais si c'est pratique, après tout.
L'essentiel est que tout cela reste à l'office, n'est-ce-pas ? »

Ce livre se lit avec plaisir, avec le sourire aux lèvres parfois.
Il m'a fait passer un bon moment, c'est vrai, mais je ne crois pas qu'il restera très longtemps dans ma mémoire.
Merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour cette découverte.






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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Dès que les invités furent partis, Madame se précipita dans la cuisine pour me débriefer dans le genre brutal. Trop lent, trop amateur, trop épicé ce riz, mais qu'était-ce que ce riz, enfin ?
- Du riz sauvage de Camargue, expliquai-je, l'un des meilleurs de...
-C'est vous la sauvage ! Je vous interdis de me répondre, un employé, ça se tait et ça exécute.
Elle jeta le paquet de riz par terre. Je lui faisais honte. Jamais la saucière ne devait toucher la table, seuls les bougnoules ajoutaient du piment dans le bouillon et il fallait énoncer bien distinctement "Madame est servie", elle ne me payait pas pour chuchoter. La bouche de la princesse était déformée par la colère et ma déception à la hauteur de la sienne :
je pensais entrer au service de mamie Nova, j'avais débarqué chez tatie Danielle.
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Le poulailler de Margery, commande sur mesure au menuisier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ressemblait au palais de Barbie Princesse version chêne massif. Quant aux gallinacés qui y habitaient, ils étaient hollandais et de collection, même pedigree que les tableaux de maîtres. Visuellement, c’etait Spécial : les cocottes avaient la moumoute du yéti sur le dos et le chignon de la Pompadour. Elles auraient pu défiler pour la haute couture.
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Pour me donner du courage j’ecoutais Jazz sur le piste de mademoiselle Chausson avant qu’elle n’arrive.
- ça ne vous dérange pas que je remette radio Notre-Dame, Madame Benoît ? Me demanda-t-elle très poliment un jour où elle arriva en avance.
Elle se justifia ainsi :
- la musique de negres, très peu pour moi.
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Pour supporter d'être nanti, il faut un équilibre hors du commun. En effet, la richesse est le terreau préféré des névroses. Elle les multiplie comme des petits pains . Elle leur donne les moyens de s'épanouir et aplanir les garde-fous. Elle pose un coin dangereux dans les cerveaux déjà fissurés. Au moindre coup de marteau , tout craque. Au final, il n'y a rien de plus proche d'un hôpital psychiatrique qu'un hôtel particulier.
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Susan Coldenbing, la mère de Madame, était respectée pour son grand âge, son courage et son franc-parler. En 1942, elle avait abandonné les bals de la bonne société et quelques uns des meilleurs partis d'Angleterre pour soigner les blessés revenus du front. Un demi-siècle plus tard, Lady Susan gardait de sa mobilisation un souvenir précis, son permis-ambulance et un dent contre la pays de Goethe.(...)
Heinrich von Basenkramp-Bofmeister, dit BOF, était un businessman bredouilleur, ventru et moite dont la fortune avait bizarrement quadruplé entre 1939 et 1945. Pour Lady Susan, c'en était trop : la vieille souche allait voir de quel bois on se chauffait, à Londres.
- Mes hommages chère Madame, c'est un véritable plaisir de vous rencontrer dans d'aussi heureuses circonstances, bégaya l'oncle, qui ne se méfiait pas.
- A qui le dites-vous ! Jadis, l'un de nous deux serait sans doute reparti les pieds devant.
Après un léger temps mort, l'oncle continua, pas certain d'avoir bien entendu.
- Le cocktail est somptueux, n'est-ce pas ?
- Mouiiii... Ça change des ragondins dont on dînait chez nous en Grande-Bretagne, à cause du rationnement et des bombardements de vos...
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Vidéo de Véronique Mougin
A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, le journaliste David Medioni (ernestmag.fr) recevait sur la scène des déblogueurs l'auteur Véronique Mougin...
Pour vous servir de Véronique Mougin aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/38014-divers-litterature-pour-vous-servir.html
Où passe l'aiguille de Véronique Mougin aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/136090-romans--ou-passe-l-aiguille---le-destin-extraordinaire-de-tomi.html
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