Bretagne, décembre 2012. Un tueur en série s'en prend aux jeunes femmes enceintes et quasiment à terme. Il les tue, les éventre et lorsque l'on découvre leur corps l'enfant a disparu.
C'est encore une enquête pour Gabriel Gerfaut. Et malgré sa mauvaise volonté première (Gabriel partait ENFIN en vacances après un an sans), les photos des victimes l'ont convaincu. Il arrêtera ce salaud coûte que coûte.
Pour ce faire, Gabriel Gerfaut part sur le terrain en compagnie de la petite nouvelle, Adriana Guivarch.
Et pour les accueillir: une quatrième victime.
Mais cette fois le modus operandi a changé et c'est peut-être ce qui va perdre le tueur car le commissaire Gerfaut n'attendait que cela pour mettre son cerveau en vitesse accélérée.
Et il ne lui faut pas beaucoup de temps pour découvrir que le tueur n'est pas seul. Que va-t-il découvrir d'autres et pourra-t-il l'arrêter avant sa prochaine victime?
J'ai hâte de le découvrir.
Je ne connais
Gilles Milo-Vaceri actuellement que pour ces récits érotiques et j'avais hâte de le découvrir sous un autre jour.
Je n'ai pas été déçue.
Dès les premiers chapitres il a su m'entraîner dans le récit, m'intégrer à l'enquête et surtout me donner autant envie que Gabriel Gerfaut de trouver cet assassin.
Les scènes de crime ne sont pas particulièrement détaillées mais suffisamment pour marquer les esprits. Les victimes me touchent énormément ayant été moi-même enceinte.
Comment ne pas réagir face à ces moments de désespoir du mari abandonné seul à sa tristesse alors que les prochaines semaines auraient dû être les plus belles de leur vie de couple?
Comment ne pas ressentir de haine pour ces tueurs, de dégoût pour ce besoin de dénaturer le miracle de la vie?
Un profond malaise m'a accompagné tout le long de l'enquête. Je ne suis pas d'une sensiblerie à fleur de peau et il m'en faut beaucoup pour me faire extérioriser mes sentiments lors de mes lectures mais
Gilles Milo-Vaceri a su trouver les mots et le sujet pour faire tomber les barrières.
J'ai donc lu ce livre d'une traite ou presque avec la rage au coeur face à ses tueurs machiavéliques et leurs cérémonies morbides.
J'ai aussi soutenu de toute mon âme Gabriel Gerfaut et Adriana dans leur enquête. Je crois que la savoir se dérouler dans mon coin m'a encore plus impliquée dans ma lecture. Et rencontrer ce commissaire aux méthodes peu orthodoxes mais à succès fut un véritable coup de coeur.
Gabriel Gerfaut est atypique, irrespectueux de la hiérarchie et n'en fait qu'à sa tête. Ca vous donne une idée déjà géniale du personnage. Moi je l'ai adoré de suite. Ses méthodes d'interrogatoire m'ont particulièrement intriguée.
Policier hors pair, il sait fragmenter son cerveau en petites cases pour ifier les éléments de l'enquête et ensuite les relier en son fort intérieur jusqu'à mettre en exergue un lien, un indice ou une direction à suivre. Minutieux dans ses observations il a une touche de Sherlock.
Surprenant les non-initiés ses méthodes font cependant mouche et après le premier moment de surprise passé nous le suivons avide d'en apprendre plus.
Et ce qui ne gâchera rien pour les lectrices : plutôt beau garçon il a le sourire charmeur... quand l'occasion se présente et vous vous en doutez dans son métier c'est rare donc ...précieux. C'est ce qui nous rendra un peu jalouse de cette nouvelle fliquette, Adriana Guivarch qui va le côtoyer beaucoup dans ce roman.
Cette jeune lieutenant plutôt sexy et aux états de service exemplaires a déjà un peu cerné le personnage du commandant et leur complicité va aller s'amplifiant lors de cette enquête, qui doit, je pense, la toucher en tant que flic mais aussi en tant que femme.
La plume de l'auteur m'avait tenue en haleine dans
Lisbeth-la-rouge j'avais adoré les personnages et cette façon de nous mettre dans l'ambiance.
Ici je dirais que
Gilles Milo-Vaceri s'est surpassé.
La tension est à son comble, le lecteur la sent monter petit à petit. Malgré quelques moments d'espoir nous restons sur le qui-vive car rien n'est pire qu'un fanatique. Et ceux qui suivent une idée fixe, une religion ou un rite particulier sont les pires car rien ne les arrête. Ni la pitié, ni la compassion, ni même l'idée de mourir.
C'est d'ailleurs avec brio que l'auteur nous fait partager la colère du commandant Gerfaut et celle de ses acolytes.
De nombreux retentissements vont nous surprendre tout au long de cette enquête.
Croyez-vous au diable? A Dieu peut-être?
Ce roman, tel
l'Evangile selon Satan de
Patrick Graham sait nous faire douter ou frémir.
De plus la manière dont l'auteur a su intégrer son roman aux événements réels qui se sont déroulés en cette fin d'année 2012 et ce début d'année 2013 en rajoutent un peu à toutes les questions que nous pourrions nous poser sur la religion et ses croyances.
Ce roman est prétexte à explorer l'âme humaine dans toute sa complexité : du côté le plus sombre des assassins satanistes à celui plus épris de justice de nos héros.
Le côté ésotérique de ce roman, les signes qu'il parsème discrètement sous nos yeux aveugles, tout cela va nous mener à ce final tellement surprenant et en même temps si logique. Tout comme Gabriel Gerfaut et Adriana Guivarch cette fin ne nous laissera pas indemne.
C'est un coup DE coeur et en même temps AU coeur que cette lecture qui me marquera autant que l'avait fait celle de
Patrick Graham. Car on ne peut le lire sans finir par se poser des questions.