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EAN : 9782864327271
128 pages
Verdier (22/08/2013)
3.41/5   22 notes
Résumé :
Il y a vingt ans jour pour jour qu'ils forment un couple.
Vingt ans que leur lien résiste à ce qui érode, sépare et altère les amants du premier soir.
Pour célébrer l'anniversaire de cette énigme, ils ont choisi le Negresco, haut lieu de leur imaginaire intime.
Là, derrière les volets entre-clos d'une chambre autrement plus cossue que celle de leurs commencements, ils viennent de faire l'amour¿; et maintenant, sous un rai de soleil où dansent de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La Feuille Volante n° 1141
RIEN – Emmanuel Venet – Éditions Verdier

Parce qu'il a l'intention de fêter leur vingt ans d'amour, un musicologie invite Agnès, sa compagne, au Negresco. Après une étreinte, cette dernière lui pose une question aussi légère que les volutes bleues de la fumée de sa cigarette «  A quoi penses-tu ?».

En fait ce voyage amoureux n'est qu'un prétexte pour gommer les petites érosions et les accidents inévitables d'une vie commune mais surtout parce que ce palace niçois a donné asile pendant quelques jours à Jean-Germain Gaucher, un musicien de troisième ordre de la Belle Époque à qui le narrateur a consacré sa thèse de doctorat et qui est venu ici avec sa maîtresse, la sulfureuse et ambitieuse soprano Marthe Lambert. Malheureusement une rénovation a fait disparaître la chambre où Jean-Germain et Marthe batifolèrent, qu'importe, c'est pour le narrateur l'occasion d'inviter son lecteur à faire plus ample connaissance avec ce musicien qui n'a laissé dans l'histoire de la musique, comme dans l'histoire tout court, qu'une trace fort ténue, que son travail universitaire s'attacha à faire revivre. le narrateur évoque la vie quelque peu tumultueuses de Gaucher qui la préféra cependant à la profession juridique voulue par son père. Il évoque surtout la mort du musicien, par ailleurs pas très heureux en ménage, qui a connu des relations extra-conjugales plus que cahoteuses et dont la carrière artistique qui aurait pu être florissante, s'est perdue dans des compositions de cabaret et des pochades légères. Cette mort bizarre, le musicien est écrasé par son propre piano lors d'un déménagement, donne à penser qu'il s'agit d'un suicide. Ce thème sera une des pistes de réflexion de cet ouvrage, hypothèse enrichie par les remarques d'un de ses amis qui ratiocine à l'envi sur ce sujet et ce malgré l'enquête qui a conclu à l'accident.
J'ai bien aimé ce Gaucher et la façon dont l'auteur le fait vivre sous nos yeux sous la forme d'une biographie convaincante et ce d'autant plus qu'elle appartient complètement à la fiction. On nous parle souvent et à l'envi, en les donnant en exemple, de tous ceux qui ont réussi, mais on passe sous silence les milliards de gens qui tentent leur chance sans jamais la croiser. J'ai lu dans ce roman qui tient son lecteur en haleine jusqu'à la fin, une caustique étude de personnages et de caractères, Jean-Germain construisant pour lui-même ses propres châteaux en Espagne, se laissant griser par le succès ou les passions amoureuses dont on sait qu'elles ne sont que temporaires, se complaisant dans l'échec comme il se vautre dans la vantardise qui emprunte plus à l'imagination qu'à la réalité. A travers lui j'ai lu un rappel bienvenu aux choses de la vie, la fuite du temps, le destin qui vient parfois contrecarrer les projets les plus fous qu'on fait pour soi-même, la complaisance qu'on tisse face à l'adversité, la vanité des entreprises humaines et surtout le fait que nous ne sommes ici-bas que les modestes usufruitiers de notre propre vie. Cela donne une somme d'aphorismes bien sentis.
J'observe que Jean-Germain tient un journal intime ce qui en dit assez long sur la conscience qu'il a de son mal de vivre, mais encore une fois je ne suis pas bien sûr de la fonction cathartique de l'écriture et, mettre des mots sur ses maux ne me semble pas aujourd'hui être une thérapie efficace, comme son suicide plus que vraisemblable semble le prouver. le psychiatre qu'est aussi l'auteur doit bien avoir un avis sur la question. Pour Gaucher la fuite reste possible mais d'une efficacité improbable, tout au plus se réfugie-t-il dans l'imaginaire, cette espérance gratuite et sans issue qui n'enfante que des fantasmes et des chimères. Mais cela ne l'arrange pas vraiment, tout comme ne le console pas de ses échecs répétés, de son mariage raté, des ses amours de contrebande sans issue, de son talent ignoré et des mauvaises affaires de son établissement, l'alcool dont il était devenu avec le temps et l'habitude, un adepte militant. Même la séduction de sa propre épouse lui paraît problématique et surtout pas vraiment apaisante. C'est comme cela, les amours de Jean-Germain et de sa légitime, à condition qu'ils aient jamais existé, se sont abîmés dans la routine, l'incompréhension et finalement l'indifférence silencieuse, ce qui fait dire au bon sens populaire que, contrairement aux apparences, le mariage ou la vie commune tuent l'amour, et ce n'est pas faux. Et je ne parle pas de l'inconfortable certitude de s'être trompé dans son choix !
J'ai aimé aussi que l'auteur ne tombe pas dans la trop facile évocation du Pigalle et de ses plaisirs. Je retiens également les remarques quelque peu acerbes du narrateur sur les affres de la vie universitaire, sur les difficultés de la création littéraire, de la façon de réussir dans le domaine de la recherche et de la publication ainsi que les fourches caudines sous lesquelles il faut passer pour être reconnu. A sa manière, il est lui aussi un peu Jean-Germain Gaucher et ce n'est peut-être pas un hasard s'il a choisi ce personnage comme sujet d'étude. Là aussi le narrateur se laisse aller, inspiré par son expérience personnelle, à une somme apophtegmes désabusés mais pertinents que bien des auteurs feraient bien de méditer . J'en retiens une «  En matière d'art, non seulement il n'y a rien à attendre de l'altruisme ni de la sollicitation, mais les vertus cardinales s'appellent orgueil et égocentrisme ». Il en va de même sur le travail de créateur et sur la façon de mener sa carrière.
A travers les propos de son ami, le narrateur fait en quelque sorte le point sur la création artistique, les relations amoureuses et même la vie en général. Il en vient tout naturellement à s'interroger sur son mariage, sa vie de famille et son parcours sentimental, leurs aspirations, leurs imperfections, leur désenchantement. Il évoque sa rencontre avec Agnès, le hasard qui l'a provoquée, puis la lente érosion des choses qui l'amène à considérer que son couple, après vingt ans de vie commune et deux enfants, s'est lentement transformé en deux solitudes, avec mensonges et hypocrisies pour sauver les apparences, compromissions et artifices pour le faire durer, une manière de se rapprocher de Gaucher et de son désespoir et peut-être aussi des autres humains. Il pousse même son questionnement jusqu'aux relations sociales qu'il entretient, à ses dires, de moins en moins, refusant de satisfaire à l'esprit grégaire qui , sous toutes ses formes, gangrène notre société et notre quotidien. Comme il le dit «( il résiste) à la tentation de la normalité », tout en tentant de combattre la marginalité.

Mais revenons à la question initiale posée par sa compagne et à laquelle il répond simplement « à rien ». Outre le fait qu'il m'a toujours parut étonnant qu'on puisse ne penser à rien, cette somme de pages qui constituent le roman tend à prouver que l'auteur-narrateur n'a pas vraiment laissé la vacuité envahir son esprit, à moins bien sûr qu'il ait préféré cette réponse laconique et négative à la nécessité d'avoir à confesser à sa compagne tout ce qu'il a confier au lecteur.

Ce récit se décline de la part du narrateur sur le ton d'un monologue et sur le thème des illusions perdues. J'ai apprécié le style alerte, subtil, ciselé et délicatement ironique de ce trop court roman dont l'auteur m'était inconnu. le hasard, pour une fois, a bien guidé mon choix. D'après ce que j'ai lu de lui, il publie peu et c'est dommage puisque sa faconde m'a à la fois étonné et conquis au point que je vais sans doute en lire davantage. Cela a en tout cas été pour moi un bon moment de lecture.
© Hervé GAUTIER – Juin 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Le narrateur, marié depuis de longues années à Agnès, décide de l'amener pour leur vingtième anniversaire de mariage au Negresco, un hôtel, afin de "signifier [son] désir de pacification et [sa] volonté de réparer ce qui peut l'être d'un lien érodé par si longtemps de vie commune." Après avoir fait l'amour elle lui demande à quoi il pense. C'est à cette occasion et avant de lui répondre qu'il nous fait le récit de la vie tourmentée de Jean-Germain Gaucher dont il a étudié l'oeuvre et les récits, compositeur de début de vingtième siècle. Il nous livre aussi les points de ressemblance qu'il y trouve avec sa propre vie et ses vicissitudes. "Je ne me résoudrai à faire parler un mort qui m'inspire un tel sentiment de fraternité, et avec lequel je me reconnais autant de points communs."

Jean-Germain Gaucher, un compositeur non reconnu et qu'il souhaite réhabiliter grâce à son ami Daniel Warms. Un homme qui ne fut que le compositeur de musique de la Pagode enchantée à Pigalle et qui aurait pu faire bien plus si il ne s'était pas perdu dans cette vie et avec une femme qui n'était pas la bonne. La maladie, l'alcool, les femmes, la faillite. Un homme qui finira mortellement blessé par son propre piano.

J'ai beaucoup aimé ce roman, d'une écriture ciselée avec des termes très littéraires et donc un plaisir de lecture non négligeable. Un homme qui connait parfaitement la vie de ce compositeur grâce aux essais, au roman et aux appareils critiques qu'il a pu faire sur Jean-Germain Gaucher, et qui nous narre avec brio ces deux vies, dont la sienne. le questionnement sur ce qu'aurait été la vie si on avait fait des choix différents : "Tout repose sur une ignorance de soi universelle et irréductible : s'il avait pressenti, adolescent, la hauteur à laquelle il pouvait prétendre s'installer, Jean-Germain Gaucher n'aurait jamais mis un pied à Pigalle, et n'aurait jamais galvaudé son oreille ni son talent dans des entreprises aussi vaines que celles qui ont assuré sa pitance en le tuant à petit feu. Tout découle d'un manque d'ambition et de confiance en soi, qui l'a rendu vulnérable aux poisons de la routine et de la facilité."

Sont abordés ici, les thèmes existentiels à travers le travail, la vie de couple, les passions, les (mauvais) choix, les déboires… Je vous conseille vivement ce roman très réussi !
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Rien reste un mot usuel souvent utilisé après un remerciement, de rien, ces quatre lettres forment une absence, une légèreté éphémère, un nihilisme, Rien est le titre du roman du Psychiatre lyonnais Emmanuel Venet. Rien n'est qu'une parenthèse légère, une virgule, une histoire de souvenir, une vie banale de petits gens, ceux partis dans l'oubli, comme ceux de Vies minuscules de Pierre Michon.
Ce Rien d'Emmanuel Venet contorsionne habillement l'enchevêtrement de deux histoires aux destins différents. Les pauvres gens tintent comme un larsen la misère des vies rencontrées dans le récit de la vie de ce violoniste, pianiste et compositeur d'opéras perdu dans l'oubli des âmes. La petitesse de cette vie ressuscitée par le narrateur devient le reflet intérieur de l'échec artistique de ces deux alter égo, intime par intérim, celui de ce musicologue ressuscitant l'un par une thèse et un ouvrage. le fantôme de ce piètre musicien révèle la vie terne de cet homme, pensif de son passé à côté de sa femme.
Dans un hôtel de Nice Jean Germain Gaucher spectre d'une nuit avec son amante Marthe Lambert invite notre musicologue à côté de sa femme Agnès dans ce même hôtel au souvenir de ce musicien médiocre pour méditer sur sa condition et celui de son couple.
Le roman commence par ces mots "À quoi penses-tu?" …Question d'Agnès après l'amour dans cette chambre 214 du Negresco laisse songeur son mari s'évaporant dans le veloute de ses pensées, celle de jean Germain Gaucher, prisonnier de sa vie conjugale au détriment de ses rêves de gloire de compositeur. Emmanuelle Venet se laisse inspirer par les sans grades, la banalité de ces êtres, ces rêveurs de gloire s'enlisant dans cette vie maritale pour ce plaidoyer de célibataire…
Ce roman coule lentement la vie de ce violoniste, compositeur de fortune dans un établissement Parisien de seconde zone pour touriste, un cabaret de Pigalle avant la grande guerre, qu'il use sa vie d'étudiant préférant les gammes et les belles poitrines des danseuses qu'aux bancs de son université de droit au grand d'âme de son père. Puis sa lâcheté poursuivra sa chute vers l'oublie comme celui du narrateur frustré de sa carrière pour une vie amoureuse en demie teinte, cherchant un deuxième souffle dans cet hôtel comme cet espoir d'hommage d'avoir voulu choisir celui jadis par ce violoniste déchu….
Une question se pose sur le suicide ou accident de Jean Germain Gaucher avec son piano demi-queue Pleyel, écrasé dans une cage d'escalier, le 10 novembre 1924, comme une enquête psychologique ne cherchant pas à savoir mais comprendre, un jeu de piste dans les méandres de l'esprit. Considérant cette vie comme « une sorte de lent suicide métaphorique » Emmanuel Venet sonde dans ces deux vies l'inaptitude d'associer le talent à la vie conjugale comme deux oxymores.
Lorsque le narrateur allongé près de sa femme, en proie à une évaporation de sa vie, la senteur de deux corps chauds aux effluves de concupiscentes présentes, retrace la vie de Jean Paul Gaucher comme au spectre de sa propre existence, celle d'un couple au secrets de complaisances, des non-dits, des adultères de liberté pour cimenter un mariage sociétale, une trajectoire linéaire consensuelle dictée par la force d'un monde de consommation, sa rêverie s'enlise dans des déboires intimes et incertains pour une réponse sans prétention, comme une évidence comme la réponse à sa femme qui clôt le roman par « A rien »
Une belle écriture pour une histoire artistique passionnelle en suspension cristallisant le choix et la vie conjugale comme un frein à la création, un petit écrit anti mariage….
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Dans «Le roi vient quand il veut», Pierre Michon qualifie le roman de fabrique émotionnelle, et dit qu'il veut écrire dans un tremblement, comme un équilibriste sur sa corde, afin que le lecteur tremble comme lui sur cette corde.

Emmanuel Venet tire cette corde entre deux instants, distants de près d'un siècle : Les divagations de la pensée du narrateur, - un musicologue spécialiste du compositeur médiocre et oublié Jean-Germain Gaucher -, juste après l'étreinte amoureuse avec sa femme pour les vingt ans de leur rencontre, dans une chambre du Négresco. C'est dans cette chambre même que Jean-Germain Gaucher retrouva une ultime fois Marthe, sa maîtresse de toujours ; et le deuxième instant, fatal, quand en 1924, son Pleyel va s'écraser sur Jean-Germain Gaucher et le tuer.

Le narrateur connaît jusqu'au moindre détail, le déroulement de la vie du compositeur, homme aux fulgurances rares, égaré dans la composition de musiques pour un cabaret de Pigalle. Dans ses divagations, il cherche à éclairer les circonstances de la grandeur et de la médiocrité, chez cet homme dont finalement seule la fin est grandiose, écrasé par la chute de son piano à queue.

Le narrateur repense aux débats enflammés, avec un ami proche et néanmoins rival, autour de cette fin, pour savoir s'il s'agissait ou non d'un suicide, et questionne ainsi la capacité de juger un talent saccagé.

Finalement, autour des deux parcours de ces deux hommes, distants mais parallèles, «Rien» est un livre qui traite de l'usure du quotidien, du mirage furtif d'une union que constitue l'étreinte, roman de la solitude de vies toutes parallèles mais qui jamais ne fusionnent.

«Il faut espérer qu'à l'instant fatal où le Pleyel s'apprête à l'écraser, Jean-Germain découvre, dans cette éblouissante révélation après-coup, la réalité sur laquelle il s'est leurré pendant des années : à savoir que sa femme l'a simplement tenu pour moribond durant son exil au sanatorium ; qu'elle est restée en vie tant bien que mal au moyen de colifichets et de fredaines, d'achats idiots et de guilledous qui a la fois renouvellent et insultent le verbe aimer ; et qu'au terme de ses longs mois de solitude elle lui a autant voulu de l'avoir abandonnée que de ressusciter. »
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Conjugalité et création ne font pas bon ménage.


Le narrateur, musicologue, invite sa compagne à fêter le vingtième anniversaire de leur rencontre au Negresco, le célèbre palace niçois. S'il a choisit de venir à Nice dans cet hôtel, c'est parce que son sujet d'élection, Jean-Germain Gaucher, un obscur compositeur du début de 20ème siècle, y avait retrouvé en octobre 1924 Marthe, son amante d'autrefois espérant trouver une échappatoire à sa vie morne et désenchantée dans la renaissance d'un ancien amour. Quelques semaines plus tard, il meurt écrasé par la chute de son piano dans une cage d'escalier ; accident ou suicide ?
Entre les deux parenthèses avec Marthe, Gaucher avait galvaudé son talent au cabaret « La Pagode enchantée » où il s'était lié d'amitié avec le patron dont il avait fini par épouser la fille.

De l'incipit : « A quoi penses-tu ? » au final : « A rien… », se déroule l'histoire de Jean-Germain Gaucher comme une longue digression qui s'exprime dans un flot de pensées d'un seul tenant. Elle fait écho à celle du narrateur lequel a fini par s'identifier à lui dans une fraternité de carrière ratée et d'amoureux déçu.

Dans ce roman du désenchantement, l'auteur aborde avec ironie parfois la question de la création, le thème de l'amour et de la relation de couple et dans la méditation finale, il dépeint de manière désabusée et caustique les travers de ses contemporains. A travers la biographie du fictif Jean-Germain Gautier, l'auteur invite ainsi le lecteur à réfléchir sur les choix qu'on fait et sur le sens de la vie. Un livre à découvrir donc bien qu'il ne soit pas d'un premier abord facile.

L'auteur parle de "Rien" avec Alain Veinstein dans "Du jour au lendemain" sur France Culture :
Lien : http://www.franceculture.fr/..
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critiques presse (1)
Lexpress
10 octobre 2013
Un joyau de douce ironie, de jouissif désenchantement, porté par un style des plus élégants.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Les représentants de cette engeance naissent vieux, avec dans leur génome une prédisposition à intégrer une grande école pour y séduire les enseignants qui se reconnaissent dans leur brillant psittacisme, en sortir clonés, et à leur se dupliquer dans de jeunes vieillards qui reproduiront les conventions d'une classe rodée au code des bonnes manières et à la pétrification des savoirs, mais totalement inapte à la fantaisie, à l'originalité et à l'égarement.
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Quand je regarde le chemin que nous avons emprunté côte à côte en croyant le parcourir ensemble, je ne vois que deux solitudes poursuivant un répétitif enchaînement de plaisirs et de devoirs, plus ou moins asservis à la perpétuation de l'espèce, qui ont lentement oxydé l'idée même de notre communion
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Dès lors, comme il l'avait pressenti dès l'ouverture, il ne découvrirait entre les bras de Marie-Louise ni l'extase ni l'enfer, mais le piège ouaté de la tiédeur, le juste milieu d'un corps mal habité, touchant de gaucherie et de grâce mêlées, mais dangereusement empêtré dans son réseau d'habitudes et animé par un égoisme sans frein.
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C'est au point que je me demande si la vie humaine ne se donne pas comme finalités premières de ne rien connaître de ce qu'elle traverse, de laisser derrière elle plus de détritus que d'empreintes, et de simplement durer dans le seul objectif de prolonger son vide et sa nocivité.
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Depuis si longtemps que nous vivons sous le même toit, respirons le même air et fréquentons les mêmes proches, nous croyons connaître l'un de l'autre l'essentiel [...]. Mais pour autant, sous l'effet d'une lucidité trop aiguisée, nous ne cessons de nous redécouvrir comme deux étrangers cheminant de concert.
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