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EAN : 9782715241930
368 pages
Le Mercure de France (13/11/2015)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Corseté, fardé, parfumé, les poches de veston fleuries, Lorrain arrive aux fêtes du Paris 1900 dans un halo d’éther, portant beau sa réputation de «dandy de la fange». Une parfaite figure du Paris fin de siècle, la plus excentrique, intrigante et attachante. Lorrain conçoit sa vie et son apparence comme une œuvre d’art et de provocation pure. Drogué, déguisé, travesti, inverti, fréquentant les salons du Tout-Paris comme les plus violents marlous des fortifications, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Avec les souvenirs d'un buveur d'éther, je viens de découvrir Jean Lorrain, écrivain mondain du tournant du siècle.
Le livre est divisé en 4 parties. Tout d'abord ses souvenirs d'enfance en Normandie et ses chroniques parisiennes. Ensuite viennent ses tableaux très émouvants, de femmes souvent prostituées, à travers leurs déboires quotidiens, leurs regards désabusés sur le monde, sur leur vie. Pour finir, des récits fantastiques dignes d'Edgar Poe, composent la dernière partie : les contes d'un buveur d'éther.
Les textes sont très riches, avec une écriture précise, souvent précieuse (Huysmans n'est pas loin). le vocabulaire très choisi et parfois étonnant. Il m'est souvent arrivé d'arrêter ma lecture pour apprécier telle ou telle description.
On pense souvent à Mirbeau, Baudelaire, D Annunzio. On est en pleine décadence fin-de-siècle, en plein symbolisme. Il est d'alleurs parfois fait référence aux peintures de Gustave Moreau.
C'est une merveille !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ces contes de fées, qu'on a remplacés aujourd'hui par des livres de voyages et de découvertes scientifiques, ces merveilleuses histoires qui parlaient au cœur à travers l'imagination et préparaient à la pitié par d'ingénieux motifs de compassion pour de chimériques princesses, dans quelle atmosphère de féerie et de rêve, dans quel ravissement de petite âme éblouie et frémissante ont-elles bercé les premières années de ma vie ! et comme je plains au fond de moi les enfants de cette génération, qui lisent Jules Verne au lieu de Perrault, et Flammarion au lieu d'Andersen ! les pratiques familles de ces bambins-là ne savent pas quelle jeunesse elles préparent à tous ces futurs chevaucheurs de bicyclettes.
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Comme Gustave Moreau, Gustave Flaubert est obsédé des mythes antiques. Comme le peintre du Sphinx, il est surtout préoccupé de ce qu'ils ont de sinistre et de cruel ; c'est par monceau qu'il entasse les blessés râlants et les héros vaincus sous les murs de Carthage. Salammbô, debout sur la terrasse du château d'Hamilcar et dominant de son grave profil les ruts exaspérés du camp des mercenaires, y apparaît dans la pose hiératique et songeuse d'Hélène ; les yeux mis-clos, placide et silencieuse, étoffée d'une robe gemmée, elle s'érige comme elle, une fleur à la main, au sommet de la tour, au-dessus d'une masse croulante et rouge de beaux jeunes hommes égorgés.

(Sensations et souvenirs, "Venezia Bella")
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Une étrange et délicieuse sensation de fraîcheur a pénétré votre chair moite sous vos vêtements en désordre, une caresse humide et chaude, presque un effleurement, mais un effleurement si vivace et pourtant si délicat qu'il en devient quasi une douleur, vous sollicite à un endroit précis : c'est inquiétant et c'est exquis, c'est comme l'enveloppement d'un calice de chair, mais d'une chair pulpeuse et juteuse de fruit, fleur de damnable volupté nocturne, refermée sur votre chair à vous et où tout votre être se fondrait, délicieusement englouti.
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Déjà fanée, vannée, morphinée, ruinée, aux expédients, traînant avec elle le châtiment effroyable de son vice qu'elle roule et qui roule avec elle dans l'ornière infamante et profonde, elle va quand même, infatigable, se grisant goulûment du mauvais vin de l'émotion forte, la raison déjà moitié atteinte, mais qu'importe. Si son seul caprice est aujourd'hui de corrompre, de racoler, et de corrompre encore, c'est qu'aujourd'hui elle suce le cerveau des autres avec la volupté d'un cerveau qui sait analyser à une fibre près la valeur des infamies.
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