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EAN : 9782226455185
216 pages
Albin Michel (17/06/2020)
3.88/5   86 notes
Résumé :
Pénurie de masques, absences de tests, manque de moyens dans les hôpitaux, comité d’experts attentiste... Vous croyez savoir ce qui s’est passé ? Un médecin réputé raconte à quel point la crise du Covid-19 a été un désastre sanitaire. Le Président ? Le Premier ministre ? Les ministres de la Santé ? Les experts ? Ils n’ont rien vu venir. Plus grave : certains savaient.
Ce témoignage féroce, incontestable et inquiétant est un ouvrage nécessaire sur tout ce qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 86 notes
Alors que la vie quotidienne reprend peu à peu ses droits et que les français pensent avant tout à leurs vacances (tout au moins pour ceux dont l'emploi n'est pas encore menacé et qui peuvent rêver à un carré de plage délimité par un filet de protection à réserver sur internet), ce livre "coup de gueule" émanant d'un professeur compétent et titré met en évidence des vérités qui ne feront certainement pas plaisir à tous....
Avec ardeur et fougue, le Professeur Perronne souligne l'imprévoyance de nos gouvernants qui n'ont certes pas fait leur la devise hugolienne selon laquelle "gouverner c'est prévoir". Aux premières loges dans son hôpital de Garches, il a constaté l'absence d'information fiable et de matériel de protection, les décisions incompréhensibles prises en matière médicale par des responsables politiques déconnectés de la réalité du terrain et plombés par des lourdeurs administratives qui se sont avérées mortifères en période de pandémie. Il souligne avec une précision féroce les liens entre les membres du Haut Conseil scientifique censés dicter les décisions politiques en matière de santé publique et les grands laboratoires pharmaceutiques qui à coup de millions de dollars influencent les prescripteurs et inondent le marché de médicaments hautement rentables.
La polémique sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine est décryptée avec une précision qui donne froid dans le dos et qui ne peut manquer de donner du grain à moudre à tous ceux qui voudront mettre en cause la responsabilité de l'état devant les juridictions françaises.
Un cri de rage de cette nature est salutaire pour souligner combien le corps médical est loin de faire bloc avec ses supposées élites plus à l'aise sur un plateau de télévision que dans un service de réanimation . J'imagine que ce document apportera du baume au coeur à tous ces généralistes abandonnés des pouvoirs publics et limités dans leur droit de prescription qui se sont retrouvés en première ligne....
Tous ceux qui ont subi le confinement et sa violence psychologique, les multiples atteintes aux libertés individuelles avec leur pluie de contraventions infligées au bon vouloir des agents verbalisateurs et tous ceux qui verront leur vie quotidienne impactée lourdement dans l'avenir par une crise économique sans précédent, ne devraient peut-être pas lire cet essai d'une férocité glaçante qui n'est pas de nature à calmer leur colère et pourtant la vérité ne doit jamais être occultée et ce d'autant plus qu'elle est vraiment dérangeante.
Je salue le courage exceptionnel de l'auteur qui parait être un homme discret et pudique mais qui pourtant n'hésite pas à défendre ses positions publiquement devant des journalistes parfois peu tendres. Il est la voix qui s'élève pour rappeler à l'opinion publique que l'homme d'honneur ne doit jamais plier devant la dictature du discours dominant et qu'il doit proclamer haut et fort ses convictions pour faire entendre la vérité à ceux qui se sont laissé assourdir par les sirènes du pouvoir et de la pensée unique.
Pour nous fidèles de Babelio, l'écrit est encore le meilleur moyen de jeter un pavé dans la mare. Et je ne peux en terminer qu'en rendant hommage à mon bien-aimé Zola qui lui aussi a jeté son pavé (et lequel )...Rappelez-vous, cela commençait par " J'accuse..."
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Je referme à l'instant cet ouvrage du professeur Perronne, dans lequel celui-ci offre à la fois son analyse de la situation et les éléments objectifs de la communication gouvernementale sur lesquels il appuie son enquête, chacun d'eux étant rapporté et daté afin qu'apparaissent de façon synthétique la chronologie des faits de pandémie et celle des décisions des gouvernants.
J'avoue qu'ayant été très attentive aux prises de paroles des divers mandarins de plateaux TV, je l'avais à plusieurs reprises entendu exprimer en direct ses doutes et ses attentes et le connaissant pour son travail sur Lyme, j'avais été frappée par le peu de crédit qu'on portait à sa parole. L'émission de Cyril Hanouna où le Pr Perronne se confrontait à la virulence du Dr P. Alexandre avait été particulièrement pénible à entendre tant le discours pondéré et humaniste du premier était mis à mal par la logorrhée verbale agressive de l'autre. le ton était donné! J'ai compris à ce moment là que se jouaient sous nos yeux ébahis un drôle de jeu politico-médiatique.
Certes ce livre n'est pas l'objet littéraire le plus mémorable de ma vie de lectrice. Mais le professeur Perronne, à défaut d'être un grand écrivain, est sans nul doute un grand médecin, de ceux qui ont encore une éthique, une conscience et un grand respect des malades, un médecin pour qui le serment d'Hypocrate reste un guide essentiel à la mission humaniste qui est celle des soignants de terrain.
La médecine n'est pas un job comme un autre, c'est un "art". Et dans cet ouvrage, Pr Perronne nous en donne le sens en démontant le terrible système de destruction à l'oeuvre en France en 2020, un pays où des médecins compétents, humains, reconnus au plan international pour la pertinence de leurs recherches, des médecins de la bonne spécialité en cas de pandémie virale, sont traînés dans la boue, menacés d'être déchus par le Conseil de L'Ordre parce qu'ils s'opposent à des décisions 1) tardives, 2) inappropriées, 3) illégales, 4 ) dangereuses...
Dans ce court pamphlet, le Pr Perronne donnent des éléments de compréhension beaucoup trop précis et suffisamment complexes pour être perçus du commun des mortels qui ignorent souvent tout de ce monde médical. Comme moi, il se berce probablement de beaucoup d'illusions sur ce milieu particulièrement soumis aux conflits d'intérêts et au lobbying des firmes pharmaceutiques dont le pouvoir est immense!
J'en recommande vivement la lecture à tous ceux qui ont envie de savoir ce qui se passe dans notre dos, ceux qui n'ont pas compris la polémique hallucinante sur la Chloroquine (Utilisée pour mémoire par Louis 14 pour soigner ses fièvres et qui s'appelait à l'époque Quinquina) j'en recommande la lecture à ceux qui ont juste gardé le goût de la vérité, les curieux et les sceptiques, car "il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir".
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Si ce brûlot était écrit par un politique ou un journaliste, j'aurais fait l'impasse sur la lecture tant il nous a été possible de suivre au jour le jour les péripéties provoquées par la funeste maladie qui nous est tombée dessus.
Je pensais qu'un médecin( spécialiste de la maladie de Lyme) qui "semblait "plus posé et moins prétentieux quant à son savoir que certains de ses éminents collègues décortiquerait les processus sanitaire, politique, médical avec sérénité et m'éclairerait sur les manquements et avatars divers qui ont rythmé ces derniers mois.
J'aurais aimé savoir de quel bord politique se trouve le Pr Perronne; le Pr Juvin, LR ,avait annoncé la couleur si j'ose dire , et il était plus facile de décrypter ses critiques envers le gouvernement. de plus un coup d'oeil sur WIki laisse voir un médecin aux méthodes controversées(lui aussi).
C'est au bazooka que le Pr Peronne s'en prend aux atermoiements ,aux manques, aux mensonges des gouvernants(du président à la porte-parole), mais surtout aux membres du comité médical mis en place et auxquels on doit tant de retournements.
Leurs attaches avec les laboratoires ainsi que les largesses allouées sont détaillées , mais j'ai ressenti une certaine gêne à cette lecture: pourquoi tant de haine? Surtout que le Pr Peronne à l'époque naviguait à vue également.
Tout le monde a ressenti les guerres intestines qui traversaient tous les beaux parleurs et parleuses qui se contredisaient sauf pour s'allier contre un certain médecin marseillais...
Je n'ai donc pas éclairé plus grandement ma lanterne;quelques têtes de chapitres donnent le ton:
-Ya-il un pilote dans l'avion France -Méchants français qui accusent leur gentil gouvernement! -Certains savaient..

En deuxième partie quelques belles pages sur l'abandon de l'hôpital, dommage ,'un plus long développement aurait été le bienvenu.
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Le professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches, a été pendant quinze ans l'un des principaux conseillers en matière de santé publique de plusieurs gouvernements (il a présidé la commission "Maladies transmissibles" du Haut Conseil de Santé Publique).
Dans ce livre, il revient sur les erreurs et les manques commis par l'exécutif lors de cette crise du coronavirus que nous traversons.

Au départ de son livre, un constat sévère: la France présente un taux de létalité record (nombre de morts rapporté au nombre de cas) avec un taux de 20%, ce qui situe la France au niveau du Yémen!

Pourquoi en est-on arrivé là?
Manque d'anticipation de la part des pouvoirs publics alors que l'épidémie était à nos portes, manque de réactivité, pénurie de masques et de tests, que l'on a voulu cacher par de pieux mensonges au sujet de l'utilité des masques...

La chloroquine du docteur Raoult a été dénigrée car on a voulu promouvoir d'autres médicaments comme le Remdésivir, ce qui pose aussi la question de l'indépendance plus ou moins réelle de certains membres du Conseil Scientifique avec les grands laboratoires comme Gilead. Par ailleurs la ministre de la Santé en janvier dernier, a classé l'hydroxychloroquine en "substance vénéneuse".

L'auteur insiste aussi sur les conséquences de ce confinement sévère qui aurait pu être moins lourd et mieux ciblé si des moyens réels avaient été mis à disposition.

Les raisons de cette catastrophe? Je ne citerai que les plus importantes, d'après l'auteur:

- sous-estimation de la menace, par nos dirigeants,
- manque d'expérience de la gestion de crises sanitaires par de nombreux responsables,
- attitude de dogmatisme alors que le pragmatisme aurait été plus approprié (ainsi on n'utilise pas tel médicament ou tels tests si tout n'est pas parfaitement validé et certifié).
- refus d'utiliser des aides qui auraient pu être utiles: ainsi il a été décidé que seuls les laboratoires de biologie médicale seraient autorisés à faire les tests... et pas les autres...
- importance des conflits d'intérêt, notamment avec les laboratoires Abbvie et Gilead
- conséquences lourdes de la politique de santé menée depuis plusieurs années, ayant abouti à des coupes sombres dans le budget des hôpitaux..L'hôpital devient ainsi un "hôpital-entreprise" avec des objectifs de rentabilité parfois contradictoires avec la santé publique..

Ce petit livre est très clair et s'adresse à tout le monde, même sans aucune connaissance médicale.
Il nous fait réfléchir au pourquoi et aux conséquences de cette crise qui a frappé durement la France... plus que d'autres pays...



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Le professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches nous développe en 11 scandales d'Etat la gestion de la crise du COVID-19 : témoignage sourcé, chronologique sur cette pandémie.



Pour ne jamais oublier.
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critiques presse (1)
LesEchos
22 juin 2020
Le professeur Christian Perronne démonte dans un livre la gestion par l'Etat de la crise sanitaire due au coronavirus. Sévère.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Autre illustration des demandes folles faites aux médecins aujourd'hui, concernant l'éthique: Le 19 mars dernier, Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'Université Paris-Saclay, écrit dans une lettre publiée dans Médiapart:
"La hiérarchisation des choix doit être faite selon des protocoles. Cela permet de neutraliser la responsabilité: le soignant a ainsi moins le sentiment d'assumer personnellement une décision à impact vital." Phrase écrite en pleine crise du coronavirus, je le rappelle.
...
Avec des collègues, nous décidons de lui répondre.Je ne vais pas retranscrire ici toute la lettre, juste dire que nous nous sommes radicalement opposés à sa proposition et dit que nous voulions "assumer notre responsabilité de traiter chaque malade qui nous accorde sa confiance au mieux des connaissances médicales les plus récentes". Nous avons ajouté qu'"aucun médecin ne peut accepter de traiter un patient qui lui accorde sa confiance selon des normes étrangères à sa seule conscience.
De même il n'est pas possible de nous interdire l'utilisation de médicaments potentiellement efficaces dans un contexte d'urgence absolue". La lettre s'achève en lui disant, enfin, qu'à nos yeux"la responsabilité médicale est assurée par le médecin, elle ne se délègue pas".
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le gouvernement, sur la gestion des masques, n'a pas été lamentable, il a été bien plus que ça. Non seulement, il n'a pas protégé ses soldats sur la ligne de front, les soignants, mais il a méprisé toutes les professions qui étaient aussi exposées à l'infection au coronavirus. Je parle des pharmaciens, qui recevaient des malades et ont été contaminés par milliers. Je parle des 10 000 policiers contaminés car obligés de s'approcher pour vérifier les autorisations de sortie des Français. Et je n'oublie pas les éboueurs, chargés de ramasser nos poubelles, les caissiers et autres personnels d'entrepôts, les hommes et femmes de ménage des hôpitaux, les journalistes disséminés dans les services Covid-19 pour couvrir l'actualité, les services funéraires, les laborantins à qui l'Etat a transmis la mission de dépistage. Je n'oublie pas non plus les routiers, ceux qui approvisionnent la France en nourriture ou en oxygène, entre autres.
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maintenant qu'on sait que les ministres détruisent activement l'hôpital public, mettons le zoom sur les médecins généralistes. Enfin, leur "élite".
Et voyons comment ils s'allient à l'Etat pour achever le travail de destruction de l''hôpital. Très récemment, le Conseil national des généralistes enseignants (CGNE) dont le chef de file, le Pr Pierre Louis Drouais, siège à la Haute Autorité de santé (Quelle récompense!) et dans le conseil scientifique Covid-19 de l'Elysée (Quel hasard!) a poursuivi cette politique néfaste envers l'hôpital public et surtout les centres hospitalo-universitaires. En effet, le CGNE a supprimé du jour au lendemain sans aucune concertation, les postes d'internes de médecine générale de la plupart des services hospitaliers. Pour ne les mettre que dans les cabinets de médecine générale. Cette décision a mis à genoux de nombreuses équipes hospitalières. Et plus grave encore, nos futurs généralistes n'ont pratiquement plus de formation ni d'exercice à l'hôpital avant d'être lâchés dans la nature pour s'installer.
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Enfin le troisième élément sur lequel se fonde la décision médicale, est le choix du malade. Un médecin digne de ce nom, respectant le serment d’Hyppocrate, doit expliquer à son patient les forces ou les faiblesses des publications scientifiques, lui parler de son expérience et de celle de ses confrères. Ensuite, il doit lui exposer avec rigueur et honnêteté, les différentes solutions proposées. En dernier ressort, c'est au malade de décider quel traitement il va prendre. Dans l'art de la médecine, l'éthique, la déontologie, est cruciale.
Quand je suis face à un patient et que le choix de la prise en charge est délicat, je me dis toujours: " Et si c'était pour moi ou ma famille, que ferai-je?" Cela m'a toujours guidé.
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En tant que chef de pôle, on m'a demandé de suivre une formation de management, réalisée par des profs de HEC, la célèbre école de commerce. J'ai participé à plusieurs sessions avec une vingtaine de chefs de service. Les profs avaient pour mission de reformater nos cerveaux malades de médecins. Ce n'était pas dit comme ça, mais c'était clairement ça. Il fallait oublier l'art de soigner ou la compassion, vieilles balivernes, mais apprendre la conquête de part de marché face aux cliniques privées. On nous faisait faire des jeux de rôle, où l'un jouait le directeur d'hôpital, l'autre le directeur de ARS, l'autre le chef de service mauvais élève.
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