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Luc Barbulesco (Traducteur)Yadh Ben Achour (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752602077
87 pages
L'Aube (09/02/2006)
3.5/5   5 notes
Résumé :
En 1860, Idriss Al-‘Amraoui est envoyé par le sultan du Maroc, Mohammed IV, comme émissaire en France pour lui faire le récit de la modernité à l’époque de la ­révolution industrielle.

http://editionsdelaube.fr/catalogue_de_livres/le-paradis-des-femmes-et-lenfer-des-chevaux/
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Idriss Al'Amraoui a vécu au XIXème siècle au Maroc. Lettré engagé au service de la Cour sous le règne du sultan Mohammed IV (1859-1873), il est connu pour deux missions diplomatiques qui lui furent confiées par le sultan en France en 1860, puis en Espagne en 1861.

Le paradis des femmes et l'enfer des chevaux a été rédigé au retour de sa première mission auprès de l'empereur Napoléon III. Après quarante-deux jours passés en France, il retranscrit les étapes et les impressions de son voyage.

Au début du récit, il quitte la ville de Fès pour se rendre à Tanger où il embarque sur une frégate à vapeur. Trois jours lui seront nécessaires pour arriver à Marseille où l'interprète particulier de l'empereur l'attends afin de l'accompagner jusqu'à Paris. le train à vapeur est une invention qui lui fait un grand effet et qu'il décrit avec une admiration sans borne. le Rhône lui plaît beaucoup mais il déplore la dépravation des habitants qui peuplent ses alentours. Il nous dépeint quelques villes et villages qu'il aperçoit sur le trajet; entre autres, Lyon, Auxerre, Fontainebleau, Melun...

Mais sa description concerne essentiellement la capitale, Paris : des pièces d'habitation aux repas, en passant par la propreté de la ville, la présence d'urinoirs, les espaces verts (politique de Napoléon III en matière d'aménagement)... Il se montre surpris par le nombre "incalculable" de monuments et le goût des français pour les antiquités égyptiennes.

Au cours de son séjour, il visite également le jardin des plantes et y observe les différentes espèces qui l'habitent. Au Musée des armes, il ressent le même engouement pour les machines à vapeur utilisées à la Maison des monnaies et à l'Imprimerie que pour le chemin de fer. Il est question également du télégraphe, du château de Versailles, des femmes, des négociants, des journaux et de sa rencontre avec le couple impérial dans leur résidence d'été de Saint-Cloud.

Un livre très court dont le titre m'a interpellée. Quand j'ai lu le résumé, j'étais très curieuse de le lire. le titre ne reflète pas le thème principal du livre puisque les femmes sont finalement très peu évoquées. Il y a quand même quelques petites observations à leur sujet qui m'ont fait sourire comme l'explication du fait qu'elles montent en amazone (cf les citations publiées). J'ai trouvé plutôt amusant de voir le Paris du XIXème siècle à travers les yeux d'un homme d'une autre civilisation. La différence de coutumes n'est pas toujours comprise par cet étranger du XIXème. En résumé, intéressant ce petit livre si vous avez un engouement pour L Histoire.
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Un tout petit livre amusant et sans prétention. Son auteur ne reste à Paris que 42 jours et il n'a pas l'ambition ni les moyens de comprendre les réalités sociales ou politiques profondes de la France, ni d'examiner critiquement (avec ou sans admiration) la modernité qui le frappe. Il se laisse séduire comme un enfant par tel ou tel détail technique ou "civilisationnel" qui le surprend, tout en gardant ses propres aprioris, comme la conscience de la supériorité de sa culture et de sa civilisation. Mais le tout sans lourdeur, sans rigueur, en papillonnant comme l'ont fait les orientalistes européens en voyage à la même époque: sans trop de souci de comprendre, mais plus de surprendre et de se laisser émerveiller.
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Ce petit livre de voyage, une rihla, d'un dignitaire marocain dans la France de Napoléon III, m'a beaucoup surprise, je l'ai trouvé inattendu dans son style. le titre me faisait penser à un texte poétique, des broderies sur motif ; en réalité, c'est un journal de voyage évoquant des détails très concrets, parfois prosaïques, à l'usage de Marocains restés au pays.

J'ai immédiatement pensé à l'importance du regard d'un étranger pour connaître un pays, sachant que tout regard est guidé par son sens propre de ce qui est "normal" ou "insolite". Ainsi Zola, qui décrit la France de ce même Napoléon III, est réputé avoir soigné le détail, être allé sur place, avoir rapporté dans ses carnets un regard technicien digne du Naturaliste distingué (oxymorique à l'époque) qu'il fut. En toute rigueur, j'aurais dû retrouver son regard dans ce petit livre, ou vice-versa. En réalité, comme je le disais plus haut, Zola écrivait pour des Français ; ainsi ne décrit-il évidemment pas - par exemple - les volets. Dans le même esprit, il ne décrit pas des réalités aujourd'hui disparues et que j'ai été ravie et surprise de découvrir chez Al'Amraoui.

Beaucoup de remarques ne sont pas accompagnées de manifestations affectives ou émotives, à part celles qui concernent les moeurs ou les femmes, un peu la politique.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Celles-ci [les femmes] ont une manière particulière de monter : elles mettent la jambe gauche dans l'étrier, et posent la droite, repliée, sur l'encolure du cheval ; elles sont instruites dans cet art dès l'enfance et elles savent garder leur équilibre même au galop; un des interprètes à qui nous demandions un jour la raison de cette façon particulière de monter nous fit cette réponse, assez drôle : " C'est qu'elles ont quelque chose de précieux qu'elles craindraient de déchirer si elles ouvraient les jambes." Nous n'avions pas pensé à cela.
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(...) comment [Louis-Napoléon Bonaparte] s'échappa de cette prison sous un déguisement puis tira parti, quelque temps plus tard, de la chute de la monarchie, remplacée par le gouvernement républicain, pour se faire désigner par le peuple, qu'il a toujours cultivé, comme le chef de cette nouvelle république ; comment enfin il organisa un grand banquet où il avait invité tous les hommes importants du pays, et, fort de l'appui de quelques militaires, s'empara du pouvoir suprême la nuit même qui suivait ce banquet.
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Cependant, malgré ce soin extrême apporté à la propreté des lieux publics, il existe en plein milieu des rues de petits édicules en bois de la hauteur d'un homme debout; quiconque éprouve l'envie d'uriner se rend dans ces édicules et se soulage, le dos tourné aux passants ; après quoi il reprend son chemin sans aucune gêne. Où que j'allasse je pouvais sentir l'odeur de ces édicules. D'ailleurs tous les pays des chrétiens connaissent cette coutume.
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Puis nous longeâmes sur notre gauche, pendant six heures à peu près, une rivière large, au cours rapide, plus importante que le Wadi Sibwa, par exemple, et qui s'appelle le Rhône; la région qu'elle traverse est salubre, vaste, pourvue de belles constructions; les arbres souples y vibrent à la brise, écoutant le chant des rossignols ; c'est un fleuve qui se prosterne devant la gloire de Dieu, et se soumet à la majesté des montagnes, qui lui ouvrent un chemin dans leur sein et voient grâce à lui leur atmosphère se rafraîchir; il coule, tel un serpent, sous les voûtes des ponts, et semble nous faire savoir ceci : "Quel dommage que ces paysages splendides soient gâtés par ceux qui les peuplent, et pour cela revêtent le deuil !" A juste titre en effet, si l'on pense que ces habitants se partagent entre prêtres et fidèles de la croix, sans parler de ceux qui obéissent au diable...
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Cet empereur est, de l'avis général, le plus intelligent, le plus fier et le plus habile des princes chrétiens actuels. Il est aussi le plus déterminé dans ses desseins et le plus prudent, si bien que les gens le préfèrent à son oncle Napoléon Premier, fameux lui aussi par son intelligence et son courage; on dit que le neveu, tout en ayant des qualités de courage et de détermination, aime à fonder ses entreprises sur la ruse et la dissimulation; il préfère atteindre son but sans guerre, si c'est possible, ou du moins retarder celle-ci; il sait que la cause de la chute et de l'emprisonnement de son oncle fut son goût pour la guerre, avec toutes les conséquences malheureuses que cela entraîna: la ruine de leur maison, et la dispersion de leur famille, jusqu'au moment où il put lui-même revenir et rétablir leur fortune.
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