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EAN : 9782021401240
448 pages
Seuil (04/04/2019)
4.58/5   6 notes
Résumé :
S’appuyant sur une abondante documentation, cet ouvrage propose une réflexion critique sur ce qu’a été l’expérience de la lutte clandestine en France. Des premières manifestations du refus en 1940 jusqu’aux libérations du territoire à l’été et à l’automne 1944, c’est ici une approche anthropologique du phénomène qui est privilégiée. Elle conduit à mettre l’accent sur la densité extrême du temps résistant, à scruter ses pratiques et ses sociabilités, à interroger aus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un ouvrage essentiel pour avoir une vision globale de ce que fut la Résistance.

Les auteurs s'interrogent sur le sens du mot Résistance.
Il y a des militants engagés : ceux qui animent la presse clandestine, organisent des groupes de combat. Et puis, il y a ces Français qui ravitaillent les résistants, les cachent, les soignent, ce qui était très dangereux compte tenu de la férocité de l'occupant.

Tous ces Français choisissent le chemin de la déviance contre l'occupant et Vichy. Nous pouvons même affirmer qu'ils allaient à l'encontre de la majorité des Français, tout au moins dans les premiers temps de l'Occupation.
A notre époque futile, un rebelle c'est souvent un individu qui pose.
En 1940, 1941, l'étudiant, le travailleur ou le commerçant qui entrait dans l'obscurité du combat clandestin, devant se méfier de l'occupant, de la police ou de ses voisins, était lui un vrai rebelle...

Mais la Résistance ce sont aussi les mouvements sociaux chez Peugeot à Sochaux et ailleurs. Il y a également des manifestations de ménagères en raison des grandes difficultés à trouver de la nourriture ou à se chauffer.
Le 11 novembre 1940, des lycéens et des étudiants se réunissent dans le haut des Champs-Elysées pour célébrer l'armistice du 11 novembre 1918. La répression allemande fut sévère à l'encontre des manifestants arrêtés.
Le 10 mars 1943, à la gare de Romans-sur-Isère, des ouvriers bloquent pendant plusieurs heures des trains transportant des jeunes gens réquisitionnés au titre du STO.
Tous ces actes extrêmement dangereux pour leurs auteurs sont des actes de résistance.
Il ne faut évidemment pas oublier toutes ces familles françaises, qui au péril de leurs vies, ont caché des Juifs promis à la mort.

C'est en ça que réside tout l'intérêt, toute la richesse du travail des trois auteurs : une définition de ce que fut la Résistance et l'esprit de Résistance.

Leur livre aborde tous les points, notamment la vie quotidienne des résistants.

Un autre point fait aussi l'objet de plusieurs pages : les divergences entre les différents réseaux. Hé oui ! Même dans les périls de la clandestinité les vues politiques, l'avenir après la libération du pays donnaient lieu à d'âpres désaccords. Une autre raison : les personnalités des dirigeants de ces réseaux, dont certaines étaient très fortes.

Ce livre est intelligemment construit, passionnant et, par certains aspects, émouvant
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Les auteurs de ce livre nous proposent une approche originale de la Résistance : plutôt que de se cantonner aux faits et à une énumération de dates et de noms, ils nous invitent à plonger dans le quotidien de cette, ou plutôt ces armées de l'ombre. Ils analysent avec une grande finesse la construction des différents mouvements et réseaux dès l'été 1940, leur élargissement progressif et les rivalités entre les différents chefs et meneurs. A cela s'ajoute une analyse que l'on pourrait nommer "sociologique", au sens où les auteurs s'intéressent à l'inscription de la Résistance et des résistants au sein de la société française de l'époque, démontrant ainsi que, au-delà du mythe, la Résistance fut bien le fait d'hommes et de femmes "d'élite", c'est-à-dire d'une minorité, se mouvant dans une clandestinité nécessaire et luttant pour survivre et perpétuer l'opposition aux ennemis, qu'ils soient allemands ou vichystes. Les anecdotes et photographies ouvrant chaque chapitre sont autant de portes ouvertes sur la réalité d'une période qui oscille de nos jours entre vénération/fascination et oubli.
Un très bon ouvrage, donc, au style délié et abordable, pas pontifiant pour deux sous. Je le relirai certainement, et avec plaisir.
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Une démarche originale : a contrario de ce que son sous-titre laisse entendre ("Une histoire de la Résistance") le propos de cet ouvrage n'est pas une chronologie des faits principaux de la Résistance contre l'occupant allemand de 1940 à 1944 mais plutôt une analyse thématique des idées fortes, des courants, des sentiments, presque, qui ont donné corps à ce que l'on a appelé la Résistance. Pour ce faire, les auteurs choisissent, au début de chaque chapitre, de présenter une photographie, puis en la commentant, d'élargir peu à peu leur propos en développant le thème présenté (ex : la place des femmes, le rôle de l'Eglise,...). Les photos sont judicieusement choisies, certaines peu connues, comme celle montrant De Gaulle foulant pour la première fois le sol français après le Débarquement, dans les rues de Bayeux avant de repartir le soir même pour Londres ("Tout au long de sa déambulation dans Bayeux, des gamins en culotte courte l'accompagnent comme une nuée de moineaux"). Les trois auteurs insistent sur l'évocation de sentiments spontanés qui naissent alors et qui se jouent des barrières sociales. Marc Bloch, éminent professeur à la Sorbonne, est recruté et adoubé dans les rangs du mouvement Libération par un jeune apprenti de quinze ans... Elitisme il y a mais ce n'est ni celui du rang dans la société d'avant, ni une hiérarchie intellectuelle. C'est bien plutôt celui du courage, "dans une admirable simplification des relations humaines" (Jean Cassou).
Bien que bénéficiant de l'ouverture récente des fonds d'archives, le travail de nos historiens avoue que, par la nature évidemment cachée des actions des clandestins, par la rareté même des traces écrites (tracts sous le manteau, journaux diffusés au compte-gouttes) il est parfois difficile de savoir comment les résistants ont vécu au milieu, ou à côté, de la population française. Néanmoins, il y a dans ce livre une synthèse réussie, pleine d'empathie pour la fraternité à toute épreuve qui a lié les résistants, et ceux d'entre eux qui ont survécu à la traque, aux exécutions, à la déportation, pour ce qui s'est avéré "la plus forte des Républiques" (jean-Paul Sartre).

Dominique, toqué du doc.
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Présentation de la résistances en France lors de la seconde guerre. C'est très bien écrit,très technique avec malheureusement énormément de noms, lieux et dates qui font que l'on s'y perd un peu.
Lecture à compléter par les biographies et mémoires de ces gens qui ont souvent donnés leurs vies pour la liberté.
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C'est un ouvrage extrêmement documenté, qui met en évidence mille gestes, grands ou petits, qui expriment ce qu'est l'héroïsme. Un livre foisonnant qui éclaire ce que l'on appelle "l'armée des ombres". C'est un livre à la fois passionnant et qui montre combien nous devons tous à ces héroïques anonymes, à côté des figures beaucoup plus connues, elles aussi citées dans ce livre complet sur le sujet.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et là bas, dans la nuit du martyre et de la captivité, la voix pathétique qui leur répond, c'est la voix des morts du combat souterrain de la France, élite sans cesse décimée et sans cesse renaissante de nos réseaux et de nos groupements, otages massacrés de Paris et de Chateaubriand, fusillés dont les lèvres closes sous la torture ne se sont descellées qu'au moment du supplice pour crier : "Vive la France !"
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Je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades. Nous allons mourir le sourire aux lèvres, car c'est pour le plus bel idéal. J'ai le sentiment, à cette heure, d'avoir vécu une vie complète. Vous m'avez fait une jeunesse dorée : je meurs pour la France, donc je ne regrette rien...Jeudi, j'ai reçu votre splendide colis ; j'ai mangé comme un roi. Pendant ces quatre mois, j'ai longuement médité ; mon examen de conscience est positif, je suis en tout point satisfait. Bonjour à tous les amis, à tous les parents. Je vous serre une dernière fois sur mon coeur.
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