Je me suis fait un cadeau : c'est rare, c'est exceptionnel ; un bronze d'Alexandre Callet la boucle du géant *. Je l'avais vue à l'exposition du bon vouloir aux anciens abattoirs à Mons, un coup de coeur, j'ai tout de suite su où l'installer dans ma salle à manger, près de deux têtes de nègres en bois qui me viennent de mes grands parents et que j'aime énormément. Je n'avais pas réalisé à cet instant quelle représentait une boucle de la Semois, cette magnifique rivière de nos Ardennes où je suis né. Et juste à côté, l'Afrique où, ni mes grands-parents, ni mes parents, ni moi n'avons mis les pieds. Que ce mariage est harmonieux et précieux à mes yeux !
C'est en m'apportant son oeuvre que Stéphanie et lui m'ont offert ce petit livre. A l'heure où les nuisances d'un matérialisme et consumérisme débridés sont de plus en plus apparentes, ils sont assez engagés dans cette récente mouvance économie circulaire, bio, médecines douces ... Je trouve rafraîchissant que des jeunes pensent à tracer un chemin indépendant. Et comme je les avais invité à un souper fromage (pas trop de viande m'avait-elle asséné !), nous avons passé un bon moment.
J'admire grandement la démarche d'Alexandre renouant avec l'esprit des artisans et du compagnonnage. Non content d'entretenir un patrimoine ancestral, d'être dans une démarche créative, il dégage aussi une partie de son temps pour partager son savoir faire. Il n'a pas lu ce livre, mais dans quelques années pourrait y figurer.
Moi en le lisant, je ne pouvais m'empêcher d'entendre la voix d'un ancien ami Babeliote, qui a quitté le site pour entre autre consacrer plus de temps à des balades en forêt : marche ma puce ! "Gourou, gourou" avec l'écho "gourou, gourou" ... "gourou, gourou". Soit, voilà donc six voix dissonantes. Heureusement, donc une certaine diversité.
Mais car il y a mais. Trop construit, trop formaté : tous les chapitres sont écrits rigoureusement suivant le même plan, comme à l'école. Soyez bien sages et attentifs : voilà les nouvelles directions à suivre. Je vous rassure ce n'est pas l'intention. Toutes ces personnes sont d'exception et les approcher dans leur action doit être une expérience très marquante. C'est cependant le ressenti que cela me laisse, et je ne supporte pas le collier^^.
Il faut dire que je suis divergent et subversif. Dans toute démonstration je m'attache surtout aux prémisses, à l'examen des hypothèses. Ici le titre. Se changer, changer le monde. Pourquoi ? Je m'explique : vouloir changer le monde n'est-ce pas ce que l'Homme a toujours fait ? Alors la seule véritable manière de se changer serait justement d'arrêter vouloir changer le monde ! Non peut-être ?
Donc, je me suis offert une sculpture qui ne sert à rien, mais quelle est belle ! Si j'allais la regarder ?
Pour le plaisir.
* http://artsculpteur.blogspot.be/p/creation.html
PS. Mon conseil perso pour faire du bien à la planète :
Mangez votre chat, adoptez un lapin !
Commenter  J’apprécie         265
Le principal atout de ce livre est d'avoir réuni dans un même ouvrage les principaux « hommes de bien » ayant réfléchi récemment à d'autres alternatives, pour mieux vivre ensemble, sur la terre, notre planète, dans les prochaines années.
Les auteurs sont parvenus à démontrer, avec beaucoup de pédagogie, comment les théories avant-gardistes de ces quatre penseurs étaient rattachées à des réalités pratiques et opérantes.
Commenter  J’apprécie         80
Comment peut-on admettre que des enfants naissent pour mourir d'inanition sur une planète en mesure de nourrir tous ses habitants ? Et ce alors que, par ailleurs, les armements prolifèrent à la gloire de la mort. Si l'on fait un ratio entre l'énergie consacrée à l'amour et celle mise au service de la haine et de la destruction, on est bien obligés de constater que les pulsions de mort sont mieux servies que les pulsions de vie. Ainsi, soigner la terre est pour moi une des manifestations de l'amour. Et en prenant soin de la terre, on prend soin de l'humain, tout est relié.
Simplifier ses actions, c'est-à-dire ne pas consacrer trop de temps au superflu, aux distractions.
Simplifier aussi ses paroles : notre bouche dispense un flot ininterrompu de paroles souvent inutiles. Pensez au temps perdu en colportant des rumeurs et en bavardages inutiles.
Simplifier ses pensées. La simplicité, cela n'a rien à voir avec "être simple d'esprit", c'est demeurer dans la simplicité de la fraîcheur du moment présent, libre d'espoirs et de craintes.
La facilité avec laquelle nos bonnes intentions et nos valeurs peuvent être bousculées par un simple sentiment de fausse urgence est déconcertante,vexante, humiliante,déprimante...mais bien réelle !...Il faut débusquer inlassablement les façons dont, dans nos vies, l'impression d'être bousculé par le temps, par la masse des choses à faire, peut progressivement dénaturer nos capacités à être de bons humains.
Le simple bon sens confirme que la coopération est bien plus efficace et salutaire que la compétition pour résoudre les problèmes. Les fourmis, les abeilles, les termites nous le démontrent en quelque sorte sur le plan élémentaire de la survie commune. Les lois de la vie, c'est à dire mutualiser et mettre en commun les énergies, les savoirs et les savoir-faire, aboutissent à la satisfaction de chacun alors que la compétitivité aboutit à l'affaiblissement du plus grand nombre par la minorité. Par la générosité et la bienveillance qu'elle implique, la coopération est la chose la plus élégante et la plus intelligente.
"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots", nous prévenait déjà Martin Luther King dans son dernier discours, quatre jours avant son assassinat.
Christophe André - S'estimer et s'oublier : abécédaire de l'estime de soi et de tout le reste