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André Markowicz (Traducteur)
EAN : 9782742731961
75 pages
Actes Sud (09/10/2001)
3.52/5   27 notes
Résumé :

Dans ces chroniques littéraires de jeunesse, Dostoïevski s'amuse à faire surgir du commentaire journalistique d'incroyables personnages de roman auxquels il prête vie, le temps d'un article.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dostoïevski, dans cet ouvrage peu connu, nous propose un tableau très vivant de sa ville.
Ces annales faisaient partie à l'origine de la chronique dominicale d'un grand journal local, "les Nouvelles de Petersbourg", confiée à différents auteurs.
A l'origine d'autres auteurs devaient écrire ces chroniques mais Dostoïvski se trouva chargé par son ami Pléchtchéïev d'en rédiger certaines.
Nous voyons donc Petersbourg, "les yeux et le coeur de la Russie", selon la formule de Dostoïevski, déflier au fil des saisons, des modes, des coutumes.
Nous voyons aussi Petersbourg vue par les étrangers et au passage, Dostoïevski égratigne passablement le marquis de Custine (auteur de "la Russie de 1839", livre alors interdit en Russie) pour son regard trop superficiel sur cette glorieuse capitale.
Petersbourg et les manies de ses habitants, leurs habitudes...
L'occasion pour Dostoïevski de faire quelques reproches aux Petersbourgeois et notamment de critiquer leur manque d'entrain pour aller au musée.
C'est un livre très intéressant et original mais aussi très "moderne" et "avant-gardiste" par certains côtés, surtout dans la manière dont Dostoïevski "analyse" la mentalité de ses compatriotes et met en relief l'ineptie des idées toutes faites sur les Russes qui prévalaient à l'époque.
Un livre à lire pour son angle "historique" original; c'est aussi une mine d'informations sur le Petersbourg du 19ème siècle.
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Voilà un "livre" bien méconnu si on le met en rapport avec son auteur ! Qui plus est, la récence de sa traduction ne risque pas de concourir à sa renommée, il est édité pour la première fois en français par les éditions Babel en 2001, cependant que l'existence russe des diverses chroniques date de 1847.
Je vous entends penser : "Mais alors, pour qu'il soit aussi récent alors qu'il a été écrit par l'un des plus grands génies de la littérature, c'est qu'il ne doit pas être terrible !", je répondrai que tout dépendra de la manière dont vous considérez ledit génie - quoique, mon imaginaire ne vous a pas trop laissé le choix, il pense qu'il est impossible de ne pas le qualifier de génie, puisque cet imaginaire est mien, vous comprendrez aisément que je n'aille pas le contredire.


Donc, le livre réunit 5 chroniques écrites par Dostoïevski entre le 13 avril et le 15 juin 1847 et diffusées dans un grand journal local, il n'était à l'origine pas destiné à en être l'auteur, mais les circonstances l'y ont poussé. Ces chroniques traitent de Saint-Pétersbourg, une "ville-symbole" d'une grande partie du peuple slave, ce qui amènera la quatrième de couverture a déclarer qu'elles annoncent l'oeuvre de Dostoïevski, j'aurai plutôt tendance à globaliser la conclusion, plus qu'à déclarer qu'il s'intéressait déjà aux thèmes qu'il allait ensuite approfondir. Globaliser en ce sens que dans la mesure où il nous parle d'une des villes les plus développées de Russie et que la réponse à la question "qu'a fait Dostoïevski pendant sa vie d'écrivain ?" est en grande partie contenue dans la phrase "nous brosser un tableau du peuple russe", il devient naturel qu'en évoquant Saint-Pétersbourg, Dostoïevski évoque ce qui constituera son oeuvre.
Rentrons un peu plus profondément dans l'ouvrage, ce n'est rien de très incroyable, ce serait presque dérisoire si l'idée nous venait de comparer ces textes à ceux qui suivront, mais cela est sans doute du au génie des textes qui suivront, davantage qu'au "non-génie" de ces textes-ci. Fasciné que je suis par cette Russie du XIXème actuellement, je dois reconnaître que ces différentes chroniques m'ont bien plu, sans prétention, elles évoquent des faits divers, l'actualité littéraire, le caractère pétersbourgeois, l'influence des saisons sur ce dernier, son traditionnel "quoi de neuf ?" feignant un intérêt inexistant qui, pour le coup, est aisément universalisable...
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, tout juste un véritable livre, mais j'ai bien aimé. Comme vous avez du le comprendre, je suis un grand admirateur de Dostoïevski, fasciné par le XIXème russe et, si cela ne suffisait pas, j'ai récemment découvert les traductions d'André Markowicz qui me plaisent énormément, autant vous dire qu'il était je pense difficile que ces quelques textes me déplaisent, aussi, je conçois tout à fait que l'on puisse les trouver totalement inintéressants.


En résumé, lecture sympathique, courte et sans prise de tête, le livre reste assez onéreux par rapport à son format et je déconseille l'achat si vous avez quelque hésitation sur l'intérêt que vous pourriez y trouver ; mais si la Russie ou Dostoïevski vous intéresse - voire même les deux, auquel cas je rajouterai, en plus du conseil qui va suivre, celui de, faute de pouvoir me serrer la main, m'ajouter en "ami Babelio" car nous avons au moins deux points communs -, vous pouvez certainement vous laissez tenter par ce petit livre qui mine de rien reste assez représentatif de "l'âme russe".
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En 1947 à Saint Pétersbourg, un journal local, Les Nouvelles de Saint Pétersbourg, confie à Fédor Dostoïevski (1821-1881) la rédaction d'une chronique dominicale. Ce recueil regroupe les chroniques ainsi parues les 13 et 27 avril, 11 mai, 1 et 15 juin 1847.
Selon la dédicace, ce livre traîne dans ma bibliothèque depuis plus de 6 ans. Selon la marque page coincé à l'intérieur, j'avais alors arrêté ma lecture après la chronique du 13 avril. A sa relecture, et en survolant les autres chroniques, je comprends pourquoi : Dostoïevski n'y raconte que des banalités, fait référence à quelques événements locaux récents sans grand intérêt un siècle et demi plus tard, et sous une forme peu agréable (ainsi, sa manière de s'adresser à ses lecteurs sied peut-être à une chronique mais m'a plutôt agacée).
Cet écrit de jeunesse, n'est selon moi guère représentatif de l'oeuvre de cet auteur, malgré l'indication trompeuse d'Actes Sud en quatrième de couverture selon laquelle « on retrouve dans ces feuilletons tous les thèmes chers au jeune Dostoïevski, thèmes qu'il ne cessera d'approfondir tout au long de son oeuvre ». Si vous souhaitez découvrir cet auteur, portez votre choix sur un autre ouvrage.
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Les chroniques réunies ici ne soutiennent sans doute pas la comparaison avec les autres livres de Dostoïevski. En particulier avec les Carnets du sous-sol, auxquels on peut penser. Est-ce comme dans ce dernier, un personnage qui parle ou Dostoïevski lui-même ? J'ai eu l'impression que l'auteur, qui avait vingt-cinq ans à l'époque, me parlait directement. le Pétersbourg décrit dans ces annales est morose, sceptique, il préfère contenir son énergie dans une prudente routine !

Dostoïevski aura créé ce personnage (des Carnets du sous-sol) à la hargne et à la méchanceté maladive dix-sept ans après, le bagne derrière lui. Ses écrits sont bons, ou moins bons mais ils me semblent tous uniques, comme si, à chaque lecture, il n'avait écrit que celui-là. L'auteur des annales est déjà connu, il est d'une intelligence exceptionnelle. Il est tourné comme toujours vers la société russe et vers l'humain, on saisit de grands espoirs en même temps qu'une implacable lucidité.
Magnifique et dure description du rêveur, aussi.
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tout petit livre par le nombre de pages mais grand par l'écriture, du Dostoïevski.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il paraît que c'est le printemps, à Pétersbourg. Voyons, est-ce donc vrai? Remarquez, c'est peut-être bien possible. C'est vrai, il y a tous les signes du printemps. La moitié de la ville a la grippe, l'autre moitié au moins un rhume. De tels dons de la nature nous persuadent pleinement de sa renaissance. Et donc, c'est le printemps!
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Peut-être, d'un certain point de vue, ici, oui, tout est chaos, tout est mélange; mais en revanche, tout n'est que vie et mouvement.
Pétersbourg est les yeux et le coeur de la Russie.
Nous avons commencé à parler de l'architecture de la ville.
Même ce caractère de diversité témoigne de l'unité de la pensée et de l'unité du mouvement.
Cette série d'immeubles d'architecture hollandaise rappelle l'époque de Pierre le Grand.
Ce bâtiment dans le goût de Rastrelli rappelle le siècle de Catherine, celui-ci de styles grec et roman, - les époques plus tardives et tout cela ensemble rappelle l'histoire de la vie européenne de Petersbourg et de la Russie tout entière.
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Ces jours-ci, il y a eu un sémik. C'est une fête populaire russe.
C'est ainsi que le peuple marque l'arrivée du printemps, et sur toute l'infinité de la terre russe on tresse des couronnes.
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"J'ai toujours l'impression que, tous, pleins d'une angoisse rageuse, ils restent paresseusement dans leurs foyers, un tel se soulage par des ragots, tel autre fêtant le jour par une prise de bec avec son épouse, un troisième se soumettant à son sort devant un papier officiel, un autre en rattrapant sa nuit en retard après un whist pour se réveiller directement sur un nouveau robre, tel autre enfin, dans un coin solitaire, coléreux, préparant son café à la cuisine et s'endormant tout de suite, bercé par le clapotement fantastique de l'eau dans la cafetière. Il me semble que les passants dans la rue n'ont rien à faire ni des fêtes ni des intérêts communautaires, et que ne restent à se mouiller que le souci étique, le moujik barbu, lequel, semble-t-il, se sent mieux sous la pluie qu'au soleil, et que le monsieur en manteau de castor qui sort par un temps si humide et si froid, et qui ne peut le faire que pour placer son capital... Bref, ce n'est bien gai, messieurs !"
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Mais plus l'artiste a du talent, plus il possède les moyens de faire passer son idée dans la société. Il n'existe pour lui ni obstacles, ni complications ordinaires, pour lui, il y a des foules de sujets, toujours et partout, et, dans ce siècle-ci, l'artiste peut trouver son miel où il le désire et parler de tout.
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Quel est le plus impressionnant des romans russes ? Un roman-fleuve, une dinguerie sublime qui met en scène quatre frères qui sont surtout quatre fils, autour d'un père détesté et détestable ?
« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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