J'ai découvert en 2008 cette auteure afro-américaine qui m'a captivée par un autre pan de son autobiographie, «
Tant que je serai noire »….Dans ce tout dernier texte personnel, découvert par hasard , à Clamart, en sortant de mon travail…je l'ai dévoré en quelques heures,
Maya Angelou se consacre à narrer ses liens uniques entretenus avec sa maman !
Un récit joyeux, tonique que
Maya Angelou a écrit pour rendre hommage à sa maman qui l'a portée, soutenue, construite avec tout son amour en dépit d'un début d'enfance quelque peu raté, ses encouragements, et la sincère admiration qu'elle portait à sa fille….
« Ma mère m'a fait cadeau de leçons de courage à la fois grandes et petites. Ces dernières sont si subtilement tissées dans la trame de ma psyché que j'arrive difficilement à distinguer là où ma mère s'arrête et où je commence.
Les grandes leçons ressortent de ma mémoire comme des étoiles en technicolor dans un ciel nocturne. (p.160) »
Ce récit lumineux a, de plus, le charme des anciens albums de famille, accompagné de clichés anciens, en noir et blanc, qui parsèment l'ouvrage...
« le jour où je quittai sa maison, maman me libéra en me démontrant qu'elle était de mon bord. Je me rendis compte qu'elle m'était devenue très proche et qu'elle m'avait libérée. Elle m'avait libérée d'une société qui aurait voulu que je me voie comme la plus inférieure des inférieurs. Elle m'avait libérée pour que je puisse vivre ma vie » (p. 73)
Un texte bienfaisant, léger, plein de tendresse et d'optimisme, en dépit des difficultés certaines, rencontrées par la mère et la fille, à la fois comme « femmes » et « femmes noires », double handicap !!!
« Que les gens l'aient rencontrée ou aient simplement entendu parler d'elle, ma mère était là avec moi. Elle avait mes intérêts à coeur, me soutenait. C'est ça, le rôle d'une mère. Et c'est au cours de cette visite que je compris clairement, et pour la première fois, pourquoi une mère est si importante. Pas seulement parce qu'elle nourrit, aime , dorlote et même chouchoute un enfant, mais parce que, d'une façon mystérieuse et presque surnaturelle, elle se tient au-dessus du vide. Elle fait le lien entre l'inconnu et le connu. A Stockholm, ma mère répandit son amour protecteur autour de moi et, sans savoir pourquoi, les gens eurent le sentiment que je valais quelque chose. (p.156) »