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Jean Bourdier (Traducteur)
EAN : 9782253146872
403 pages
Le Livre de Poche (01/09/1999)
3.69/5   174 notes
Résumé :
Avec son roman Dans les coulisses du Musée, Kate Atkinson créa sans aucun doute l'une des sensations littéraires de l'année 1996. Déjà titulaire, en Angleterre, du célèbre Prix Whitbread, son livre fut, en France, couronné "meilleur roman de l'année" par la revue Lire.
Ce premier roman d'une inconnue de quarante-quatre ans avait fait d'emblée figure de chef-d’œuvre tant auprès du public qu'auprès de la critique. C'est donc avec une bien légitime curiosité qu'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Encore surpris, toujours ravi.
Mrs. Atkinson a ce don aussi rare que précieux de savoir transformer la plus poisseuse des histoires glauques en conte poétique, de vous faire sourire des travers de personnages qu'on n'aimerait pas avoir à défendre aux assises ou d'accepter de se moquer des mésaventures d'orphelins qui vous tireraient des larmes dans Dickens.
Les hommes de Kate Atkinson (ceux de ses romans en tous cas, on lui en souhaite d'autres dans sa vie) sont égaux à eux-mêmes : froids, distants, aveugles, égoïstes, tyranniques, moches, inutiles, très souvent nuisibles. Il y a bien le fils de l'épicier, devenu un héros de guerre aux commandes de son avion de chasse, pour échapper au stéréotype. « Cela avait été merveilleux au début. Elle l'avait vraiment aimé. Un héros.»
Mais non, sitôt de retour sur terre, après avoir décroché une étoile un peu trop scintillante pour lui, « il n'avait pas su continuer à être un héros »… le prince charmant était redevenu un vilain crapaud.
Le roman évoque les pieux mensonges qui pavés de bonnes intentions conduisent droit en enfer, et les apparences si souvent trompeuses. Il donne une vision terrible de la famille, champ clos permanent de toutes les bassesses et violences, où des enfants privés d'affection subissent et ne trouvent de réconfort qu'auprès de leur frère ou de leur soeur. Avec ici une mention spéciale à l'autoritaire belle-mère qui rappellera sans doute à certaines lectrices des souvenirs ou des anecdotes que je me garderai bien d'affubler d'un qualificatif. L'ensemble du lectorat adorera détester la tante Vinny capable de glisser à ses neveux : « Peut-être est-ce parce que vous êtes insupportables que votre mère vous a abandonnés… »
On croit souvent que l'herbe est plus verte chez le voisin, et les enfants y trouvent effectivement une âme compatissante et attentionnée en la personne de Mrs. Baxter… « Sithean serait un endroit merveilleux s'il n'y avait pas Mr. Baxter.» Et comment dire, sans trop en dire, ce voisin-là semble tout droit échappé de la Souris Bleue.
Tous les rebondissements, tous les détours temporels ou poétiques, tous les coups de poignard sont administrés avec la légèreté, l'humour et l'ironie qui sont la marque de fabrique de cette « charmante sorcière du roman britannique d'aujourd'hui » comme l'a autrefois qualifiée un critique autorisé.
Allez, si ce n'est pas encore fait, il est temps de faire la connaissance d'Isobel et de pénétrer dans le monde merveilleux (au sens premier du terme bien sûr) et poétique de Kate Atkinson. Venez, je vous prends par la main avec le premier paragraphe, Isobel fête… hum… enfin c'est son seizième anniversaire :
« Isobel. Isabelle. Isabelle Tarentelle – une danse un peu folle. Je suis folle, donc je suis. Isabelle. Belle. Suis-je belle ? Non, apparemment pas.
Ma géographie humaine est extraordinaire. Je suis grande comme l'Angleterre. Mes mains sont aussi larges que les Lacs de Cumbria, mon ventre a la taille de la lande de Dartmoor et mes seins se dressent à la hauteur des Monts Cheviots. Ma colonne vertébrale est la chaîne des Pennines et ma bouche l'estuaire de la Tamise. Ma chevelure flotte dans l'Humber et la fait déborder, et mon nez est l'une des blanches falaises de Douvres. En d'autres termes, je suis une grande fille. »
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Une étrange histoire, mélange de romance et de saga familiale, avec incursions dans le rêve ou le fantastique, assaisonné d'intrigue et d'un soupçon d'humour anglais.

Rien à voir avec « La souris bleue » et les autres polars de la série du détective Brodie, si ce n'est l'atmosphère british, la qualité de l'écriture et son ton pince-sans-rire. Il faut un certain culot pour faire débuter une histoire au commencement du monde, rien de moins!

Dans « Les replis du temps », le passé vient hanter Isobel, la narratrice, tourmentée par les événements de l'histoire tumultueuse de son entourage: disparitions, décès tragiques et réapparitions, inceste et brutalité conjugale.

Isobel est aussi une jeune femme romantique troublée par les émois de l'amour et ensorcelée par le théâtre de Shakespeare, des émotions et des décors brossés avec finesse.

Un plaisir de lecture si on accepte de se laisser porter par le va-et-vient entre le passé et le présent, le rêve et la réalité.
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Ah, Kate Atkinson, la grande Kate Atkinson, signait ici son deuxième roman, et on y retrouve tout ce qui fait son charme : ses histoires de famille avec des secrets bien glauques et bien gardés, ses personnages truculents, le plaisir diabolique qu'elle prend à jouer avec la chronologie, son humour ! l'humour british si noir et si léger à la fois... On suit Isobel et son frère Charles, abandonnés par leur mère, puis de suite affligés du décès de leur père, pris en charge par leur très sévère grand-mère puis par leur perfide tante Vinny, jusqu'à ce que leur père réapparaisse ! 7 ans plus tard au bras d'une nouvelle belle-mère (cinglée de surcroît)! Qu'est-il arrivé à Éliza leur mère ? Isobel se met à vivre d'étranges voyages dans le passé, témoin d'épisodes de la vie de ses ancêtres (qui ont toujours vécu dans la demeure familiale), attrapant au passage des bribes et indices qui lui permettront, peut-être, de comprendre son présent... Ce n'est pas le meilleur roman de Mme Atkinson (disons que la barre est haute), la fin est un peu brouillon, quoique surprenante, mais c'est tout de même du bonbon, un bonbon au citron, bien acidulé à mon goût !
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Isobel Fairfax, adolescente légèrement complexée par sa grande taille, est également assez perturbée par la disparition de sa mère, Eliza. Cette dernière a quitté la maison alors qu'Isobel et son frère n'étaient encore que de jeunes enfants. Pour couronner le tout, leur père est parti quelques mois plus tard pour ne revenir que sept ans après, accompagné par sa nouvelle épouse.

Comme si sa vie n'était pas assez compliquée comme cela, Isobel se découvre tout d'un coup une étrange faculté: celle de pouvoir voyager dans le temps. Elle se retrouve donc dans les rues de Lythe, sa petite ville, en même temps que des personnages en costumes d'époque et va jusqu'à rencontrer William Shakespeare en personne, puisque celui-ci fut un temps le précepteur d'une riche famille des environs.

Par le biais de ces voyages dans le temps, Isobel va également en apprendre plus sur sa propre famille.


Complètement délirant, ce roman de Kate Atkinson nous promène sans arrêt d'un siècle à l'autre, d'une personne à l'autre et d'une scène à l'autre. Ces changements incessants sont plutôt intéressants et cachent bien souvent des informations supplémentaires sur les personnages principaux du récit, mais finissent parfois par donner le tournis.

Toutefois, l'alternance entre les scènes du passé et du présent sont nécessaires pour comprendre certains éléments essentiels de l'histoire. Parmi ceux-ci, la disparition d'Eliza et les sept années d'absence de son époux. Au fil du texte, on découvre également mieux Isobel et son frère, Charles : ils se révèlent et se dévoilent petit à petit, deviennent plus consistants, plus humains et donc plus sympathiques.

Le mystère et les secrets sont légion dans la famille Fairfax et dans leur vieille demeure familiale, Arden. On ressent, grâce à la prose d'Atkinson, une atmosphère lourde d'attente, de magie presque, entre les murs de cette maison. On s'attend à ce qu'elle soit le théâtre de scènes plus fantastiques encore que celles auxquelles on a droit, et l'on n'est pas déçu, puisque les aventures d'Isobel ne sont pas de tout repos.

Le dénouement de l'histoire est très inattendu et laisse de nombreuses questions sans réponses. Apparemment, c'est au lecteur de se faire une opinion en ce qui concerne le destin de plusieurs des personnages : un épilogue permet de savoir ce que deviennent certains d'entre eux, mais pas tous, malheureusement. Quant au destin des parents d'Isobel, il n'est pas vraiment expliqué.

Malgré cela, Human Croquet est très agréable à lire, en particulier grâce aux nombreuses références littéraires dont il fourmille. Shakespeare y est bien entendu à l'honneur, puisque il est l'un des interlocuteurs d'Isobel lors de l'un de ses voyages dans le passé. Et le grand Will est aussi à l'honneur dans le présent de Lythe, puisque la troupe de théâtre amateur de la petite ville interprète le songe d'une nuit d'été.
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J'avais tellement aimé Dans les coulisses du musée - le premier roman de Kate Atkinson paru en 1996, que je n'avais pas voulu lire Dans les replis du temps à sa sortie en 1998, craignant, à juste titre que ce ne soit qu'une pâle copie du premier, l'élément de surprise en moins.
Effectivement, on retrouve les histoires de famille, même si ici Kate Atkinson essaie de faire remonter l'histoire jusqu'à la Renaissance d'Elizabeth Ière et de William Shakespeare.
Heureusement, dans ses nouvelles et ses romans suivants, notamment la série avec Jackson Brodie sont bien meilleurs.
Dans les replis du temps est aussi difficile à aborder par ses nombreuses références à l'oeuvre de Shakespeare, notamment le Songe d'une nuit d'été.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Mr. Primrose, le père d'Eunice, est actuaire dans la journée et acteur le soir (cette brillante formule constitue sa plaisanterie favorite). Il dirige une troupe locale d'amateurs et manifeste ses penchants artistiques en portant un noeud-papillon à son travail et un foulard chez lui. J'ai toujours fait la sourde oreille à ses propositions de me joindre aux "Comédiens", car ceux-ci sont de ces troupes qui ne déclenchent l'hilarité que lorsqu'elles jouent des tragédies. Debbie, elle, s'est récemment laissée convaincre, mais elle n'a pas encore été admise sur scène. Il semble que Mr. Primrose lui-même ait encore quelque discernement.
Mr. Primrose a, en son temps, interprété de façon tout à fait convaincante Lady Bracknell dans la pièce d'Oscar Wilde.
_ Oh ! Il répète toujours des rôles de ce genre, dit Eunice. L'autre jour, je l'ai trouvé avec le négligé de Maman.
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Nul ne peut dire comment le petit chat est mort, mais Vinny se refuse à croire à l'innocence totale de Mr. Rice.
Le trépas du malheureux félin bouleverse Vinny. Celle-ci ne manifeste d'ordinaire qu'une gamme très limitée d'émotions (irritable, irritée, irritante) et il est déconcertant de voir ses maigres épaules secouées par d'authentiques sanglots. Charles et moi tentons de la consoler un peu en organisant des funérailles en règle dans le jardin.
_ Le chat né du chat ne fait que passer sur cette terre, proclame cérémonieusement Charles, tandis que Vinny, la bouche ouverte, gémit près de la fosse. A ce moment Richard Primrose surgit de derrière un rhododendron en ricanant et glapissant :
_ RIP. _ Reste Ici, Patate...
J'ai la satisfaction de voir Vinny le frapper violemment avec la pelle.
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« Isobel. Isabelle. Isabelle Tarentelle – une danse un peu folle. Je suis folle, donc je suis. Isabelle. Belle. Suis-je belle ? Non, apparemment pas.
Ma géographie humaine est extraordinaire. Je suis grande comme l’Angleterre. Mes mains sont aussi larges que les Lacs de Cumbria, mon ventre a la taille de la lande de Dartmoor et mes seins se dressent à la hauteur des Monts Cheviots. Ma colonne vertébrale est la chaîne des Pennines et ma bouche l’estuaire de la Tamise. Ma chevelure flotte dans l’Humber et la fait déborder, et mon nez est l’une des blanches falaises de Douvres. En d’autres termes, je suis une grande fille.
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En fin de compte, comme il était inévitable, tout ce qui avait été neuf et précieux devint habituel et quotidien. "Il n'y avait plus de miel dans la ruche, écrivit Vinny. Rien qu'un nid de frelons."
Pourquoi Eliza n'arrivait-elle pas à s'accommoder de l'ordinaire et du quotidien, de l'alternance normale des repas et du travail, de la réconfortante présence des enfants ? Gordon n'aspirait plus, maintenant, qu'à une vie ordinaire. Il aurait voulu qu'Eliza fût normale, comme tout le monde. Il ne voulait pas que d'autres hommes la regardent, car il savait que tout homme la regardant pensait à ce qu'elle devait valoir au lit. Il savait ce qu'elle valait au lit, et cela rendait les choses pires encore.
Non qu'elle fût encore ainsi à ce moment. Pas avec Gordon, en tout cas.
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L'arrivée de Charles fut même répertoriée par la presse. "Un bébé de Glebelands né dans un train", titrait glorieusement la Glebelands Evening Gazette....
Né dans un train. Avec les voyageurs se bousculant pour venir au secours d'Eliza, le contrôleur l'admettant en première classe pour qu'elle ait plus d'espace pour ses contractions (qu'elle subit de façon fort élégante, de l'avis général). Après qu'elle lui eut dit "Chéri, vous êtes un ange", le contrôleur pensa que, de toute manière, Eliza avait le style requis pour voyager en première. Il fut un peu difficile de décider quoi mettre sur l'acte de naissance de Charles.
_ Où dirais-tu qu'il est né ? demanda Gordon, revenu en permission.
_ En première classe, voyons, chéri, répondit Eliza.
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