Trois petits contes sur l'enfance. Trois petites histoires moralistes et pleines de bons sens.
Ce monde de l'enfance et du début de l'adolescence, Marcel Aymé nous le dépeint avec affection, mais avec un sens critique et un humour bienveillant.
Cela donne trois petits contes savoureux, (qui font penser à du Jacques Tati, particulièrement le dernier, le proverbe) faciles à lire, qui vous donneront le sourire.
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Petite j'avais vu une adaptation à la télévisiond Des Bottes de sept lieues, j'ai été marqué par ce téléfilm étrange, enfantin, sombre et en même temps plein de magie. Une magie qui n'est pas explicite qui tient plus dans les coeurs. Lors du swap féérie j'ai eu l'envie de faire découvrir cette histoire à mon swappé, j'ai donc acheté ce petit livre que j'ai lu avant de lui envoyer pour voir si l'oeuvre originale était aussi tendre et magique que la version télévisée. C'est le cas! j'ai beaucoup aimé retrouver ses personnages, des enfants aux parents, du personnage d'Antoine à sa maman si à part... J'ai également beaucoup aimé les autres nouvelles, si les histoires ont pour héro des enfants, le style est soignée et vraiment très agréable! j'ai été séduite!
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Une agréable lecture moralisatrice sous forme de 3 nouvelles. le style d'écriture est dépassé.
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Mais ce n'était pas pour admirer des souvenirs historiques que la bande organisait ses lointaines expéditions. Un seul objet au milieu de la vitrine retenait l'attention passionnée des six écoliers. C'était une paire de bottes qu'accompagnait également une petite pancarte sur laquelle on lisait ces simples mots : "Bottes de sept lieues" et auxquelles le traité de Campo-Formio, les Marat, Félix Faure, Napoléon, Louis-Philippe et autres grandes figures de l'histoire conféraient une autorité presque incontestable. Peut-être les six enfants ne croyaient-ils pas positivement qu'il eût suffi à l'un d'eux de chausser ces bottes pour franchir sept lieues d'une seule enjambée. Ils soupçonnaient même que l'aventure du Petit Poucet n'était qu'un conte, mais n'en ayant pas la certitude, ils composaient facilement avec leurs soupçons. Pour être en règle avec la vraisemblance, peut-être aussi pour ne pas s'exposer à voir la réalité leur infliger un démenti, ils admettaient que la vertu de ces bottes de sept lieues s'était affaiblie ou perdue avec le temps. En tout cas, leur authenticité ne faisait aucun doute. C'était de l'histoire, et toute la boutique était là pour l'attester.
Germaine Buge quitta l'appartement de Mlle Larrison, où elle venait de faire deux heures de "ménage à fond", sous le regard critique de la vieille fille. Il était quatre heures de décembre et depuis deux jours, il gelait. Son manteau la protégeait mal. Il était d'une étoffe mince, laine et coton, mais l'usure l'avait réduit à n'être plus guère qu'une apparence. La bise d'hiver le traversait comme un grillage en fil de fer. Peut-être même traversait-il Germaine qui semblait n'avoir pas beaucoup plus d'épaisseur ni de réalité que son manteau. C'était une ombre frêle, au petit visage étroit tout en soucis, un de ces êtres dont la misère et l'effacement ressemblent à une charité du destin, comme s'ils ne pouvaient subsister qu'en raison du peu de prise qu'ils donnent à la vie. Dans la rue, les hommes ne la voyaient pas, et rarement les femmes. Les commerçants ne retenaient pas son nom et les gens qui l'employaient étaient à peu près seuls à la connaître.
rien n'est plus déprimant que le rôle de confident pauvre . Chacun sait , par exemple , que le vrai drame , dans la tragédie classique , est celui des confidents . C'est pitié de voir ces braves gens , à qui il n'arrive jamais rien , écouter avec résignation courtoise un raseur complaisant à ses propres aventures .
Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis.
« On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. »
Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir… « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence.
Jean-Pierre Ancèle signe un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé.
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