Ce que je sais de monsieur Jacques

Alerte chef-d'oeuvre. Comment parler de ce livre sans rien gâcher ou divulgacher. le style est splendide avec un mélange de poésie et de vérités très dures ce qui donne un équilibre, un contraste saisissant entre la beauté de l'innocence et la triste réalité de toutes violences subies par les enfants. La chaine des dominations de notre monde est parfaitement incarnée par des personnages forts qui ne laissent pas indifférents. de Loula l'adolescente surdouée à qui rien n'échappe à Zahera son amie la musicienne aveugle en passant par Trabolta le pauvre et jeune prodige son amoureux. L'histoire touche au point qu'on pense encore à ces jeunes maltraités mais inconscients et joyeux après avoir fermé le livre. Je ne suis pas sorti indemne de cette promenade sensorielle entre paradis et enfer. Si vous avez aimé l'Attrappe-Coeur de Salinger ou les films l'Argent de poche ou The outsiders de Coppola, vous allez adorer ce nouveau chef-d'oeuvre contemporain sur l'adolescence.

Je t'emmène au Maroc, un retour dans les années 90, en plein coeur de Marrakech où Loula, une jeune adolescente vient d'emménager avec sa famille. C'est un quartier comme il en existe mille autres ailleurs, on ne s'y mélange pas, les riches ont leurs quartiers, les pauvres aussi. Ce qui manque à Loula c'est la mer. Ce qu'aime Loula ce sont les livres, les mots, la musique, Michael Jackson et.. Trabolta, ce jeune garçon musicien qui fait battre son coeur, fait vibrer son corps naissant à la féminité.
Loula passe son temps à regarder par le judas de sa porte les allés et venues de ses voisins mais aussi des garçons, de jeunes garçons pour la plupart, qui montent tous au 7ème étage chez monsieur Jacques. Ce français méprisant qui traine en short et marcel blanc, qui sillonne les rues sur son vélo et ramène dans son filet de courses des tas d'oeufs surprises au chocolat.
Peu à peu, l'enfance de Loula vient se fracasser contre les murs de silence des adultes, contre ses remparts fortifiés qui vous interdisent de faire scandale. Et puis, ce qui ne se dit pas n'existe pas... ce qu'on ne dénonce pas n'a pas eu lieu même si tous les enfants hurlent en silence...
J'ai aimé Loula, sa fougue, ses rêves, sa façon d'être une amie, son côté sensible. Son histoire vous force à l'empathie et si vous souriez au début du roman, peu à peu, vous déchantez comme elle, votre enfance aussi se fossilise en vous et vous en avez le coeur gros.
J'ai découvert l'autrice avec le ciel sous nos pas, je vais lire son 2eme roman et je vous propose la lecture de celui-ci, le 3ème, à l'écriture poétique parfois et singulière souvent. Un roman remplie de musique, de littérature et de cauchemars...

Pour être honnête, j'ai failli abandonner ce roman à la moitié, car j'avais beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Je suis contente de l'avoir finalement lu en entier, car la deuxième partie m'a beaucoup plus plu, mais j'avoue ne pas avoir totalement accroché à la plume de l'auteure et d'être passée un peu à côté.

Ce livre parle du silence des adultes, de la pédocriminalité, d'injustices liées aux origines et à la classe sociale. Des sujets qui m'intéressent et que je trouve vraiment importants, mais que je n'ai pas trouvés dans ce livre aussi percutants que ce que j'avais imaginé et que j'aurais aimé. 

Pour autant, les quelques retours que j'ai lu à son sujet sont assez bons, donc je vous conseille de faire votre propre avis. Ce qui ne m'a pas forcément plu, plaira forcément à d'autres, j'en suis persuadée.
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Attirée par la jolie couverture et intriguée par la présentation en quatrième, me voilà partie à la découverte d'une autrice qui m'était jusqu'alors totalement inconnue. Et quelle découverte! Nous ne sommes encore qu'en janvier mais une chose est d'ores et déjà sûre: ce roman figurera dans mon Best of 2024.

Ce que je sais de monsieur Jacques (2024), le troisième roman de l'autrice franco-marocaine Leïla Bahsaïn (1982) après le ciel sous nos pas (2019) et La théorie des aubergines (2021), est un roman initiatique percutant dont le style et la dimension sociale ne sont pas sans rappeler un peu Rhapsodie des oubliés (2019) de Sofia Aouine qui m'avait marquée il y a quelques années.

A travers le regard révolté de Loula, une jeune adolescente au début des années nonante à Marrakech, Leïla Bahsaïn raconte l'enfance maltraitée, le silence assourdissant -et donc complice- des adultes jugés coupables de « non-protectorat à l'enfance », s'indigne de la perversité de certains adultes et dénonce avec force les nombreuses inégalités et injustices liées au genre, à l'origine et à la classe sociale. Malgré sa maturité et sa grande lucidité, Loula n'en reste pas moins une adolescente tourmentée par un trop plein d'émotions et un corps en plein changement qu'elle peine à reconnaître et accepter, une adolescente parfois survoltée nouant des amitiés intenses et découvrant les premiers émois amoureux.

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Dans les années 90, à Marrakech, la jeune Louna passe son temps entre la place de la cité et derrière le judas de la porte de l'appartement. Elle voit ainsi beaucoup de choses de la vie de l'immeuble.

Elle est à l'âge où son corps change, où elle découvre ses premiers emois amoureux et où ses amis et elles entendent des nouveaux mots comme pedocriminalite.
Est-ce bien cela qui se passe chez le fameux Monsieur Jacques avec tous ces jeunes gens que Louna voit monter tous les jours chez lui ?

Apparement tout le monde sait dans le quartier, mais personne ne semble vouloir en parler.

Ce livre parle de sujet très fort, du silence des adultes et de jeunes gens qui ne comprennent pas tout. le tout est écrit du point de vue d'une jeune fille et donc le style se lit aisément.

En revanche, je n'ai pas accroché à ce livre. Je ne dit pas que je n'ai pas aimé mais j'ai l'impression d'être passé à côté. Peut-être ne suis-je pas le meilleur public mais je ne l'ai pas trouvé aussi percutant que d'autres retours.
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