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Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782070398416
240 pages
Gallimard (13/01/2011)
3.25/5   150 notes
Résumé :
« Comme l'énorme soleil se rapprochait avec un roulement de tambour, jusqu'à remplir le ciel lui-même, la végétation épaisse qui bordait les falaise de calcaire se renversa brusquement en arrière, découvrant ainsi les gueules, noires et grises comme la pierre, de volumineux lézards sortis du trias. Il avancèrent en se dandinant vers le bord des falaises et se mirent à rugir en chœur devant le soleil… »
Ce n'est que le premier cauchemar de Kerans. Car cette T... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Un réchauffement climatique imputable à des explosions solaires ( et non aux activités humaines.) a provoqué une énorme montée des eaux .
De ce fait et sous nos latitudes nous allons de lagunes tropicales en villes au trois quarts submergées .
Avec des personnages qui survivent grâce aux système d'et grâce à une bonne dose de marginalité .
Le milieux naturel triomphe de la civilisation et les changements s'imposent aux personnages .. les contraignent .. bousculent leur vie intérieure, les marquent et les influencent. Il y a une tonalité très british qui colore les rapports entre les gens ,leurs façons de communiquer en particulier et leur vision du monde en général.
L'auteur livre un récit assez poétique , tranquillement rythmé et très réussis. le personnage principal ( un biologiste ) se décidera à s'enfoncer dans le sud alors que c'est le mouvement contraire qui prévaut chez les gens moins curieux ou tout simplement doués de bon sens.
Cependant la plus grande partie du roman explore les conséquences d'un état de droit dégradé , mais la société demeure cependant fonctionnelle.
La population est très clairsemées . Dans le meilleur des cas les rivages des océans ont sombrés dans les profondeurs ou dans le meilleur des cas ,ils ont fini en lagune.
Certaines choses du passé sont toujours fonctionnelles mais les communautés humaines cannibalisent largement ce qui reste du passé .
Cette tonalité d'outre-manche sous un soleil de plomb est très agréable à mon humble avis. Il y a plus une mélancolie qui plane que une angoisse prégnante sur le futur de cet univers.
Néanmoins La tonalité post-apocalyptique traditionnelle n'est pas éludée et il y à de des groupes en maraude plus ou moins nuisibles qui arpente ce monde et quelquefois ils sont nuisibles en toute légalité.
L'univers est réussi et il est un personnage à lui tout seul . de l'eau et de la végétation impénétrable à perte de vue.

Un très bon roman.
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Cette première rencontre avec J.G. Ballard s'est malheureusement révélée un rien décevante. Et pourtant, l'argument avait de quoi me séduire : une ancienne métropole peu à peu submergée par la montée des eaux et envahie par une végétation géante aussi bien qu'excentrique, aux apparences antédiluviennes, abritant une faune dangereuse. Et là, quelques humains, parmi lesquels Kerans, le héros, qui tentent plus ou moins d'étudier ces nouveaux phénomènes climatiques auxquels est soumis leur monde.

On pourrait penser, a priori, que le roman tient de la veine écologique de la science-fiction. Ce n'est pas vraiment le cas, mais peu importe, après tout. le récit prend en revanche une tournure clairement onirique, à grands renforts de descriptions et de métaphores tout aussi poétiques que, disons-le tout net, psychanalytiques. La présence des ruines omniprésentes, de la végétation envahissante, de l'eau inquiétante, contribuent à créer une ambiance à la fois mystérieuse, chatoyante mais délétère, impressionnante mais étouffante, et, au final, extrêmement morbide. Les rêves et l'environnement prennent le dessus sur les humains, les renvoyant, d'abord dans leur sommeil (puis, plus tard, également à l'état de veille), à une nature terriblement attirante en même temps que repoussante et à une évolution à rebours, qui les ramèneraient aux premiers temps du monde. Mais si j'ai été sensible à cette atmosphère de fin du monde, malgré un style que j'ai parfois trouvé un rien emphatique, il m'a semblé que le roman ne développait pas suffisamment le thème principal - cette régression à la fois géologique et mentale -, bref, qu'il n'allait pas au terme de son parcours. Non pas que la fin ouverte m'ait dérangée, mais il m'a indéniablement manqué quelque chose ; peut-être une réflexion un peu plus poussée sur le sujet.

M'ont aussi un peu ennuyée les chapitres avec le personnage très peu fréquentable de Strangman, sorte de pirate avec des penchants sadiques, qui a évidemment toute sa place dans ce monde apocalyptique. Mais le texte finit alors par se perdre dans la description de ses allées et venues et celle, franchement longue, des sévices (bon, rien de complètement insupportable, que les âmes sensibles se rassurent) qu'il inflige à Kerans. Il m'a semblé également que la psychologie des personnages aurait gagnée à être davantage développé et que, peut-être, une narration à la première personne aurait enrichi le roman.

Du coup, j'ai tout de même envie de tenter La forêt de cristal mais je crains de me heurter aux mêmes écueils. Ce qui est certain, c'est que je ne m'arrêterai pas là dans ma fréquentation de J.G. Ballard. I.G.H. et Vermilion Sands restent à coup sûr dans ma ligne de mire.
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Que se passera-t-il le jour où il fera vraiment si chaud que le monde se transformera en une immense serre tropicale au sein de laquelle ne subsisteront que quelques enclaves frigorifiées, abritant quelques rescapés humains mutant [psychologiquement] aussi vite que leur environnement ?


Un livre qui, s'il n'était pas aussi austère, impénétrable, touffu et moite comme la forêt équatoriale – lent et mou comme un après-midi de juillet sans ombre -, connaîtrait assurément son heure de gloire en ces jours où la crise écologique fait vendre les derniers petits pains de notre mare aux canards.
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Et bien, ma foi, j'ai bien peur d'être passé complètement à côté de l'oeuvre. Durant quasiment toute ma lecture, j'avais l'impression de me retrouver devant une succession de faits, sans queue ni tête, sans qu'il me paraisse avoir un semblant de lien entre eux et sans comprendre le pourquoi du comment.

Le pire, c'est que l'ambiance m'attirait vraiment. Les êtres humains régressent à cause de l'environnement dans lequel ils se trouvent : ville engloutie souunes les eaux, un soleil en pleine expansion, ce qui les ramène au stade de l'évolution du trias. J'avais vraiment envie de découvrir les conséquences de cette dé-évolution. Et ce n'est pas tout, il y a aussi la furieuse envie des humains de se rendre au sud, alors qu'ils savent pertinemment que cela les mènera à la mort. Sans compter leurs rêves étranges.

C'est extrêmement frustrant qu'un auteur ne réponde pas aux questions qui découle de son oeuvre pour en faire ce que j'appellerai du rien, pour ne pas développer ses personnages. Remarquons que ce dernier point n'est pas tellement dramatique tant les héros, comme l'antagoniste, m'indifféraient au plus point.

Bref, un roman plus contemplatif qu'autre chose, mais où ce que l'on contemple est franchement ennuyeux. Un roman frustrant à un tel point qu'il pourrait en être décourageant. Etant sûrement passé à côté de son propos, je ne pourrai que le déconseiller.
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-L'histoire-
Un futur proche, suite à un enchainement de catastrophes, de grands bouleversements climatiques ont changé radicalement le visage de la Terre. Augmentation de la température et montée des eaux ont transformé le monde. Dans un Londres abandonné et changé en lagune tropicale, quelques personnes, scientifiques et militaires restent encore pour rendre compte des changements. Mais alors qu'ils doivent abandonner la ville derrière eux, fuyant les orages violents et la nouvelle montée des températures qui s'annonce, certains décident de rester, poussé par un instinct enfoui au fond d'eux et venu des méandres du temps.



-Mon avis-
Que dire sur ce roman. le principe de départ m'avait attiré, une apocalypse, de grands changements climatiques, des personnes qui cherchent à survivre dans un environnement hostile. le 4e de couv était alléchante. Et le roman commence, l'atmosphère est lourde, oppressante, étouffante, pesante, suffocante, écrasante… de ce côté, rien à dire, l'atmosphère est bien rendu, servie par une écriture sans style et très distante on ressent cette atmosphère à chaque page. C'est peut-être là le problème, on ressent tellement cette atmosphère qu'elle finit par dégouliner des pages, ramper hors des mots et envahir le lecteur. Et chaque page devient un peu plus lourde, un peu plus oppressante.

Un roman d'ambiance alors ? Peut-être, mais uniquement, car le plus gros problème pour moi, c'est qu'il ne se passe rien, les personnages, creux au possible, se laissent porter par cette ambiance et subissent avec le lecteur l'ennui profond de ce monde englouti. Pas un instant je n'ai été intéressé par eux, et jamais je n'ai ressenti la moindre empathie à leur égard. du coup, lorsqu'il se passe enfin quelque chose à 50 pages de la fin, lorsqu'enfin les personnages semblent sortirent de leur torpeur, je n'ai pas réussi à sortir de la mienne et je ne me suis pas du tout senti concerné par leur sort.

Rarement j'ai ressenti autant d'ennui à la lecture d'un livre, c'est vraiment la première fois depuis que je n'ai plus de lectures imposées par l'école/collège/lycée que je peine autant à finir un livre. J'ai plusieurs fois eu envie d'arrêter ma lecture et ne l'ai poursuivie que pour être sûr que je ne ratais rien.
Très grosse déception pour moi ce premier essai avec JG Ballard. Je pense attendre un moment avant de m'y remettre.
Lien : http://imaginelec.blogspot.f..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Telle une immense lésion purulente, la jungle gisait exposée sous l’hélicoptère à cabine ouverte. De massifs bouquets de gymnospermes géants s'étendaient sur les toits des bâtiments submergés dont ils gommaient les contours blancs rectangulaires. Çà et là, un vieux château d'eau en béton jaillissait du bourbier, les restes d'une jetée de fortune flottaient près d'un immeuble de bureaux en ruines, envahis d'acacias au feuillage touffu et de tamaris fleuris. D'étroits cours d'eau, changés en tunnels de lumière verte par des voûtes végétales, s'écartaient en sinuant des grandes lagunes et finissaient par rejoindre les chenaux larges de six cents mètres qui parcouraient les anciennes banlieues. La vase recouvrait tout, s'agglomérait en de gigantesques bancs contre un viaduc de chemin de fer ou une suite d'immeubles en arc de cercle, se déversait à travers une arcade engloutie tel le contenu fétide de quelque moderne Cloaca Maxima. La plupart des petits lacs en étaient désormais emplis, disques de boue jaune recouverts de moisissures d'où émergeait un enchevêtrement touffu de formes végétales rivales - jardins murés d'un Éden aliéné.
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Tandis que le grand soleil se rapprochait, toujours battant, emplissant presque le ciel, l'épaisse végétation qui longeait les falaises de grès se vit brutalement repoussée pour révéler les têtes - noir et gris pierre - d'énormes lézards du Trias. Paradant jusqu'au bord des pentes abruptes, ils rugirent en chœur, tournés vers l'astre et le vacarme, peu à peu, enfla jusqu'à ne plus faire qu'un avec le martèlement volcanique des explosions solaires. Kerans, qui sentait battre en lui, tel son propre pouls, la puissante attraction hypnotique des reptiles hurlants, s'avança dans la lagune dont les eaux semblaient désormais former une extension de son système sanguin. Alors que s'accroissait encore la sourde pulsation, les barrières séparant ses cellules du milieu environnant lui parurent se dissoudre, et il se mit à nager, disséminant son être au sein des eaux noires vibrantes...
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Un peu plus tard dans la nuit, tandis que Kerans dormait sur sa couchette de la station d'analyses et que les eaux noires de la lagune dérivaient à travers la cité engloutie, le premier rêve lui vint. Il avait quitté sa cabine pour monter sur le pont, et contemplait maintenant, par-dessus le bastingage, le disque noir lumineux de la surface. À quelques dizaines de mètres d'altitude, tourbillonnaient dans le ciel les voiles denses de gaz opaque, à travers lesquels il discernait les vagues contours étincelants d'un gigantesque soleil. Tonnant dans le lointain, l'astre jetait un éclat terne et palpitant sur la lagune, illuminant par à-coups les longues falaises de grès qui remplaçaient l'anneau d'immeubles aux blanches façades.
La profonde vasque de l'eau, reflétant ces flamboiements intermittents, luisait d'une opalescence floue diffuse, lumière déchargée par une myriade d'animalcules phosphorescents qui s'aggloméraient en des nuages denses, telle une succession de halos engloutis, entre lesquels un fantastique écheveau fait de milliers de serpents et d'anguilles entrelacés déchirait la surface.
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Kerans observait les remous paresseux qui se créaient autour du cinéma, les quelques branches et touffes d'herbe qui dérivaient sur un courant nord-ouest, tandis que le soleil ardent masquait le miroir en fusion de la surface. L'eau martelait le portique à ses pieds et battait lentement contre son esprit, y créant un cercle sans cesse élargi d'interférences, comme si elle l'avait traversé dans le sens opposé à son propre courant. Tout en regardant une succession de vaguelettes lécher le toit pentu, il souhaita pouvoir abandonner le colonel et s'avancer tout droit dans les flots, dissoudre son être et les omniprésents fantômes qui le guettaient, tels des oiseaux sentinelles, dans le frais berceau de leur calme magique, dans cette mer à l'éclat vert dragon, hantée de grands serpents.
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Les souvenirs les plus vieux de la terre, le chiffrage des temps est contenu dans chaque chromosome, dans chaque gène. Chaque pas en avant dans l'évolution de notre espèce est une borne gravée de souvenirs organiques (...). La brièveté de la vie est trompeuse: chacun de nous est aussi vieux que toute l'espèce vivante et nos vaisseaux sanguins sont tributaires de l'océan de cet immense passé.
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Videos de James Graham Ballard (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Graham Ballard
Loin du récit survivaliste ou de la robinsonnade, “Sécheresse” de J. G. Ballard décrit un monde post-apocalyptique peuplé de personnages apathiques devant l'urgence climatique. Un roman d'une troublante actualité.
#sciencefiction #postapocalyptic #cultureprime _____________
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