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EAN : 9782708981560
144 pages
Privat (05/09/2013)
4/5   3 notes
Résumé :
Georges Bartoli a parcouru le Chili du sud au nord et en a ramené une singulière correspondance photographique, attestant de sa capacité à voir et à écouter le monde. De l'immense Patagonie aux confins de l'Atacama, de la majesté des Torres del Paine aux fiestas de Valparaiso et aux cachots de Santiago, il a longuement ausculté ce pays immense et longiligne qui a habité sa conscience politique. Comment celui-ci se remet-il des décennies de dictature militaire ? Comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Inégal en tant que beau livre (photos inégales, papier assez moche, édition plutôt bof) le livre en revanche nous offre un portrait intéressant du Chili. Un portrait engagé d'ailleurs en faveur de l'héritage d'Allende ( sa fille préface et conclut le livre), mais aussi de Gérard Mordillat que l'on ne présente plus.
Pour une fois les photos sont reproduites en assez grand format, mais tout n'est pas bouleversant. Et pourtant globalement on ressort de là avec l'impression d'avoir un peu rencontré ce pays, d'avoir fait un long parcours du Sud au Nord, du détroit de Magellan à la frontière bolivienne.
Les passages sur le coup d'Etat de 1973 sont ce qui m'a le plus frappé dans le livre. Ainsi en face d'une photo banale du stade de Santiago, le commentaire évoque un chanteur, Victor Jara, à qui un officier trancha les mains pour lui apprendre à jouer de la guitare.
Un livre fort intéressant plus que séduisant, ce qui n'est déjà pas mal !
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40 ans après le coup d'état militaire de Pinochet au Chili, un beau livre de photographie paraît aux Éditions Privat et fait la part belle au Chili contemporain qui se remet doucement de ses blessures.

L'ouvrage s'ouvre sur un très beau texte d'Isabel Allende. La fille du président du Chili nous raconte son 11 Septembre 1973, les heures qui précédèrent la mort de son père, leur dernière rencontre, les jours effroyables qui suivirent et la fuite qui deviendra exil. Un court texte de 2-3 pages qui pourtant se ferme avec un incroyable optimisme. Celui d'une femme qui croit en son pays et à sa démocratie.

Les photographies qui suivent sont signées Georges Bartoli. Ce photographe reporter nous offre un magnifique road book qui part à la rencontre du Chili profond et véritable. Les images panoramiques en noir et blanc s'offrent, pour la plupart, dans une double page saisissante qui accentue l'effet dramatique. le voyage commence en Patagonie pour remonter vers le Pérou. 2 mois d'errance qui permet au photographe de sonder le pays. Les légendes éclairantes se font à la fois descriptives et historiques, contextualisant les images, les reliant à des évènements ou à des faits, aidant le lecteur à comprendre le poids du passé dans un pays qui peine à se relever. Paysages et hommes se partagent leur présence sur les photographies. C'est fort, c'est poignant, c'est humain.

La terre de Feu offre un visage désolé : dernières ethnies indiennes en voie d'extinction, bateaux échoués, ports désertés, rigueur de la pêche. le Sud « n'est plus guère que l'ombre de ce qu'il fut. » Plus haut dans les terres, on retrouve les mineurs, les grands centres commerciaux imposés par Pinochet et les petits restaurants qui vivotent grâce au tourisme, le tout sous le regards des chiens errants pris en charge par tout un chacun. On traverse des plateaux désertiques, on traverse divers canaux pour découvrir enfin les Torres del Paine.

Puis c'est le territoire Mapuche qui s'avance, l'Araucania. Ici, on circule en bus ou dans de vieux ferry fatigués qui passent au large de ports oubliés où végètent dans la misère la population. Île de Chiloé, Concepción se suivent mais ne se ressemblent pas. Les mapuches résistent à l'assimilation tandis que le coeur du Chili boue d'une certaine intensité économique et culturelle.

La région du centre et ses villes célèbres offre une modernité plus marquée. Valparaíso et ses trolleys antiques, ses bars à tango et où l'ombre d'Allende plane toujours peine se rafraichir. Alors que Santiago est le lieu de la mémoire. Hommages aux disparus de la dictature, aux suppliciés qui hantent le coeur de la ville se retrouvent dans le musée de la Mémoire, au stade national, à la villa Grimaldi.

On atteint enfin le Nord et son désert d'Atacama qui contient en son sein les cadavres des corps gênants de la dictature. Une terre aride entourée de lacs salés et de volcans qui possède une richesse minérale convoitée. le tourisme se répand avec plus ou moins de bonheur. Plus au Nord encore, la mine de Calamaca concentre une grosse partie de l'économie chilienne. Chacabuco et Humberstone, anciennes villes prospères grâce au salpêtre, sont désormais des villes fantômes.

Un deuxième texte d'Isabel Allende clôture le livre. Elle retrace la biographie de cet homme qui s'engagea très tôt dans la vie publique et en fait un héros mort pour la démocratie et rappelle l'idéologie socialiste qui était la sienne. Un très bel hommage appuyé par la postface de Gérard Mordillat qui démontre que Allende reste le symbole d'un socialisme indissociable d'une démocratie universelle et nous rappelle que le triomphe du capitalisme n'est pas forcément inéluctable.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Allende s'est battu toute sa vie pour que la définition même de démocratie, "gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple", s'inscrive dans la réalité quotidienne des chiliens et des Chiliennes. Et c'est cela qui était insupportable à Nixon et sa clique d'assassins milliardaires qui considéraient le Chili comme leur caisse au trésor, aux bourgeois petits et grands qui s'épouvantaient de son programme social de redistribution des richesses, d'expropriations des terres au profit des plus pauvres et de nationalisation des ressources du pays.
Gérard Mordillat
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Avec Allende, le socialisme, le communisme, ont pris le visage de al démocratie, un visage que sa mort ne saurait effacer et qui nous poursuit depuis. Sur la photo, Allende semble nous interroger : "Qu'attendez-vous pour en faire autant ? " Qu'attendez-vous pour briser ce système où un homme peut gagner en une minute ce qu'un autre ne gagnera pas en une vie ?
Gérard Mordillat
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Vidéo de Isabel Allende
Film documentaire sur Isabel Allende - 2007 - en espagnol avec des sous-titres en anglais
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