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EAN : 9782246817291
272 pages
Grasset (23/01/2019)
2.86/5   7 notes
Résumé :
Vinteuil est le musicien le plus célèbre de la littérature française. « Le » musicien d’A la recherche du temps perdu, l’auteur de la fameuse sonate, celui qui a une fille lesbienne et sacrilège… Il demeure pourtant un grand inconnu, puisque Marcel Proust ne donne que de très rares informations à son sujet. Son nom est plus célèbre sa vie. Sa vie, précisément. A partir du peu que raconte Proust, et, plus encore, de ce qu’il ne raconte pas, La vraie vie de Vinteuil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
César Franck ? Gabriel Fauré ? Camille Saint-Saëns ? A moins que ce ne soit Reynaldo Hahn ou bien peut être Gabriel Pierné ?
Ne cherchez plus. le compositeur qui a servi de modèle à Marcel Proust pour son personnage de Vinteuil (et la fameuse « petite phrase » de sa sonate pour piano et violon) est en réalité … Georges Vinteuil en personne ! Car si Elstir ou Bergotte sont bien de pures fictions, Vinteuil, lui, a vraiment existé. Et marqué de son empreinte la vie musicale de toute la seconde moitié du 19ème siècle !
Jérôme Bastianelli, critique musical reconnu, va s'attacher à nous le prouver en nous donnant tous les éléments biographiques absents dans la Recherche à propos de cet énigmatique personnage, né en 1817. De manière souterraine, à cause de son caractère effacé et de ses doutes à propos de la valeur de ses compositions très audacieuses, il aura néanmoins réussi à faire forte impression sur la plupart des plus grands compositeurs de son temps.
Cette biographie (inventée) porte en creux toute son époque et c'est un bonheur de lecture que de voir se dérouler le tableau de ces cinquante années, si riche en chef d'oeuvres. Les nombreuses références et citations de Proust donnent indéniablement envie de plonger dans les méandres de son écriture et de son univers. Et pour ceux qui craindraient de ne pas pouvoir démêler le vrai du faux, qu'ils se tranquillisent et apprécient le voyage, car Jérôme Bastianelli a ajouté en fin de volume un récapitulatif qui remet en perspective historique ce qui a été abordé auparavant.
Bref, j'ai trouvé ce livre plein d'esprit, érudit mais pas rébarbatif, légèrement ironique parfois. Si vous vous intéressez à l'univers proustien et à la vie musicale de ce temps, c'est à lire sans délai !
#LaVraieVieDeVinteuil #NetGalleyFrance
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On croit d'abord à un pastiche dans le style des anciennes biographies romancées, au narrateur omniprésent ("Et pourtant..." ; "nous y reviendrons" ; "Mais nous n'en sommes pas là." ; "Nous en reparlerons"). Mais le roman se révèle davantage le prétexte à un déballage de références culturelles, qui ne parvient à reconstituer le génie d'une époque que par une accumulation clinique de connaissances musicologiques, mathématiques ou botaniques posées là gratuitement comme pour s'en décharger. le style, laborieux, frise souvent la pédanterie (usage répété - et anachronique - de l'adjectif "chambriste", par exemple). Les clichés abondent en particulier à propos des personnages féminins, les seuls à être décrits physiquement (Charlotte a une "beauté qui ne laissait jamais indifférent" et reste, "jeune veuve, encore très belle femme" ; Amélie, rousse, ne peut bien sûr avoir qu'un "teint pâleur de neige", sans parler de l'envie de céder "aux sirènes de la séduction" en écoutant Wagner...).
Surtout, l'auteur ruine de lui-même tout l'intérêt du procédé littéraire consistant à produire la biographie d'un personnage fictif, magnifiquement développé chez Borges, Nabokov ou les Oulipiens, puisqu'il en livre le mode d'emploi dans une postface maladroite, comme un magicien qui ne pourrait s'empêcher de révéler ses trucs, ce qui confère à l'ensemble un caractère très scolaire, privé de toute autodérision. Les rares moment d'humour dans le roman apparaissent d'ailleurs comme de pâles copies du regard subtil de l'auteur de la Recherche sur les mondanités de son temps. Bref, lisez plutôt Proust.
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Je rejoins Marmotte81 : la lecture de cet ouvrage est irritante. On se sent pris en otage par un narrateur sans humour qui vous promène de force le long de sa galerie de connaissances (effet soirée diapo garanti). Contre-sens total par rapport à Proust, lui qui se moque des "gommeux" qui réduisent l'art à un instrument de distinction sociale.
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Évacuons tout de suite ce qui m'a assez vite agacée : les constants effets de suspense (nous en reparlerons ; nous y reviendrons plus tard) dont l'auteur use et abuse et qui n'apporte rien au récit.

Et notons maintenant ce qui est réussi dans ce roman.

L'idée déjà. Donner vie au compositeur mis en lumière dans A la recherche du temps perdu de Marcel Proust et lui inventer une biographie. Si le procédé n'est pas nouveau, il est ici assez maîtrisé. Imputer à Vinteuil une certaine influence sur la musique du XIXème siècle et sur les compositeurs qu'il aurait pu croiser est assez malin. Ainsi que la façon de s'appuyer sur des faits réels et des personnes ayant existé pour donner corps à Vinteuil.

Les références musicales et culturelles. Jérôme Bastianelli est, entre autre, critique musical. Pas étonnant donc qu'il truffe son roman de nombreux éléments, réels, sur la vie culturelle et politique de l'époque. Il imagine ainsi que Vinteuil a croisé la route de Gabriel Fauré ou de Saint-Saëns.

Les rappels de l'oeuvre de Marcel Proust. Avoir lu La Recherche n'est pas une obligation pour comprendre La vraie vie de Vinteuil, mais la lecture de cette biographie donne envie de se replonger dans l'oeuvre de Proust.
Le style. Érudit sans être pédant, peut-être le récit aurait-il gagné à comporter un peu de légèreté et d'humour.

J'avoue aussi n'avoir pas lu la partie finale intitulée Décodage et démystification qui est là pour décrypter et donner les clés de l'inspiration de l'auteur. Je n'avais pas particulièrement envie de connaître tous les secrets de fabrication du récit.
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Cela manque de lyrisme, de dérision, de folie... on sait que c'est un pastiche, pourquoi ne pas en faire des caisses et reprendre les clichés des biographies par exemple ? La déception surgit dès les première pages : Vinteuil rencontre sa future femme dans une calèche... où est la dérision sur le coup de foudre, l'invention d'une situation grotesque qui mènerait notre héros à révéler son caractère romanesque ? Un peu plus loin, c'est la relation laconique du mystérieux comportement de l'évêque qui déçoit : où sont les mesquineries de famille, les règlements de compte artificiels, les bassesses qui font l'intérêt des romans ? À trop se prendre au jeu de faire sérieux, le texte reste très timide, comme une retenue excessive - que n'ont sûrement pas les biographes soucieux de « donner du corps » à leur personnage... mais la matière est là... peut-être un prochain volume n°2 d'un critique outré des lacunes flagrantes de ce présent biographe trop sage qui ne connaissait manifestement pas la vie, celle de Vinteuil justement, beaucoup plus outrancière que ce qu'il a voulu y voir, influencé sans doute par l'expression fabuleuse de Proust, manifestement trompeuse et compromise, ce qui ne s'explique que par une dette de l'écrivain envers le musicien, une affaire pas très jolie, jolie, d'ailleurs... il se trouve que Vinteuil était un pauvre typé ridicule, un soûlard mal embouché qui se mouchait dans ses manches et qui voulait frayer avec le grand monde... Quoi, vous ne me croyez pas ? Je vais vous la dire, moi, la vérité ! La voici, la VRAIE vie de Vinteuil... affaire à suivre...
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critiques presse (2)
Lexpress
12 février 2019
Ici, le pastiche est poussé à ses plus extrêmes limites avec un sérieux imperturbable. Tout est écrit avec minutie, fausses notes érudites et clins d'oeil proustiens.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
24 janvier 2019
Le musicologue Jérôme Bastianelli relève le défi de raconter la vie du compositeur d'À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, insérant son personnage dans la vie artistique du XIXe siècle. On apprend donc des choses passionnantes...
Lire la critique sur le site : LeFigaro

Videos de Jérôme Bastianelli (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Bastianelli
Avec Aurélie Julia, Mathilde Brezet, Stéphane Barsacq et Stéphane Zagdanski 0:00:00 Présentation de Jacques Letertre, fondateur de l'Hôtel le Swann 0:01:20 Présentation de Valérie Toranian, directrice de la Revue des Deux Mondes 0:03:39 Lecture par Aurélie Julia, coordinatrice éditoriale de la Revue des Deux Mondes 0:09:11 Intervention de Stéphane Barsacq 0:16:10 Intervention de Mathilde Brezet 0:28:08 Intervention de Stéphane Barsacq 0:29:43 Intervention de Stéphane Zagdanski 0:38:40 Intervention de Mathilde Brezet 0:41:08 Intervention de Nicolas Ragonneau 0:47:02 Intervention de Stéphane Zagdanski 0:52:35 Intervention de Mathilde Brezet 0:58:34 Intervention de Jérôme Bastianelli, Président de la Société des Amis de Proust 01:01:57 Lecture par Aurélie Julia 01:07:44 Annonce des nominés du prix Céleste Albaret
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