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EAN : 9782742739653
83 pages
Actes Sud (03/10/2002)
3.67/5   66 notes
Résumé :
Adoptée à la naissance. Stéphanie a vingt ans quand elle reçoit une lettre de sa mère, qui a accouché sous X.
En lisant le récit des circonstances de sa conception et de sa naissance, la jeune femme, qui se croyait en rupture de lignage, découvre qu'elle doit compter à présent avec une autre mère et qu'il lui faudra concilier deux familles, avec leurs territoires génétiques et leurs pays dans la peau. Mais deux mères, cela demande "deux mers" à traverser, afi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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« Je n'ai jamais parlé de toi à personne. J'évitais d'en parler à moi-même. Et me voici en train d'apprivoiser mon silence caché. »

Vingt ans après avoir accouché sous X, Anne écrit à Stéphanie, "sa" fille qu'elle n'a jamais vue, dont elle n'avait pas de nouvelles.
Des réponses viendront, tardivement, et le dialogue va se (re)nouer entre ces femmes d'une même famille (adoptive et biologique), avec des mots, enfin, pour dissiper doucement les maux, les malentendus.

Il me semble que ce roman épistolaire va droit au coeur des femmes - mères et/ou filles.
Sobre, sensible, à la fois tendre et violent, il nous parle de maternité, d'adoption, d'abandon, de racines, des difficultés de l'adolescence (de part et d'autre) quand il faut couper proprement un cordon trop serré ou trop élastique...

La forme épistolaire et la brièveté du texte (80 pages) conviennent parfaitement à une panne de lecture passagère.
J'ai savouré... ♥

_____

Sur le sujet : 'La vie parfaite' (Silvia Avallone), 'La fille secrète' (Shilpi Somaya Gowda), 'Les petites filles' (Julie Ewa), et d'autres dont les titres m'échappent.
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Ce court roman épistolaire traite du sujet délicat et souvent douloureux de l'adoption et de la quête de racines. Anne a accouché sous X alors qu'adolescente, elle s'était découverte enceinte d'un flirt de vacances. Elle-même n'a pas connu sa mère dont elle a été séparée à l'âge de trois ans. En faisant alors sans trop y réfléchir ce qui lui semblait le choix le plus évident - confier son enfant à l'adoption -, elle n'avait pas réalisé que le passé la rattraperait et que sa décision aurait des conséquences sur l'équilibre et le psychisme de sa fille devenue adulte.

Le sujet est abordé avec doigté mais l'émotion est trop ténue, à peine perceptible à travers ces quelques lettres (moins de 100 pages) et autant le lyrisme d'Anne dans ses lettres à sa fille et celui de Colette, la mère adoptive, m'ont semblé crédibles, autant celui de Stéphanie, l'enfant adoptée qui a désormais vingt ans, m'a semblé presque risible ; une jeune femme n'emploie pas ce vocabulaire et de telles tournures de phrases pleine d'emphase. L'absence de changement de style entre les différents épistoliers nuit au récit et révèle la fiction davantage que le témoignage.

Je ne sais pas si j'ai choisi de lire ce livre sur le lien mère-fille parce que je viens de perdre ma mère partie trop tôt - comme nous sommes en octobre, je me permets de rappeler qu'on peut mourir d'un cancer du sein, ce fut hélas son cas, à 68 ans - mais je n'y ai pas trouvé la force dudit lien.

J'ai moi-même été tentée d'adopter pendant des années et je n'éprouve pas de regret de ne pas l'avoir fait. Ce bref roman m'a confortée dans ce choix de vie capital. Bien sûr, toutes les existences sont différentes et selon les situations, bien des foyers adoptifs ont reçu et offert le bonheur d'une vie de famille ; mais la quête de racines reste l'épine sur la rose, celle qui pique et écorche quand on s'y attend le moins.


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Un livre qui chamboule et une lecture très émouvante construite sous le mode de la correspondance croisée. Une mère qui a accouché sous x décide d'écrire à sa fille de vingt ans qu'elle ne connait pas. Elle souhaite lui livrer son histoire, lui expliquer son geste et apprendre à la connaître.
Du besoin de racine à la difficulté à être mère quand on n'a pas porté l'enfant qu'on élève, les lettres se répondent et livrent des facettes différentes d'une même histoire, celle de Stéphanie, la jeune fille qui a été adoptée.
Tour à tour, la mère biologique, la mère d'adoption, la fille prennent la plume.
On ressent la souffrance des personnages, les blessures, les fêlures de chacune et dans toutes les lettres, une force de vie impressionnante. Vivre pour avancer, vivre pour obtenir des réponses, vivre pour combler les vides et se sentir enfin entière et mère.
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Vingt ans après avoir accouché sous X, une femme écrit à la fille qu'elle a engendrée puis abandonnée. Des échanges de missives s'en suivent, notamment entre mères biologique et adoptive, fille et mères.

Les sentiments des personnages - culpabilité, abandon, ingratitude, besoins d'amour et de reconnaissance, etc. - sont joliment exprimés, à la fois avec franchise et pudeur.

L'excès de « pathos » m'a cependant gêné, de même que l'unicité de ton et de style des auteurs des lettres : toutes semblent à l'aise de la même manière dans l'exercice épistolaire.
Au vu de son destinataire, la dernière lettre m'est en outre apparue un peu surréaliste.
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En 84 pages, Prune Berge aborde le thème de l'adoption avec un style et une profondeur qui m'ont emballée. J'ai trouvé que le style épistolaire servait très bien le propos car il permet d'entendre le point de vue de plusieurs protagonistes concernés par l'adoption : Anne : la mère naturelle, Stéphanie : la fille adoptée, Colette : la mère adoptive, Jacqueline : la grand-mère adoptive de Stéphanie.
La lettre qu'Anne écrit à sa fille naturelle au bout de 20 ans apporte à la fois une clarté bienvenue sur son enfance, sa vie et les circonstances dans lesquelles elle a fait le choix d'abandonner sa fille et en même temps contribue à attiser la rage de cette dernière. Comment grandir avec l'idée d'avoir été abandonnée par sa mère naturelle ? Comment aimer sa mère adoptive sans pour autant avoir l'impression de trahir sa mère naturelle ? « Petite, Stéphanie ne voulait pas m'aimer de peur de vous trahir, vous sa vraie mère, qui viendrait un jour la chercher. » Comment se rendre digne d'être aimée ? « Je vous en ai voulu, madame, d'avoir si peu désiré cette enfant qu'elle cherche en permanence à se faire rejeter. » Tous ces thèmes sont abordés en 84 pages.
Si le ton de Colette est apaisé, poli, celui de Stéphanie exprime toute la rage qu'elle ressent pour tout et manifestement tout le monde. « Je suis tellement furieuse que je pourrais tuer quelqu'un tout de suite, et toi la première, si tu étais là. » J'ai éprouvé de la compassion et de l'empathie pour elle tellement j'ai senti que sa colère, sa haine, sa violence étaient à la hauteur de ses souffrances. Et j'ai bien aimé la manière dont Prune Berge partage avec nous les sentiments de tous les personnages. Il y a beaucoup d'humanité, pas de leçon de moral à deux balles, juste comment chaque personnage vit avec cette adoption.
Vous l'aurez compris, ce livre m'a conquise. Je vous le recommande chaudement et serais très intéressée de savoir si vous partagez mon enthousiasme - ou pas.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La première fois que j'ai vu ce tout petit bébé, j'ai, en une seconde, saisi l'immensité que nous allions devoir parcourir elle et moi pour nous trouver. Mais j'étais jeune, j'étais prête et j'étais aimante. Je l'ai serrée très doucement, très respectueusement dans mes bras. L'infirmière m'a permis de lui donner le biberon. La petite fille me fixait, étonnée, rassurée. Elle buvait. C'était ma fille pour la vie. Elle a pleuré devant la barbe de son papa. Il était gauche et attendri, conquis à vie lui aussi.
(...)
Il y a quelque chose de très fort dans l'amour que l'on construit d'aussi loin, dans ce lien qui s'apparente à celui du mariage (à l'époque où le mariage était sacré), dans ce pacte à vie en l'absence de tout lien du sang.
(p. 26-27)
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A l'étage au-dessus, les nouveau-nés exerçaient leurs poumons, leurs cordes vocales et le début de leurs convictions. De temps à autre, l'un d'entre eux passait dans le couloir, joyeusement poussé dans un berceau transparent par un père, une grand-mère ou une soeur... Une dame en blanc est venue chercher Armelle.
Quand elle est revenue [de l'IVG], fatiguée mais pressée de partir, j'ai serré sa main et me suis mise à pleurer. Je ne pouvais plus m'arrêter. Elle me réconfortait, m'affirmant que sa décision était la bonne, qu'elle n'aurait pas pu accepter un enfant conçu sans amour, élever un enfant sans père et qu'elle ne voyait pas l'avenir du monde si brillant qu'il faille à tout prix y lancer un nouveau môme.
(p. 10)
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"Un jour de tendresse, je lui ai demandé pourquoi elle rejetait tant la lecture, l'écriture et l'école, elle m'a répondu qu'elle avait peur que "sa tête aille plus vite que son coeur.""Extrait de la page 31, Actes Sud, 2001, Babel n°558.
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A bout de forces, et sans plus d'espoir, je me suis demandé un jour quelle était ma part de responsabilité dans cette spirale infernale, si ce que je reprochais à ma fille n'était pas en fait dérisoire, si je ne faisais pas d'elle le bouc émissaire de mes difficultés.
(p. 30-31)
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J’écoute les vagues et le vent sur l’eau et dans les pins, une voiture au loin de temps en temps. Je t’habitue (…) au grondement de l’océan qui nous rappelle que l’univers est grand et vieux et vivra longtemps, que la vie d’un être humain qui se résumera un jour à quelques grains de sable est pourtant si précieuse, demande tant de soins et d’attention que l’on comprend bien que les hommes n’acceptent pas qu’elle se limite à son temps sur terre.
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