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EAN : 9791033611981
640 pages
Artège (12/01/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
« Tant de détestations nées de la période révolutionnaire fermentaient encore dans les coeurs, dans l'attente d'un pardon, d'une réconciliation, d'un oubli qui ne venaient pas... Oui, le monde était malade et seule la miséricorde divine pouvait le guérir. Encore fallait-il des prêtres pour la porter à ces âmes tourmentées qui, trop souvent, rejetaient Dieu comme un ennemi. C'était à celles-là que Michel Guérin rêvait d'aller parce que le Christ avait dit que les bie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Moins bouleversante que la biographie de Bakhita, publiée par Véronique Olmi en 2017, la vie de Michel Guérin est aussi édifiante et son procès en béatification ouvert depuis 2013.

Anne Bernet, historienne et postulatrice de la cause du « petit curé » de Pontmain donne au lecteur de « La simplicité et la grâce » les éléments recueillis lors de l'instruction et offre une biographie rigoureuse et détaillée.

Rappelons en trois phrases que l'abbé Guérin, né à Laval le 8 juin 1801, est ordonné prêtre au Mans le 19 juillet 1829 puis nommé vicaire à Saint-Ellier-du-Maine où il prend en charge le 24 novembre 1836 le village voisin de Pontmain, qui n'avait plus de prêtre. Avec zèle, il se consacre humblement à la sanctification de ses ouailles, sans oublier leurs besoins matériels. Dès son installation, il tient à raviver la dévotion mariale, offrant à chaque famille une statue de Notre-Dame afin qu'elle règne dans les foyers. L'apparition de la Vierge Marie à Pontmain, le soir du 17 janvier 1871, apparait comme la bénédiction de son ministère. Accidenté le 13 janvier 1872, l'abbé Guérin succombe à ses blessures le 29 mai suivant.

Michel Guérin est donc né, au lendemain de la révolution, dans une famille de tisserands lavallois au coeur du diocèse du Mans, alors le plus étendu du pays, dans un contexte de déchristianisation, de vieillesse du clergé, de querelles liturgiques. Elève au grand séminaire il est marqué par l'influence de l'abbé Bouvier, théologien, qui deviendra évêque du Mans (1834-1854) et son mentor. Monseigneur Bouvier verra Dom Gueranger rétablir l'ordre bénédictin à Solesmes dans son diocèse. L'évêque restera fidèle au Missel antique et au calendrier traditionnel du diocèse alors que le religieux militera en faveur du missel et du calendrier romain pour unifier la liturgie … polémique qui a des points communs avec le contexte actuel, mais polémique qui passe au dessus des préoccupations de l'abbé Guérin qui, en soldat obéissant, applique les consignes épiscopales.

Le ministère de l'abbé Guérin s'incarne dans un cadre concordataire qui fonctionnarise le clergé et donne au préfet un droit de regard sur la création de nouvelles paroisses. Michel Guérin doit convaincre à la fois son évêque et son préfet de la nécessité de rendre Pontmain autonome de Saint-Ellier et il est aidé dans cette tache par des laïcs (notamment la famille Morin) qui le conseillent et l'assistent dans ces procédures administratives et le soutiennent financièrement.

L'église de Pontmain, au lendemain de la révolution était dans un tel état de délabrement que le vicaire général, lors de sa première visite, la qualifie « d'étable de Bethléem » … il en faut plus pour décourager l'abbé qui au fil des ans répare, agrandit le sanctuaire, se procure des statues, des reliques, et surtout rétablit les processions, bénit les calvaires, contribue à la fondation d'une école communale, d'une boulangerie, et favorise ainsi le développement et la prospérité du bourg. En moins de vingt ans (1836-1854) l'abbé sauve Pontmain et rebâtit une commune chrétienne qui rayonne au delà de ses frontières bretonnes, normandes et mayennaises.

Rayonnement qui suscite quelques jalousies et polémiques et incitent l'abbé à partir de 1854 à plus de discrétion dans un monde qui bouge avec l'instauration du second empire, la mort de Monseigneur Bouvier à Rome au lendemain de la proclamation du dogme de l'immaculée conception. le diocèse de Laval est alors créé et confié à Monseigneur Wicart, secondé par son frère nommé Vicaire Général et sa soeur (trinité d'une redoutable efficacité), à la tête d'un clergé devenu nombreux au point de fournir des milliers de missionnaires aux divers continents.

Années paisibles de maturité où naissent des vocations à Pontmain jusqu'à l'effondrement de l'empire et l'invasion du pays.

En janvier 1871 les prussiens sont aux portes de Laval, le peuple désespère « N'éclairez pas, Monsieur le curé ! Cela ne sert à rien de prier ! le Ciel ne nous écoute pas… ».

Le 17 au soir la Vierge Marie se manifeste à quelques enfants de Pontmain et leur transmets le message « Mais Priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher ».

Le lendemain les prussiens se replient laissant les commentateurs épiloguer pour déterminer la cause : discours de Gambetta, vaillance de l'armée de l'ouest ou miracle ?

Une chose est sure : tous les enfants de Pontmain mobilisés reviennent indemnes de la guerre (comme l'avait promis le curé) et l'écho de l'apparition et du message fait le tour du monde en quelques jours.

Nunc dimittis … la mission de l'abbé Guérin est achevée et il meurt en odeur de sainteté quelques mois plus tard laissant une paroisse rayonnante.

Simple prêtre de campagne, Michel Guérin a préparé le terrain humblement et permis aux enfants de sa paroisse d'être témoins d'une apparition mariale.

Merci à Anne Bernet de faire revivre cette belle figure et d'évoquer ce qu'était l'église au XIX dans les provinces de l'ouest. Son analyse de plus de six cents pages comporte de multiples notes et reproduit de nombreuses pages du journal (diaire) qu'il tenait quotidiennement ainsi que certaines homélies qui ont survécu aux années écoulées. Ceci permet plusieurs niveaux de lecture et fait de ce livre l'ouvrage définitif sur celui qui sera, si Dieu le veut, béatifié et canonisé aux cotés du Curé d'Ars.
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Né en 1801 dans une famille d'artisans, Michel Guérin doit au dévouement de sa mère, prématurément veuve, de pouvoir poursuivre ses études et entrer au séminaire du Mans, avant d'être ordonné prêtre en 1829. Très vite, il se donne pour mission d'insister sur la foi mariale, offrant à chaque famille une statue de Notre-Dame afin qu'elle protège les familles de la région. Comme le pays vit dans la pauvreté, il décide de veiller à améliorer le quotidien de ses paroissiens sollicitant la richesse de nantis. Il fonde également une école tenue par des religieuses, déplace l'ancien cimetière, crée un bureau de bienfaisance chargé de l'assistance aux plus pauvres et se bat pour l'amélioration de la voirie. Bien entendu, il s'agit de quelques exemples puisés dans le cours de sa longue existence. Sans charisme exceptionnel, mais par la force de sa simplicité, de sa générosité et de sa foi, il a oeuvré pour le bien d'autrui, sans compter ses efforts. En 1872, il est victime d'un accident de voiture sur la route de Saint Ellie. Grièvement blessé, il succombe peu après à ses blessures. Avec beaucoup de style et la précision d'une historienne aguerrie, Anne Bernet nous raconte cet humble qui a tant fait pour les autres. Il a été béatifié en 2016.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’année 1853 fut anormalement pluvieuse, ce qui gâta toutes les récoltes, des blés et sarrasins jusqu aux patates. Les châtaignes ne donnèrent pas non plus. Par contre, le printemps 1854 fut caniculaire, puis, au début de l’été, il se remit à pleuvoir à verse, au point qu'il fallut entamer une première, puis une seconde neuvaine pour réclamer le retour du soleil. Consternés, les paysans cherchaient à ce désastre une explication. Selon les uns, la faute en revenait à une comète, selon les autres, à la guerre en Crimée...
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Anne Bernet. Les apparitions mariales au XIXème siècle.
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