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EAN : 9782903721794
56 pages
Lettres vives (21/11/1997)
3.84/5   29 notes
Résumé :

Aujourd'hui le réel m'est entré dans la bouche, et le silence avec. Je n'ai pas touché à la parole. Mozart m'a donné la becquée et la pluie a essuyé mes lèvres.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ensemble est un magnifique moment
mais la première partie parle plus particulièrement de l'écriture : superbe, merci à l'auteur de nous partager sa vision du tissage des mots
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Plongez vos mains dans une rivière. Regardez l'eau qui se heurte à cet obstacle imprévu, sa manière gaie de le tourner. Laissez la fraîcheur monter de vos mains à votre âme. Accroupi, tête vide, comme un enfant devant un grillon, écoutez l'eau qui passe, l'insolence claire du temps qui fuit : vous venez de sentir, de voir, d'entendre une sonate de Mozart pour violon et piano.
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Depuis la toute légère enfance je suis en pourparlers avec moi-même, je mène de moi à moi un entretien que le monde s'évertue à interrompre. Pour continuer à me parler, j'ai commencé à écrire. Ce qui se dit en moi n'est pas dans mes livres. Les livres sont le contre-bruit au bruit du monde. Ce qui se dit en moi est confié au silence. Les livres frôlent le silence. Ils ne le touchent pas, ils le frôlent. Les livres sont presque aussi intéressants que le silence. Ecrire est presque aussi passionnant que de ne rien faire et attendre les premières gouttes de pluie dans les concertos au piano de Mozart.
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...ce ne sont pas les livres qui m'intéressent, mais ce dont les livres sont la trace. C'est cette trace qui m'intéresse, et le passage qu'elle dit, la traversée d'une vie vivante, déchirante de vie vivante, le passage des loups de vie dans les forêts du monde.
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La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi. Je dois pour m'éveiller la repousser sans ménagement. La mélancolie aime la mort, d'amour profond. Cela fait des années que je lutte avec ces profondeurs, que je m'efforce de limiter leur influence, sans y parvenir toujours. Seule la légèreté de la vie peut chasser l'insondable mélancolie. La légèreté 'est toujours venue du côté de l'amour. Pas du sentiment : de l'amour. J'ai mis longtemps avant de voir ce qui séparait l'amour du sentiment : presque rien, un abîme. Le sentiment est du côté de la mélancolie. Il y tombe à coup sûr, tôt ou tard. Le sentiment et la mélancolie naissent d'une préférence de soi pour soi, d'une complaisance - exaltée ou effondrée - de soi pour soi. Le sentiment comme la mélancolie sont insondables, pleins de recoins et de remous. La mélancolie est la variété sombre du sentimental. Le sentiment comme la mélancolie adhère, attache, fusionne. L'amour coupe, tranche, détache, vole. Par le sentiment je suis englué dans moi-même. Par l'amour j'en suis détaché, arraché. Il y a dans la musique de Mozart un amour guerrier, actif. Il répond à la question qui se pose à moi chaque jour, dès le réveil : comment entrer dans ce premier matin du monde ?
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Je suis vivant parce qu'on m'a parlé et aimé. Je suis vivant parce que, dès les premières heures, ma mère et le côté pluie de la neige m'ont parlé avec amour. (p.10)
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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